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Ayoub Ghedamsi donne des détails sur l'affaire de Houssem Hajlaoui
17/05/2024 | 21:11
3 min
Ayoub Ghedamsi donne des détails sur l'affaire de Houssem Hajlaoui

 

Ayoub Ghedamsi, avocat de l’activiste et cofondateur d’Inkyfada Houssem Hajlaoui, placé en détention la veille, a indiqué que l’état de ce dernier était préoccupant, mais qu’il gardait le moral et se considérait détenu en raison de son opinion. Houssem Hajlaoui n’a pas mangé depuis trois jours, affirme son avocat.

S’exprimant le 17 mai 2024 durant « Mosaïque + » de Chaker Besbes sur Mosaïque Fm, Ayoub Ghedamsi a affirmé que les conditions de détention de Houssem Hajlaoui étaient chaotiques, précisant qu’il a besoin de suivi médical et de médicaments. L’avocat a expliqué qu’il demandera cela lors de sa visite en prison lundi prochain. Il a, aussi, assuré que son client a été poursuivi en justice à la suite d’une plainte initiée par une unité de police.

« On a saisi le ministère public… Malheureusement, nous sommes face à une justice à deux vitesses… Lorsqu’un citoyen se plaint d’agressions, les dossiers n’avancent pas… Il ne s’agit pas du représentant légal du ministère ou du ministre de l’Intérieur… Une unité de police a saisi le ministère public… Il est poursuivi pour des publications Facebook… L’une d’entre elles porte sur son soutien à Haythem El Mekki… D’autres critiquent la prestation des policiers en temps de la pandémie de Covid ou de l’attitude du pouvoir en place… Elles ne comportent pas d’insultes… Il n’y a ni insultes ni diffamations », a-t-il ajouté. 

Ayoub Ghedamsi a expliqué que certaines publications étaient soumises au décret 54 et d’autres au code des télécommunications. Il a précisé que le décret 54 n’avait pas d’effet rétroactif. Il a critiqué l’attitude du ministère public et a évoqué les poursuites en justice pour des déclarations critiquant la situation du pays et l’arrestation du journaliste Mourad Zeghibi. Me Ghedamsi a par ailleurs considéré qu’exprimer ses avis et opinions ne devait pas conduire à des poursuites en justice. D’après lui, le décret 54 fait l’objet d’une mauvaise application de la part du ministère public.

L’avocat a considéré que son client aurait pu être laissé en liberté, assurant que des criminels plus dangereux que Houssem Hajlaoui circulaient librement en Tunisie. Ainsi, Ayoub Ghedamsi a rappelé que son client n’était ni un meurtrier, ni un dealer de drogue, ni un violeur et que donc il ne représente pas un danger public. L’avocat a considéré qu’on cherchait à réprimer les journalistes et les activistes. Il a appelé la police et le ministère public à revoir leur attitude et au retrait du décret 54.

Ayoub Ghedamsi a évoqué un retour vers la situation d'avant le 17 décembre 2010. Il a considéré que la situation reflétait un retour en arrière et que les gens avaient désormais peur de s'exprimer librement.  

 

S.G

 

17/05/2024 | 21:11
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