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Nidaa Tounes, le déplumé !
30/09/2018 | 15:59
5 min
Nidaa Tounes, le déplumé !

 

La scène politique tunisienne ne cesse de subir des secousses depuis un bon bout de temps... La guerre ouverte, que mène le clan de Hafedh Caïd Essebsi contre le chef du gouvernement et ses soutiens, impacte négativement le climat politique et continue à vider Nidaa Tounes de ses dirigeants et députés. Le parti vainqueur des dernières élections y survivra-t-il ?

 

Ce n’est un secret pour personne, Nidaa Tounes subit de plein fouet les revers de la guerre des clans que se livrent ses dirigeants. Aux dernières nouvelles, le clan de l’autoproclamé directeur exécutif, Hafedh Caïd Essebsi y a laissé des plumes. Depuis la semaine passée, les défections du bloc parlementaire, qui comptait 86 députés en 2014, s’accélèrent en alimentant les rangs du nouveau groupe de la coalition nationale. Il n’est pas dit que les démissions prennent fin à ce stade, d’autres viendront et les désaveux se multiplient.

 

Dernier désaveux public en date, celui du dirigeant Nidaa Tounes, Samir Abdelli, pourtant proche du cercle du directeur exécutif. Dans un long statut, il s’est dit contre le gel d’adhésion du chef du gouvernement et contre les agissements de Hafedh Caïd Essebsi. Des agissements qu’il qualifie de dangereux pour le devenir du parti. Abdelli s’élève ainsi contre l’utilisation des structures du parti dans le but de régler des comptes ou des différends, à la limite devenus personnels. « On ne peut mêler, avec une mauvaise foi notoire, le point 64 et la décision du gel d’adhésion de Youssef Chahed ».

Ne mâchant pas ses mots, il estime que le gel d’adhésion du chef du gouvernement, n’est autre qu’une grave erreur politique, d’autant plus contraire au règlement intérieur du parti. Selon lui, et il n’est pas le seul à le dire ou le penser parmi les dirigeants de Nidaa, il s’agit d’une décision hasardeuse, « alors que les élections législatives et présidentielle sont à nos portes ». Samir Abdelli affiche donc clairement son soutien à Youssef Chahed, relevant qu’il est un jeune leader qui représente au mieux Nidaa et conclut que les décisions du directeur exécutif ne peuvent qu’être néfastes pour le parti.

La déferlante de démissions des députés Nidaa n’a pas attendu le gel d’adhésion du chef du gouvernement Youssef Chahed.

Parmi ceux qui ont annoncé leur départ récemment, Zohra Driss qui n’a pas manqué de critiquer les entourloupes du directeur exécutif et ses proches. Elle avait affirmé que les problèmes de Nidaa ont commencé depuis le fameux congrès de Sousse. La députée a décrié les tendances hégémoniques de Hafedh Caïd Essebsi, assurant que les décisions au sein du parti sont toujours prises d’une manière unilatérale. « Hafedh Caïd Essebsi a pris les choses en main, en s’attribuant toute la légitimité. Nidaa Tounes n’est pas une affaire familiale, et même dans une famille on se doit de consulter sa femme et ses enfants. On ne commande pas depuis sa chambre à coucher. Hafedh Caïd Essebsi se croit tout permis en se targuant d’être le propriétaire de la patente! ». Voilà qui est dit!

 

C’est au lendemain du gel d’adhésion de Youssef Chahed que les démissions ont touché les coordinations régionales de Nidaa. De Siliana, à Ben Arous, en passant par Hammam Lif ou de Sfax, tous désavouent l’actuelle direction du parti, à sa tête le fils du président.

Et c’est ainsi que les appels à ce que Hafedh Caïd Essebsi se retire de la direction du parti se sont succédé, à commencer par la porte-parole de Nidaa, Ons Hattab. Il n’y a pas longtemps, l’élue faisait partie du cercle très proche de HCE, mais le vent a tourné. Elle avait ainsi invité les structures du parti et les délégués municipaux à Kairouan à se réunir pour les rallier à sa cause.

A quelques heures de la sortie de Ons Hattab, c’est le Conseil régional élargi à Monastir qui a appelé à son tour, le directeur exécutif et le président du bloc parlementaire à se retirer en leur faisant porter la responsabilité de la situation catastrophique au sein du parti. Le conseil estimait également que le gel d’adhésion de Chahed n’était pas une sage décision et ne fera qu’accélérer la dispersion de la famille nidaiste.

 

Le feuilleton se transforme en saga et les jours à venir devront apporter leur lot de rebondissements. Les Mongi Harbaoui et Khaled Chouket, se sentant acculés, montent au créneau pour donner l’impression que tout va pour le mieux. Un Khaled Chouket qui crie sur tous les toits à la trahison et n’hésite pas à insulter ses anciens compagnons en les qualifiant de rats. Chouket persiste et signe en assurant que la décision du gel d’adhésion de Youssef Chahed est motivée par le comportement du chef du gouvernement et de sa rébellion.

Mongi Harbaoui multiplie les publications incendiaires ou propagandistes dans une tentative (vaine?) de resserrer ce qui reste des rangs. La débâcle est actée.

 

Il est évident que le clan de l’autoproclamé directeur exécutif de Nidaa Tounes est en train de perdre pied, en dépit du soutien de la présidence de la République. Dans ce bras de fer qui s’éternise, les rapports de force semblent s’inverser, d’autant que le bloc parlementaire du parti continue à perdre du poids et que Youssef Chahed peut compter aujourd’hui sur une coalition nationale bien décidée à en découdre…

 

 

Fedia Jebali

 

30/09/2018 | 15:59
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Commentaires (5)

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Kameleon78
| 01-10-2018 11:29
Le père a créé le parti, le fils l'a coulé. Le Gourou ingénieux dans le mal a manipulé le rejeton au QI d'un élève de 6éme. Le Gourou maléfique a une chance inouï d'avoir trouvé un si précieux allié en la personne du rejeton. Le Gourou "abominable" compte encore sur l'aveuglement du père pour exploiter le "fils" jusqu'en 2019 au moins, mais les choses se compliquent pour la Nahda, comme les vases comuniquants, le Bloc National pompe les députés de Nidaa Tounés et comble de malheur pour Ghannnouchi, ce Bloc soutient YC, donc YC n'a plus besoin de la Nahda pour rester au Gouvernement donc les islamistes devraient changer de stratégie, ils vont certainement engager une motion de censure envers YC au risque d'échouer à le renverser.

Kameleon78
| 01-10-2018 10:39
Qu'est ce qui vous fait croire que YC a trahi?
YC n 'a jamais dit qu'il soutenait les islamistes, au contraire ces derniers ne veulent pas qu'il soit candidat en 2019 et quand Ghannouchi dit qu'il soutient le chef de gouvernement c est tactique et c'est pour créer le trouble au sein de l'électorat moderniste donc les islamistes mentent pour diviser le camp moderniste. YC a un soutien de choix, le Bloc National. Donc YC n'a jamais trahi ce sont les dirigeants islamistes qui comme des Goebels, mentent et calomnient pour diviser le camp adverse. Ne pas croire les islamistes c est la pire race sur terre, ce sont des fourbes, cyniques et menteurs, voire les plus grands criminels politiques de ce début de siècle, la preuve Al Qaeda et Daech. Ne tombez pas dans le piège tendu par les nahdaouis, des professionnels du mensonge, de la manipultion politique.

A4
| 30-09-2018 20:29
LA GRANDE MAISON
Ecrit par A4 - Tunis, le 15 Septembre 2018

La grande maison se vide
Il n'y a même plus de couchettes
Il ne reste que le caïd
Et un farfelu "chouquette"

Elle se vide, tout part en miettes
Plus de chaises, plus de bureaux
Il n'y a plus qu'une girouette
Avec la boule à zéro

La grande maison est ruine
On n'entend plus de discours
Il y a un "fiston" qui couine
Seul dans un coin de la cour

Elle s'enfonce, elle s'affaisse
Fissurée de bas en haut
Plus aucun sous dans la caisse
Point d'idées, point d'idéaux

La grande maison est close
Ferme ses portes même aux siens
On n'y entend plus des proses
Que des aboiements de chiens

Elle est vide et déserte
Les anciens sont tous partis
Voir si l'herbe est plus verte
Loin des chardons et orties

La grande maison se vide
Et il n'y aura pour la fête
Qu'un fou tenancier morbide
Et quelques viles marionnettes

Taciturne
| 30-09-2018 19:25
Je suis apolitique mais contre tout parti se réclamant de la religion. La posture de YC est une posture de traître. Trahir son parti et se jeter dans les bras des frérots est en soi un acte immoral. C'est du jamais vu dans les annales politiques. En dehors de son bilan calamiteux, c'est un homme qui n'inspire plus confiance. Quelque soit les divergences au sein parti, quelque soit son ambition politique, on doit être diligent et '?uvrer à les atténuer discrètement sans en faire un étalage public. '?a l'aurait grandi aux yeux des citoyens. Il a au contraire détruit son parti seule alternative contre Ennahdha. C'est grave pour l'avenir du pays et pour son propre avenir politique.

ommiaziza1912
| 30-09-2018 18:46
Il restera le morveux rejeton le tabal opportuniste le bsaiess retourneur de veste et le fartass lecheur de bottes.