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Nidaa Tounes, l'appel de la bassesse
22/11/2016 | 19:58
6 min
Nidaa Tounes, l'appel de la bassesse

 

Nidaa Tounes surprendra toujours, mais dans le mauvais sens du terme. La guerre en son sein a repris de plus belle ce week-end avec des réunions parallèles, des insultes et des agissements indignes. Désormais, la bande de Hafedh Caïd Essebsi est à couteaux tirés avec ce qui est appelé « comité de sauvetage » de Nidaa Tounes. Et c’est une guerre sale qui s’annonce.

 

Les derniers épisodes du feuilleton Nidaa Tounes sont particulièrement glauques. Ça a commencé avec la réunion organisée le 20 novembre 2016 par le « comité de sauvetage » de Nidaa Tounes. Il s’agit d’un groupe de membres du parti hostiles à Hafedh Caïd Essebsi et à toutes les décisions prises à la suite du triste congrès de Sousse. Le comité de sauvetage regroupe des personnalités comme Ridha Belhaj, Faouzi Elloumi, Moncef Sellami, Khemaïes Ksila et Boujemâa Remili.

 

A la suite de la réunion, le comité de sauvetage décide de nommer Moncef Sellami, élu Nidaa Tounes et membre du comité politique, en tant que coordinateur général du courant de réforme et de sauvetage. M. Sellami sera chargé de finaliser les contacts de réconciliation avec toutes les franges du parti et d’en communiquer les résultats à l’opinion publique afin de mettre chacun devant ses responsabilités. Il sera également chargé d’annoncer la feuille de route devant mener au premier congrès électif du parti. Le point le plus important est que Moncef Sellami sera chargé de rencontrer le fondateur du parti, Béji Caïd Essebsi pour l’informer des décisions de ce comité et de sa stratégie pour sauver le parti et tenir son congrès sans exclure qui que ce soit. M. Sellami devra, enfin, tenir une conférence de presse le 10 décembre pour communiquer les résultats de ses efforts.

 

La réaction de la partie adverse, menée par Hafedh Caïd Essebsi, ne s’est pas fait attendre. Le comité politique du parti s’est réuni le lendemain, 21 novembre, en présence notamment de Slim Chaker, Sofiène Toubel, Néji Jalloul, Selma Elloumi et Wafa Makhlouf. Un communiqué laconique est sorti de cette réunion. Le comité politique « dénonce et refuse » le « cheminement putschiste » de « ce qui est appelé » comité de sauvetage. Le comité politique défère les membres de ce comité à celui du règlement pour prendre des mesures à leur encontre. Après deux références à la situation économique et sociale du pays et à la conférence pour l’investissement qui doit se tenir les 29 et 30 novembre, le comité politique annonce une réunion du bureau exécutif du parti le 11 décembre à Kasserine, soit le lendemain de la date de la conférence de presse que devrait tenir Moncef Sellami. A cette réunion, devra être présente l’instance indépendante qui doit préparer le congrès électif pour donner un aperçu de l’avancement des travaux de préparation.

 

Pendant ce temps-là, devant le siège du parti qui a gagné les élections, une vingtaine de personnes d’apparence douteuse scandaient des slogans dans la plus pure tradition RCDiste. Ils criaient des slogans d’insulte envers Moncef Sellami en lui demandant de « dégager ». Les membres de la frange dont fait partie M. Sellami sont traités de « dégueulasses ». D’autres insultes ont été proférées et le niveau était au ras des pâquerettes.

 

Faouzi Elloumi, membre du comité de sauvetage, n’a pas manqué de le relever : « On a tenu des réunions dans tous les gouvernorats de Tunisie et personne, dans nos réunions, n’a porté des slogans contre quiconque et personne n’a prononcé de gros mots à l’encontre d’un des leaders du parti ». Il ajoute : « Il y a une grande différence entre la direction du comité de sauvetage qui invite à sauver le parti et à tenir un congrès intègre sous un leadership collectif et leurs agissements qui défendent des personnes… ». C’est aussi ce qui semble avoir motivé la décision de Ons Hattab de geler son adhésion au comité politique de Nidaa Tounes. Elle a publié, le 22 novembre 2016, un statut sur sa page Facebook pour dénoncer le fait que le parti n’arrive pas à se sortir de ses conflits. Elle rappelle que la non-exclusion, le dialogue et la diversité sont des principes fondateurs de Nidaa Tounes qui sont aujourd’hui bafoués.

 

Dans un discours sentant la demande de légitimité, Hafedh Caïd Essebsi a déclaré que Nidaa Tounes était la cible d’attaques de l’extérieur et de l’intérieur, dans une allusion à peine voilée au groupe de sauvetage. D’ailleurs, les soutiens de HCE, amassés pour écouter cette déclaration, l’ont bien compris et se sont mis à scander : « Faouzi Elloumi dégage ! ».  

 

 

Le décor d’une guerre sanglante est donc bien planté. Deux camps se disputent le leadership de Nidaa Tounes. Cela est le cas depuis plusieurs mois mais aujourd’hui, on semble être passés à la vitesse supérieure en préparant le terrain aux attaques personnelles et surtout, à l’implication de l’Etat. Il faut se rappeler que Youssef Chahed, chef du gouvernement, était à deux doigts de devenir le président du comité politique de Nidaa Tounes, sous la houlette de Hafedh Caïd Essebsi. Un projet qui a été avorté, selon Ridha Belhaj.

 

Toutefois, le comité de sauvetage cherche à impliquer le président de la République, Béji Caïd Essebsi, en sa qualité de fondateur et président d’honneur du parti. C’est la délicate mission de Moncef Sellami. En réalité, l’objectif est d’évincer Hafedh Caïd Essebsi ou au moins de le reléguer à un rôle moins dominant que celui de directeur exécutif. Le seul qui peut mettre un terme aux velléités de HCE, c’est son père. La question est : a-t-il envie de le faire ?

 

Cette bataille au sein de Nidaa Tounes concerne uniquement des égos qui n’arrivent pas à tenir dans la même pièce. Aussi pompeux que puissent être les discours, aussi solennels que peuvent être les protagonistes, il ne faut pas oublier qu’aucun projet concret n’est porté par l’un ou par l’autre. La bassesse des procédés et le minable des attaques est indigne d’un parti qui a, quand même, remporté les élections de 2014. BCE acceptera-t-il de prendre part à cette bataille en se positionnant pour ou contre un camp ou un autre ? Rien n’est moins sûr sachant que le président s’est tenu éloigné du parti depuis son élection et que l’opinion publique risque de mal prendre une telle ingérence. Les différents protagonistes auront-ils la sagesse de ne pas exposer le linge sale de cette manière ? La question est définitivement pliée et il est clair qu’aucune limite n’existe à la bassesse et à l’indécence dans ce parti. Qu’en sera-t-il de l’avenir de Nidaa ? Un des camps finira forcément par gagner mais le parti ne s’en remettra pas et il est devenu pour les Tunisiens synonyme de discorde, de désaccord et de mal de crane.

 

Marouen Achouri

 

22/11/2016 | 19:58
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Commentaires (14)

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Elsa ben Amor
| 23-11-2016 17:13
Pourquoi mentirais je et désinformerais- je dans le vide s'il te plait? Tu peux me le dire ? On ne va pas me payer pour avoir fait l'éloge de Bourguiba qui était ( que tu le veuilles ou non ) un grand homme politique malgré quelques erreurs ( et qui n'en a pas commis ) et que nul ne doutait de son amour sincère pour la patrie et que c'était lui le fondateur de la Tunisie moderne qu'il a voulue progressiste et développée ? Et s'il te plait aussi soigne un peu ton langage quand tu désapprouves l'opinion de quelqu'un ou que tu veux exprimer la tienne et ce n'est certainement pas toi seul qui détiens la vérité absolue ou qui possèdes toutes de ses facultés mentales . Un peu de politesse et un peu de modestie ne te feront pas de mal!

Abel Chater
| 23-11-2016 14:57
@Elsa Ben Amor
Tu es sûre de posséder toutes tes facultés mentales en recommandant à Béji Caïd Essebsi, de, je te cite:"continuer le chemin du progrès économique et social que Bourguiba a tracé depuis l'indépendance jusqu'à sa destitution"?
Tu n'as pas pris vent de la faillite totale du défunt dictateur déchu Bourguiba, qui détruisit tout le succès économique du Marhoum Hédi Nouira "Allah yarhamou wa innaâmou" et que, ne fut-ce l'autre dictateur déchu Ben Ali, qui sauva les Tunisiens de l'échec total et catastrophique de votre Harki Bourguiba, les Tunisiens auraient quitté leur pays en leur totalité.
Cesse s'il te plaît de mentir et de désinformer dans le vide. Les Tunisiens sont à présent très bien informés de tous vos crimes contre notre patrie la Tunisie.

DIEHK
| 23-11-2016 12:30
Et il ne restera que des crevards au sein de "Pourri Touness"!!!
Ainsi a décidé le vieux sénile!!
Vous n'avez que ce que vous avez voulu et le cheikh se lèche les babines!!
Ils n'ont de Tunisiens que la CNI et le passeport ces enfants des bas fonds de tout ce que la new politique since 2011
a donné à la Tunisie!!
Vous êtes colonisés par les barbus avec la complicité du père et du fils et du Saint ésprit!!Comprendé
Et in fine , vous vous êtes faits like a rats.
Je parle la queen maintenant et vous n'êtes contents que dans la fiente de vos dirigeants.
Tandis que ceux qui vous dirigent s'enrichissent de ce qui rete dans les caisse de l'état, on vous matraque davantage avec la LF 2017 en attendant la complémentaire de 2016 où vous serez achevés par la faim à cause de votre passivité d'aboyeurs mordus par des chiens enragés de l'I....
Et vous finirez par vous entretuer juste gratuitement pour piquer la baguette du voisin ou un morceau de viande....
Depuis 6 ans que vous subissez, votez, vous faites truander, vous payez pour nourrir vos nouveaux dieux islamistes ayant à leurs têtes le plus grand chef ter... de la nouvelle histoire des frangins muslims!!
Vous êtes à votre niveau politique,culturel,social et humain!!!
Simply : GUEUX d'un jour, GUEUX toujours et je rajoute INCULTES et n'en déplaise aux gorges profondes de ce site.Les couloeuvres que vous avalez depuis 2011 feront des petits dans votre ventre et vous ne sentirez rien! Dommage, car j'aurai aimé des vipères à corne à la place de ces couleuvres inoffensives comme VOUS.
Nos ancêtres savaient lutter mais vous, vous savez manger et rien qu'à vous regarder au passage où Ae Bourguiba vous gratter l'entre jambe à cause de votre propreté quotidienne, même vos barbes pullulent de morpi....
Pourtant vous priez, vous faîtes vos ablutions, mais vous êtes sales de l'extérieur comme de l'intérieur!!
Impératrice dégage de ce pays de terroristes, part vivre s'il le faut en Israël , mais passer sa vie avec des félons, c'est à devenir "fou à lier"
Hommages à notre Impératrice qui nous boude!!!
La Vraie Révolution des exploités est en Marche.

Retraite
| 23-11-2016 12:06
Lire au lieu de amortissement ,LA MORT CLINIQUE, merci

Retraite
| 23-11-2016 11:50
Nida tounes est une création géniale de si beji,avec un ramassis hétérogène :femmes et hommes d'origines multiples,destouriens,syndicalistes ,rcdistes,de droite comme de gauche,de toutes les catégorie sociales ,si beji à su créer un parti dont le dénominateur commun est l'élimination de ennahdha et de ses minables alliés (cpr,ettakattoul) du pouvoir et il a réussi .un parti de 30 mois(un bébé )qui prend le pouvoir après des élections démocratiques faisant élire son chef charismatique,intelligent et opportuniste à la présidence de la république est un défi en sciences politique .la fête s'est vite transformée car le ver est dans le fruit et rapidement ce parti ,dont la mission est terminée ,à périclite,chacun de ses membres réclame sa part du butin! Le départ du père et l'injection du fils dans les hautes sphères d'un parti orphelin constituaient l'amortissement clinique de ce parti tout comme Ariel Sharon ,depuis 2 ans il est sous Machine.il n'est pas urgent de l'enterrer,mais on finira un jour par l'inhumer car les odeurs qu'il dégagent deviennent dangereuses pour le pays


El Chapo
| 23-11-2016 10:29
LE Vaudeville bajbouj'hyen (e) devient plus qu'hilarant...
Il devient de mauvais goût avec une impression de 'déjà vu' ..
Les redondances bajbouj'hyènes' sont plus que jamais à l'oeuvre

Un tunisien
| 23-11-2016 08:48
Bourguiba a toujours éloigné son fils très loin de lui.
Bourguiba restera unique, BCE ne sera jamais un élève de Bourguiba.
Je l'ai toujours dit.
BCE et Ganouchi ont encore beaucoup à apprendre de Bourguiba et mème de ZABA.

Masarrah
| 22-11-2016 23:13
Nida est mort.plus jamais il naîtra.les gens qui avaient voté pour ce parti n ont plus confiance.

JAGHMOUN
| 22-11-2016 23:02
le blocage est exprés fait par bce.
pour que le fiston mene la barque.
bce.un futé manipulateur et rusé joue
la confusion et sait a l'avace si
transparence il y a son fils serait
ejecté au desert.
jamais aucun pays democratique n'a
un gouvernement sans parti et sans
soutien.
nida parti des courtisans et des kawadas de ben ali,des nantis et des
financiers de la campagne de beji.
nida parti des pluks,des arrivistes,
des non patriotes et des profiteurs.
batit a la va vite avec des rcdistes
des vieux destouroens,des aristocrates
des riches mangeurs de charognes
il ne reussira jamais ,deja coulé et
vidé de son sens,il est l'ombre de
lui meme .
dans cette situation catastrophique
et au danger de l'instabilité
politique,il est necessaire de
dissoudre l'assemblée,avant 2/3 des
elus votent contre le president qui
sera obligé de demissionner pour
incompetence et irresponsabilité .
DES ELECTIONS ANTICIPEES SONT NECESSAIRE POUR SAUVER LA TUNISIE
DE LA DEFAILLANCE POLITIQUE SOCIALE
ET ECONOMIQUE.
DANS LE CAS CONTRAIRE UNE DEUXIEME
REVOLUTION LAMINANTE EST EN COURS
D'EBBULLITION CAR ILS N'ONT PAS GOBE
ENCORE LA LECON DU PEUPLE TUNISIEN.

Elsa ben Amor
| 22-11-2016 22:22
M. Beji Caid Essebsi a utilisé le nom et l'exemple du grand leader et honorable chef d'Etat Tunisien Habib Bourguiba pour mener sa campagne présidentielle qui l'a mené jusqu'au palais de Carthage. Le million de femmes tunisiennes qui ont voté pour lui pensaient qu'il suivrait l'exemple du Zaim pour sauver la Tunisie moderne et continuer le chemin du progrès économique et social que Bourguiba a tracé depuis l'indépendance jusqu'à sa destitution. Mais malheureusement M. Béji a déçu ses électeurs et ses électrices en laissant son fils détruire ( et ce de l'avis de tous ) le parti qui l'a hissé au rang de chef de l'Etat. Je voudrais lui dire que le grand
Bourguiba n'a jamais laissé son fils ( il en avait pourtant un lui aussi ) s'occuper du parti ou détruire tout le travail qu'il a fait sachant tracer les frontières entre son instinct paternel et le bien être du pays qu'il a défendu corps et âme et a tant aimé jusqu'à son dernier souffle . Où en êtes vous de tout cela M. Beji Caid Essebsi ? On a tant cru en vous pourtant !