L'avocat Mounir Ben Salha subit les pressions de l'Ordre des avocats !
Le célèbre avocat Mounir Ben Salha a été interdit d’exercer sa profession sur décision du conseil de discipline de la section de Tunis de l’Ordre national des avocats, apprend-on de source proche du barreau. Les raisons, selon cette source, seraient que Me Ben Salha participe aux plateaux télévisés pour défendre les dossiers de ses clients et qu’il a des émissions télévisées rémunérées. Averti à trois reprises sur ces écarts, Me Ben Salha n’aurait pas obtempéré, selon ces sources.
Contacté par Business News, Mounir Ben Salha a affirmé qu’il a appris cette information via des journalistes qui l’ont contacté. Pour lui, cette décision d’interdiction n’existe pas juridiquement, puisqu’il n’en est pas encore informé. Acceptant, quand même, de commenter la décision sur la foi des informations fuitées, l’avocat rejette catégoriquement les accusations. Il dément déjà être rémunéré pour une quelconque émission et affirme qu’il ne participe aux émissions qu’en tant qu’invité. « Les invités ne sont pas rémunérés quand ils sont invités sur les plateaux télé », fait remarquer l’avocat.
Il dément également avoir été averti par le passé sur la question. Tout comme il dément avoir défendu ses clients puisque les sujets sur lesquels il se prononce, à la télé, appartiennent tous à l’Histoire. « La vraie raison est, dit-il, c’est que j’ai défendu publiquement Ben Ali à avoir un procès équitable et d’avoir dit que le 14-Janvier n’était qu’un coup d’Etat et non une révolution ». Mounir Ben Salha acquiesce quand on l’interroge si cette sanction était destinée à le faire taire. Il fait remarquer que plusieurs autres avocats participent et défendent leurs clients sur les plateaux télé, mais qu’ils ne sont ni avertis, ni sanctionnés. « Il s’agit là d’avocats intervenant en politique et ceux-là on ne les touche pas, mais moi on cherche à me faire taire », conclut l’avocat qui affirme qu’il fera immédiatement appel à la décision dès son information officielle. En attendant, pour lui, la décision n’existe pas encore.
M.G. – R.B.H.