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Tunisie – Abdelkrim Zbidi sonne le glas !
06/03/2013 | 1
min
Tunisie – Abdelkrim Zbidi sonne le glas !
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C’est une honte pour la Tunisie qu’un ministre aussi honnête, aussi compétent que celui de la Défense nationale, Abdelkrim Zbidi, parte du gouvernement alors que d’autres tels les Slim Ben Hemidène, Sihem Badi, Noureddine Khademi et bien d’autres restent au sein de l’équipe au pouvoir.

C’est une réflexion, tout ce qu’il y a de plus vraie et de plus logique, qui a été faite par plus d’un média et plus d’un observateur. Et ce n’est pas tout. Car ce sont les raisons évoquées qui ont poussé M. Zbidi à démissionner et qu’il a tenu à expliciter lors de son intervention en direct sur Nessma TV. Ces raisons donnent froid dans le dos et laissent craindre le pire pour l’avenir proche du pays.

M. Zbidi parle de l’impossibilité, pour lui, de continuer à siéger au sein d’un cabinet qui tourne dans un cercle vicieux et qui est, surtout, marquée par une opacité totale concernant les principales échéances de ce qui reste de l’étape transitoire.

Le ministre de la Défense démissionnaire va jusqu’à établir une comparaison entre le gouvernement transitoire de Béji Caïd Essebsi et celui de Hamadi Jebali, au sein desquels il a servi. Parlant, donc, en connaissance de cause, il juge que la différence de taille entre les deux est que le premier a rapidement établi un agenda clair et précis dont notamment l’organisation d’élections neutres et démocratiques malgré les imperfections inévitables en de circonstances pareilles.

Par contre, avec le gouvernement actuel, tout est marqué par la lenteur, la lourdeur et l’incertitude aussi bien au sein du gouvernement qu’à celui de l’Assemblée nationale constituante (ANC). Et le pire selon, M. Zbidi est que tout laisse entendre que le prochain gouvernement, qui est sur le point d’être formé par Ali Laârayedh, semble prendre le même chemin.

Même le principe de la neutralité des ministères de souveraineté est implicitement remis en cause puisqu’on parle du bras droit de Mohamed Ben Salem au ministère de l’Intérieur alors qu’en tant que simple ingénieur agricole, il ne connaît rien au secteur sécuritaire. Et dire qu’une sorte de consensus semblait être réuni autour du nom de Hédi Mejdoub, énarque de réputation, actuel chef de cabinet du ministre de l’Intérieur, un poste qu’il a occupé, aussi, avec Habid Essid.

Au département de la Justice, on nous avance le nom du juge, Mohamed El Affès, réputé, certes comme étant compétent dans son domaine et propre, mais il passe, également, pour être trop gentil et manquant de personnalité lui permettant d’être autonome dans la prise des décisions. Sans oublier qu’il a été promu par l’actuel-ancien ministre de la Justice, Noureddine B’hiri.

A souligner que M. B’hiri, dont le rendement est sévèrement critiqué au département de la Justice, est appelé à être, en quelque sorte, promu en tant que conseiller auprès du chef du gouvernement chargé des affaires politiques et juridiques. Autrement dit, M. B’hiri a été récompensé pour devenir chef de gouvernement bis tout en ayant un droit de regard sur tout ce qui touche à la justice.

Quant au ministère de la Défense, c’est Abdelhaq Lassoued qui y est pressenti ; un homme dont on ne sait pas grand-chose succèderait donc à M. Zbidi qui a, pourtant, fait ses preuves lors de ses passages dans les deux gouvernements transitoires.

Il faut dire que le ministre de la Défense démissionnaire ne tient plus à cautionner un cabinet qui a échoué, de l’avis même de son ancien chef, Hamadi Jebali. Pourtant, M. Laârayedh semble sur le point de reproduire, à part les portefeuilles de souveraineté – par obligation - le même gouvernement à quelques éléments près.

Il ne faut pas perdre de vue, non plus, qu’au sommet de ce gouvernement on retrouve Ali Laârayedh qui, en dépit des multiples déboires enregistrés à la tête du département de l’Intérieur, a été récompensé, grâce à la « baraka » du Conseil de la Choura d’Ennahdha qui l’a promu en tant que chef du gouvernement.

D’autre part, au lieu d’opter pour une nouvelle équipe réduite de technocrates, on est en train de reconduire la même formation qui a traîné, quinze mois durant, sans rien faire de concret. Ainsi, les ministres de la Santé, de l’Enseignement supérieur, du transport, des Affaires religieuses, de la Femme, des Domaines de l’Etat, des Sports, du Transport, de l’Agriculture, de la Culture et bien d’autres seront reconduits.

Ceci nous amène à dire que le plus important, pour les partis de la Troïka, est de garder leurs chaises que de sauver le pays et de l’amener à bon port avec le respect d’un agenda clair et précis.

En tous les cas, nous estimons que M. Zbidi, en sa qualité de membre au même poste dans les deux gouvernements transitoires, est le mieux placé pour juger des perspectives d’avenir, surtout qu’il n’a aucune appartenance politique ou partisane.

C’est donc à raison qu’il juge le bilan du gouvernement de Béji Caïd Essebsi comme plus positif. En effet, les gars d’Ennahdha ont beau tromper l’opinion publique en parlant d’un héritage lourd à l’issue d’une année de gouvernement de BCE, mais la vérité est autre puisque M. Caïd Essebsi a passé moins de huit mois (de mars à octobre 2011) au pouvoir dans une conjoncture, de loin, plus difficile que celle qui l’a suivie.

Finalement, hormis le contenu grave et la sonnette d’alarme tirée par M. Zbidi, son intervention en direct à travers le plateau de la chaîne de télévision prouve qu’il a mis le holà. Certains diront, à juste titre, qu’il vient de sonner, carrément, le glas d’un gouvernement qui va consacrer l’échec de son prédécesseur.


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