
L’avocat, Ahmed Ben Hassena, est revenu, lors de son intervention, ce lundi 28 septembre 2020, dans l’émission de Myriam Belkadhi, « Tounes Elyoum », diffusée sur Elhiwar Ettounsi, sur l’affaire de l’arrêté ministériel concernant l’emballage du ciment dans des sacs en plastique.
L’avocat a souligné que l’arrêté du ministre de l'Industrie et des PME et du ministre du Commerce en date du 5 août 2020, qui abroge les dispositions de l’arrêté de 2017, relatif aux conditions de vérification de la qualité de livraison, d'emballage et d'étiquetage du ciment et prévoyant de remplacer les termes «sacs en papier», par l'expression «sacs en papier ou en plastique», est illégitime.
Il a expliqué que l’arrêté, objet de nombreuses critiques et d’une plainte déposée devant la justice, a été décrété conjointement par les ministres de l’Industrie et du Commerce sans avoir consulté le ministre de l'Environnement alors que c’est ce dernier qui est chargé de la coordination avec les actions de l'État dans le domaine de la protection de l'environnement et de la préservation de la nature. Aussi d’assurer les travaux de suivi, de prévention, de limitation ou d'élimination de la pollution, des dommages et de tous les dangers affectant l'environnement et provenant soit de groupes privés ou d'installations collectives ou d'activités agricoles, commerciales ou industrielles et autres. Le ministère de l’Environnement est aussi en charge de proposer un cahier des charges pour l'élimination des déchets et rejets d'activités industrielles, urbaines, agricoles, touristiques et sanitaires, des domaines de l'énergie et des transports, et d'autres activités. Il assure également la mise en œuvre des engagements internationaux dans le domaine de la prévention de la pollution, de la prévention, de la réduction ou de l'élimination des risques, de la protection de l'environnement et du développement durable.
En effet, cet arrêté a été publié, expliquent les activistes, sans avoir réalisé, au préalable, les études techniques pour choisir le type de sacs adaptés à être commercialisés sur le marché tunisien, et le choix s'est limité à un seul type (sac fabriqué à base du plastique tissé stratifié), ceci en plus de ne pas préciser le type de plastique ou les substances interdites dans sa composition chimique (métaux lourds,) Phtalate, Bisphénol A . Cela ouvre la voie à l'utilisation de certains types de plastiques qui, compte tenu de leurs composants dangereux, nécessitent des études techniques sur leurs implications environnementales et sanitaires ou l'utilisation de sacs légalement interdits (tels que les sacs plastiques pouvant être dissous par oxydation ou fractionnement physico-chimique, oxodégradables ....).
« Le plastique destiné à emballer le ciment et dont le type n'a pas été précisé dans l’arrêté objet de cette plainte, comprend de nombreux matériaux toxiques et métaux lourds et en contact avec le ciment, un autre pourcentage de risque et de toxicité lui est ajouté. Le plastique, les toxines et les métaux lourds qui lui sont associés ont un impact significatif et vérifiable sur la santé humaine et provoquent de nombreuses maladies graves, notamment des lésions endocriniennes, des troubles hormonaux, le cancer du sein, l'infertilité, la puberté précoce, l'obésité, les allergies et le diabète » a ajouté Ahmed Ben Hassena, soulignant que des risques sanitaires importants sont ainsi encourus par plus de 1200 employés travaillant dans le secteur.
Il a affirmé que plus de 240 millions de sacs en plastique seront ainsi livrés annuellement à la Tunisie et que le plastique utilisé pour emballer le ciment présente plusieurs caractéristiques qui en font un grand danger pour la sécurité et l'équilibre de l'environnement. Il s’agit, en effet, de plastique à usage unique qui est, de surcroît, utilisé pour emballer une substance chimique dangereuse qui laisse une trace et modifie sa composition chimique. Le plastique utilisé par les sacs de ciment se décompose en particules qui se dispersent dans la nature et qui sont consommées par les animaux, en particulier les poissons. Ce plastique n'est ni recyclé ni réutilisable, en raison de son mélange avec du ciment et de l'incapacité du système de recyclage en Tunisie de recycler ce qui est distribué sur le marché du plastique. C'est aussi un plastique qui perd de sa valeur économique une fois qu'il est utilisé, ce qui le rend, en plus, non soumis à la collecte.
M.B.Z
La qualité du papier de Sotipapier laissant à désirer causait d'énormes pertes pour les cimentiers et pour leurs clients.
Dans une interview récente d'un responsable de la cimenterie d'Oum Klil, il déclarait que les pertes de ciments avoisinait 40 % de sa production en raison de l'éclatement des sacs au remplissage et au chargement des camions.
La perte ne se limite pas à ces 40 %, car il faut ajouter les pertes au moment du déchargement sur chantier ou dans les entrepôts des commerçants et au moment de livraison aux clients définitifs.
La non qualité cause de grandes pertes à l'économie entière sauf pour Sotipapier et les sacheries.
En 2012, l'annonce par Sotipapier de l'entrée dans son capital d'un nouvel actionnaire étranger représenté par Mr Nabil Triki a suscité de grand espoirs pour l'amélioration de la qualité du papier ciment et sa mise à niveau avec le marché international, en vain rien n'a changé.
Mr Nabil Triki et son groupe se sont révélé des spéculateurs manipulateurs de cours en bourse pour ne pas dire blanchisseur d'argent.
Si presque tout le monde est d'accord pour le non emploi du plastic pour le ciment, il n'est pas normal de laisser une entreprise monopolistique abuser de sa position pour imposer des produits inappropriés et causant des pertes à toute la communauté.
Certains penseraient que les pertes concerneraient des entreprises à majorité étrangères et tant pis pour elles.
Non ces entreprises sont tunisiennes et d'elles vivent des milliers de familles tunisiennes.
Même si les cimentiers arrivent à se débrouiller, ils le font en faisant supporter le client final le coût des pertes.
A tous ceux qui sont contre le plastic, il faut qu'ils se demandent pourquoi nous sommes arrivés à cette situation.
Une entreprise tunisienne de fabrication de papier installée dans la région de Kairouan a vu son démarrage retardé de plus de 10 ans jusqu'à ce qu'elle renonce à fabriquer le papier pour sacs de ciment.
Ils doivent exiger l'ouverture de ce marché de papier à la concurrence internationale et se débarrasser de la protection d'une entreprise locale laquelle nuit à des dizaines de cimentiers et à 11 millions de tunisiens.

