La section de Béja de la Ligue tunisienne pour la défense des droits de l’Homme (LTDH) a publié, lundi 5 mai 2025, un communiqué de soutien à Rayan Khelifi, l’élève de 19 ans soupçonné d’avoir été victime de torture dans une prison de Bizerte, ainsi qu’à son avocate, membre de la section, mise en cause de manière indirecte par le ministère de la Justice.

Dans son communiqué, la LTDH – section Béja insiste sur le caractère imprescriptible du crime de torture, soulignant que toute suspicion doit faire l’objet d’un signalement et d’une enquête. Elle affirme son soutien « total à l’avocate, saluant son engagement professionnel et juridique », ainsi qu’au jeune détenu, présenté comme victime.

La section dénonce également le ton jugé menaçant du communiqué du ministère de la Justice, estimant qu’il pourrait décourager les efforts de lutte contre les violences en milieu carcéral. « Le silence face à un crime de torture est en lui-même un crime », rappelle la Ligue.

De son côté, le ministère de la Justice a publié, dimanche 4 mai 2025, un communiqué dans lequel il dément les accusations de torture visant des agents pénitentiaires à Bizerte. Il affirme que plusieurs inspections ont été menées et « n’ont révélé aucune trace de violence sur le détenu Rayan Khelifi ». Il accuse les réseaux sociaux de propager de « fausses informations », accompagnées d’une « photo détournée datant de 2017 ».

Le ministère annonce par ailleurs des poursuites judiciaires à l’encontre des auteurs de ces allégations, tout en réitérant son « engagement à respecter les droits humains et à garantir l’intégrité des détenus ».

L’Organisation contre la torture en Tunisie (OCTT), pour sa part, contredit cette version. Elle affirme que Rayan Khelifi « a bel et bien subi un acte de torture » et appelle à « l’ouverture immédiate d’une enquête, à la poursuite des responsables et à la libération du détenu afin qu’il puisse accéder aux soins ».

S.H