
Des étudiants et diplômés de la Faculté des Sciences Juridiques, Politiques et Sociales de Tunis (plus de 200) ont publié, ce 23 avril 2025, un communiqué critiquant la situation actuelle du pays et dénonçant les atteintes aux droits et aux libertés.
Le communiqué revient sur les crises successives survenues depuis la révolution de 2011, évoquant une trahison et un reniement des slogans et revendications portés par le peuple, à savoir la dignité, la liberté et la justice sociale. Les étudiants affirment que leur devoir scientifique, éthique et national les oblige à se mobiliser et à militer pour les valeurs de liberté et de justice.
« L'essence du droit repose sur la garantie de la liberté et de la justice et sur la concrétisation des valeurs de la citoyenneté à travers une démocratie fondée sur la liberté d'expression, la liberté de s'organiser et de se rassembler, dans le respect de la pluralité, de l'acceptation de l'autre, de la concurrence politique loyale, et dans le but de servir le peuple et la nation. Il n'y a pas lieu, dans ce cadre, de monopoliser le pouvoir, d'opter pour la répression ou de concentrer le pouvoir entre les mains d'une seule personne, car l'histoire nous a appris que tout détenteur du pouvoir tend à en abuser », a précisé la même source.
Les étudiants en droit ont dénoncé les violations des droits des citoyens et les reculs en matière d’acquis démocratiques, qualifiant cela de désintégration de l'État de droit. Ils ont pointé du doigt une atteinte à l'indépendance de la justice, aux garanties d'un procès équitable, ainsi qu'une politique du silence accompagnée d'arrestations arbitraires ciblant militants, syndicalistes, activistes et politiciens.
Les signataires ont également exprimé leur étonnement face au comportement du président de la République, Kaïs Saïed, lui-même professeur de droit constitutionnel, qu'ils accusent d’avoir renié les principes qu’il enseignait. Selon eux, il aurait adopté une démarche sapant les fondements de l'État de droit.
Les étudiants ont réaffirmé leur opposition à toute tentative de museler la liberté d’expression et de presse, garanties par la Constitution tunisienne et les traités internationaux. Ils ont exigé le retrait du décret n°54 et mis en garde contre l’instrumentalisation de la magistrature à des fins de règlement de comptes politiques.
Enfin, ils ont exprimé leur solidarité avec « les victimes de la tyrannie, à savoir les activistes, les syndicalistes, les journalistes, les avocats et les citoyens poursuivis pour leurs opinions et leur engagement ».
S.G

Quatre ans de droit,tout le reste de travers.
Vous venez de vous réveiller? Avec bien des années de retard! Eh bien, à cette vitesse, ça risque pas de changer.
Kaes Saed en porte l'entière responsabilité
J'espère que maintenant tout le monde a compris la nécessité vitale d'épurer nos structures judiciaires et sécuritaires

