Dans l’objectif de préserver le prestige de l’État et de protéger la souveraineté nationale, le régime tunisien a multiplié les détentions et les arrestations durant les dernières semaines. Deux avocats, Sonia Dahmani et Mehdi Zagrouba, ont été arrêtés manu militari au sein de la Maison de l’avocat. Les avocats de Mehdi Zagrouba, le bâtonnier et le président de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme ont affirmé que l’avocat avait été torturé. Droit dans ses bottes, le président de la République a soutenu ses troupes et assumé l’entière responsabilité des actes perpétrés. Des journalistes sont également incarcérés et détenus à l’instar de Mourad Zeghidi et Borhen Bssaies. Des arrestations ont également été enregistrées dans les rangs des responsables d’associations venues en aide aux migrants comme Saadia Mesbah et Sherifa Riahi.
Le tour de vis autoritaire opéré par le régime tunisien a participé à alourdir une atmosphère déjà morose. Les quelques centaines de manifestants réunis le 19 mai devant le Théâtre municipal n’y ont rien changé même s’ils se sont égosillés à soutenir le président et ses décisions.
Toutefois, cette lutte présumée contre ce que le régime considère comme des dérives n’aura pas eu d’effet sur le niveau de vie des Tunisiens. Il s’avère que les détentions et les arrestations ne participent aucunement à l’amélioration du climat général.
Selon les chiffres de l’Institut national de Statistique, la Tunisie a réalisé une maigre croissance de 0,2% au cours du premier trimestre 2024 avec des régressions inquiétantes notamment dans les secteurs de l’industrie et de la construction. Selon une étude de la Banque mondiale, l’économie tunisienne a été la plus lente de la région pour la relance de son économie après la période Covid. Le nombre de chômeurs en Tunisie a augmenté selon les dernières estimations. L’inflation enregistre de petites baisses mais reste à un niveau élevé, soutenue principalement par les augmentations des prix de l’alimentaire, l’un des postes les plus importants des Tunisiens.
On pourrait compiler, à longueur de pages, les indicateurs économiques et sociaux qui sont au rouge et qui sont censés alerter sur la situation plus que délicate du pays. Mais à quoi peuvent servir les indicateurs quand personne ne regarde le tableau de bord ? Il faut bien avouer que cette croissance extrêmement molle, qui ne crée ni richesse ni emploi, ne semble pas inquiéter, outre mesure, le pouvoir en place. Les sujets économiques ne se trouvent pas à l’ordre du jour d’une réunion du conseil de sécurité nationale par exemple. Les projections, déjà faibles, du gouvernement concernant la situation économique du pays se trouvent démenties par les résultats sur le terrain. On ne saurait imaginer un même rythme de croissance annuelle calqué sur le résultat du premier trimestre 2024. Les experts économiques s’accordent à dire que les chiffres du premier trimestre sont généralement les meilleurs de l’année…
Favoriser une relance économique, rassurer les investisseurs, améliorer le pouvoir d’achat des Tunisiens sont autant de sujets que l’on ne peut traiter à coups de mandats de dépôt ou d’ouvertures d’instructions judiciaires. Il faut plutôt beaucoup de compétence pour prendre les mesures nécessaires pour le sauvetage dans un premier temps tout en réfléchissant à l’avenir. Or, la Tunisie n’est parvenue à réaliser qu’un très maigre 0,4% de croissance à la fin de l’année 2023. Pourtant, le gouvernement travaille pratiquement sans opposition, sous la couverture politique du président de la République et avec un parlement plus que coopératif. Tout cela n’aura pas suffi à réaliser la moitié de ce que ce même gouvernement a planifié en termes économiques. La situation des finances publiques est plus que difficile malgré une pression fiscale qui étouffe l’ensemble des opérateurs économiques du pays. Emprisonner des avocats et des journalistes n’y changera rien. Mais il faut avouer qu’il est bien plus facile de prendre des décisions populistes susceptibles de flatter la joie mauvaise des Tunisiens que d’entreprendre des réformes économiques douloureuses pour ces mêmes Tunisiens. Il est bien plus facile de jeter un journaliste ou un politicien à la plèbe que de procéder, par exemple, à des réformes structurelles concernant les entreprises publiques. Il est bien plus populaire de maintenir en prison des détenus même au-delà des délais légaux, que de réformer le système de compensation dans le pays.
Pourtant, cette politique marche puisque des milliers de Tunisiens se délectent des annonces d’arrestations, des maintiens en détention et de l’émission de divers mandats judiciaires. Tout comme ce fut le cas pour tous les régimes qui ont gouverné la Tunisie depuis la révolution, l’économie est reléguée au second plan et il y a un manque de courage flagrant. Il est presque ironique de voir, par exemple, les députés qui ont multiplié les promesses durant leurs campagnes électorales et ont évoqué de nouveaux modèles de développement se mettre d’accord pour s’octroyer une prime de trois mille dinars et voter en faveur d’un accord de prêt auprès de la BERD pour acheter du blé et des fourrages. Mais cela, bien sûr, ne déchaine pas les passions comme le reste.
C'est la même trajectoire que ses prédécesseurs, le bon la brute et le truand pour une poignée de dollars offerte aux plus dociles. C'est le Far West tunisien où la ruée vers la dictature consiste à coffrer nos pépites. Le shérif veuille à ce que dans les saloon ne traîne que les petites vertus.
Il vous faut vous y faire.
Fin de la recreation !! LOL oui monsieur merci LOL vive la situation LOL !
savez vous que les parc mètres, contribuent au PIB.
- dans un pays où tout le monde est journaliste, alors, en arrêter quelques dizaines pour remettre de l'ordre dans le métier, j'estime que c'est trop peu. Le journalisme est un métier noble, il ne doit pas être laissé aux mains des outsiders.
En passant, ça fait trois ans que Nahda a quitté le pouvoir et on attendait avec impatience un seul dossier qui prouve leur pillage de l'Etat. C'est trop long comme attente, n'est-ce pas le fidèle, patriote?
2/ quand un patient a un kyste on l'explore puis on incise... on l'extrait totalement afin qu'il ne récidive plus
Tant pis pour moi...Je veux une belle Tunisie pour mes petits enfants
N comme Naïf.. regardez dans le dictionnaire.
En puis reculer pour mieux sauter ok, mais là on recule tout court, t'es petit enfants se rappellerons que c'est grâce à toi que la médiocrité a été possible.