
Une crise majeure secoue le secteur de la santé publique en Tunisie.
Dans une pétition fuitée, adressée au ministre de la Santé, des médecins, pharmaciens et dentistes hospitalo-universitaires ont annoncé leur démission collective de toutes leurs fonctions thérapeutiques, pédagogiques, scientifiques et administratives. Cette décision radicale est motivée par leur rejet des dernières décisions prises lors des réunions générales des facultés de médecine de Monastir, Sousse, Tunis et Sfax.
Les démissionnaires dénoncent notamment la dégradation continue des conditions de travail dans les hôpitaux universitaires, des conditions qui, selon eux, « ne répondent plus aux standards européens ».
Mais cette vague de démissions prend également un tournant politique et judiciaire. Les signataires expriment leur solidarité avec leurs collègues récemment condamnés à dix ans de prison dans l’affaire dite des « nourrissons décédés », une tragédie ayant profondément choqué l’opinion publique. Ils rejettent fermement les justifications du jugement rendu, pointant du doigt une logique punitive visant à faire des soignants des boucs émissaires, au mépris des véritables responsabilités institutionnelles.
Selon les signataires, la chambre correctionnelle s’est appuyée dans ses attendus sur l’absence de présentation formelle des démissions des accusés à leur hiérarchie, malgré la preuve qu’ils avaient bel et bien informé leurs supérieurs. « Le but réel de ces jugements lourds est de nous terroriser et de nous réduire au silence », écrivent-ils, estimant que leur propre démission collective est une réponse symbolique forte à cette dérive.
S.H

La crise secoue aussi le secteur public et les jeunes médecins.
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