
Le vice-président de l'Institut arabe des chefs d’entreprises (IACE), Walid Bel Hadj Amor, est revenu sur les déclarations du ministre de l’Économie Samir Saïed qui avait critiqué l’attitude du secteur privé au sujet du partenariat avec le secteur privé Il s’est interrogé sur les raisons l’ayant poussé à s’exprimer de la sorte. Il a demandé au ministre de lui communiquer la liste des projets présentés dans le cadre du partenariat public privé (PPP). M. Bel Hadj Amor a considéré qu’un ministre ne devait pas faire passer le secteur privé responsable de la situation.
Invité à « La Matinale » de Amine Bouneoues sur Shems Fm, Walid Bel Hadj Amor a déclaré : « Le secteur privé a un problème de financement… Les banques, et tout le monde le sait, financent l’économie et l’État et non le secteur privé… Les banques ne peuvent plus financer le secteur privé car l’argent est collecté par l’État. Nous avons un problème de liquidité… L’État demande de l’argent car il doit verser les salaires… En l’absence de croissance, nous ne pouvons pas sortir de cette crise. La croissance ne peut être réalisée que par nous-mêmes. On ne peut pas y parvenir avec l’argent du FMI ou de la Banque mondiale ou de l’UE. Ce qu’ils nous versent ne peut pas réaliser une croissance… Le ministre nous parle d’un plan 2023-2025 qui vise à réaliser une croissance de 3% ou de 3,2%. Qu’allons-nous faire de ces 3% ou 3,2% ? Où sont vos aspirations ? Nous pouvons faire plus ! », s’est-il exclamé.
Walid Bel Hadj Amor a considéré que l’État devait intégrer le marché parallèle au marché régulier. Il faut l’attirer vers une situation de régularité afin de pouvoir diminuer la pression fiscale sur le secteur formel. Il a indiqué que les premiers à bénéficier des compensations injustement étaient les acteurs du marché parallèle. Il a estimé que le gouvernement ne jouait pas son rôle face à ce fléau. Il a évoqué la nécessité de renforcer le contrôle.
Le vice-président de l’IACE a critiqué la monopolisation de certains secteurs par l’État. Il a estimé que la Tunisie jouait le rôle de rentier dans plusieurs domaines tel que celui des transports et du tourisme. Il a expliqué que la fin de cette monopolisation permettra au secteur privé d’investir dans les sites historiques et archéologiques afin de stimuler l’activité économique. Il s’agit, selon lui, d’une opportunité pour les jeunes tunisiens. Il a indiqué que le ministère de la Culture et l’Institut National du Patrimoine Tunisie (INPT) étaient responsables du blocage à ce niveau. Or, selon lui, l’INPT n’a pas exploité la loi promulguée depuis 2015 et permettant de passer à un PPP dans le secteur culturel.
Walid Bel Hadj Amor a considéré que le secteur privé ne devait pas être tenu responsable de la défaillance de l’État et de l’absence de politiques publiques. S’adressant au ministre de l’Économie Samir Saïed, le vice-président de l’IACE s’est interrogé sur l’application des mesures présentées dans le cadre de la vision 2023-2025. Le gouvernement doit agir en changeant les lois. Il a critiqué l'interdiction de l'utilisation des drones et a estimé qu'il s'agissait de l'un des exemples démontrant la défaillance du système.
Walid Bel Hadj Amor est revenu sur la question de la levée des autorisations et a rappelé que l'Etat avait annoncé la substitution de certains par un système de cahier des charges. Ceci, selon lui, n'a pas eu lieu. Il a considéré que l'Etat devait adopter la liberté d'initier comme principe économique et se contenter de réguler et de contrôler.
Par ailleurs, le vice-président de l'IACE a salué la publication d’un nouveau cadre partenariat-pays entre la Tunisie et la Banque mondiale. Il a mis l’accent sur l’importance de la collaboration avec les institutions financières au sujet des politiques, de la réalisation de projets et de l’investissement dans l’infrastructure.
Il a considéré que la Tunisie commençait à sortir de son état d’isolement. Ceci se reflète, selon lui, par la récente visite de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, la présidente du conseil italien, Giorgia Meloni et le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte. Néanmoins, il a considéré qu’il ne s’agissait pas d’un événement majeur car la présidente de la Commission européenne n’a pas de poids considérable au sein de l’Union européenne (UE). Il a indiqué qu’il s’agissait du maillon faible des institutions de l’UE et ne représentait rien. Il a, également, expliqué que la rencontre résultait d’une initiative italienne et non européenne.
« Nous devons comprendre que l’Italie a un problème par rapport à la question migratoire… Les partenaires européens et l’UE n’ont pas de problèmes avec la Tunisie… Seul le chef du gouvernement néerlandais a accepté de venir. On n’a pas vu les chefs du gouvernement ou les présidents français, espagnol ou allemand. Nous ne devons pas y accorder plus d’importance qu’il n’en faut… Nous avons l’habitude d’avoir de cent à 200 millions d’euros de la part de l’UE sous forme d’aide financière. Cette année, en 2023, il n’y a pas eu de budget alloué à l’aide à la Tunisie », a-t-il dit.
Walid Bel Hadj Amor a indiqué que l’UE attendait la conclusion d’un accord entre la Tunisie et le Fonds monétaire international (FMI). Il a considéré que rien n’a changé. Il a rappelé que l’IACE avait présenté une étude portant sur la fuite des cerveaux et des compétences. Le coût de cette fuite est supérieur à l’aide versée par l’UE à la Tunisie. Il a indiqué que la fuite des cerveaux empêchera la mise en place des réformes.
Le vice-président de l’IACE a rappelé que la Tunisie n’a reçu que des promesses de financement. Celles-ci seront concrétisées à la suite de la conclusion d’un accord avec le FMI. Il a, aussi, souligné l’importance de mettre en place des réformes afin d’assurer une relance de l’activité économique. M. Bel Hadj Amor a expliqué que l’intégralité des lois appliquées par l’administration et le pouvoir en place avaient été promulguées par la dictature de Zine El Abidine Ben Ali. Il a critiqué la non-révision du système après la fuite de Ben Ali. Il a indiqué que l’absence de changement servait les intérêts de personnes ayant profité du système depuis le règne de Ben Ali.
« On parle depuis deux ans du FMI et des diktats ! On aurait pu laisser ce sujet de côté et entamer les réformes depuis deux ans ! On aurait pu créer une richesse et une croissance de l’économie nationale, la libérer et encourager l’initiative libre des jeunes… Réussir avec les conditions du système tunisien est très difficile. Aujourd’hui, un jeune qui veut réussir fait face à un véritable calvaire ! » s’est-il exclamé.
S.G

Qu'est-ce qu'il espère comme réforme ? Puisqu'il est, dans l'état actuel de plusieurs entreprises, imperméable à tout changement, trop soucieux de maintenir la rente qu'il s'est assuré sur le dos des tunisiens et particulièrement de leurs administrations....
ils déforment pour vous ridiculiser depuis 1881 .
Wake up !!
C'est simple :
Pour qu'un Etat réussisse son programme, il faut d'importants moyens financiers.
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Les artisants des professions libérales du secteur privé, NE DECLARENT PAS TOUS, L'INTEGRALITE DE LEUR REVENUS, ceci, afin de payer moins d'impots.
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En conséquence, suite a ce vol manifeste des droits de revenus a l'Etat, ce dernier se trouve alors privé de tres importants moyens de financement.
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Notez, au passage, que la non-déclaration de l'intégralité des revenus est tres séverement punissable par la Loi et implique de lourdes amandes et autres peines d'emprisonnement.
... a bon entendeur ...