La démocratie c'est le respect de l'autre, la tolérance, la modération, la bienveillance.
Quelle éducation !!!!!
« La loi sur l'égalité successorale sera transmise à l’Assemblée », voilà la décision claire et ferme prise par le président de la République en cette journée nationale de la femme. Une annonce faite par Béji Caïd Essebsi lors d’un discours prononcé au palais de Carthage comportant plein de messages et de signaux politiques.
Le 13 août est une date tant attendue par les observateurs de la scène nationale qui ont suivi de près toute la polémique déclenchée depuis la publication du rapport de la commission des libertés individuelles et de l’égalité (Colibe). Et c’est, précisément, le discours traditionnel du président de la République qui devait répondre aux multiples interrogations et attentes dans la mesure où c’est bien lui qui avait initié cette commission.
Ainsi, Béji Caïd Essebsi ne s’est pas fait attendre. Il a décidé de trancher le point le plus controversé du rapport, à savoir l’égalité de l’héritage. « L’égalité de l’héritage est l’un des points les plus marquants du rapport élaboré par la Commission des libertés individuelles et de l’égalité (Colibe). Cela dit, je n’ai pas un pouvoir décisionnel, ce point sera, donc, soumis au parlement sous forme d’un projet de loi, et on laissera le choix à l’héritière de renoncer au principe de l’égalité, si elle a un référentiel religieux. Notre volonté étant de rassembler le peuple et non de le diviser ».
Précis et déterminé, le chef de l’Etat n’a pas mâché ses mots en rappelant le caractère civil de l’Etat tunisien à multiples reprises dans son discours, rejetant tous les propos proférés par les détracteurs du rapport de la Colibe ayant affirmé la référence religieuse de la Tunisie. La constitution à portée de main, Béji Caïd Essebsi a tenu à rappeler que toute initiative entreprise ne peut que répondre aux dispositions de cette même constitution, élaborée et approuvée par le parti islamiste.
D’ailleurs, une bonne partie du discours présidentiel a été consacrée au parti islamiste. Béji Caïd Essebsi a tenu à recadrer, frontalement, son allié d’hier, lui rappelant son référentiel religieux malgré la remise en question exprimée par Ennahdha lors de son 10ème congrès. « Le parti Ennahdha m’a remis une lettre contenant sa position. Le parti approuve certains points et émet des réserves sur d’autres, et c’est évident. Nul ne peut contester son référentiel religieux malgré tout. Nous avons traité avec ce parti durant près de 3 ans et nous avons réussi à maintenir une stabilité relative grâce au consensus. En tout cas, je ne parlerai pas du contenu de la lettre et je laisse le choix à Ennahdha s’il veut la rendre publique ». C’est ainsi que Béji Caïd Essebsi a choisi de confronter le parti islamiste à ses bases. Une manière subtile de « coincer le parti Rached Ghannouchi, d’ailleurs absent de la cérémonie officielle, et le pousser à afficher aussi bien ses réserves que les points sur lesquels il est en accord ».
Cela dit, la réponse du parti islamiste n’a pas tardé à venir, à travers la déclaration du président du conseil de la Choura, Abdelkarim Harouni qui a affirmé que « la base est de se conformer aux préceptes de l’islam. Les exceptions sont faites pour d’autres domaines et les recherches doivent être menées par des experts selon des règles et des conditions. Cela dit, le président de la République n’a pas approuvé le rapport de la commission des libertés individuelles et de l’égalité, appelant à approfondir le débat autour de ce rapport ». D’autre part, le président du conseil de la Choura du parti islamiste a indiqué que le président de la République a interprété l’article 2 de la Constitution pour rejeter le référentiel religieux de l’Etat tunisien omettant l’article premier qui précise que l’islam est la religion de la Tunisie.
Entre Ennahdha qui campe sur sa position et le président de la République qui a tranché une partie du rapport de la Colibe, des milliers de Tunisiens et Tunisiennes ont choisi de s’exprimer et faire parvenir leur voix à travers une manifestation massive tenue en cette fin d’après-midi à l’avenue emblématique Habib-Bourguiba. Munis de leurs drapeaux rouges et scandant des slogans prônant les libertés individuelles, les participants ont défendu les principes de l’égalité rejetant toutes les formes d’intégrisme et d’obscurantisme.
Toujours est-il, certaines personnes estiment que la décision du président de République constitue un pas de géant sur le chemin des libertés et de l’instauration de l’égalité, d’autres considèrent que la position du président de la République n’est pas à la hauteur de leurs aspirations dans la mesure où il ne s’est prononcé que sur un seul point du rapport de la Colibe, sans revenir sur la proposition concernant le Code des libertés individuelles.
En tout état de cause, la décision de soumettre le projet de loi sur l’égalité successorale est un pas important et constitue une première dans le monde arabo-musulman. Cependant, la polémique et le débat qui en découleront ne s’arrêteront pas de sitôt.
Sarra HLAOUI
« La loi sur l'égalité successorale sera transmise à l’Assemblée », voilà la décision claire et ferme prise par le président de la République en cette journée nationale de la femme. Une annonce faite par Béji Caïd Essebsi lors d’un discours prononcé au palais de Carthage comportant plein de messages et de signaux politiques.
Le 13 août est une date tant attendue par les observateurs de la scène nationale qui ont suivi de près toute la polémique déclenchée depuis la publication du rapport de la commission des libertés individuelles et de l’égalité (Colibe). Et c’est, précisément, le discours traditionnel du président de la République qui devait répondre aux multiples interrogations et attentes dans la mesure où c’est bien lui qui avait initié cette commission.
Ainsi, Béji Caïd Essebsi ne s’est pas fait attendre. Il a décidé de trancher le point le plus controversé du rapport, à savoir l’égalité de l’héritage. « L’égalité de l’héritage est l’un des points les plus marquants du rapport élaboré par la Commission des libertés individuelles et de l’égalité (Colibe). Cela dit, je n’ai pas un pouvoir décisionnel, ce point sera, donc, soumis au parlement sous forme d’un projet de loi, et on laissera le choix à l’héritière de renoncer au principe de l’égalité, si elle a un référentiel religieux. Notre volonté étant de rassembler le peuple et non de le diviser ».
Précis et déterminé, le chef de l’Etat n’a pas mâché ses mots en rappelant le caractère civil de l’Etat tunisien à multiples reprises dans son discours, rejetant tous les propos proférés par les détracteurs du rapport de la Colibe ayant affirmé la référence religieuse de la Tunisie. La constitution à portée de main, Béji Caïd Essebsi a tenu à rappeler que toute initiative entreprise ne peut que répondre aux dispositions de cette même constitution, élaborée et approuvée par le parti islamiste.
D’ailleurs, une bonne partie du discours présidentiel a été consacrée au parti islamiste. Béji Caïd Essebsi a tenu à recadrer, frontalement, son allié d’hier, lui rappelant son référentiel religieux malgré la remise en question exprimée par Ennahdha lors de son 10ème congrès. « Le parti Ennahdha m’a remis une lettre contenant sa position. Le parti approuve certains points et émet des réserves sur d’autres, et c’est évident. Nul ne peut contester son référentiel religieux malgré tout. Nous avons traité avec ce parti durant près de 3 ans et nous avons réussi à maintenir une stabilité relative grâce au consensus. En tout cas, je ne parlerai pas du contenu de la lettre et je laisse le choix à Ennahdha s’il veut la rendre publique ». C’est ainsi que Béji Caïd Essebsi a choisi de confronter le parti islamiste à ses bases. Une manière subtile de « coincer le parti Rached Ghannouchi, d’ailleurs absent de la cérémonie officielle, et le pousser à afficher aussi bien ses réserves que les points sur lesquels il est en accord ».
Cela dit, la réponse du parti islamiste n’a pas tardé à venir, à travers la déclaration du président du conseil de la Choura, Abdelkarim Harouni qui a affirmé que « la base est de se conformer aux préceptes de l’islam. Les exceptions sont faites pour d’autres domaines et les recherches doivent être menées par des experts selon des règles et des conditions. Cela dit, le président de la République n’a pas approuvé le rapport de la commission des libertés individuelles et de l’égalité, appelant à approfondir le débat autour de ce rapport ». D’autre part, le président du conseil de la Choura du parti islamiste a indiqué que le président de la République a interprété l’article 2 de la Constitution pour rejeter le référentiel religieux de l’Etat tunisien omettant l’article premier qui précise que l’islam est la religion de la Tunisie.
Entre Ennahdha qui campe sur sa position et le président de la République qui a tranché une partie du rapport de la Colibe, des milliers de Tunisiens et Tunisiennes ont choisi de s’exprimer et faire parvenir leur voix à travers une manifestation massive tenue en cette fin d’après-midi à l’avenue emblématique Habib-Bourguiba. Munis de leurs drapeaux rouges et scandant des slogans prônant les libertés individuelles, les participants ont défendu les principes de l’égalité rejetant toutes les formes d’intégrisme et d’obscurantisme.
Toujours est-il, certaines personnes estiment que la décision du président de République constitue un pas de géant sur le chemin des libertés et de l’instauration de l’égalité, d’autres considèrent que la position du président de la République n’est pas à la hauteur de leurs aspirations dans la mesure où il ne s’est prononcé que sur un seul point du rapport de la Colibe, sans revenir sur la proposition concernant le Code des libertés individuelles.
En tout état de cause, la décision de soumettre le projet de loi sur l’égalité successorale est un pas important et constitue une première dans le monde arabo-musulman. Cependant, la polémique et le débat qui en découleront ne s’arrêteront pas de sitôt.
Sarra HLAOUI