alexametrics
vendredi 07 mars 2025
Heure de Tunis : 03:50
BN TV
Ennaifer : le déficit énergétique reste le plus gros problème de la Tunisie
20/12/2024 | 10:40
3 min
Ennaifer : le déficit énergétique reste le plus gros problème de la Tunisie

 

Le professeur en économie et analyste financier, Bassem Ennaifer, est revenu, vendredi 20 décembre 2024, sur la situation économique du pays, la Loi de finances, ce qu'elle a apporté pour améliorer le pouvoir d'achat, ainsi que sur l'endettement du pays et les prochaines échéances.

L'expert a précisé, au micro de Hatem Ben Amara dans l'émission Sbeh El Ward sur Jawhara FM, que le déficit énergétique n’est pas une nouveauté et reste le plus gros problème de la Tunisie ces dernières années.

Il a également indiqué qu'on allait terminer l'année 2024 avec un déficit budgétaire de 10,4 milliards de dinars (6,3% du PIB), contre 11,3 milliards de dinars l'année précédente (plus de 7% du PIB). Bien qu'il y ait une amélioration graduelle vers la norme recommandée de 3% du PIB, le déficit de 6,3% demeure important, surtout avec les difficultés liées à son financement par l'endettement.

Concernant la Loi de finances complémentaire, l'analyste a expliqué qu'il y a une loi adoptée par le parlement pour démarrer le budget et une autre pour le clôturer. La Loi de finances complémentaire est généralement une loi technique qui permet de corriger les hypothèses des taux et les montants erronés. Il pense que le ministère des Finances n'a pas opté pour une Loi de finances complémentaire cette année car les chiffres sont similaires, à l'exception d'un recours plus intensif au marché intérieur.

 

 

Interrogé sur une éventuelle amélioration du pouvoir d'achat avec la Loi de finances 2025, Bassem Ennaifer a estimé qu'il y a une intention dans ce sens, mais qu'il est difficile de prévoir les résultats. La révision de l'IRPP permettra une légère augmentation des salaires de 60 à 70 dinars par mois dans le meilleur des cas, soit une hausse globale mensuelle d’environ 50 millions de dinars. Ainsi, la demande va augmenter et pour préserver les prix, il faudra accroître l'offre et donc la production. L'accent doit être mis sur l'amélioration de la capacité de production, notamment pour les produits de base. Il a également souligné que le gouvernement a pris des mesures pour booster la production dans des secteurs en difficulté, comme le lait, en soutenant les agriculteurs, ou encore en facilitant l'importation de thé et de café pour le secteur privé. Cependant, il faudra attendre quelques mois avant que ces mesures produisent des résultats tangibles.

Concernant le non-recours au Fonds monétaire international (FMI) et la décision de compter sur soi-même, l'expert a indiqué que le principal défi était de garantir le paiement des dettes extérieures de la Tunisie. Cependant, il n'y avait aucun doute sur la capacité du pays à honorer ses engagements : la Tunisie n’a jamais failli à cet égard. Il a ajouté que les grandes problématiques liées au paiement de la dette sont désormais derrière nous. Selon lui, il reste juste à régler un milliard de dollars, le 30 janvier 2025, sur le marché international, ce qui marquera la fin des grosses échéances et une réduction graduelle du service de la dette dans les années à venir. Cela constitue, selon lui, une réussite au niveau budgétaire. Toutefois, l'endettement intérieur soulève de nouvelles problématiques, notamment en ce qui concerne le financement des projets et l'investissement.

 

Bassem Ennaifer a rappelé qu’au mois de janvier 2025, le pays doit effectuer plusieurs remboursements, dont un milliard de dollars en eurobonds, cinquante millions de dollars d’un prêt de l’Arabie saoudite et 70 millions de dollars d’un prêt du FMI, soit l’équivalent de quinze à seize jours d’importations. Cela entraînera une grosse pression financière en janvier 2025, d'où la nécessité d'ajouter un article dans la Loi de finances 2025 (PLF 2025), visant à permettre à la Banque centrale de financer le Trésor public en 2025 à travers des facilités, pour un montant de sept milliards de dinars.

 

 

I.N.

20/12/2024 | 10:40
3 min
Suivez-nous
Commentaires
juan
que font vos polytechnichiens, formés à la française ..... juste pour meubler les bureaux .....
a posté le 20-12-2024 à 13:55
au lieu d'inventer , innover ..... tout ce qu'ils ont appris à polytechnique : importer de france !!!
n'ont -ils pas porté l'uniforme de l'armée française durant leurs études
tfoooooooh et encore tfooooooooh !!
Agatacriztiz
Quand on veut, on peut
a posté le 20-12-2024 à 13:02
C'est un comble, avec tout le soleil qu'on a durant toute l'année, l'électricité de source photovoltaique devrait couvrir pratiquement tous nos besoins.
Si on y ajoute un remplacement rapide de la majorité de notre parc automobile par de l'hybride ou l'electrique, alors là, ne parlons pas des économies réalisées au niveau du "déficit énergétique" que l'on nous bassine à tout bout de champ.
Mais quand on s'obstine à végéter dans la préhistoire de l'énergie, ne nous plaignons pas à tout bout de champ, ce n'est plus vraiment crédible.