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Climat : les pays riches dénoncés pour « mauvaise foi » à la COP29 après un accord « trop faible »
24/11/2024 | 11:18
5 min
Climat : les pays riches dénoncés pour « mauvaise foi » à la COP29 après un accord « trop faible »

 

Trois cents milliards de dollars par an, dans dix ans : les pays développés se sont engagés, dimanche 24 novembre 2024, à Bakou à financer davantage les pays pauvres menacés par le changement climatique, au terme d'une chaotique conférence de l'ONU en Azerbaïdjan dont le monde en développement repart déçu.

Le financement promis pour 2035 « est trop faible, trop tardif et trop ambigu », a regretté le Kényan Ali Mohamed, parlant au nom du groupe africain.

« Le montant proposé est lamentablement faible. C'est dérisoire », a dénoncé la déléguée indienne Chandni Raina en éreintant la présidence azerbaïdjanaise de la COP29.

Pour le Climate action network (CAN), qui rassemble un grand nombre d'ONG de défense de l'environnement, cette COP a été « la plus horrible depuis des années ». Asneem Essop, directrice exécutive du réseau, a accusé les pays développés de « mauvaise foi » et d'une volonté de « trahir » les pays du Sud.

 

Cet engagement financier de pays européens, des Etats-Unis, du Canada, de l'Australie, du Japon et de la Nouvelle-Zélande, sous l'égide de l'ONU, est d'augmenter de 100 milliards aujourd'hui à « au moins 300 milliards de dollars » annuels d'ici 2035 leurs prêts et dons aux pays en développement.

De l'argent pour s'adapter aux inondations, aux canicules et aux sécheresses. Mais aussi pour investir dans les énergies bas carbone au lieu de développer leurs économies en brûlant du charbon et du pétrole, comme les pays occidentaux l'ont fait pendant plus d'un siècle.

Les petits Etats insulaires ont déploré un « manque de volonté de répondre aux besoins des pays en développement vulnérables », par la voix du Samoan Cedric Schuster, une nouvelle fois déçu d'un processus multilatéral auquel il s'est toutefois dit attaché.

 

Les Occidentaux dont les Européens, premiers bailleurs mondiaux de finance pour le climat, n'étaient pas prêts à aller au-delà de ce montant, en période de resserrement budgétaire et de secousses politiques. Mais estiment avoir contribué à un résultat historique.

Joe Biden a salué l'accord comme un « pas important » dans la lutte contre le réchauffement climatique. Et « si certains cherchent à nier ou à retarder la révolution des énergies propres (...) personne ne peut revenir dessus – personne », a déclaré le président américain, dans une référence apparente à l'attitude climatosceptique de son successeur, Donald Trump.

Du point de vue de la France, le texte est « décevant » et « pas à la hauteur des enjeux », a dit la ministre française de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher. Elle a regretté « une absence de leadership de la présidence azerbaïdjanaise ».

Le commissaire européen chargé des négociations sur le climat Wopke Hoekstra a émis des regrets : les Européens auraient « aimé voir plus d'ambition » sur la baisse des gaz à effet de serre dans tous les pays. Le renvoi de ce débat à l'année prochaine « est un échec », a estimé Kévin Magron, ambassadeur français pour le climat.

Le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a dit qu'il avait « espéré un accord plus ambitieux », y voyant cependant « une base sur laquelle construire » et appelant les pays à « l'honorer dans son intégralité et dans les délais ».

"Montagne de travail"

Mais l'accord de la COP29, scellé pendant la seconde nuit de prolongation d'une conférence commencée le 11 novembre, laisse un goût amer à de nombreux participants. Les pays les plus pauvres de la planète et les îles du Pacifique, des Caraïbes ou d'Afrique demandaient le double ou plus. Et il a été adopté à près de 03H00 du matin après d'épuisantes tractations et rebondissements.

« Aucun pays n'a obtenu tout ce qu'il voulait, et nous quittons Bakou avec une montagne de travail à accomplir. Ce n'est donc pas l'heure de crier victoire », a déclaré le chef de l'ONU Climat, Simon Stiell.

L'Azerbaïdjan s'était battue pour décrocher l'organisation de la conférence, le plus grand événement international organisé par le pays, face à l'Arménie. Mais les déclarations de son président contre la France, les arrestations de militants environnementaux et le harcèlement de parlementaires américains à Bakou ont alourdi l'atmosphère.

Sa gestion des négociations est sévèrement jugée. L'Allemagne lui a reproché une proximité avec des pays pétroliers, et les délégués de dizaines de pays en développement ont claqué la porte d'une réunion samedi, estimant n'avoir pas été pleinement consultés.

Bakou fut une « expérience douloureuse », a dit Marina Silva, la ministre de l'Environnement du Brésil, qui accueillera la prochaine COP dans un an.

Autre couac : l'un des autres textes prévus pour adoption ici, censé approfondir la sortie des énergies fossiles lancée par la COP28 de Dubaï, n'a pas pu être adopté.

« Les gens doutaient que l'Azerbaïdjan puisse réussir. Ils doutaient que tout le monde puisse s'accorder. Ils ont eu tort sur les deux comptes », a pourtant déclaré en conclusion le président de la COP29, Moukhtar Babaïev, ministre et ancien cadre de la compagnie pétrolière nationale, Socar.

Bras de fer sur les fossiles

L'arrière-plan inédit de cette 29e COP était une année 2024 qui sera vraisemblablement la plus chaude jamais mesurée. Et, neuf ans après l'accord de Paris, qui vise à limiter à 1,50°C le réchauffement de la planète par rapport à l'ère pré-industrielle, l'humanité va encore brûler plus de pétrole, de gaz et de charbon que l'année passée.

En deux semaines de réunions en Azerbaïdjan, des tempêtes ont tué des Philippines au Honduras, l'Espagne panse ses plaies après des inondations meurtrières, l'Equateur a déclaré l'urgence nationale à cause de la sécheresse et des incendies.

« Le résultat offre de faux espoirs à ceux qui subissent déjà le poids des catastrophes climatiques », estime Harjeet Singh, militant de l'Initiative pour un traité de non-prolifération des fossiles.

L'accord de Bakou « n'est pas aussi ambitieux que le moment l'exige », a estimé Laurence Tubiana, architecte de l'accord de Paris, qui a quand même relevé un motif de satisfaction : « le multilatéralisme est vivant et plus nécessaire que jamais ».

 

© Agence France-Presse

24/11/2024 | 11:18
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Commentaires
Justice justice
La chine
a posté le 25-11-2024 à 13:12
La Chine, plus gros polleur au monde avec les usa, a réussi à ne subir aucune contrainte lors de cette cop, ni financière ni d'un autre ordre et peut donc continuer à polluer comme elle l'entend....
Jihed
aucune plus value de la part de BN
a posté le 25-11-2024 à 11:06
Comme d'habitude, aucune couverture médiatique et aucune plus value de la part de Business News !!!!
du copier coller de l'article de l'agence France Presse ?!!!!

Pas cap de faire un article et mettre l'accent de la position de la Tunisie, les ateliers auxquels la délégation tunisienne a participé , recueillir un feedback

C'est si compliqué que ça d'écrire un article

Versus
Trois cents milliards de dollars par an
a posté le 24-11-2024 à 20:59
C'est le montant calculé pour que les pays sous développés ne se développent pas et ne fassent concurrence aux pays occidentaux qui continueront à exporter vers ces pays se faisant des montagnes de pognon.
Larry
Avec la bénédiction des abrutis du genre @Versus
a posté le à 21:37
...Qui n'a AUCUNE rhétorique ou argument....
(la mentalité du minable basic)
Nephentes
Une Tunisie inconsciente
a posté le 24-11-2024 à 15:11
Non seulement la population n'est pas informée des conséquences inéluctables sur l'avenir de ses enfants et sur l'avenir de l'économie tunisienne

Mais même les plus hauts responsables ne mesurent pas la gravité de ce qui va arriver de manière CERTAINE,
Et donc ne préparent rien de décisif pour éviter le pire
Gg
Etrange silence...
a posté le 24-11-2024 à 11:56
...en ce qui concerne la Chine, de loin les plus gros pollueur, avec 32% des émissions de carbone et gaz à effet de serre.
Versus
mais grâce à la Chine
a posté le à 21:01
Tu peux t'offrir tous les biens que tu souhaites. Tu préfères une bougie peut être?
le financier
la vérité
a posté le 24-11-2024 à 11:51
La vérité est que ce sont les pays occidentaux qui ont et continue le + avec l Inde et la Chine pour se développer industriellement .

Chaque pays d afrique a le droit au développement le droit a polluer dans la limite de leurs interets ( gain/perte moyen long terme ) , c est a l occident de décroître de meme la chine et l inde pour que les autres se développent mais chacun d eux refuse la decroissance et demande aux autres de ne pas se développer.

Une escroquerie pure
Gg
@ financier encore
a posté le à 20:29
Lorsque j'étais tout gamin, on parlait de "la Chine sous développée", et des gens haut placés disaient "s'ils veulent être comme nous, ils n'ont qu'à faire comme nous!".
Eh bien vois tu, ils l'ont fait!
Je ne sais pas si le message est clair...
Gg
@ financier
a posté le à 17:23
Une escroquerie, je ne crois pas. Les pays qui se développent le plus sont ceux qui travaillent le plus, comme la Chine et l'Inde. Comme la Corée du Sud l'a fait.
Mais une folie, oui. Un système fondé sur la croissance perpétuelle alors que l'espace et les ressources sont déjà surexploites, est condamné d'avance...
Larry
@le financier
a posté le à 17:04
C'est du grand n'importe quoi ton barratin !....

Voudrais tu nous citer les pays à qui ils demandent de ne pas se développer ?....
Donne nous des noms et des preuves !.....

D'ailleurs (comme nous) nous sommes incapables de nous développer par nous mêmes...

Et c'est toujours de la faute des autres si l'on ne sait rien faire et si l'on ne fait rien !..

L'escroquerie est dans nos mauvaises langues trop pendues pour
vouloir encaisser des subventions !... Et surtout accuser les autres de notre médiocrité comme tout les pays sous-développés qui font l'aumône !
Versus
Les noms?
a posté le à 21:03
Les voici
300 MDS $/an