Après l’exclusion rocambolesque de trois candidats sérieux à la présidentielle, pourtant réhabilités par le Tribunal administratif, la liste définitive comporte trois noms : le président en exercice, Zouhair Maghzaoui et Ayachi Zammel. Et ces deux derniers candidats sont dans la tourmente judiciaire. Peut-on encore parler d’élection intègre et transparente le 6 octobre ?
Dans le climat actuel, rien que le fait de poser cette question est passible de poursuites. Le fait est que l’Instance supérieure pour les élections (Isie) est aux aguets et guette les médias et les personnalités émettant des doutes à propos de l’intégrité du processus.
Depuis le début du processus, il était clairement apparu que les intentions n’étaient pas de faciliter la tache aux prétendants. Du retrait du formulaire des parrainages ou du document attestant du casier judiciaire (B3), aux conditions rédhibitoires de collecte des parrainages, en passant par les multitudes d’entraves procédurales, le ton était déjà donné.
Par la suite, sur les 17 dossiers déposés, seuls trois ont été acceptés dont, surprise, celui du président en exercice. Plusieurs personnes déboutées par l’Isie se sont tournées vers le tribunal administratif. Trois d’entre elles ont été réhabilitées : Abdellatif El Mekki, Mondher Zenaidi et Imed Daïmi. Pour ce qui est de Abir Moussi, son dossier est au centre d’un étonnant imbroglio. Étant en prison, elle avait mandaté son avocat pour déposer son dossier, mais le monsieur s’est retrouvé à son insu candidat en lieu et place de la présidente du PDL. Le tribunal administratif a relevé cette erreur en reconnaissant la qualité de candidate à Mme Moussi, mais rejeté son recours sur le fond puisque l’Isie n’avait même pas rejeté la candidature de la dame.
Les trois rétablis par l’assemblée plénière juridictionnelle avaient vu toutefois leurs candidatures rejetées par l’instance électorale. Sur la forme et le fond, il était impossible pour l’Isie de le faire, mais elle l’a fait, suscitant un tollé général. Pendant quelques jours, le juridisme a pris le dessus et l’instance a démontré un grand talent de contorsionniste. Si les experts juridiques sont unanimes face à l’illégalité d’une telle décision, il n’en reste pas moins que l’Isie a continué dans la fuite en avant en publiant au nez de tous sa liste définitive des candidats dans le Journal officiel.
Il n’est plus essentiel de revenir sur le débat juridique, puisque le non-droit prime dans cette affaire et que l’Isie a clôt la discussion par la force du pouvoir. L’histoire est foncièrement politique et le résultat était tout tracé.
Il reste donc trois candidats en lice. Cependant, l’un d’eux, Ayachi Zammel, retenu dès le début et suscitant un certain intérêt chez les électeurs, a été embastillé. On l’accuse d’avoir falsifié des parrainages. Ayachi Zammel reste candidat, mais sa candidature risque une invalidation s’il ne finalise pas les nouvelles procédures concernant le financement de la campagne.
L’autre candidat, Zouhair Maghzaoui, commence, lui aussi, à avoir des ennuis. Celui qui a longtemps soutenu le président et son processus du 25-Juillet, s’est essayé à la critique après sa candidature. Après avoir dénoncé la décision de l’Isie contre les verdicts du tribunal administratif et après avoir exprimé sa solidarité avec Ayachi Zammel, nous apprenons qu’une instruction judiciaire a été ouverte à son encontre. Pour finir, il reste le président-candidat, au-dessus du lot, le seul et unique.
Les prémices de ce qu’on pourrait qualifier de mascarade étaient pourtant bien là depuis bien longtemps.
6 avril 2023 : devant le mausolée de l’ancien président Habib Bourguiba, Kaïs Saïed annonce la couleur. Il répond rarement aux questions des journalistes, mais cette fois-ci il se prête au jeu. Parlant de l’élection de 2024, il a assuré qu’il « ne se sentait pas en concurrence avec qui de ce soit. Je sens que j’endosse une responsabilité et je ne la laisserai pas tomber ». L’actuel candidat disait alors que les postes ne l’intéressaient pas, mais que sa patrie lui importait, concluant : « Je ne suis pas prêt à livrer mon pays à ceux qui n’ont aucun patriotisme. Il faut poser les fondations du futur ».
6 avril 2024 : de nouveau à Monastir, le président en profite pour tacler ses opposants : « on ne peut pas accepter de retour en arrière à travers la candidature de groupes qui se jettent dans les bras de l’étranger : le candidat doit être parrainé par les Tunisiens et élu par eux, et seulement par eux et non pas par une autre partie ». Interrogé s’il comptait se porter candidat à l’élection présidentielle, il avait rétorqué que « le problème n’est pas s’il allait se porter candidat ou non, mais que c’était une question de vie ou de mort ».
Le président-candidat n’a jamais caché sa détermination à aller jusqu’au bout de son projet et à purifier le pays de ceux qui complotent pour le déloger de Carthage afin de nuire au peuple. On ne compte plus les accusations lancées contre les voix dissidentes ou les potentiels candidats.
Plus récemment, en pleine période électorale, une vidéo est diffusée sur la chaîne publique, introuvable sur la page officielle de la présidence, pourtant principal canal de communication de Kaïs Saïed.
23 août 2024 : convoquant le ministre de l’Intérieur à Carthage, le président récite son monologue pour dénoncer des complots ourdis à l’occasion du scrutin. Il affirme que le peuple tunisien « n’acceptera jamais d’un traitre ou d’un collabo pour président de la République », celui qui s’apprête ou rêve de « signer d’autres traités de protectorat ».
Depuis, il a convoqué le ministre de l’Intérieur à différentes reprises et a répété ses attaques.
On pourrait à juste titre se poser des questions sur la nécessité de tenir une élection dans de telles conditions et sur le budget que les caisses de L'État devraient débourser pour l'organiser...
Ikhlas Latif
J'ai bien écrit le message Gg @ Abir a posté le à 14:47 :
"Que son ombre arriverait avant lui"
Très jolie expression!
J'aime beaucoup vous lire.
Vous êtes un souffle de logique, de lucidité et de douceur dans ce forum...
Amitié,
Gg"
Mais je n'ai pas écrit pas celui-ci:
Gg Oh Abir a posté le à 09:26...
Le procédé est odieux et bien dans les manières des petites m... qui sévissent ici.
Désolé !
Je sais de qui il parle: LEON GAMBETTA!
En vous lisant,je me rends compte combien j'ai tiré le mauvais numéro!
N'en parlons pas des 11 lascars de beaux-frères que je suis obligé de supporter!
Ah Abir,si je pouvais,si je pouvais....
Qu'est ce que tu as fait au bon Dieu pour qu'il t'afflige de TOUS ces avares de la Démocratie et pour te calmer un peu par ton vieux FOU préféré des uns et vilipendé par les incultes gu...
Sache enfin que dans ton Emirat khobziste que :
Les avares font leur testament de mauvaise grâce. Ils n'aiment pas donner, même ce qu'ils ne posséderont plus
André Birabeau
hhhhh, Mr. Zouhair Maghzaoui joue plutôt au Poker avec les Tunisiens ....
Si on considère certaines constellations, Mr. Zouhair Maghzaoui serait probablement (une hypothèse probabiliste) notre prochain Président de la République à la surprise de tous les Tunisiens et en particulier de Mr. Kais Saied. Oui, il faudrait se libérer de sa pensée binaire afin de voir plus clair...
@Madame Ikhlas Latif, votre article part du superficiel et n'essaye pas d'aller en-dessous du superficiel, au plus profond. Je cite " la Photo [l'information] vous donne le superficiel, et c'est au lecteur de dénicher ce qui est en-dessous du superficiel" d'après le livre "Sur la photographie", de Susan Sontag,
@Madame Ikhlas Latif, vous devriez en tant que journaliste absolument lire le livre "Sur la photographie", de Susan Sontag,
bonne journée
Les initiés reconnaîtront notre bonhomme.
Julien Lepers :
ça c'est pour vous à la maison !
Indice en bas
(GuMd'H)
Ne prends pas ça pour toi mais c pour Maghzaoui qui dormira bientôt en prison!
Votre réducteur de tête locale n'en veut aucune qui le dépasse ?
- Sartre était communiste et pro URSS, par contre il s'est corrigé par la suite quand les chars soviétiques ont écrasé l'insurrection de Budapest On peut toujours se corriger comme l'a fait Sartre...
- Puis, il faudrait avouer que Mr. Kais Saied a fait beaucoup de bonnes choses, il a pu en particulier garantir la nutrition des Tunisiens durant les trois dernières années. Par contre cette démarche (des dernières trois années) n'est pas suffisante afin de faire sortir la Tunisie de l'impasse socio-économique pour le long terme (le durable).
Puis, toute la Charabia judiciaire des derniers jours et l'emprisonnement de Madame Sonja Dahmani ont ruiné sa popularité,
Il y a beaucoup de commentateurs sur Business News TN dont la majorité est d'intelligence moyenne. Le but de la personne que vous mentionnez implicitement dans votre commentaire ci-dessus est de rendre l'information compréhensible/accessible pour tous les lecteurs de Business News TN.
bonne journée
Le côté obscur de la force l'a aveuglé, pourtant il avait de bonnes chances, malgré son bilan catastrophique, de gagner des élections libres, le tunisien étant habituellement quelqu'un d'indulgent voire même d'oublieux et à la limite simple d'esprit quand à la chose publique. Notre président a malheureusement choisi voie la plus mauvaise et s'est tiré en plein soleil la balle de grâce, non sur son ombre, mais sur lui-même. KS l'universitaire éclairé chef d'état de droit n'est plus, Ave le sombre nouveau tyran de Carthage !
REMARQUE
Ma remarque s'adresse à l'auteur de l'article, qui dit en parlant du titre de son article, « cette question est passible de suites ».
Non chère Madame, vous êtes en Tunisie, pays de la liberté d'expression par excellence, alors exprimez-vous librement, la loi vous protège, tant que vous la respectez.
REPONDE
Je réponds volontiers à la question posée par l'article: une élection, pourquoi faire?
Le mandat de Kais Said touche à sa fin. Le régime politique en Tunisie est républicain. Il faudrait donc organiser des élections pour élire un nouveau président.
Constitutionnellement, le Président Kais Said, a droit en deux autres mandats. Aujourd'hui, il est candidat en vertu d'un premier renouvellement, et il peut postuler une dernière fois en 2029 (deuxième renouvellement).
Trois candidats sont engagés dans la course présidentielle 2024.
Qui va gagner?
Cela ne dépend que du peuple tunisien, et exclusivement du peuple tunisien.
En citoyen responsable, je souhaite que Kais Said reste à Carthage, pour continuer sa noble mission de Chef de l'Etat, mais, si c'est un autre candidat qui l'emporterait, je respecterai le choix de mes concitoyens.
CONSEIL
Mon conseil s'adresse aux futurs candidats aux élections, n'importe quelle élection:
Le monde a changé. De nos jours, il n'est plus possible de se porter candidat à une élection, si on ne respecte pas les règles du jeu imposées par la loi électorale.
Ne candidatez pas si vous êtes juridiquement invalide. '?pargnez-vous de l'humiliation, elle est difficile à vivre en Tunisie, pays où tout le monde connaît tout le monde
Dite moi un domaine ou il est competent ?
S il était un vrai patriote KS , faute de nommer des gens competent il aurait laisser sa place a la personne de son choix , celle capable de reussir a redresser le pays , qu il le choisisse .
Mais lui ne sait rien faire et ne veut pas laisser les autres faire , il a fait du bon travail contre le terrorisme ( sans doute en nommant les bonnes personnes ) mais économiquement c est un carnage et il continue a garder la ministre de l economie et de l industrie
Très jolie expression!
J'aime beaucoup vous lire.
Vous êtes un souffle de logique, de lucidité et de douceur dans ce forum...
Amitié,
Gg