L'annonce faite par le président de l'Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie), Farouk Bouasker, a créé l'événement lundi 2 septembre 2024. Rejetant les jugements émis par l’Assemblée plénière juridictionnelle du tribunal administratif, l'Isie balaye d'un revers de main les fondements de l'État de droit. Ils sont nombreux parmi les plus éminents experts en droit qui ont commenté cette situation sans précédent.
Depuis l'annonce du lancement de la course à la présidentielle, les Tunisiens suivent de près les développements y afférant. Le dernier en date ayant secoué la scène nationale étant la décision de l'assemblée du tribunal administratif donnant raison à trois personnes : Mondher Zenaidi, Imed Daïmi et Abdellatif Mekki, les réintégrant dans la course après le rejet de leurs candidatures par l'Isie.
Et bien que tous les experts aient assuré que les jugements de l'assemblée du tribunal étaient irrévocables et ne pouvaient faire l'objet d'aucun recours, Farouk Bouasker en a décidé autrement ne gardant les trois premiers candidats retenus à savoir, Ayachi Zammel, Zouheir Maghzaoui et le président actuel Kaïs Saïed. Il a affirmé l'impossibilité de mettre en exécution les jugements du tribunal administratif.
Décision attendue diraient certains. Elle reste tout de même révoltante pour les candidats, mais aussi pour les experts en droit.
Le candidat Mondher Zenaidi a annoncé qu'il ne reconnaissait pas les décisions de l'Isie. Son équipe juridique a qualifié les décisions de l'Isie de contraires à la loi et a assuré que ce dernier ne faisait l'objet d'aucune condamnation ou poursuite judiciaire liée à la collecte des parrainages. Elle a considéré que la décision de l'Isie montrait « qu'elle n'était plus indépendante et qu'elle avait pris une mesure arbitraire et politique ».
La direction de la campagne de Abdellatif El Mekki a, également, réagi dénonçant les décisions annoncées par l'Isie. Elle a considéré que l'Isie adoptait une politique d'exclusion et enfreignait la loi. L'équipe de M. El Mekki a appelé le reste des candidats à s'unir afin de coordonner et de se décider au sujet des prochaines étapes et des mesures légales à prendre.
Dans une vidéo, Imed Daïmi a fait savoir qu’il rejetait la décision de l’Isie et a appelé à la récusation de l’instance. Imed Daïmi a indiqué que la décision de l'Instance supérieure indépendante pour les élections était un crime à l'encontre de la volonté du peuple et du droit des Tunisiens de disposer d’eux-mêmes à travers des élections.
« Les paroles du président de l'instance (Farouk Bouasker) sont une mascarade et un ensemble de sottises n'ayant aucun sens juridiquement parlant... L'instance n'a pas d'autres choix que d'appliquer les jugements du tribunal administratif... ». Il a par ailleurs assuré qu'il prendra toutes les mesures juridiques et légales nécessaires à l'échelle nationale et internationale.
La présidente de l'Union des magistrats administratifs, Refka Mbarki, a réagi aux propos de Farouk Bouasker, en indiquant, non sans indignation, « de quelle impossibilité parlez-vous ? Le tribunal administratif vous a communiqué les prononcés des jugements, ce qui est suffisant en soi, conformément à l'article 47 de la loi électorale. La manipulation des articles de la Constitution et de la loi par l'instance pour atteindre un but bien connu et renverser les jugements définitifs des tribunaux est une tromperie manifeste envers l'opinion publique. C'est un scandale au sens propre du terme… ».
Le président d'honneur de l'Union des magistrats administratifs (UMA), Walid Helali a publié un statut indiquant : « La décision rendue par l'instance aujourd'hui a atteint un niveau de gravité tel qu'elle constitue une violation flagrante de la loi, la rendant ainsi nulle et non avenue. Elle aura également, sans aucun doute, un impact direct sur les litiges concernant les résultats ».
La présidente de l’Association tunisienne de droit constitutionnel, Salsabil Klibi s'est adressée, quant à elle, aux partisans du processus du 25-Juillet : « Il faut se rappeler que les décisions des tribunaux sont rendues au nom du peuple ! », s’est-elle exclamée.
La professeure de droit, Sana Ben Achour, a assuré qu’il s’agissait « d’un deuxième coup d'Etat contre la légitimité, rien de surprenant ! On s'y attendait depuis le début, avec le retard dans la convocation des électeurs et le silence à propos du second tour ».
Quant au professeur de droit et ancien soutien au processus du 25-Juillet, Amin Mahfoudh, il a indiqué : « Que reste-t-il après cette fuite en avant ? Les élections ne sont pas une guerre, ni une question de vie ou de mort, ni un piège ou une série de pièges. Les élections reposent sur le pluralisme et une compétition loyale, visant à refléter la véritable volonté du peuple, sans aucune ingérence. Tout ce qui s'en écarte est une falsification de la volonté populaire. Et c'est au juge électoral que revient le dernier mot, capable d'annuler les résultats des élections ».
L'ancienne présidente de l'Association des magistrats tunisiens (AMT), Kalthoum Kennou, a ironisé sur la situation en écrivant :
« Juste pour rire, à l'avenir, voici les niveaux de juridictions :
Première instance
Appel
Cassation
L'Instance supérieure indépendante pour les élections ».
L’avocat et militant pour les droits de l’Homme, s'est aussi exprimé sur la question assurant, « le refus de l'Isie d’exécuter les jugements du tribunal constitue légalement un crime puni par le Code pénal, avec des peines de prison et des amendes, ainsi que par la loi relative au signalement des faits de corruption. En plus de la bataille politique, les candidats concernés sont invités à déposer des plaintes pénales contre l'instance en la personne de son président, conformément à l’article 315 du Code pénal et à l’article 2 de la loi de 2017 relative au signalement des faits de corruption ».
Le magistrat Afif Jaidi a affirmé d'une manière brève et concise : « Il n'est pas judicieux de discuter du non-droit en termes juridiques ».
Le magistrat près la Cour d’appel de Tunis, Omar Weslati s'est montré méfiant quant à la suite du processus électoral, notant que « le non-respect de la décision du tribunal administratif et la violation de ses conclusions auront de graves répercussions sur les litiges liés aux résultats des élections, quels qu'en soient les résultats. Cela mettra en question leur légitimité, leur transparence, leur légalité et leur acceptation par tous, ce qui constitue une menace réelle pour les fondements de l'État et ses bases juridiques à l'avenir ! ».
Force, donc, est de constater que les experts en droit s'accordent sur l'aberration commise par l'Instance supérieure indépendante pour les élections, qui malgré, les multiples voix qui s'élèvent contre sa démarche, poursuit sa fuite en avant. En ignorant, toutes ces voix, tout le processus électoral risque d'être biaisé, d'autant plus que l'un des candidats retenus a été placé en garde à vue.
Sarra HLAOUI
Question1: on a beau considéré que notre TA est bien notre gilet de sauvetage contre les abus du pouvoir , mais connaissant la criticite du cas et du contexte, qu'est ce qui manquait au TA pour appliquer à la lettre la clause 47 de la loi fondamentale ? Pourqoui s'est il (TA) permise de laisser cette brèche qui , même avec une application stricte et bête de la part de l'ISIE, va laisser des séquelles et des suspicions du travail non professionnel et va semer des doutes quant à une probable connivence ( entre TA et Partis politiques ou entre TA et ISIE) ?!
Question2: Si vous admettez que les jugements en pénal primaire contre les candidats ne font pas office pour les écarter à l'immédiat mais le cas échéant et en cas de confirmation des jugements ultérieurement , le gagnant pourrait être jugé après l'achèvement de son mandat présidentiel soit en 2029 ou en 2034 , n'est il pas plus juste et plus logique, compte tenu des risques gravissimes de se trouver avec un président jugé en pénal, d'inviter ces candidats jugés en pénal d'aller apurer leur situation et puis se préparer bonnement pour l'échéance de 2029
Qu'est ce qui plus sécurisant pour le pays ? Qu'est ce qui plus logique ? La loi repose sur la logique ou sur les fantaisies de certains ego ?
Soyez courageux pour répondre Mr l'expert D ( D pour dire système D et non Droit ) ?!
Merci
Ya nendeb a3lehom ;(
Parmi ces BLAGUEURS , il y a quelqu'un(e) qui a candidaté aux PRESIDENTIELLES 2014.IL(elle) a obtenu MOINS DE 20 MILLE VOTES soit MOINS DE 0.6%.
Je conseille ces EXPERT(E)S de présenter , pour les PRESIDENTIELLES 2029, une CANDIDATURE COLLEGIALE , sous le nom de : LES EXPERTS..... REUNIS. Peut etre vous sortirez du ZERO VIRGULE!!!
devant les experts que tu dénigre tu n'est qu'une torchon et un lâche de sous préfecture au service de tes maîtres
Comme Macron, qui patauge actuellement dans une crise politique en France sans précédent et ce dans son incapacité de nommer un premier ministre à la suite d'élections législatives anticipées en juillet dernier qui ont accouché d'une Assemblée sans majorité absolue, K.S adopte à peu près la même stratégie; comme Macron, qui bafoue la Constitution française et méprise aussi bien la composition de l'Assemblée issue des élections de juillet et le poids des partis politiques français dans la gestion de l'Etat et la composition du gouvernement, KS fait de même, mais avec plus de hargne et de non reconnaissance légitime du rôle des partis politiques à l'ARP nouvelle mouture et selon SA Constitution de 2022; interdiction de constitution de groupes parlementaires sous label de partis politiques etc... Pour KS, pas de partis politiques à l'ARP, pas de primauté des décisions en appel du TA en plénière sur les avis et les décisions de SON isie. Si un président de la république voulait instaurer un régime dictatorial, totalitaire et absolu à son profit exclusif, il ne s'y prendrait pas autrement. Etonnant, non?! Nullement; KS, à travers ses déclarations multiples, contradictoires et mensongères, toutes démenties par les faits, à travers son rappel incessant de son slogan inepte : " Le peuple veut", comme si un seul homme, président de république élu " démocratiquement" pouvait parler au nom de 12 millions de citoyens, 9 millions d'électeurs, au mépris des résultats sortis des urnes; et dans ce sens, de quel " peuple qui veut" au regard des taux de participation plus que ridicules des électeurs lors des dernières " élections et référendums" précédents qui se sont limités entre 7 et 11% ? Un chef d'Etat digne de ce nom doit agir et prévoir comme le fait un paysan; celui-ci sème et fructifie sa terre de saison en saison, à court terme et à long terme et dans le même sens, il doit agir et déclarer selon le conte : " Ils ( les ancêtres) ont semé, nous mangeons, je sème pour qu'ils ( mes descendants) mangent". Que cherche Macron pour sortir du piège imbécile des élections législatives qu'il avait lui-même posé? Finir son dernier mandat présidentiel sans subir une cohabitation quelconque ? - à ce propos, parmi ceux qu'ils auraient consultés, il y avait le mafieux et repris de justice Zarkozy et F. Hollande, député élu dans le bloc du NFP ( France insoumise)... No comment ! Que cherche KS et SON Isie en jetant à la poubelle la décision suprême du TA en appel et en plénière qui avait validé la candidature de Zammel, Mekki et Daïmi? Demeurer l'unique candidat à l'élection du 6 septembre; Maghzaoui cantonné dans son rôle imposé de " candidat" reflétant une certaine "pluralité" fantomatique dans la " république" de KS.
Arrêtez donc de pleurnicher votre democratie fake.
Mon expertise citoyenne consiste en un bref highlight sur le Tribunal administratif (TA).
- janvier 2022: le tribunal administratif décide l'annulation de la suspension du juge Bechir Akremi, suspension qui a été prise par le Conseil supérieur de la magistrature (CSM). Le TA s'est appuyé sur des erreurs procédurales.
Le CSM a donc fait des erreurs procédurales?
La vérité est ailleurs: d'un commun accord, le TA et le CSM se sont partagés les rôles: le CSM fait volontairement les erreurs et le TA annule la décision du CSM parce que celui-ci a fait des erreurs procédurales.
- août 2022: le TA suspend la révocation des 57 juges ordonnée par le Chef de l'Etat
- août 2024: le TA annule la décision de l'ISIE sur le rejet des dossiers de candidature à la présidentielle de Abdelatif Mekki (Ennahdha), Monther Zneidi (RCD) et Imed Daimi (Troïka).
Le TA s'est donc converti en banque de blanchiment de la corruption.
(les reconnus par la sphère US)
Bah la question très bête à ces très bêtes qui défendent aveuglement ce pouvoir :
Pourquoi l'Isie donne des délais pour des recours pour les dossiers refusé
Tijib ebhim jehel twa ijewb: j'ai trouvé enfin echkoun abham meni! Hhh
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Mais non ils sont tjours aussi mediocres et continue avec ce nouveau gouvernement d avant election .
Le pb c est qu il a perdu le peuple avec 11% de participation a l ancienne participation , en virant les anciens militaires prpches de lui et refuser ( faute de b3) la participation de 3 candidats ex generaux , il perd aussi ceux qui aurait pu solidifier son pouvoir comme sissi .
Il vient de perdre le 3eme pouvoir la justice , le legislatif etant deja sous sa botte.
En virant certains ministres loyaux , il seme le doute parmi ceux qui auraientdonner leur sang pour lui.
Combien de tps va tenir ce regime ? Est ce une revolution de couleur ? Du peuple ? De ... ou un colonel Kadafi ou nasser qui l arrretera ?
La finesse n est pas leur atout
Aucun...
Or les valeurs existent et c'est dans la constitution concoctée par ROBOCOP!
La Tunisie n'est pas gouvernée par des experts muftis, mais par des Institutions de la République, qui appliquent la loi, et rien que la loi.
Les experts que les khouanjia mobilisent à chaque fois qu'ils sont dans la merde, n'ont pas le sens de la République, ils ont plutôt le sens du fetwa prépayée.
On ne change pas la conviction républicaine par la conviction du prépayé.
Leur film est inoubliable !!!