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Anis Jaziri : la participation de la Tunisie au sommet Italie-Afrique était nécessaire
31/01/2024 | 15:39
3 min
Anis Jaziri : la participation de la Tunisie au sommet Italie-Afrique était nécessaire

 

Le président du Tunisia Africa Business Council (TABC), Anis Jaziri, est revenu sur la participation tunisienne au sommet Italie-Afrique et les probables retombées pour le pays.

 

M. Jaziri a affirmé que la participation de la Tunisie au sommet était nécessaire, une vingtaine de présidents africains étant présents à l’événement outre la présence de plusieurs institutions financières, de la Commission européenne et l’Union africaine.

Au micro d’Elyes Gharbi lors de son passage à l'émission Midi Show sur Mosaïque FM, il a rappelé que l’Italie est l’un des principaux partenaires de la Tunisie. Elle est géographiquement proche du pays et a opté pour une nouvelle approche et une nouvelle politique pour l’Afrique, basée sur un partenariat win-win et d’égal à égal, selon ses dires. Et d’ajouter que l’objectif étant de régler la problématique de la migration irrégulière vers l’Italie, en rappelant le chiffre record enregistré en 2023 : l’arrivée en Italie de 160.000 migrants à partir de l’Afrique.

Il a noté aussi que la présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni, a été élue pour endiguer ce flux. Or, c’est l’inverse qui s’est produit. Donc, la solution sécuritaire de transformer la Tunisie, la Libye et l’Algérie en police des frontières italiennes a perdu son attrait et le pays s’oriente vers une politique de développement économique en Afrique pour retenir les jeunes Africains en créant de la richesse et des emplois dans leurs pays, a-t-il expliqué.

S’agissant des 5,5 milliards euros mis sur la table par l’Italie à cet effet, M. Jaziri a rappelé que les États-Unis avaient annoncé en 2020 un projet Prosper Africa de 70 milliards de dollars et que l’Union européenne en 2022 a annoncé Global Gateway de 300 milliards d’euros, la Chine avec sa route de la soie consacre des centaines de milliards d’euros pour le développement en Afrique. Selon lui, le montant annoncé en Italie est faible par rapport aux autres montants annoncés mais conséquent pour l’Italie, mais cette dernière veut entraîner avec elle dans ce projet l’Union européenne.

 

 

S’agissant des intérêts de la Tunisie, le président de TABC a indiqué qu’il y aura un projet d’irrigation qui la concerne directement. Cela dit, les projets annoncés sont des petits projets, l’Italie visant d’autres projets d’envergure notamment liés à l’énergie : le pays vise à devenir un hub énergétique vers l’Europe. Et de marteler que la Tunisie a un intérêt stratégique dans ce projet et en devenant un hub énergétique vers l’Europe.

Dans ce cadre, Anis Jaziri a évoqué deux thématiques importantes : énergie et infrastructure.

Ainsi, il a indiqué qu’il y a un projet important pour la mise en place d’un gazoduc Nigeria-Niger-Algérie-Tunisie-Italie et qui est en concurrence directe avec un autre projet Nigeria-mer-Maroc-Espagne, donc la Tunisie doit se positionner impérativement sur le premier projet et œuvrer à sa concrétisation. Sinon, il y a pleins de grands projets prévus dans les énergies renouvelables, pour profiter de l’énergie solaire africaine et la Tunisie peut y jouer un rôle central.

Autres projets importants, ceux liés à l'infrastructure. Pour lui, la Tunisie doit œuvrer à concrétiser la voie terrestre vers l’Afrique Tunisie-Libye-Niger-Nigeria. La Banque africaine de développement (BAD) est en train d’étudier le projet, sachant que plusieurs trançons sont déjà prêts. L’ouverture de cet axe stratégique routier est très importante pour la Tunisie avec plus de 500 millions de consommateurs à la clé, a-t-il expliqué. Et de marteler que la Tunisie doit présenter une offre de projets pour bénéficier des 5,5 milliards mis sur la table par l'Italie. 

En outre, le président de TABC a souligné que la Tunisie est faible en logistique maritime et le pays doit développer cette partie avec ses partenaires européens, notamment en remettant sur la table le projet de port en eaux profondes d’Enfidha.

Donc, pour lui, il faut avoir actuellement une diplomatie économique active : la Tunisie doit bien se positionner et comment servir ses intérêts et les diversifier avec de nouveaux marchés.

 

I.N.

31/01/2024 | 15:39
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