
Le chef du gouvernement Ahmed Hachani semble totalement déconnecté de la réalité tunisienne. Ses objectifs sont loin d’être atteints, ses fautes sont coûteuses et on ne le voit nulle part.
Comme un écolier studieux cherchant la reconnaissance de ses enseignants et de ses parents, le chef du gouvernement Ahmed Hachani publie chaque semaine ses activités sur la page Facebook et le site web de la présidence du gouvernement. Il ne fait, peut-être pas ce qu’il dit, mais il a le mérite de dire ce qu’il fait. Ses mérites s’arrêtent cependant là, car force est de reconnaitre qu’on ne lui en trouve pas d’autres.
Alors que la polémique enfle, aussi bien en Tunisie qu’à l’étranger, à propos des récentes arrestations de journalistes et d’avocats et de la supposée torture d’un grand avocat, lui est en train de présider des conseils ministériels qui n’ont rien à voir avec les priorités du moment. Ainsi, mardi 14 mai 2024, il était préoccupé par la question de réformer le code du travail afin d’offrir davantage de jours de congés de paternité et de maternité. Pas un mot, pas une déclaration sur ce qui se passe en Tunisie.
Autre sujet qui a fait polémique dans la rue tunisienne, la question du drapeau national caché par un bout du tissu lors d’un événement national de natation. Les organisateurs devaient obéir aux sanctions internationales décidées par l’agence mondiale antidopage, mais cela n’a guère plu au président de la République qui a ordonné de sévères sanctions contre ceux qui ont offensé, à ses yeux, le drapeau national. Aussitôt dit, aussitôt fait, neuf décideurs se sont vus accusés de complot contre l’État dont deux sont en prison, parmi lesquels on trouve le président de la Fédération nationale de natation.
À l’origine de ces sanctions, la non-conformité de la législation tunisienne avec la législation internationale. Qui en est responsable ? D’après les données recueillies, la loi en la matière a été votée le 8 février et publiée sur le journal officiel dès le lendemain. Il manquait cependant les textes d’application qui ont tardé à venir. Ce n’est qu’à la veille du deadline que le chef du gouvernement a planché sur le dossier. C’était trop tard, la Tunisie n’était pas dans les temps. Le ministre des Sports a pourtant fait le nécessaire pour accélérer les procédures, mais ce serait la primature qui aurait trainé. Le résultat est que la Tunisie a été sanctionnée. En appliquant à la lettre les sanctions, et afin de ne pas empirer la situation du pays, les dirigeants de natation se sont retrouvés en prison, et ce à cause de la faute de la primature.
En dépit de la polémique et de l’injustice qui frappe ces dirigeants, Ahmed Hachani est resté totalement muet sur le sujet, se suffisant de hochements de la tête face au président de la République en colère.
Cette déconnexion de la réalité s’observe dans les propres activités du chef du gouvernement. Depuis le début de l’année, il n’est jamais allé sur le terrain pour effectuer une quelconque visite d’une usine ou d’un projet. En tout, et à l’exception de ses rencontres fréquentes avec le chef de l’État à Carthage, Ahmed Hachani a quitté quatre fois ses bureaux. Lors de la nuit du destin, le 5 avril, pour aller « prier » à la mosquée Zitouna (à quelques dizaines de mètres de ses bureaux) et trois voyages à l’étranger, à Davos le 16 janvier, à Addis-Abeba le 16 février et à Paris le 28 février.
De quoi s’interroger à quoi servent les luxueuses berlines et 4x4 et les dizaines d’agents l’escortant tous les jours.
Ahmed Hachani a beau dire, devant les caméras, qu’il est un travailleur, il a beau publier studieusement ses activités, le fait est là, il est tout le temps à la Kasbah à Tunis. Contrairement à l’écrasante majorité de ses pairs étrangers et à son propre président de la République qui, régulièrement, effectuent des visites (inopinées ou pas) à Tunis et en régions.
Cette sédentarité s’accompagne-t-elle, au moins, d’efficacité ? Même pas !
L’Institut national de la statistique a publié jeudi 16 mai les chiffres de la croissance. À la fin du premier trimestre, la Tunisie a enregistré un tout petit 0,2% de croissance. On est loin, bien loin, des 3% annoncés le 17 novembre 2023 par Ahmed Hachani devant les 144 députés présents à l’assemblée.
Autre déconvenue, le dossier des diplômes falsifiés qui a fait l’objet de plusieurs rencontres entre le chef de l’État et son chef du gouvernement. Il était question de quelque cent mille diplômes falsifiés dans le service public, selon certaines sources. Aux dernières nouvelles, selon les propos du chef de l’État, seuls 2700 diplômes falsifiés ont été identifiés. Soit un taux de succès de 2,7%. Dès le 7 août 2023, quelques jours seulement après sa nomination, Kaïs Saïed a ordonné à son nouveau chef du gouvernement de lui élaborer un projet d’arrêté pour assainir l’administration. Demande reformulée le 15 septembre et, cette fois, le président de la République a demandé l’élaboration de textes de loi ainsi que la mise en place de commissions au sein de chaque ministère et établissement public.
Plus de neuf mois après sa nomination, le bilan d’Ahmed Hachani laisse à désirer. Le monsieur ne bouge pas et ne va pas à la rencontre des Tunisiens, il parle mal aussi bien en français qu’en arabe, ses objectifs ne sont pas en voie d’être réalisés et il n’a donné aucune interview proprement dite pour expliquer ce qu’il est en train de faire. Il a beau botter en touche et prétendre travailler en silence, son rendement est invisible. On ne peut pas parler de rendement avec 0,2% de croissance et une inflation de nouveau galopante.
En cette période où son régime est fortement critiqué, aussi bien en Tunisie qu’à l’étranger, il préfère jouer aux autruches, comme si les arrestations abusives ou la torture supposée d’un citoyen se déroulaient dans un autre pays.
Ahmed Hachani a beau avoir la confiance du président de la République, il a du mal à convaincre les Tunisiens qu’il ne voit pas et qui ne le voient pas. Ni lui, ni son travail.
Raouf Ben Hédi




Quel gâchis.
Votre jugement n'est pas argumenté. Donc, il est sans valeur.
Et comme on dit LA NATURE A HORREUR DU VIDE. DE MEME LE LOBBING A HORREUR DU VIDE.
NOTA : avez vous constaté UNE SUPERPRODUCTIVITE d'un journalise EXCEPTIONNEL dans un site TRES EXCEPTIONNEL qui publie KASI quotidiennement un article EXTRA LONG (et parfois 2 ou 3 articles)et qui collecte parfois 90 commentaires . SAHHA LIH combien il est SURPRODUCTIF.
9ra 9ra 9ra walla ingénieur Grande écoles et du coup il a finit par se prendre pour un génie qui est capable de résoudre tous les problèmes de l'humanité avec une équation mathématiques...réveil toi mon vieux.
Najla Bouden était première bacc math technique dans son temps et a fait les grandes écoles et mba3ed , ça a donné quoi?!?
Il faut de tout pour un faire un monde.Bourguiba et bcp de ces ministres étaient littéraires, ça ne les a pas empêché de bâtir un pays.
Ceci dit, son bilan est aussi catastrophique que N. Bouden. Y a rien à dire la dessus et c'est sur cette base qu'il devrait être jugé. Sur la performance. Un médiocre parachuté par un médiocre ne peut atteindre l'objectif espéré..
Il me fait penser a md bouden
Courage monsieur
Si le pays tient encore un peu, c'est grâce à l'administration héritée depuis 150 ans et le savoir faire des tunisiens quand il s'agit d'échanges économiques, c'est tout.