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Limitation du détachement à cinq ans : Imed Amri alerte sur les conséquences pour l’enseignement supérieur tunisien
23/05/2025 | 08:56
2 min
Limitation du détachement à cinq ans : Imed Amri alerte sur les conséquences pour l’enseignement supérieur tunisien

Le professeur universitaire Imed Amri a critiqué la décision du ministère de l’Enseignement supérieur portant limitation du détachement à cinq ans. Selon lui, ceci a causé la rupture de contrats de professeurs universitaires travaillant à l’étranger.

S’exprimant le 22 mai 2025 durant « Fi 60 Dkika » sur Diwan FM, Imed Amri a indiqué que les professeurs universitaires étaient des ambassadeurs de la Tunisie à l’étranger. Ces derniers sont recrutés, après avoir passé une série d’entretiens, par des universités étrangères dans le cadre d’un détachement.

« Les universités des pays du Golfe ont commencé à résilier leurs contrats les liant aux universitaires tunisiens en raison de la décision annoncée par le ministère de l’Enseignement supérieur du 27 janvier 2025… Le ministère avait décidé de limiter le détachement à cinq ans… Il n’y aura pas de renouvellement… Or, le détachement est un droit de chaque fonctionnaire public », a-t-il ajouté.

Imed Amri a considéré que dans certains cas, cinq ans suffisaient à peine à apprendre l’anglais, la méthode de travail et à prendre ses repères. Il a affirmé que les professeurs des autres pays n’étaient pas soumis à la même contrainte.

« Honnêtement, l’enseignement supérieur est saturé… Nous avons 7000 doctorants chômeurs… Il y a 2000 détachés à l’étranger et on leur demande de revenir en Tunisie… Le nombre de postes vacants est très faible par rapport au nombre de diplômés… Nous avons des compétences tunisiennes que nous devons exporter… Nous faisons rentrer de l’argent en devise… Les détachés transfèrent annuellement 300 millions de dinars en devise », a-t-il déclaré.

Imed Amri a appelé à annuler la décision de plafonnement du détachement. Il a expliqué que plusieurs enseignants universitaires avaient pour objectif de travailler pour une durée de dix ou quinze ans pour rentrer ensuite en Tunisie.

 

 

 

S.G

23/05/2025 | 08:56
2 min
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Commentaires
Slimane
Encore des chômeurs
a posté le 23-05-2025 à 15:38
Donc 7000 docteurs chômeurs plus 2000 qui vont revenir alors que les universitaires actuels peinent à avoir un du complet ou des heures supplémentaires....!!!
ABC
Bonne décision
a posté le 23-05-2025 à 15:07
Cette initiative dans son ensemble est bonne.
Il est inconcevable de garder une place indéfiniment à la disposition d'une personne qui risque de ne jamais revenir, et par ailleurs avoir des milliers de docteurs en chonmage.
Adel
Budget
a posté le 23-05-2025 à 10:48
J'ai une question très simple :est-ce qu'on connaît quel est l'impact sur le budget de cette décision? Si demain 500 ou 700 professeurs reprennent leurs postes en Tunisie, est ce qu'on peut payer leurs salaires ? Est-ce que quelqu'un a la réponse ?
skabens
POSTE A POURVOIR AUX CHOMEURS
a posté le 23-05-2025 à 10:00
C est vrai ce que vous dites mais le probleme est aussi les doctorants au chomage qui ne peuvent prendre le poste des universtaires en detachement meme s ils restent vingt ans.
Donc il faut decider d'une limite et le probleme a discuter est 5 10 15 ans ou autre mais on ne peut pas bloquer un poste a l infini empechant les autres de bosser. Memes leurs bureaux restent fermés dans l'université pendant toute la durée du detachement.
Soyons serieux
Ahmed
faux problème de la part du MES
a posté le à 11:51
Votre point de vue est très important et éclaire une réalité complexe.
Mais ni les 1900 (selon ATCT) universitaires détachés sont responsables de la situation des doctorants au chômage, ni la durée de 5/10/15 ans est l'obstacle à leur recrutement.
Comme vous savez, il y a vers 7000 docteurs en chômage, et en plus (selon dernier rapport de la MES sur son siteweb) 10000 inscrit en cycle doctorat en 2025!!!

Quant à la question de la démission des détachés, elle est hors de question car les années de détachement, même si elles s'étendent jusqu'à 10 ans (surtout au cours des dernières années), sont révolues (et il y a maintenant une forte tendance dans les pays du Golfe à se passer des étrangers dans le secteur de l'enseignement supérieur avec le retour croissant de leurs citoyens titulaires d'un doctorat).
Encore, les statistiques de l'ATCT montrent bien que presque 10% rentrent à leurs postes en Tunisie annuellement et Volontairement.
Dyma
Amyd
a posté le à 11:30
Ce n'ai absolument pas une question de poste réservé. Le ministère peut toujours recruter parmi les docteurs au chômage si il a les moyens financiers de les payer. Le nombre d'enseignants en détachement qui rentrent spontanément et régulièrement de l'étranger sera facilement absorbable.

En revanche, la décision de rapatrier les Tunisiens de l'étranger aura des conséquences négatives pour tout le monde:

D'abord, pour les docteurs au chômage, il y aura moins de postes à prévoir en Tunisie, et de plus la porte leurs sera fermée pour un éventuel recrutement à l'étranger. Les universités étrangères ne se hasarderont plus de recruter des docteurs d'un Etat qui ne garantit pas la stabilité du détachement. De plus, les chômeurs n'auront que très peu de collègues tunisiens à l'étranger pour les aider à arracher des contrats.

Pour l'Etat, il perdra sans doute une rentrée importante de devise. Il perdra ses ambassadeurs scientifiques et son rayonnement étranger. Il perdra des opportunités de recrutement de ses propres chercheurs (en exercice ou au chômage). Il perdra les moyens techniques et scientifiques mis par les universités étrangères aux chercheurs tunisiens. Il devra, en plus, supporter les salaires et les charges sociales de ceux qu'il oblige de rentrer au pays.

Pour l'enseignant en détachement, il perd la stabilité de sa fonction et de sa famille installée à l'étranger. Il perd la confiance de son université étrangère et donc l'appui de ses projets de recherche. Il perd espoir dans la rationalité de son pays avec qui il risque de couper définitivement contact.