La présidence de la République a publié, mercredi 21 mai 2025, un communiqué laconique annonçant que le chef de l’État, Kaïs Saïed, avait reçu Wissem Mejdi et Walid Eljed au Palais de Carthage. Aucun détail n’a été fourni sur l’identité ou les fonctions des deux hommes, laissant planer le mystère sur le profil des invités du jour.

Pourtant, quelques recherches permettent d’en savoir un peu plus sur ces deux personnes méconnues du grand public.

Wissem Mejdi, syndicaliste de Bizerte

Originaire de la ville de Bizerte, Wissem Mejdi est secrétaire général adjoint du syndicat de la sucrerie de Bizerte. Il est également titulaire d’un master en biologie, obtenu à la Faculté des sciences de Bizerte, selon les informations disponibles sur sa page Facebook. Son engagement syndical et sa formation scientifique dessinent le profil d’un acteur social de terrain, peu habitué à la lumière médiatique.

Walid Eljed, voix syndicale de Mezzouna

Walid Eljed, quant à lui, est originaire de Mezzouna (gouvernorat de Sidi Bouzid). Il travaille actuellement au ministère des Finances et s’est fait remarquer ces dernières années par son engagement syndical. Il s’est notamment illustré après le drame de Mezzouna, en prenant la parole pour défendre les droits des travailleurs de sa région.

Invité sur la chaîne Attessia le soir même de sa rencontre avec le président, Walid Eljed a salué une « décision historique » de Kaïs Saïed concernant la loi sur la sous-traitance, laissant entendre que les discussions à Carthage ont porté sur ce dossier mais aussi sur celui des chômeurs de longue date. Il a également souligné l’importance de mettre fin à ce qu’il a qualifié de « précarisation organisée » des travailleurs sous-traités.

À travers cette rencontre, la présidence semble vouloir envoyer un signal politique : celui d’un chef de l’État à l’écoute des préoccupations sociales, soucieux de donner la parole à des représentants syndicaux issus des régions et à des jeunes engagés sur le terrain.

Une manière pour Kaïs Saïed de clamer sa proximité avec les oubliés du système, loin des élites traditionnelles.

S.H