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Chroniques
Homo Deus au pays d’Homo Sapiens
Par Nizar Bahloul
05/05/2025 | 15:59
6 min
Homo Deus au pays d’Homo Sapiens

 

Au départ, c’était l’ouvrage inspirant « Une brève histoire de l’avenir » de l’historien israélien Yuval Noah Harari, paru en 2015.

À l’arrivée, c’est une pièce de théâtre jouée pour la première fois en 2022 et que Issam Ayari ne cesse de revisiter au fil de l’actualité sous la direction de l’inégalable Taoufik Jebali.

Je suis allé voir cette pièce la semaine dernière à El Teatro et, c’est clair, elle n’a rien à voir avec la première jouée il y a trois ans.

Comment se fait-il que deux hommes de théâtre, pas réputés pour une quelconque volonté de normalisation avec l’État sioniste, s’inspirent d’un auteur israélien ?

Le choix même d’un auteur israélien peut être intrigant et choquant pour un ignorant, mais non quand on est doté d’un minimum d’intelligence et de bon sens. Si tu veux combattre ton ennemi, commence d’abord par comprendre sa langue et maîtriser sa culture.

De prime abord, et avant même d’entrer à El Teatro, on devine qu’on est face à une œuvre supérieure. Une œuvre de qualité. Une œuvre intelligente.

 

Quand l’homme veut devenir Dieu

Dans son essai prospectif, Harari explore l’idée que, après avoir globalement maîtrisé les famines, les épidémies et les guerres, l’humanité chercherait désormais à vaincre la vieillesse, la souffrance et même la mort, se dirigeant ainsi vers une ère où l’homme tenterait de devenir Dieu – d’où Homo Deus.

Il y développe l’hypothèse que l’humain pourrait évoluer vers une nouvelle espèce augmentée, post-humaine, via l’intelligence artificielle, le génie génétique ou les biotechnologies.

 

Le miroir tendu à la société tunisienne

Le résultat final est savoureux. Plus même, il est succulent. Issam Ayari invite à réfléchir profondément avec une grande subtilité. Et il réussit à faire rire la salle, une fois, deux fois, trois fois, vingt fois. Au finish, la salle était debout pour l’applaudir. Dans l’assistance, des hommes de culture, des artistes, des journalistes, des avocats, un ancien chef du gouvernement et un ancien ministre.

Tout l’art de Issam Ayari est dans cette subtilité et cette grande intelligence dans la transmission de ses messages à un public bien averti. L’ombre de Taoufik Jebali n’est pas loin. L’ensemble de son œuvre le prouve.

 

Quand le Moyen Âge répond à l’intelligence artificielle

Alors que selon Harari, l’humanité veut devenir Dieu ou évoluer vers une nouvelle espèce augmentée, post-humaine, via l’intelligence artificielle et le génie génétique, Issam Ayari rit de cette société tunisienne qui veut combattre Israël avec du boycott, des likes et partages sur Facebook, des slogans creux et les armées virtuelles de Mohamed. Bref, l’indignation de salon ou derrière un écran.

Tout au long de sa pièce, Issam Ayari caricature à souhait et à volonté la société tunisienne avec ses idioties, ses aberrations, ses contradictions et sa schizophrénie légendaire.

Il ne cesse de jeter par terre des livres des plus grands penseurs et philosophes. Le Tunisien, lui, n’a besoin de personne : ni Marx, ni Schopenhauer, ni Nietzsche. Il sait déjà tout.

Sans rien dire, tout est dans la suggestion, Issam Ayari rappelle que le Tunisien vit encore au Moyen Âge (intellectuellement au moins), à une époque où les autres utilisent l’IA dans leur quotidien.

 

Quand la scène prend la parole politique

Un artiste, un intellectuel, un penseur qui se respecte ne peut pas aborder ce genre d’exercice sans évoquer l’actualité politique. Tout est politique, et Issam Ayari le sait.

L’actualité politique tunisienne du moment est dominée par l’affaire Ahmed Souab : cet ancien magistrat hors pair et un des ténors actuels du barreau est en prison. Issam Ayari lui consacre quelques minutes, comme pour rappeler cette Tunisie moyenâgeuse qui jette ses plus brillants enfants derrière les murs des prisons.

Les murs font également partie de l’actualité. Mezzouna et le mur de son lycée, qui a tué trois jeunes adolescents, intégreront dès lors Homo Deus.

L’artiste ne se contente pas de critiquer le rapport des Tunisiens à la modernité. La pièce bascule, sans prévenir, dans l’actualité la plus brûlante, là où la satire rejoint l’acte de résistance.

Kaïs Saïed répète inlassablement qu’il faut raccourcir les distances dans le temps. Issam Ayari a bien exécuté les directives présidentielles : il propose un voyage dans le temps avec ce parallèle entre les nations qui veulent évoluer vers l’espèce augmentée post-humaine et le Tunisien qui parle de sociétés communautaires, de sucre et de farine. Kaïs Saïed était présent, bien présent, dans Homo Deus, et ici aussi, l’empreinte de Jebali est bien visible. Applaudissements nourris.

 

Quand la peur devient système

Et puis il y a ces clins d’œil d’une grande subtilité, à travers des éclairages discrets ou une musique de fond à l’air innocent. Exemple, parmi d’autres : cette fameuse réplique en VO de Honey Bunny dans Pulp Fiction de Quentin Tarantino :

« Any of you fucking pricks move, and I’ll execute every motherfucking last one of you! » (« Qu’un seul de vous, bande d’enculés, bouge… et j’exécute jusqu’au dernier de vos putains de cadavres ! »).

Le message est clair quand il vient juste après une tirade sur Kaïs Saïed, une évocation de Ahmed Souab et un hommage aux enfants tombés sous le mur de Mezzouna.

Le pouvoir actuel ne veut pas qu’on bouge, il veut le calme, il veut la soumission, il nous méprise, et on risque l’exécution.

C’est une évidence que l’on sait tous : nous vivons dans la peur en cette période sous le régime de Kaïs Saïed. Avec Homo Deus, Issam Ayari combat cette peur.

La semaine dernière, Kamala Harris, candidate malheureuse à la dernière présidentielle américaine, a prononcé un joli discours — le premier depuis sa défaite de novembre. Elle a bien taclé Donald Trump et a dit notamment :

« Le président Trump, son administration et leurs alliés misent sur l’idée que la peur peut être contagieuse. Mais la peur n’est pas la seule chose qui est contagieuse. Le courage est contagieux aussi. »

 

Avec les arrestations à la pelle d’opposants, de journalistes et d’intellectuels, avec la torture en prison, la politique de Kaïs Saïed ne diffère pas trop de celle de Donald Trump quand il s’agit d’insuffler un climat de peur.

Et, en effet, comme le dit Kamala : la peur est contagieuse. La preuve : les Tunisiens évitent de parler politique et les médias évitent de ramener des voix discordantes hostiles au pouvoir autocratique de Kaïs Saïed.

 

L’art comme dernier rempart

Sauf que le courage peut également être contagieux, et c’est ce que nous démontre Issam Ayari. Il a été contaminé par Taoufik Jebali, par Ahmed Souab, par on ne sait qui, mais il a été contaminé — et il a ensuite contaminé tous les spectateurs d’El Teatro.

Theodor W. Adorno (1903–1969), philosophe allemand de l’École de Francfort, a une idée centrale sur le rôle de l’art dans une société où l’État exerce un contrôle total sur les aspects de la vie. Il a soutenu que dans de telles conditions, l’art devient l’un des rares moyens restants pour exprimer la protestation.

Dans son ouvrage Théorie esthétique, Adorno affirme que l’art véritable, en raison de son autonomie, peut révéler les contradictions et les souffrances de la société, offrant ainsi une forme de critique sociale.

C’est exactement là toute l’essence de Homo Deus d’Issam Ayari. Il critique la société, il combat la peur, il transmet le courage. Il fait réfléchir et il fait rire. Et on ne demande rien de plus.

Merci l’artiste Ayari, merci le maestro Jebali !

Par Nizar Bahloul
05/05/2025 | 15:59
6 min
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Commentaires
Mourad
K
a posté le 07-05-2025 à 16:06
Yuval Noah Harari n'est pas historien mais auteur et surtout activiste politique israélien... Il est parmi ceux qui ont prôné qu'Israël use d'arme nucléaire contre les Gazaouis, notamment lors d'un débat sur la guerre à Gaza, dans une interview sur la chaîne de télévision japonaise Asahi.
....
Dr. Jamel Tazarki
Le meilleur du monde, de l'auteur Aldous Huxley!
a posté le 06-05-2025 à 22:11
Le meilleur du monde, de l'auteur Aldous Huxley. Il s'agit d'un roman qui décrit une société imaginaire orientée vers une conception du bien et un certain idéal du bonheur --> à la fin tout fini en cauchemar et en catastrophe.

Le meilleur du monde est gouverné par un Etat mondial et centralisé où des supers intelligents administrateurs s'assurent de son bon fonctionnement ainsi que du respect de l'ordre social. C'est une planète terre où les êtres humains sont conçus dans des laboratoires extrêmement sophistiqués et programmés génétiquement à l'avance dans des flacons pour avoir plus tard une place précise dans "le meilleur du monde". Certains sont programmés à commander, d'autres à obéir. --> La classe des Alpha est celle des futurs dirigeants de l'Etat mondial, une véritable élite ayant reçu un conditionnement génétique particulier pour être intelligents, grands et beaux. Puis, il y a la classe Beta destinée à des fonctions de cadres moyens. Par contre Gamma, Delta et Epsilon sont celles des classes inférieures: les moins doués, les plus petits et les plus laids. --> L'enjeu est que chacun devrait aimer rester à sa place / classe --> Et ainsi il n'y a pas de conflit de classes grâce à la manipulation génétique.

--> Dans le meilleur du monde, la reproduction naturelle n'est plus permise car elle est trop hasardeuse avec un risque de corruption des individus (avoir le maximum pour ses enfants et sa famille même par la corruption) --> ce qui n'est pas socialement acceptable. Et ainsi tous les individus appartiennent à tous les autres avec la disparition de la notion de couples et de familles, --> la mort des autres devient un phénomène dont on ne s'attriste plus.

Dans " Le meilleur du monde"décrit par Huxley , il n'y a plus de place pour ce que Nietzsche appelle "La volonté de puissance" à travers les désirs et les amours imposés par la puissance de l'incontrôlable volonté que nous portons de naissance en nous et que Schopenhauer désigne aussi par "le monde comme volonté et représentation" --> C'est cette puissance de la volonté que les dictateurs voudraient aussi transformer en impuissance par la peur, l'emprisonnement et le rejet de certaines passions. Par contre. L'état mondial décrit par Huxley voudrait programmer "La volonté de puissance" génétiquement. A tout cela l'article ci-dessus rajoute l'intelligence artificielle qui était encore inconnue au temps de Huxley et de Schopenhauer. --> Les dictateurs voudraient faire disparaître le soi-disant "Mal" par le Mal, alors que L'état mondial décrit par Huxley voudrait faire disparaître le Mal par la manipulation génétique et les sciences --> dans les deux cas, on aboutira à un cauchemar et un monde horrible sans ambition individuelle et sans la volonté de puissance (c.à.d la puissance de la volonté) par peur de l'instabilité sociale, par peur du changement et par peur de la liberté --> La domestication des êtres pour les rendre inoffensifs'?' C'est une société où la puissance de la volonté s'est retournée contre elle-même pour se détruire.

Une société de conditionnement génétique ou par la dictature condamne les passions humaines de l'envie de plus de richesse, de liberté et de passage d'une classe sociale à une autre --> et ainsi elle n'est plus une société de femmes et d'hommes mais plutôt de moutons et d'automates qui ne ressentent plus rien, qui sont domestiqués et réduit à un troupeau --> ce qui est une négation de la vie d'après Nietzsche qui considère qu'une société sans les passions comme celles de la richesse, du pouvoir, de la liberté au nom d'un certain idéal du "bien / Bonheur / vérité" est une société malade puisqu'elle rejette la vie.

Une société sans passions est une société de ressentiment / hostilité, de haine et de peur qui sont les symptômes d'une société malade. --> par la maîtrise des passions humaines par les sciences (traitement génétique) ou par la peur et les emprisonnements injustes / abusifs des dictatures, on prive ainsi les individus de choisir leur vie.

Certes la liberté comporte un risque, et ce risque il faudrait l'assumer --> car sans ça, la vie ne vaut plus la peine d'être vécu.

Dr. Jamel Tazarki, Mathématicien Résident à l'étranger
Dr. Jamel Tazarki
Le meilleur du monde, de l'auteur Aldous Huxley!
a posté le 06-05-2025 à 22:10
Encore une fois la 2ème partie:

Je reviens au sujet de l'article ci-dessus, et au livre " Le meilleur du monde" de Huxley où sous prétexte que les sciences modernes font le bien de l'homme en lui évitant de tomber malade et de vieillir, elles le privent de connaître une véritable vie avec tous les risques que celle-ci implique. Je cite une conversation entre John (qui n'a pas été vraiment programmé génétiquement --> un sauvage pour le meilleur du monde ) avec un administrateur (Mustapha Menier) de la classe Alpha qui explique que les sciences ont permis le bonheur et l'extinction de tous les risques du vivant et qu'elle est ainsi la seule morale:
"' En somme, dit Mustapha Menier, vous réclamez le droit d'être malheureux.
' Eh bien, soit, dit le Sauvage d'un ton de défi, je réclame le droit d'être malheureux.
' Sans parler du droit de vieillir, de devenir laid et impotent ; du droit d'avoir la syphilis et le cancer ; du droit d'avoir trop peu à manger ; du droit d'avoir des poux ; du droit de vivre dans l'appréhension constante de ce qui pourra se produire demain ; du droit d'attraper la typhoïde ; du droit d'être torturé par des douleurs indicibles de toutes sortes.
Il y eut un long silence.
' Je les réclame tous, dit enfin le Sauvage' Fin de la citation.
-->
Le Sauvage revendique le droit d'être malheureux et de vivre ainsi sa vie sans être conditionné par les sciences génétiques ou par la peur et les emprisonnements injustes et abusifs pour un pseudo bonheur illusoire. --> vivre c'est de courir le risque des maladies, de la pauvreté, d'éprouver des passions, etc.

Question: sommes nous, nous-mêmes les Tunisiens, dans cette situation décrite par Huxley non pas sous l'effet des sciences génétiques mais plutôt sous l'effet de la peur et des emprisonnements injustes et abusifs de la dictature?

Fazit: Le devoir de chacun de nous est de veiller à ce que le cauchemar d'un monde meilleur n'advienne jamais. La Tunisie n'a pas besoin d'une dictature qui nous impose sa compréhension du Bonheur et du bien, mais plutôt -d'un Etat de droit avec une intelligente constitution, une intelligente loi électorale; -une Cour Constitutionnelle ; -un Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM) dont la majorité des membres serait élue et non pas nommée par le Président de la République; -une Cour de cassation dont la majorité des membres serait élue et non pas nommée par le Président de la République ; des débats socio-économiques et -Politiques de haut niveau; -élections législatives, présidentielles et communales (municipales) justes et fairs; la séparation des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire

Dr. Jamel Tazarki, Mathématicien Résident à l'étranger
Dr. Jamel Tazarki
Le meilleur du monde, de l'auteur Aldous Huxley!
a posté le 06-05-2025 à 22:05
2ème partie:
Question: sommes nous, nous-mêmes les Tunisiens, dans cette situation décrite par Huxley non pas sous l'effet des sciences génétiques mais plutôt sous l'effet de la peur et des emprisonnements injustes et abusifs de la dictature?

Fazit: Le devoir de chacun de nous est de veiller à ce que le cauchemar d'un monde meilleur n'advienne jamais. La Tunisie n'a pas besoin d'une dictature qui nous impose sa compréhension du Bonheur et du bien, mais plutôt -d'un Etat de droit avec une intelligente constitution, une intelligente loi électorale; -une Cour Constitutionnelle ; -un Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM) dont la majorité des membres serait élue et non pas nommée par le Président de la République; -une Cour de cassation dont la majorité des membres serait élue et non pas nommée par le Président de la République ; des débats socio-économiques et -Politiques de haut niveau; -élections législatives, présidentielles et communales (municipales) justes et fairs; la séparation des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire

Dr. Jamel Tazarki, Mathématicien Résident à l'étranger
Mohamed Obey
# Si, les partages sur les réseaux sociaux jouent un rôle...
a posté le 05-05-2025 à 19:32
Non, les Tunisiens ne sont pas dans leur majorité des personnes arriérées ou naïves ou bêtes... Les Tunisiens n'ont pas d'autres moyen que le boycott ou la stratégie de la dissémination des idées justes contre la 'normalisation' avec l'Etat hébreu. Si Issam Ayari par son spectacle Teatro vise à formater son public en lui insufflant que les activités facebookiennes servent à peu de choses, je suis sûr qu'il sera chahuté. Donald Trump lui-même use de sa plateforme (qu'il appelle TRUTH Social) pour plaider pour ses arguments peu recevables et qui résument sa méthode 'to make America Great again"...
Les Tunisiens usent des réseaux sociaux pour crier en face des injustices.
certes, ce n'est pas en s'activant dans l'espace virtuel uniquement qu'on réalisera le progrès pour la transition vers le stade du post-humain et du quasi-divin; oui le travail , la culture, la science et la révolution de l'intelligence sont le chemin du salut. Dans ce respect, la Tunisie n'estpas trop en, retard. Le problème réside dans les lois et la mafia et consorts pour qui BN sert souvent d'avocat...;
Adil
"La Tunisie n'est pas trop en retard "
a posté le à 21:35
Tu tombes du ciel ?
Ou bien tu réagis avec les sentiments et non pas avec la raison.
Gg
Mouais...
a posté le 05-05-2025 à 18:37
Tout cela est bien élitiste.
Vous évoquez "le Tunisien qui parle de sociétés communautaires, de sucre et de farine", en l'opposant à l'élite présente au théâtre ce soir là.
Vous connaissez la pyramide de Maslow?
Il est certain que le citoyen du bas de la pyramide, qui a faim et a peur de l'avenir, n'a pas les centres d'intérêt de ceux qui sont tout en haut.
Alors est ce que cette pièce peut donner du courage à tout un peuple?
Assurément non.
Si bien qu'il est peu probable que la communication soit efficace entre ce haut ce bas de pyramide.

Enfin, j'aime me rappeler que la plupart des Grands des arts, ont crevé dans la misère. La vraie élite n'est pas où ceux qui s'en réclament le croient...
Houda
Oubli
a posté le 05-05-2025 à 16:30
Le célèbre jebali dans le cadre des murs aurai du rappeler que ***