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Tunisie : Une situation exceptionnelle qui a aggravé encore plus la crise politique
20/09/2021 | 17:04
4 min
Tunisie : Une situation exceptionnelle qui a aggravé encore plus la crise politique

 

L’incertitude ? Le flou ? L’inconnu ! Ces mots hantent de plus en plus les esprits des Tunisiens. Depuis l’annonce des mesures exceptionnelles par le président de la République, Kaïs Saïed, à la date du 25 juillet 2021, les avis n’ont cessé de diverger.

 

Professeurs de droit, politiciens, personnalités publiques et autres ont présenté leurs avis et analyses sur la situation. On pourrait même dire que notre situation exceptionnelle a aggravé encore plus la crise politique !

Certains avaient mis en garde contre l’euphorie collective qui s’était emparée du pays au lendemain de l’annonce du président de la République. D’autres, malgré un soutien à l’annonce, avaient accueilli ces mesures avec prudence.

Pourtant, notre président n’a pas ménagé ses efforts pour rassurer le peuple et les acteurs de la scène politique. Multipliant les rencontres depuis le 25 juillet 2021, Kaïs Saïed n’a pas cessé de rappeler, dans l’ensemble de ses déclarations, son attachement au respect de la Constitution et des droits et libertés individuelles.

 

Du côté des organisations nationales, les langues se sont déliées. « Les bonnes intentions ne suffisent pas ! », c’est ce que l’on a pu lire dans un communiqué du 26 août 2021, émanant de plusieurs structures telles que la Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme (LTDH), le Syndicat National des Journaliste Tunisiens (SNJT) et l’Association Tunisienne des Femmes Démocrates (ATFD).

L’Union générale tunisienne du travail (UGTT) a, également, campé sur cette décision même si l’expression ne figure pas dans les communiqués émanant de la centrale syndicale.

Les dirigeants de ces organisations ont, à maintes reprises, critiqué la lenteur dans la nomination d’un nouveau chef du gouvernement. Ils ont, également, manifesté leur opposition à toute atteinte aux acquis de la révolution et des droits et libertés individuelles.

 

Ceci a pu être constaté suite à la déclaration du conseiller diplomatique du président de la République, Walid Hajjam. Ce dernier avait affirmé que Kaïs Saïed comptait opérer un changement de régime politique pour faire de la Tunisie une république adoptant un système présidentiel.

A titre d’exemple, le porte-parole de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), Sami Tahri,  avait affirmé dans une publication Facebook du 17 septembre 2021, que la constitution actuelle est toujours en vigueur. « Son amendement ne peut pas avoir lieu par la force et dans le cadre d’une situation exceptionnelle », avait-il écrit.

Quant à la LTDH, son vice-président, Bassem Trifi, avait écrit : « J+50 et …. ??? Rien ..de rien. Patience ??? Encore ??? Jusqu'à quand ? J +60 ??? ». Son camarade et président de la LTDH, Jamel Msallem avait pointé, à l’occasion d’une déclaration accordée à l’Agence Tunis Afrique Presse (TAP), la lenteur dans la prise de décisions par le président de la République.

La SNJT a, également, manifesté son mécontentement par rapport à la situation, en mettant l’accent, dans son dernier rapport sur l’absence d’un plan de communication clair au sein de la présidence de la République.

 

Décidément, l’incertitude l’emporte haut la main. Il n’y a pas eu de changement de camp et ces organisations continuent à soutenir l’annonce des mesures exceptionnelles puisqu’elles considèrent que celles-ci reflètent une volonté populaire. Néanmoins, le soutien se fait de moins en moins ressentir.

Ces organisations évoquent plus que jamais la nécessité de mettre en place un dialogue national. Il s’agit, pour elles, de la seule et unique issue à la crise. Il ne s’agit plus d’une alternative mais d’une obligation pour le président de la République !

 

Une autre question demeure essentielle pour les organisations nationales. Il s’agit de l’anti-constitutionnalité des assignations à résidence et interdictions de voyager : Le droit de circuler librement et de se déplacer à l’intérieur ou à l’extérieur du territoire étant sacré.

 

C’est ce qui a été mis en avant dans un communiqué de l’ATFD du 2 septembre 2021. « Aujourd'hui, nous constatons que les autorités continuent de porter atteinte aux droits fondamentaux (Interdiction de voyager, placement en résidence surveillée, extradition d'opposants étrangers) sans autorisation judiciaire », lit-on dans la même source.

Le secrétaire général adjoint de l'UGTT, Samir Cheffi avait, également, pointé du doigt cette problématique. Durant son passage du 6 septembre 2021, sur les ondes de Shems FM, il a affirmé que la centrale syndicale s’oppose à tout retour en arrière et aux atteintes aux droits et libertés individuelles tels que la liberté de rassemblement et de circuler et du droit de s’organiser.

 

Mais alors, le président persistera-t-il dans son mutisme ? Ne se rend-t-il pas compte de la sensibilité de la situation ? De l’importance de présenter ses priorités et sa vision des choses ? Aurait-il encore besoin de plus de temps ? Mais, alors si 57 jours n’ont pas suffi pour désigner un chef du gouvernement, combien faudra-t-il de temps pour élaborer une stratégie économique, une vision de l’Etat et des élections anticipées …. Des questions, encore des questions !

 

 

Sofiene Ghoubantini

20/09/2021 | 17:04
4 min
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Commentaires
Tounis
Réflexion
a posté le 21-09-2021 à 07:03
Le public qui ne vois pas le danger arrive et qui applaudi " sir sir rana ourak bel bendir " ils vont bientôt et très vite se rendre compte qu' ils se sont fait avoir.
Abidi
Critiques
a posté le 21-09-2021 à 01:28
Mr ou étaient ces professeurs de droit ces personnalités de la société ces penseurs et ces intellectuels connaisseurs et expérimentés durant ces 10 dernières années où le pays était dirigé par la pègre et les mafieux et peut être qu'ils ont trouvés cette descente aux enfers rapides chose qui les a plus puisqu'ils sont adeptes de la rapidité, maintenant quand un homme un vrai s'est levé pour combattre tout cela et à moins de 2 mois ils trouvent que c'est long, messieurs les hypocrites on a fait notre plein de gens comme vous, donc couchez vous et laissez les patriotes travailler
Le jeune éternel
'?a va venir....
a posté le 20-09-2021 à 23:11
Notre peuple est connu par sa patience et sa tolérance. Et ceux qui veulent bousculer les décisions de Mr le Président seront bientôt mis en hors jeu par la grande majorité du peuple...! En plus, l'accouplement contre nature entre la religion et la politique doit être balayé de nos contrées. Game is over !
Labib
Hizb Itakhmira
a posté le 20-09-2021 à 21:51
On ecoute en direct son discours et cela rapelle de maniere frappante les discours du kaddafhi devant ses milices hysteriques; dicours radical decconnecte des urgences economiques clivant menacant hallucine meme par moments. un pas est franchi: il envoie balader tous les partis les syndicats la societe civile et se veut en osmose avec son public en delire. I chhab yourid itakhmira
Yassine Manai
EXCELLENCE, LA TUNISIE VOUS AIME
a posté le 20-09-2021 à 21:33
A l'attention de Monsieur le président K S, bientôt le démarrage d'une Nouvelle Génération de Femmes et Hommes d'Affaires pour vous soutenir.
Nous voulons également assurer votre excellence de notre présence assidue à vos cotés dans les lourdes taches que vous assumez et la noble missions dont vous a chargé la Jeunesse Tunisienne.

Yassine Manai
Djikistra
Poufffff
a posté le 20-09-2021 à 20:24
Le peuple dans son immense majorité est patient et s'en tapent royalement de ce que disent ces pyromanes dont l'immense majorité vendraient père et mère pour quelques milliers de dinars ou d'euros.....
Mr le président n'écoutez pas ces hypocrites, écoutez uniquement le petit peuple et votre instinct....
Les mafias veulent vous poussez à faire n'importe quoi.....
Prenez votre temps et méfiez-vous de tout le monde...


Mariem
@Président de la République Tunisienne, son Excellence Mr. Kais Said
a posté le 20-09-2021 à 19:46
@Président de la République Tunisienne, son Excellence Mr. Kais Said

Je vous propose de faire appel au Dr. Jamel Tazarki, en effet j'ai lu ses commentaires sur le web et il m'a persuadé par ses très bonnes et intelligentes propositions, il a de grandes valeurs sociales, il est très poli, très correct et dispose d'une immense culture générale.


Maryem
@ Mariem
a posté le à 08:18
Vous me faites rire....Chacun son domaine ..la situation le depasse..le president sait ce qu il fait...le situation est extremement complexe et compliquee...les 23 ans de la gouvernance de la mafia autour du dictateur Ben Ali qui ont instaure la culture de la corruption,du nepotisme,des trafics en tous genres,de la fluidite des echanges de la contra des barons a travers les frontieres et de faire plus de 50 % du PIB national provenant de l economie informelle...cela demandera un travail gigantesques et un engagement de titans pour remettre le pendules a l heure....le peuple tunisien a bien saisi l immensite de la charge sur le dos du president Kais Saied qui est determine quoiqu il arrive a remettre les pendules a l heure ..Naturellement ceux qui ont profite depuis plus de 30 ans de ces mannes gratuites et ses enrichissements illicites et facilites par le systeme Ben Ali avec l appui politique et materiel pendant ces 10 dernieres annees de la nebuleuse des freres musulmans et leurs sponsors Qataris et Turques,ces profiteurs opportunistes semblent terrorises de voir tout leurs avantages disparaitre et risquer de se voir rendre compte de leurs enrichissements illicites et les financements illegaux de leurs entreprises politiques et l installation d une armee de cadres et de fonctionnaires incompetents mais qui leur est fidele a tous les etages des institutions et administrations nationales..Kais Saied a des montagnes a deplacer et la majorite ecrasante du peuple Tunisien lui est acquise toute unie pour le soutenir...Un petit mot sur Abir Moussi,ne doutant pas de sa volonte de combattre les freres musulmans de Ghannouchi...mais elle doit s attaquer beaucoup plus contre les barons de la corruption et les mafias de la speculation et des finances douteuses....
Akecoucou
oui...Mais......
a posté le à 11:04
entierement d'accord pour le constat et les causes. Mais toute la Tunisie est corrompue. Croyez le bien. L'administration par exemple ne peut pas etre reformee en 2 ou 3 ans. C'est impossible.
Comment appliquer et respecter la Loi ?
Badreddine
Rapport de la Cour des Comptes
a posté le 20-09-2021 à 18:58
Tout le monde se demande qu'attend le Président pour prendre les décisions qui s'imposent près de deux mois après avoir démis le chef de gouvernement et gelé le Parlement. Je pense qu'il a attendu tout ce temps-là , et qu'il attendra encore quelques jours de plus si nécessaire, la publication officielle des rapports et sanctions de la Cour des Comptes concernant les financements illégaux de certains partis politiques et l'usage illégal de fonds étrangers dans la campagne électorale de 2019. En effet, les partis qui ont transgressé la Loi risquent gros et les sanctions peuvent aller jusqu'à la dissolution et l'emprisonnement pour certains de leurs dirigeants. Du coup, les problèmes que posait le parlement au gouvernement et au Président de la République seraient éliminés, en grande partie du moins. Cette issue aurait le mérite de la légitimité et éviterait au Président de donner l'impression de vouloir passer en force. Je pense que ce plan est en réalité la plan B car le plan A n'a pas fonctionné à cause de l'ineptie du système judiciaire, fortement noyauté par qui vous savez. A suivre!
Mariem
La justice bloque le projet du president
a posté le à 07:53
Badreddine a mis le doigt l essentiel :"Je pense que ce plan est en réalité la plan B car le plan A n'a pas fonctionné à cause de l'ineptie du système judiciaire, fortement noyauté par qui vous savez. A suivre! " c est exactement la justice tres noyautee qui bloque la situation et fait barrage au projet du president Saied de faire la guerre contre la corruption ....Donc le president Saied doit avancer avec le plan B qui est celui d imposer un nouveau code electoral,,un nouveau parlement qui imposera des reformes profondes de la constitution pour instaurer un changement radical du systeme politique vers un regime presidentiel avec une separation tres stricte des pouvoirs.Le president ne pourra pas dissoudre le parlement et inversement le parlement ne pourra pas dissoudre le gouvernement ,le pouvoir judiciaire sera l arbitre en cas de conflit entre les deux autres pouvoirs ..c est en gros le projet du president Kais Saied...Le president sera elu au suffrage universel et sera le garant du pouvoir executif....
Virtuel
Vigilance
a posté le 20-09-2021 à 18:43
Prenez note de ce que dit abir moussi, ainsi que l analyse du professeur jdidi,
Kimko
Réponse
a posté le 20-09-2021 à 18:08
Désolé mais l'incertitude régner en mètre avant le 25 juillet de plus vôtre constitution de 2014 à été rédigé par mr feldman pourquoi les tunisien devraient l'accepter aux non de quoi le 25 juillet et une chance pour les tunisien de se débarrasser du terrorisme d'enahda et de l'axe turko-qatari ...
VERITE
Vous dites..
a posté le à 18:37
"une chance pour les tunisien de se débarrasser du terrorisme d'enahda et de l'axe turko-qatari"
Pour rejoindre l´axe des autres dictateurs qui maitrisent bien mieux la Tronçonneuse en autres..(SA, AEU et ESSISSI).

En outre la Tunisie, grâce à Kais Saied, sera inondée de milliards de petrodollars et le chômage va bientot disparaitre.
Aroma
bien dit
a posté le à 01:11
exactement, voir la jordanie qui a rejoint cet axe, avec pleins de promesses de cet axe emitato-saoudo-egyptien et qui n'a vu que mirage !
Populisme
Impopularité
a posté le 20-09-2021 à 17:54
De la popularité grâce au populisme à l'impopularité grâce à l'inconscience exacerbée. C'est vraiment dommage au 25 juillet c'était un super coup de génie et c'est devenu un super flop très risqué de Superman.