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Tout pour faire décoller les entreprises communautaires
11/09/2024 | 13:15
4 min
Tout pour faire décoller les entreprises communautaires


Les sociétés communautaires, l’une des pierres angulaires du projet présidentiel. Kais Saïed y tient et estime que la mise en place de ces entreprises éradiquerait le chômage et relancerait l’économie nationale. Dans un pays où le tissu économique « classique » est en pleine crise, le régime met les moyens pour propulser et avantager les sociétés communautaires.

 

Pour le président de la République, les sociétés communautaires sont la solution miracle pour créer de la croissance et procurer des emplois aux jeunes. L’Etat pèse donc de tout son poids pour faciliter les procédures aux personnes souhaitant se lancer, avec une batterie d’encouragements et d’incitations.

Mardi 10 septembre, la nouvelle secrétaire d’Etat chargée des entreprises communautaires Hasna Jiballah a annoncé que le ministère de l'Emploi et de la Formation professionnelle mettra, bientôt, des subventions mensuelles à disposition des citoyens dans le but de stimuler et accélérer la création des entreprises communautaires. Une annonce qui n’a pas manqué de faire réagir, d’aucuns se demandant comment l’Etat budgétiserait ces subventions alors que les finances publiques sont en berne, d’autres dénonçant une dilapidation de l’argent du contribuable dans des projets voués à l’échec.

 

Le décret relatif aux entreprises communautaires a été publié en mars 2022. Le président avait présenté ce projet comme une locomotive à la croissance économique et au développement régional. Plus de deux ans après rien de cela ne s’est concrétisé et le chef de l’Etat continue à lancer des appels pour appuyer les potentiels promoteurs, tout en invoquant des blocages sciemment orchestrés au sein même de l’administration.

Les promoteurs sérieux ne se bousculent forcément pas pour se lancer dans l’aventure. La philosophie et le fonctionnement de ces structures demeurent flous pour les masses. En réalité, dans ces sociétés communautaires, qui doivent être constituées par au moins cinquante personnes, il est demandé aux promoteurs du projet d’être égaux en termes de contribution et on interdit aux actionnaires de posséder plus d’une action dans le capital. Forcément, l’aspect du gain et de retour sur investissement est supprimé. Par ailleurs, le décret présidentiel exige que chaque actionnaire ait une seule voix au conseil d’administration lors des prises de décision, quelle que soit la valeur de son apport au capital. Un management d’un autre genre difficilement assimilé.

 

C’est ainsi que le président de la République ne cesse de revenir à la charge pour mettre à contribution toutes les structures de l’Etat et même les banques privées, afin de faire réussir son projet. La veille de l’annonce des subventions mensuelles, il avait convoqué le ministre des Domaines de l’Etat, pour insister sur la nécessité de réviser le régime juridique de la location des biens de l’État et d’instituer le principe de priorité pour les opérations de location en faveur des porteurs des projets visant à créer des sociétés communautaires. Pour lui ces structures vont générer de la richesse et profiter, « non seulement à leurs créateurs, mais aussi à la nation tout entière ». Rien que ça ! Il n’a eu de cesse de mettre la pression sur les responsables leur intimant de s’engager dans « la guerre de libération », qui inclus la fin de la domination des lobbies agissant dans l’ombre pour notamment créer des obstacles face aux jeunes qui veulent lancer ces entreprises.

Plusieurs mesures ont été mises en place. Fin juin 2024, un conseil des ministres a proposé un ensemble de dispositions visant à renforcer les sources de financement et à soutenir l'accompagnement de ces structures. Un montant de 20 millions de dinars avait déjà été alloué dans le cadre de la loi de finances 2023, renforcé par une autre dotation de la même somme dans la loi de finances 2024. Le gouvernement avait aussi permis l’exploitation des terres domaniales et la création d’une commission intersectorielle, présidée par le ministère de l'Économie et de la Planification en collaboration avec le ministère de l'Intérieur et le secrétariat d'État chargé des sociétés communautaires pour encadrer ces entreprises aux niveaux local et régional, avant et après leur création.

Par ailleurs, le plafond de financement de ce genre de société est passé de 300.000 dinars à un million de dinars avec un espace qui leur est dédié au siège de la Banque tunisienne de solidarité (BTS).

 

Le régime met les bouchées doubles pour que les entreprises communautaires, élevées au rang de projet national, décollent. L’objectif en 2024 était de créer cent entreprises. Kais Saïed avait annoncé début juin que les sociétés mises en place étaient au nombre de 64, dont 50 locales et 14 régionales. Entre temps, c’est l’hécatombe du côté des PME, véritables piliers de l'économie nationale.

 

 

Ikhlas Latif

11/09/2024 | 13:15
4 min
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Commentaires
Hamza Nouira
Et bien ....
a posté le 12-09-2024 à 07:01
On se croirait dans un système stalinien en plein guerre froide communiste.
Créer pour ne pas gagner d'argent, ce serait donc le mot d'ordre. Et bien sûr si notre capital d'entrée est plus important que les autres, les parts entre les actionnaires doit être égale....!?!
On marche sur la tête!

2 personnes dans notre pays n'arrives pas à s'entendre alors 5.....

Vraiment c'est du n'importe quoi. Et c'est ça que les Tunisiens veulent pendant 5 longues années?
C'est bien triste.

Nephentes
Une incompréhension potentiellement calamiteuse
a posté le 11-09-2024 à 17:58
On peut douter fortement de la pertinence de l interprétation que se fait ce régime de l utilité et de la valeur ajoutée d une entreprise communautaire

Il existe actuellement 2 terrains intéressants de développement des entreprises sociales de base communautaire ( c le nom officiel) , le Brésil et les USA

Les entreprises communautaires réussissent à atteindre deux objectifs

1-'?radiquer l extrême pauvreté a travers un système d entraide et de mutualisation des ressources - financières technologiques humaines
2- Permettre la valorisation d un micro territoire

Au delà et toutes les études le démontrent elles ne peuvent assurer la création de chaînes de valeur ou de transfert technologique ou même d innovation porteuse de valeur ajoutée

Ces entreprises sont avant tout des structures associatives basées sur l entraide

Elles n ont pas un modèle d affaire qui correspond à un schéma de développement en contexte concurrentiel : elles génèrent de la marge bénéficiaire mais jamais suffisamment pour atteindre le stade de profitabilité c est a dire de rentabilité a moyen et long terme

Par conséquent ce type d entreprise s est TOUJOURS constitué autour de populations marginales et non éduquées ( indiens d Amazonie ouvriers agricoles SDF femmes en situation de vulnérabilité etc

L entreprise communautaire ne peut EN AUCUN CAS
Se substituer aux PMEs TPEs classiques qui permettent a moyen terme une véritable accumulation de capital

Favoriser la création de complémentarités locales en termes de production de bien et services propices à la création de filières

Permettre l innovation durable et a large échelle

Favoriser le développement de territoires a l échelle d un gouvernorat ou d une région

Peut être par manque de culture macroéconomique sérieuse cette apparente confusion de la part de ce régime l amène a considérer ce type d entreprise comme une alternative durable au modèle de croissance soutenue par les PMEs TPEs

Cette considération est D'?BILE et DANGEREUSE
Hamza Nouira
@Nephentes
a posté le à 07:05
Merci Nephentes. Pour une fois que je suis d'accord avec vous.
On ne peut pas être plus clair grâce à votre commentaire.
Comme je l'ai dit introduire le microcrédit à l'échelle individuelle serait plus intéressant comme au Bangladesh.
Mais le système communautaire c'est du grand n'importe quoi. On faisait ca a l'époque du communisme.
Chelbi
Combien vont couter les reparations
a posté le 11-09-2024 à 17:21
Alors que le monde a tourné la page du communisme ça fait 35 ans à cause d'un échec intrinsèque qui le rend incapable d'epanouir le monde, en Tunisie on essaye de le ressusciter pensant réussir là ou plusieurs autres pays ont échoué. Tout ça pour faire plaisir à quelques Bolcheviques qui vivent encore dans leurs illusions et fantasmes.

On l'a essayé même chez nous dans les années soixante du siècle précédent. Le résultat était tellement catastrophique que Bourguiba - avec sa clairvoyance - a tout de suite tourné sa page. Même nos voisins de l'ouest ont fini par l'abadonner après des années d'excitation et de slogans fallacieux. Son sort en '?gypte Nasserienne n'était pas si différent. En Libye, c'était un communisme pour la masse, libéralisme corrompu pour le pouvoir et son entourage. Et je peux élargir le cercle pour inclure d'autres mésaventures avec ce modèle.

Mais quand même, la Lybie, l'Algérie, le Vénézuela, etc. quand ils se sont permis d'appliquer ce modèle, ils prenaient les ressources naturelles comme collatéral. Chez nous, du moment ou on se permet des prestations de chomage déguisées en subventions aux entreprises communautaires, on doit avoir un collatéral quelque part. Ce qui n'est pas le cas bien sur. C'est à dire non seulement on officialise la destruction de la richesse, on le fait sans aucun plan B aussi.

Dès que la calamité a frappé un certain Juillet 2021, je me posai toujours cette question: combien vont coûter les réparations?
Rym
A quoi ça rime?
a posté le 11-09-2024 à 16:31
Jiballah? Avec un nom pareil, les chômeurs tunisiens ne peuvent espérer que abondance et fortune sans avoir à se lever le petit doigt. Peuvent-ils vraiment?

Jiballah est aussi synonyme de Rabbi Ynoub. Une expression annonciatrice de longues années de vaches maigres, de désolation.

Au moins on sait maintenant comment la président? sortant choisit ses subalternes pour rester polie. Sagesse, le sens de la responsabilité et profondeur de pensée, sans parler de son honnêteté et son sens de la juste, ce hmmmm juriste.
le financier
que dire a part mediocrité et utopie
a posté le 11-09-2024 à 16:23
que dire a part mediocrité et utopie.
Si seulement on avait un MAO ou un Staline , on aurait les avantages de la dictatures , une economie rationnel avec des objectifs industriel , sortant de l ere agricole pour aller vers l ere industriel , industrie de defence , industrie spatiale .
Nous sommes dans l ere de l internet et cette homme souhaite mettre le peu de ressource que nous avons vers l industrie de future le Kolkhoze communiste .
starfallah , les jeunes avec leur telephone portable a 3000 dinars vont tout plaquer , ne pas partir gagné un salaire de 1000 euro en europe pour faire plaisir a notre genie qui veut a tout prix son kolkhoze , des paysans qui ramassent des zitounes et qui produisent du zgougou .

je pense serieusement qu il le fait express que c est volontaire , si vraiment la Tunisie avait un leader nous serions au meme niveau que la turquie ( industriellement parlant) , nous avons des competences dans tous les domaines sauf que nous avons des escroc dans la politique .
peut etre allons nous avoir un colonel qui va retourner la table et mette des personnes competentes et qu il juge les autre
bbaya
la Turquie nous dépasse de 40 ans développement
a posté le à 17:25
Je viens de rentrer de Turquie, où j'ai été frappé par la propreté et l'organisation des villes comme Antalya et Fethiye. En cherchant désespérément une seule cigarette par terre, je n'ai trouvé aucun déchet. Les trotinettes sont laissées un peu partout dans les rues, sans souci de vol. La Turquie est en pleine transformation et, dans 10 ans, elle pourrait surpasser la Suisse et l'ensemble de l'Europe en termes de développement.

Le principal obstacle pour les Turcs reste la langue, mais la nouvelle génération commence à s'ouvrir et à s'adapter aux langues étrangères. Je prévois même un phénomène d'immigration de l'Europe vers la Turquie, et il est possible que la Turquie ferme ses frontières pour gérer ce flux.

Je suis très impressionné par les avancées réalisées par ce pays en seulement 8 ans.
le financier
et comme je l avais expliqué dans un autre post
a posté le à 16:40
et comme je l avais expliqué dans un autre post.
Il veut que 5 personnes aient une idée , qu une personne va etre en charge de monter le projet , de courir apres l administration , de courir apres le financement des banques , qu il travaille jour et nuit sur ce projet , qu il stresse , qu il se fatigue pendant que les 4 autres genies ou analphabete attendent chez eux devant la TV ou au café .
Et à la fin , il faut surtout pas que celui qui s est fatigué gagne + que les autres , non il doit partager avec les 4 autres , la banque et l etat .
ca vous rappelles pas un proverbe concernant un ane pretait a tous le village ...
Jandoubi
Contradictions
a posté le 11-09-2024 à 16:01
"Par ailleurs, le décret présidentiel exige que chaque actionnaire ait une seule voix au conseil d'administration lors des prises de décision, quelle que soit la valeur..."

Sans rire, c'est la même personne qui a étouffé les voix des tunisiens et les empêche de choisir librement le prochain président du pays. Est-ce que ce . . se rend au moins compte de ses propres contradictions. Parler de sociétés machins et d'autres délires à long terme à 3 semaines du "scrutin" est une absurdité en soi. Il faut que ce régime soit dégagé.
zizou
il ne sait pas se que cela veut dire entreprise
a posté le 11-09-2024 à 15:39
Comment voulez-vous qu'un fonctionnaire, qui n'a jamais eu le courage d'ouvrir même un 3atar, sache comment fonctionne une entreprise en Tunisie ?
Une entreprise nécessite du leadership, des leaders prêts à prendre des risques, à chercher des marchés et à prendre des décisions. Son idée d'entreprise communautaire avec 50 personnes qui vont s'entretuer avant même l'ouverture de leur entreprise N'A ABSOLUTION AUCUNE CHANCE DE REUSSIR.
Larry
UNE UTOPIE !...
a posté le 11-09-2024 à 14:27
Un FIASCO.... un ECHEC en perspective !....
Ou comment faire passer des vessies pour des lanternes à un troupeau de moutons...

Si c'était si rentable pour rentabiliser l'économie d'un pays, il y en aurait des milliers et des milliers de part le monde....

ET CE N'EST PAS LE CAS !....
(populisme quand tu nous tiens)