Des militants d'Al Massar ont affirmé, jeudi 2 août 2018, leur soutien à Youssef Chahed et son gouvernement. Une position à l’opposé de ce qui a été exprimé, notamment par les membres dirigeants et membres du bureau politique, Jounaïdi Abdeljaoued et Faouzi Charfi.
Parmi eux, Salma Baccar, l’invitée Chaker Besbes dans l'émission La Matinale sur Shems FM, ce vendredi 3 août 2018, qui est venue expliquer leur position et leur vision des choses.
Tout d’abord, Mme Baccar a tenu à souligner que Al Massar a été bâti sur un échange d’idées. Pour elle, ce qui se passe au sein de son parti n’est pas une scission mais «une divergence de point de vue». Ceci dit, elle admet que l’autre clan n’a pas respecté la loi, n’ayant pas eu la majorité dans le vote et ayant passé en douce la pétition de sortie du gouvernement.
«Ils ont 79 voix sur les 160, nous avons 69 voix, à peine une dizaine de voix nous sépare, mais ils ont une majorité moins 1», a-t-elle grosso modo expliqué.
Ainsi et selon elle, la décision de quitter le gouvernement a été prise par un clan d’Al Massar, donc ne reflétant pas le parti en entier. L’autre clan estime, pour sa part, qu’il faut soutenir Chahed, «une chose importante pour l’avenir du pays».
La dirigeante estime, donc, que ce qui se passe au sein de son parti dépasse le simple fait de soutenir Samir Taïeb au soutien de tout le gouvernement Chahed. «La question n’était pas de rester ou de quitter le gouvernement mais de le soutenir ou pas et s'il doit rester en place au nom de la continuité», a-t-elle précisé.
S’agissant de ceux qui insinuent que le gouvernement est devenu celui d’Ennahdha, Salma Baccar pense que quelque part c’est leur faute, l’ayant lâché. Elle soutient, en outre, que «les défis actuels du pays font que aujourd’hui il faut qu’il y ait une continuité, surtout lorsqu’on pense à l’alternative». Et d’ajouter : «Ce gouvernement doit continuer jusqu’à 2019, c’est primordial pour nous, que ce soit avec ou sans Samir Taïeb en son sein ».
En ce qui concerne la résolution de la crise au sein du parti, Mme Baccar s’est montrée optimiste. «Nous dépasserons cette crise comme chaque fois, car nous avons toujours été un parti où il y a un conflit important d’idées»
I.N
