
Les Nouvelles Routes de la Soie, également connues sous le nom de Belt and Road Initiative (BRI), sont un vaste projet lancé en 2013 par le président chinois Xi Jinping. Cette initiative vise à renforcer les liaisons commerciales et les investissements entre la Chine et le reste du monde en finançant des infrastructures comme des ports, des routes, des chemins de fer et des pipelines. L’objectif officiel est de dynamiser le commerce mondial, mais cette stratégie est aussi considérée comme un outil d’influence géopolitique majeur pour la Chine.
Le projet se décline en deux grands volets : une route terrestre appelée la Ceinture économique de la Route de la soie, et une route maritime connue sous le nom de Route maritime de la soie du XXIe siècle. Ensemble, elles forment un réseau complexe qui traverse plusieurs continents.
Concernant l’axe terrestre, il part de la Chine et se dirige vers l’Asie centrale, le Moyen-Orient, l’Europe et l’Afrique de l’Est. Il traverse des pays comme le Kazakhstan, le Kirghizistan, l’Ouzbékistan, le Turkménistan et le Tadjikistan. Il inclut également des pays d’Asie du Sud et du Sud-Est comme le Pakistan, le Bangladesh, le Népal, le Myanmar, le Laos, la Thaïlande et le Vietnam. Le Pakistan est un partenaire central grâce au Corridor économique Chine-Pakistan. L’axe terrestre passe aussi par le Moyen-Orient, notamment l’Iran, l’Irak, la Turquie, l’Arabie Saoudite, les Émirats arabes unis, la Jordanie et Israël. En Europe, il concerne la Russie, l’Ukraine, la Biélorussie, la Serbie, la Hongrie, la Roumanie, la Bulgarie, la Grèce, la Pologne, la Tchéquie et l’Italie, qui a officiellement rejoint l’initiative en 2019 avant de s’en éloigner en 2023.
L’axe maritime, quant à lui, relie les ports chinois à ceux d’Asie du Sud-Est, d’Afrique de l’Est, du Moyen-Orient et d’Europe, en passant par des détroits stratégiques et le canal de Suez. Il inclut des pays comme la Malaisie, l’Indonésie, Singapour, la Thaïlande, le Cambodge et le Vietnam. En Asie du Sud, il touche le Sri Lanka, les Maldives et indirectement l’Inde. En Afrique, la Chine est présente au Kenya, en Tanzanie et à Djibouti, où elle possède une base militaire. Dans la région du Golfe et du Moyen-Orient, on retrouve Oman, les Émirats arabes unis et l’Égypte, notamment autour du canal de Suez. En Europe du Sud, les ports grecs comme Le Pirée, ainsi que ceux d’Italie, d’Espagne et du sud de la France, sont connectés à cette route maritime.
En Afrique, la Chine finance des projets majeurs dans des pays comme l’Éthiopie, l’Angola, le Nigeria, l’Égypte et le Maroc. En Amérique latine, bien que géographiquement éloignée, la Chine a également établi des partenariats dans des pays comme le Brésil, l’Argentine, le Chili et le Panama, où elle gère des infrastructures portuaires stratégiques.
Derrière ces investissements se cache une stratégie plus large : sécuriser les approvisionnements en énergie et matières premières, ouvrir de nouveaux marchés pour les entreprises chinoises, et renforcer le rôle de la Chine dans la gouvernance mondiale. Toutefois, l’initiative suscite aussi des critiques. Certains pays dénoncent le surendettement lié à ces projets, les risques de dépendance vis-à-vis de Pékin, ou encore les conséquences environnementales des chantiers.
En conclusion, les nouvelles routes de la soie ne sont pas une simple voie commerciale, mais un projet mondial à multiples facettes. Plus de dix ans après son lancement, il continue d’évoluer au rythme des rapports de force internationaux. Il s’agit non seulement d’un réseau logistique, mais aussi d’un levier majeur pour repositionner la Chine au cœur des échanges économiques et stratégiques du XXIe siècle.