
Dans la Tunisie nouvelle, celle de la lutte contre le monopole et la spéculation, celle de la lutte contre la corruption, chaque jour qui passe apporte son lot de pénuries ou d’envolées de prix. Après les volailles et les œufs dont les prix et la disponibilité varient d’une semaine à l’autre, c’est au tour d'un fruit largement convoité et consommé par les Tunisiens; la tomate. Un plat de chakchouka ou de ojja, vous coûtera à présent dans les 20 dinars.
Depuis quelques jours, les tomates se font rares et leurs prix ont atteint en ce début de semaine des sommets stratosphériques. Le kilo de tomates se vend entre 3.600 et 4.000 dinars dans les étalages des souks et entre 1.800 et 2.600 dinars dans les marchés municipaux.
Si dans les marchés municipaux les prix sont affichés (celui d’Ennasr déroge à la règle), dehors sur les étalages, c’est à la tête du client et suivant la quantité qu’il désire acheter que les vendeurs de légumes se prononcent. « Allez ! Je vous fais un prix ! Rien que pour vous ! 3.600 dinars madame au lieu de 4.000 dinars ! », nous lance-t-on à l’entrée du souk de l’Ariana, pas loin des boutiques de friperie, dans la matinée de mardi 1er novembre 2022.
Les petites plaquettes de prix ont disparu côté tomate. Elles décorent uniquement les piments, poivrons, oignons, et parfois les pommes de terre. Il suffit d’une remarque sur l’absence de ces petites plaquettes – pourtant exigées selon la réglementation en vigueur – pour être fustigé d’un regard noir.
Ce décalage – inversé – entre les prix a une explication. « En plus du manque de précipitations, la faute est au ministère du Commerce », nous confie l’un des vendeurs de légumes du marché municipal de l’Ariana. « Ceux qui se trouvent dehors achètent les tomates à 2.500 et les vendent deux fois leur prix pour s’assurer une marge bénéficiaire dans l’absence d’un contrôle des prix. Et même quand ils effectuent leur inspection, les services municipaux laissent faire », ajoute-t-il.
Notre interlocuteur achète lui ses tomates à 2.500 et les vend, des fois, à perte, si toutefois, il arrive à en trouver au marché de gros de Tunis. « Sur les quittances, les tomates sont vendues à 1.800 dinar le kilo comme indiqué par le ministère du Commerce. Mais en vrai, nous les payons 2.500 dinars le kilo », affirme-t-il avant de lâcher un soupir.
À côté, d’autres vendeurs de légumes ont préféré fermer boutique. « Si leurs étalages sont vides, c’est parce qu’ils n’ont rien acheté. Rien que les oignons se vendaient à quatre dinars la semaine dernière au marché de gros. Ils préfèrent plutôt fermer que de vendre à perte », nous explique notre interlocuteur.
Les prix n’ont pas manqué de choquer. Certains consommateurs sont allés chercher des tomates cerise dans l’espoir de trouver moins cher. Celles-ci sont vendues entre un dinar et 1dt300 les cents grammes. L’écart entre les prix à l’intérieur du marché et à l’extérieur était relativement raisonnable. Les grandes surfaces présentent une meilleure offre. Le kilo en vrac de tomates cerise est vendu à près de huit dinars. Les barquettes sont, elles plus chères. Celles de 200 gr sont vendues à plus de quatre dinars.
Revenons aux pommes de terre. Les prix sont moins exorbitants. Un ragoût de pommes de terre – car purée, on ne peut par manque de lait et de beurre – reste abordable si l’on se contente de le cuisiner sans viande. À l’intérieur du marché municipal de l’Ariana, les pommes de terre sont vendues entre 1.380 et 1.500 dinar le kilo. Dehors, aux étalages extérieurs, c’est l’anarchie totale qui règne. Les prix suivent une courbe occulte et oscillent entre 2.800 et 2.900 dinars le kilo, alors qu’au marché de gros, elles sont vendues à 2.500 dinars le kilo. « Bien évidemment, sur les quittances, le prix affiché est de 1.350 dinar uniquement », précise notre vendeur de légumes.
Il y a de cela deux mois, le ministère du Commerce a publié un communiqué fixant les prix de plusieurs denrées. Au gros, le prix des pommes de terre a été fixé à 1.350 dinar le kilo, et au détail à 1.500 dinar le kilo. Les tomates n’étaient pas encore sujettes à une régularisation de prix. Le département avait, aussi, appelé à respecter les prix fixés et à prendre en considération le pouvoir d’achat des citoyens.
Ces appels sont, de toute évidence, tombés dans une oreille sourde. Chose qui ne semble pas déranger pour autant le ministère du Commerce, au vu des prix que nous avons admiré en ce 1er novembre 2022. Le département semble miser sur une conscience, décidément étrillée par la frénésie du gain dans un contexte de crise multidimensionnelle. Il préfère avertir à coups de communiqués contre d’éventuelles sanctions et appeler les citoyens à rationaliser leur consommation au lieu d’agir.
Nadya Jennene


Expatriée ici depuis 2 ans j'ai vu la descente aux enfers de ce beau pays.
Par exemple depuis 3 semaines le site du registre de commerce tunisien ne fonctionne pas, on ne peut plus y payer par carte.
Chaque jour on me dit ça sera réparé demain.
Je travaille pour une société européenne mais il se peut que nous quittons bientôt la Tunisie à cause d'une trop faible productivité par rapport à notre usine marocaine.
SVP si vous aimez votre pays réveillez-vous !
Alors, trouve une autre "excuse" à ton malade mental.
Sous Kaies Saied, c'est pas seulement que leurs prix flambent...mais ils N'EXISTENT PRESQUE PLUS.
Dans un pays qui ne peut plus PRODUIRE DU BEURRE qui est un produit NON IMPORTE, c'est que quelquechose de grave CLOCHE dans ce pays, comme ça CLOCHE DANS LA TETE DU MALADE MENTAL DE CARTHAGE KAIES SAIED ; JAMAIS de notre histoire on avait pas eu de beurre, par exemple ; c'est un signhe de TRES GRAVE GESTION DU PAYS par ce malade, qui se la pète "khatini" "ndhif" "c'est les autres, pas moi" alors qu'il détient depuis plus d'un an et demi les PLEINS POUVOIRS, judiciares, législatif,n executif.
Quittez les villes pour la campagne et maison avec jardin mais vous le savez deja
Les prix se sont chouia augmenter ici mais pas comme chez vous :
La tomate (bonne qualité) : 5dh
La pomme de terre (bonne qualité) : 4dh
1 dh = 0,39 dinar
C'est le marché c'est à dire la loi de l'offre et de la demande qui fixent les prix et non l'Etat. Ce dernier peut par contre augmenter les salaires et les pensions en commençant par les plus faibles pour au moins compenser l'inflation. On voit bien, en lisant cet article, que les prix affichés , fixés par un ministère aux ordres du démagogue qui dirige la Tunisie, n'ont rien à voir avec les prix payés par le consommateur et que l'Etat ne contrôle rien.
Les tunisiens vivent sous le règne du mensonge permanent. Dans le récit de la Genèse, Dieu dit "Que la lumière soit" et la lumière fut. Dans la Tunisie actuelle, le chef suprême dit: "Que les prix soient ainsi" et les prix s'envolèrent. N'est pas Dieu qui veut car la réalité finit toujours par s'imposer.
Disons le sans aucune animosité d'ailleurs : Mr Saed a complètement totalement échoué contre sa croisade contre la spéculation; pareil pour la corruption qui se renforce d'ailleurs.
Et l'Etat tunisien, l'Etat profond se fout quasi ouvertement désormais, de sa gueule, lui et ses ministres. Mais est ce que il s'en rend compte ?
est ce qu'il comprend que la plupart des responsables publics et fonctionnaires sur lesquels il prétend s'appuyer se foutent de sa gueule ?