
Les premiers électeurs ont commencé à voter samedi 12 avril 2025 au Gabon, choisissant le nom de leur futur président entre huit bulletins, 19 mois après le coup d’État qui a marqué la chute de la dynastie Bongo.
Des files d’attente s’étaient formées avant l’ouverture du bureau de l’école Pilote, où doit voter le président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, ancien chef de la garde républicaine, meneur du putsch d’août 2023 et grand favori du scrutin.
L’affluence est moindre au lycée Léon Mba, le plus grand centre de vote de la capitale, où, comme ailleurs, le matériel électoral — isoloirs, bulletins et urnes — a été déployé avant le lever du jour. À l’entrée, les listes des électeurs, sur les murs, des affiches expliquent le parcours du vote.
Aurèle Ossantanga Mouila, un croupier de trente ans, est venu voter immédiatement après son service au casino d’Owendo (sud de la capitale), sa première participation à une présidentielle. Auparavant, il « n’avait pas confiance dans le régime ». « On a l’impression qu’on ne force pas les gens » à voter, dit le jeune homme, sa carte d’électeur vierge dans la poche de sa chemise blanche.
Un scrutin sous haute surveillance après 19 mois de transition
Quelque 920.000 électeurs sont attendus jusqu’à 18 heures (heure tunisienne) dans 3.037 bureaux de vote pour ce scrutin, à l’origine annoncé pour le mois d’août et finalement anticipé. Le régime de transition ayant opté pour un calendrier resserré, la campagne électorale n’a duré que treize jours. La journée est fériée, les transports publics sont gratuits.
Près de 2.500 observateurs, répartis en une cinquantaine de missions, ont été accrédités par les autorités, qui ont promis un scrutin « libre et transparent ». Les résultats pourraient être publiés dès lundi, selon des sources au ministère de l’Intérieur.
Omniprésent sur les panneaux d’affichage, dans les médias et sur les réseaux sociaux, le « président candidat » a largement dominé la brève campagne électorale face à sept concurrents quasiment invisibles, dont le dernier Premier ministre d’Ali Bongo (2009-2023), Alain-Claude Bilie By Nze.
Revendiquant son bilan de « bâtisseur », ce militaire de carrière, qui avait promis de rendre le pouvoir aux civils au terme de la transition, s’est prédit une « victoire historique ».
Le scrutin doit marquer le retour à l’ordre constitutionnel dans ce pays riche en pétrole mais économiquement exsangue après des décennies de gabegie, de pillage et de gaspillage sous le régime de la famille Bongo.
Chômage, pannes d’électricité, coupures d’eau, routes dégradées, transports publics insuffisants, manque d’écoles, hôpitaux défaillants... les défis sont nombreux et les attentes des 2,3 millions d’habitants très élevées.
Brice Oligui Nguema, grand favori face à une opposition invisible
« Le 12, c’est le 12 » et « Une victoire cash » sont les slogans les plus populaires des partisans de M. Oligui, qui a quitté son uniforme pour briguer un mandat de sept ans et se présente comme « le candidat du peuple ».
Sa nouvelle plateforme, le « Rassemblement des bâtisseurs », a reçu le soutien d’innombrables mouvements et associations qui l’ont accompagné dans une tournée triomphale à travers le pays, réunissant des foules enthousiastes, distribuant des casquettes, tee-shirts et pagnes à son effigie.
Loin des grands shows de celui qui promet « l’essor vers la félicité », les autres candidats ont mené des campagnes de terrain très discrètes, avec porte-à-porte et causeries.
Alain-Claude Bilie By Nze, qui se présente comme son principal adversaire, s’est érigé en candidat de « la rupture totale », accusant M. Oligui d’incarner la continuité du système, au vu de ses fonctions passées auprès des Bongo.
À la veille du scrutin, plusieurs associations ont appelé les électeurs à se mobiliser. En novembre dernier, de nombreux électeurs ne s’étaient pas déplacés pour le référendum sur la nouvelle Constitution, finalement adoptée avec 91,64% de « oui » et un taux de participation de 54,18%, selon les chiffres officiels.
La nouvelle loi électorale prévoit un affichage des procès-verbaux dans chaque bureau de vote et dans chaque commission de centralisation des résultats. Disposition héritée de l’ancien code électoral, les bulletins de vote seront incinérés dans chacun des bureaux de vote après dépouillement.
© Agence France-Presse
Y KOMPRIS CE DERNIER AVEC FRATERIE MOLLAHRDEUX DINGO ET SUPPLETIVE ENTURBANEE DELAVEE A L EAU DE JAVEL GRISEE AVEC TOUT LE CHENIL EXEKUTIF DEMISSIONNAIRE SUIVISTE SANS DISTINKSION !
Donc toute contestation sera impossible !