Invité par Hamza Belloumi sur Shems FM, le président de la Conect (Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie) Tarek Cherif, est revenu ce mardi 3 avril 2018, sur la grève de la Stam et le gel des activités au port de Radés.

Très remonté et indigné, Tarek Cherif a estimé que si le problème du port de Radés n’est pas très vite réglé, l’économie tunisienne n’a aucune chance de se rétablir.

« L’essentiel pour la Tunisie aujourd’hui est l’investissement. Le port de Radés traite 80 à 85% du flux et si on ne tente pas de se rapprocher le mieux qu’on peut des performances des autres ports mondiaux alors on n’aura rien fait ! La Stam est déficitaire, ce sont les Tunisiens qui payent pour cela. Ce déficit ne cesse de se creuser et on refuse tout système de gouvernance car il y a des pressions de certaines parties pour ne laisser aucune chance au chef du gouvernement de réformer les choses et d’appliquer ce qui est appliqué ailleurs dans le monde. Nous sommes en train de nous tirer une balle dans le pied ainsi ! Tous les rapports nous classent de plus en plus bas, le dernier, celui qu’a consacré l’OCDE en mars 2018 à une évaluation économique de la Tunisie nous classe en derniers mondiaux en termes de logistique ! Oui ! Derniers ! Il faut que cela cesse et il faut arrêter l’hémorragie » s’est exclamé le président de la Conect.

« S’il m’est permis de rêver, je dirais que pour que les choses changent il faut en finir avec cette aberration de monopole ! Pourquoi dans le monde il y a plus de 6 sociétés qui opèrent dans un même port alors qu’en Tunisie il n’y en a qu’une seule ? Ce n’est pas logique d’autant plus que cette société n’est pas productive du tout ! La Stam traite 5 à 6 conteneurs en une heure, alors qu’à Abidjan par exemple, pour ne pas aller bien loin, c’est plus d’une trentaine dans l’heure qui sont traités. Puis on vient vouloir ajouter 20% sur les coûts ! C’est surréaliste, et les entreprises se retrouvent en otage puis ce seront les consommateurs finaux qui en paieront le prix » a-t-il poursuivi.

Tarak Cherif a rappelé que les grèves engendrent un coût immense, précisant que les bateaux restent, déjà sans grèves, en rade des semaines. « Pour que les entreprises puissent réceptionner leurs conteneurs c’est parfois deux mois d’attente et cela a un coût conséquent. La situation est insupportable ! Si vous ne pouvez pas gérer commencez par enlever le monopole et amenez quelqu’un qui peut régler le problème définitivement ! » a-t-il conclu.

M.B.Z