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Chroniques
Pas de président pour l’ISIE, pas de cour constitutionnelle, mais des vacances !
01/08/2018 | 16:59
3 min

 

Lors de la séance plénière pour accorder la confiance au nouveau ministre de l’Intérieur, Hichem Fourati, un thème est revenu de manière récurrente dans les interventions des élus : les méchants médias qui n’arrêtent pas de les dénigrer et d’influencer l’opinion publique pour que cette dernière pense qu’ils ne travaillent pas assez à l’Assemblée.

En gros, ce sont tous des victimes alors qu’ils travaillent comme des forcenés. On peut donc supposer qu’ils doivent tous être très contents des deux mois de vacances parlementaires qui commencent aujourd’hui. Deux mois pendant lesquels ils pourront récupérer de la tâche harassante qui leur a été confiée, c’est que les calculs politiciens ça fatigue mine de rien. Il paraitrait aussi qu’ils ont été menacés et qu’on leur a carrément forcé la main pour cette histoire de vote de confiance. Mais bon, quand on essaye de faire de son fiston adoré le délégué d’une région du Grand-Tunis par SMS, il ne faut pas s’étonner qu’il y ait un retour de bâton un jour ou l’autre. Quand on accepte les cadeaux et les invitations, il ne faut pas être très futé pour comprendre que ça va se payer un jour.

 

Bref, ne soyons pas trop durs avec nos élus. Ce sont de vrais gladiateurs qui n’ont d’autre souci que celui de servir la nation et le peuple. Toutefois, laissons-les le faire à leur rythme. On se souvient des objectifs dressés par le président de l’Assemblée, au début de la session parlementaire de cette année : Instances constitutionnelles, cour constitutionnelle, rôle de l’ARP dans le développement économique à travers la diligence dans la discussion et le vote des lois etc. Que de belles paroles ! Au final, on a été confrontés à une chose inédite : des élus qui bloquent un accord de prêt parce qu’ils ne s’entendent pas sur un sujet purement politique. Nous n’avons toujours pas de cour constitutionnelle car les enjeux politiciens sont bien trop importants pour se limiter uniquement aux compétences, le dossier des instances constitutionnelles est au point mort et le chef du gouvernement a dû aller à l’ARP pour se réunir avec Ennaceur et les chefs des blocs pour faire accélérer la discussion de lois à caractère économique principalement. Donc autant dire que les objectifs qui avaient été fixés sont loin, très loin, d’être atteints, et que l’on entendra à peu de chose près le même discours lors de l’ouverture de la prochaine session parlementaire.

 

En attendant, nous sommes toujours privés de cour constitutionnelle. Je vous épargnerai ici toute la littérature sur l’importance de la cour constitutionnelle, les élus s’en chargent très bien eux-mêmes. Ne parlons même pas des instances constitutionnelles, ça devient un sujet usant à force de dire et de répéter à peu près les mêmes choses depuis 2014. L’institution chargée de légiférer est la première à ne pas appliquer la Constitution, n’est-ce pas magnifique ?

Mais dans ce tableau noir, on peut se rassurer avec le fait que nous avons une assemblée consciente des enjeux présents et futurs que doit affronter la Tunisie. Que de séances d’audition de ministres complètement inutiles ; que de plénières sans aucun intérêt après telle décision de Trump ou après telle attaque terroriste ; que de commissions d’enquête inutiles encore une fois qui se réunissent une fois par an, voire pas du tout, mais qui permettent de dire que « le parlement se saisit de » tel ou tel sujet.

Selon le dernier sondage Sigma de juillet 2018, 86,2% des Tunisiens estiment que le pays ne va pas dans la bonne direction. L’espoir ne viendra sûrement pas du Bardo. En attendant, souhaitons bonnes vacances à nos députés, qu’ils se rappellent qu’à la rentrée débutera leur dernière session parlementaire avant qu’on passe aux élections, si jamais on trouve un président pour l’ISIE évidemment…

01/08/2018 | 16:59
3 min
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Commentaires (5)

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LARIO
| 04-08-2018 19:12
CES GLADIATEURS ," ZITHOUM FIL KOUZ WA KHOBZHOM MAKHBOUZ", ils n'ont rien qui les inquiéte. La situation catastrophique de notre chére TUNISIE et la banqueroute qui nous guette d'un jour à l'autre leur exige de bosser jour et nuit et le dimanche, nos représentants oublient et se désintéressent de la guerre que notre nation est en train de la subir sur tous les fronts, chaque jour , un contre temps survient. Un travail législatif colossal qui les attend . Des épineux dossiers dans les tiroirs, des lois d'une grande importance et vitales à étudier et à voter, elles ne demandent qu'un certain sacrifice et un peu de patience de leurs parts, surtout à ces moments les plus difficiles et les plus souffrants pour tout un peuple

ourwa
| 02-08-2018 22:18
Pourquoi cette question, kaméleon78? pour faire partie du voyage? Si c'est le cas, vous pourriez toujours vous adresser à Chater, alias HatemC, c'est le Janus du forum...

kameleon78
| 02-08-2018 21:48
Où on en est de la Commission d'enquête sur les envois de jihadistes en Syrie? On attend.

ourwa
| 02-08-2018 16:36
Bien vu, Marouen Achouri !... Pas de cour constitutionnelle, c'est vrai...car pourquoi faire, alors que la Constitution même de 2014 se mord la queue, se mêle les tentacules jusqu'à l'asphyxie tant que plusieurs de ses articles en contredisent d'autres; ce serait une constitution civile, bourrée de "libertés individuelles et collectives, dont celles d'une presse dite libre, d'égalités à la louche etc...", alors que le virus islamiste en gangrène la quasi totalité du texte... Au fait, qu'en est-il du projet de révision constitutionnelle évoqué par BCE et visant à établir l'égalité complète entre la femme et l'homme en matière d'héritage...et devant lequel nahdha s'oppose comme un cobra? projet enterré dans les sables mouvants de la démagogie présidentielle?... Donc, pas de cour constitutionnelle! On a déjà assez rigolé comme ça, mais rigolé jaune...
Pas de cour constitutionnelle et aussi pas d'Isie, car pas de président d'Isie, inscrit aux abonnés absents. Question: comment l'Isie pourrait-elle entamer la préparation des élections de 2019 sans président? en faisant appel au Saint-Esprit pour la présider? en cooptant comme chef l'imam du coin...ou le dernier prophète connu de Votreplaisir?... Pourquoi pas, car en matière de "démocratie moderne et innovante" la Tunisie semble tenir les palmes académiques. Trêve de plaisanteries , les élections ne se préparent pas en six mois, surtout si elles sont à la fois législatives et présidentielles à deux tours...et nous voilà confrontés, déjà, devant cette forte probabilité, à savoir l'obligation de repousser les échéances de ces élections. Jusqu'à quand? jusqu'à l'élection du président de l'Isie, inchallah, c-à-d pas avant décembre prochain... Bon courage, car il est hors de question de faire plancher l'ARP sur l'Isie,durant les "vacances" parlementaires... C'est le but recherché, parce que concocté de longue date; repousser les échéances électorales de 2019, le temps d'éteindre les feux partisans qui se déclarent à l'ARP, au gouvernement et dans l'opinion publique... C'est ainsi que ghannouchi et BCE, toujours au nom de cette mascarade appelée "consensus" et "intérêts suprêmes du pays", semblent jouer conjointement aux pères pompiers, sachant-ou ne sachant pas- qu'ils ne font que mettre de l'huile sur le feu... Il est évident que ce mariage entre la carpe et le lapin, entre nahdha et Nidâa, ou entre ghannouchi et BCE et vice-versa, a vécu...le temps de finir de précipiter le pays au fin fond de l'abîme. Trinquez enfants de l'apathie...

Ali Baba au Rhum
| 01-08-2018 20:35
un parlement, pourquoi faire? mais pour permettre à une minorité d'ex barbus devenus moustachus dans un souci de respectabilité , de prendre le pays à la gorge ; avec bien sûr la complicité des journalistes qui pendant qu'ils serrent la main droite , ne veulent pas savoir ce que fait la gauche...