
Depuis l’entrée en vigueur de la nouvelle loi sur les chèques en Tunisie, il y a quinze jours, l’économie est pratiquement paralysée. Malgré cette situation critique, des députés ont soumis un projet de loi visant à amnistier les prisonniers condamnés pour émission de chèques sans provision.
Dans les pays développés, émettre un chèque sans provision est assimilé à une escroquerie. La Tunisie, qui sanctionnait auparavant cette infraction par cinq ans de prison, a adopté en août 2024 une nouvelle législation assouplissant les peines et réformant le système des chèques. Depuis son application début février 2025, le marché tourne au ralenti.
Les banques ont dû se conformer à cette loi en introduisant de nouveaux formats de chèques jugés complexes. Conséquence : les transactions ont chuté, impactant divers secteurs.
Un effondrement du commerce et du tourisme
Le secteur de l’ameublement est l’un des plus touchés. Un géant du meuble ayant exposé au Salon du Kram (30 janvier - 9 février 2025) témoigne : « À cause de la nouvelle loi sur les chèques, plus personne ne pouvait acheter nos meubles. L’essentiel de nos ventes se fait à crédit et l’essentiel de nos clients sont des jeunes couples qui préparent leur mariage. Ces derniers n’ont d’autre choix que d’acheter par facilités, c’est-à-dire par l’émission de chèques antédatés. Cette option n’est désormais plus possible, puisque rares sont les personnes qui ont du cash et peuvent se permettre l’achat au comptant. »
Même son de cloche dans le tourisme. Le président de la Fédération tunisienne des agences de voyages (FTAV), Ahmed Bettaieb, a indiqué que la nouvelle législation sur les chèques avait eu un impact négatif sur le secteur.
Invité le 11 février 2025 à Studio Wataniya de Zina Zidi sur la Radio nationale, Ahmed Bettaieb a affirmé que le secteur touristique traversait une crise due à plusieurs facteurs, dont l’entrée en vigueur de cette législation sur les chèques. Celle-ci a complexifié les opérations financières. « Il y a plusieurs obstacles, notamment au niveau des moyens de paiement... Le chèque, à travers la pratique, facilitait le paiement... Ceci a été supprimé il y a de cela trois semaines, mais, sans mettre en place une alternative... Il y a les cartes de paiement échelonné... Néanmoins, celles-ci réduisent considérablement les bénéfices des agences de voyages... La traite n'a pas encore pu remplacer le chèque », a-t-il expliqué.
Alors que la période des soldes s’étale du 15 janvier à la fin février, force est de constater la désertion dans les grands centres commerciaux de la capitale. D’habitude, on assiste à de vrais afflux et même des bousculades autour de certaines enseignes. « Cela est dû aux chèques, c’est vrai, mais également au mauvais timing. Dans quinze jours, il y a le ramadan qui arrive et qui sera suivi de l’Aïd. Les gens temporisent donc leurs achats », précise le directeur d’une enseigne turque très prisée.
Des chiffres inquiétants
L’analyste et chef d’entreprise Ghazi Moalla livre des données révélatrices sur les premiers jours d’application de la loi. « Entre le 2 et le 12 février, l’application TuniChèque a été téléchargée 93 000 fois et a traité 10 000 chèques, soit 1 000 par jour. Avant, nous en traitions 80 000 quotidiennement ! »
Le problème majeur réside dans la lourdeur du processus : « Faire valider un chèque via TuniChèque prend cinq minutes, sous réserve de connexion réseau. Impossible de remettre un chèque à un tiers pour paiement. Pire encore, certaines institutions publiques comme la Steg refusent d’accepter ces nouveaux chèques, faute d’équipement adapté. »
Une amnistie pour les escrocs ?
En dépit du marasme économique, une quarantaine de députés souhaitent introduire une loi d’amnistie pour les prisonniers condamnés pour chèques sans provision. Business News a consulté le texte, qui prévoit une amnistie pour les chèques inférieurs à 5 000 dinars ayant fait l’objet d’une attestation de non-paiement avant février 2025.
Ce projet soulève l’indignation. Jusqu’ici, la justice tunisienne s’était montrée conciliante : un débiteur avait jusqu’à 24 mois pour rembourser avant d’être condamné à de la prison ferme. Cette amnistie permettrait de libérer ceux qui, même après deux ans, n’ont pas honoré leurs engagements.
Une double peine pour l’économie et les victimes
Au-delà de la paralysie économique, cette proposition bafoue les droits des créanciers. « Un chèque est censé garantir l’existence de fonds. Ne pas payer son dû est une escroquerie », rappellent les analystes.
Imposée par le président de la République, la réforme des chèques a déjà plongé l’économie dans l’incertitude. Désormais, les députés veulent aller plus loin en libérant ceux qui ont failli à leurs engagements, sans garantir le remboursement des victimes. Une décision qui risque d’aggraver encore davantage la crise.
Maya Bouallégui
le droit des personnes qui ont endossé des chèques sans provision est totalement préservé
Mais l'etat a voulu faire profiter une entreprise de la 'tech' et faire profiter les banques au detriment du bon payeur.
et apres ces meme banques vont se mettre a lancer un produit bancaire a base de cartes et de fortes commissions pour un paiement echelonne avec le slogan ' on aide le tunisien' , on voit qui gouverne le pays, merci les elus de bien faire votre travail et d'enrichir encore plus les banques. vous n'allez pas etre des priviligies a leur yeux juste un outil pour eux tels un kleenex....
Motif :- 2 fois par transaction abandonnée & -3 fois par transaction rejetée erreur de connexion !
La caissière réplique : on n'accepte pas les chèques non plus et me recommande de garder les reçus pour verification avec ma banque car peut être le règlement a eu lieu !!
Pourtant cette caissière porte le foulard ( KW) elle répondait avec air agressif et exigeait du cash pour payer ce que j'ai acheté !!
Par ailleurs aucune litre de lait n'est disponible pour acheter ?
Je me demande ou dorment les contrôleurs du commerce
Signé MOUATEN à la retraite depuis 15 ans.
Les mauvais payeurs étaient sanctionnés..
Les bons pouvaient acheter à crédit, avec un paiement empêchant le sans facture.
Comme les banques ne faisaient pas de crédits pour les petits revenus, les commerçants faisaient des crédits gratuits.
Mais le génie de Carthage a pensé à ses élus banquiers qui sont visiblement dans le besoin de cash. Quand on voit les résultats de la majorité des banques Tunisiennes qui pillent les comptes en frais divers et surtout très variés....
Cette méthode diabolique ne fera -t- elle pas diminuer la recette fiscale ?
Les malhonnêtes trouveront toujours des échappatoires pour éviter de ne pas se conformer à la règle du jeu oui?ou non?
Peu importe le montant on est le bienvenu avec de l'argent en liquide pour payer .
Faut il réfléchir que ceci pourrait augmenter les deficits et augmenter le manque à gagner de l'Etat ?
C'est une question que je me la pose car je ne suis pas au courant si ceci est pris en consideration
Merci à celui qui voudrait m 'éclairer à ce sujet ;
C'est mathématique
Depuis le 2 février, pas l'ombre d'un "nouveau" chèque.....
Les banques ont vite fleuré l'affaire super juteuse: délivrer le MOINS possible de chéquiers aux personnes physiques et distribuer des cartes de PAIEMENT (les cartes de CREDIT n'existent pratiquement pas)
Sur un versement de chèque, quel qu'en soit le montant, la banque prélève au bénéficiaire une commission FIXE , entre 0d250 et 0d750 max
Pour un paiement par carte, cette même banque prélève (pour une opération 100% numérisée) une commission de 1,3%
Exemple concret: je versé un chèque de 1000dt à mon compte = 0d250 commission de versement
Pour le même montant par carte - 1000dt - la banque va me prélève 13d000 de commission
Soit 52 fois plus que le chèque qui est une opération semi i formalisée
Les banques remercient et vont s'en mettre plein les poches....
Dès que l'on veut mettre un terme aux capacités de filouterie de certains, les voilà qui se rebiffent, prédisent la fin du monde (le leur, bien entendu) en prévoyant catastrophe sur catastrophe.
Ce n'est pas parce que certains ne peuvent vivre qu'en eaux troubles, voire même carrément dans la fange, que tout le monde doit vivre comme eux.
Ce qu'ils ont compris, et c'est sans doute ça qui les affole, c'est qu'ils vont être de plus en plus "détectables" aux yeux de tous et donc paralysés dans leurs intentions de nuire.
Le monde avance, la terre tourne sans se soucier de leur sort.
Compétences nationales ou étrangères...

