
Le discret frère du président de la République, Naoufel Saïed, a surpris le monde politico-médiatique en publiant un statut sur sa page Facebook le 23 décembre 2024. Dans un texte publié en anglais, il vante les mérites de Kaïs Saïed sous le titre : Pourquoi l’offre politique de Kaïs Saïed est salutaire pour la Tunisie.
Le fait que ce texte soit écrit en anglais a amené plusieurs observateurs à supposer que l’écrit s’adresse davantage à l’étranger qu’à la scène tunisienne. Naoufel Saïed offre une lecture favorable, forcément, au régime de son frère en affirmant, par exemple que « Kaïs Saïed est aujourd’hui le seul acteur politique majeur qui semble marquer des points dans plusieurs « espaces de sens », car il est le seul à avoir su porter un discours avec un contenu significatif, audible et crédible pour une grande partie de la société tunisienne ». Il oublie au passage que la grande partie de la société tunisienne a plutôt choisi de ne pas participer à l’échéance électorale. Par ailleurs, le fait que Naoufel Saïed insiste autant que la garantie de stabilité qu’offre le président actuel tend à confirmer que le destinataire réel du message se trouve en dehors du pays. Au vu des bouleversements profonds que vit la scène internationale actuellement, il est opportun de présenter le régime tunisien comme une garantie pour l’avenir et comme un partenaire sur lequel on peut compter.
Le professeur Hamadi Redissi, dans une tribune publiée sur Business News, a répondu aux propos de Naoufel Saïed en saluant, d’abord, le fait que ce soit le texte « le plus hardi et le plus consistant depuis 2019 ». M. Redissi y rappelle, notamment, la situation des droits et des libertés en écrivant : « Mais réduire la démocratie à un moyen en vue d’une fin, autre que celle de la liberté des hommes et des femmes de vivre, penser et agir librement c’est la prendre pour un bien fongible, la rendre équivalente à tout autre régime, y compris la tyrannie. Et que dire des libertés de nouveau niées, de l’Etat de droit malmené, des droits humains bafoués, des militants et politiciens injustement emprisonnés ? Pas un mot ». Il est louable, soit dit en passant, que ce type de débat existe, et espérons, se substitue, aux petits règlements de comptes basés sur les rumeurs les plus viles et les pratiques les plus médiocres.
Toutefois, il existe un « vice de forme » lié au statut de Naoufel Saïed, en tant que frère du président de la République. Pour rappel, le même Naoufel Saïed était le directeur de campagne du candidat Kaïs Saïed. Beaucoup s’étaient déjà inquiétés de voir revenir un spectre honni par les Tunisiens qui est l’implication de la famille du président dans la gestion des affaires de l’Etat. Les soutiens de Kaïs Saïed ont vu venir la chose et ont affirmé que Naoufel Saïed n’avait aucun statut outre celui de directeur de campagne. D’ailleurs, ce fut le cas. Après l’élection de Kaïs Saïed, son frère n’a occupé aucun poste ni bénéficié d’aucun avantage. Naoufel Saïed a lui-même affirmé à plusieurs reprises qu’il n’y avait aucune collusion entre le lien de parenté et les fonctions de son frère. D’ailleurs, juste après la fin de la campagne présidentielle et la victoire de Kaïs Saïed, son frère a totalement disparu de la circulation et a retrouvé sa discrétion. Sa dernière apparition date du 8 octobre 2024 à l’occasion d’une interview à la Radio nationale dans laquelle il disait, notamment, que la famille de Kais Saïed l'a toujours soutenu, de manière spontanée et conforme à la loi, sans jamais intervenir dans les décisions de l'État ni tirer profit de leur lien de parenté avec lui.
De manière générale, il est préférable que la famille reste en dehors du giron du pouvoir, malgré la valeur des personnes ou l’acuité de leurs conseils. Les mauvais exemples sont nombreux dans notre pays, depuis Ben Ali et les Trabelsi jusqu’à Rached Ghannouchi, ses enfants et son gendre Rafik Abdessalem en passant par feu Béji Caïd Essebsi et son fils Hafedh. L’implication de la famille dans les affaires du pouvoir n’a jamais été une bonne idée en plus du fait que les Tunisiens y sont allergiques du fait de tout ce que le pays a vécu à cause de ces connivences. Il est vrai que Naoufel Saïed était impliqué dans les affaires publiques depuis des décennies et qu’il n’a pas attendu que son frère soit président pour subitement s’intéresser à la chose publique. D’un autre côté, le fait d’être le frère du président de la République ne doit pas priver le citoyen Naoufel Saïed de son droit de s’exprimer sur n’importe quel sujet ou de défendre ses points de vue. C’est justement cet équilibre qui est difficile à trouver.


Les frères Saied tombent trop bas et paniquent jusqu'à la flatterie du grand frère par le petit frère sur Facebook. Un Message écrit en anglais à l'intention de certains pays du nord: voilà ce que j'appelle "diplomatie" via Facebook:))
Est-il encore directeur de campagne de Monsieur ou peut-être président d'un quelconque parti politique qui n'existe point puisqu'ils méprisent à outrance, lui et son frère, la vie politique, connue comme telle, dans le monde entier, démocratique, et veulent imposer une autre vision dépourvue de partis politiques ! On innove. Même l'Iran, son référentiel, en possède. Même la Chine, unique certes, mais elle en possède un.
Nous voilà dans une ère nouvelle, une autre troïka, qui gère, officieusement cette fois, les affaires de l'état.
Les deux frères et la belle soeur !
Une famille bien heureuse.
Ya7ya hAdhAka, w hAdhAka, w hAdhiiki, yAbbAy 7anni !
2050 kahaw ? Pourquoi pas une succession jusqu'à 2100 ? 7ni srafna srafna, une lignée dynastiK pharaoniK millénaire why not ? (il est où notre ami KKK j'adore son style KariKatural)
Je me rappelle du jour où j'ai lu pour la première fois la nouvelle constitution, dite de la "toghra", je ne savais vraiment pas si je devais en rire ou pleurer !
Quel beau gâchis ces juristes ! Finalement, cette filière a été de tout temps, à des exceptions près, celle des médiocres, bac lettres avec 10 de moyenne. On ne peut pas dire qu'on a affaire à des génies là ! Avec tous mes respects aux juristes du monde entier.