Les réseaux sociaux tunisiens, et plusieurs médias, se réjouissent de l’arrestation de Mohamed Frikha, PDG de Syphax et fondateur de Telnet. L’homme est loin d’être un ange, mais il n’est pas non plus ce démon que dessinent ses adversaires, ceux qui le jalousent et ceux qui lui en veulent pour son opportunisme hors-pair. En tout état de cause, le timing de son arrestation est plus que suspect et la présomption d’innocence prévaut sur tout.
Le président de la République l’a dit sans ambiguïtés, la commission de conciliation pénale doit encaisser tout de suite les chèques que vont lui signer les corrompus de tous bords, ceux qui ont spolié l’argent des Tunisiens. Quels corrompus ? Personne ne le sait. Quel est le montant ?
À l’exception du montant fantasmagorique de 13,5 milliards de dinars donné comme objectif par le président et du zéro dinar (ou presque) réellement encaissé par la commission, personne n’est pas capable de dire avec exactitude quel est le montant dérobé par les soi-disant corrompus.
Loin des mirages, des utopies et des fantasmes, tout observateur et expert se doit de s’arrêter aux faits. Et les faits sont moches et ne jouent pas du tout en faveur du régime putschiste de Kaïs Saïed. La commission de conciliation pénale a deux fois six mois de travail et, au bout de dix mois, n’a pas rempli son principal objectif, notamment celui d’apporter des milliards de milliards aux caisses de l’État. L’autre fait est qu’à deux mois du terme de l’échéance, les arrestations et les poursuites touchant les chefs d’entreprise se sont drôlement multipliées ces derniers jours. Dernière arrestation en date, celle de Mohamed Frikha, PDG de Syphax Airlines, fondateur de Telnet et ancien député d’Ennahdha.
Son arrestation a suscité une joie maligne et mauvaise chez des centaines d’internautes. L’homme d’affaires est méprisé, voire haï par beaucoup. Les raisons ? Elles sont nombreuses. On lui reproche notamment d’avoir fait voyager les terroristes vers Daech et de ne pas avoir remboursé ses dettes vis-à-vis d’entreprises publiques, son personnel et ses clients.
Opportunisme à toute épreuve
Le cas de Mohamed Frikha mérite d’être enseigné dans les plus grandes facultés de management. Il est particulier, très particulier tant il mélange crédulité et intelligence, opportunisme et pertinence, succès et échecs.
En matière d’opportunisme, M. Frikha est un grand maître national, un véritable modèle à ne pas suivre.
Après 2011, profitant de la révolution, il a fait introduire en bourse son entreprise Telnet et créé Syphax. Par on ne sait quel miracle, et en un temps record, il a pu obtenir les très difficiles autorisations de vol pour desservir depuis Sfax, puis depuis Tunis-Carthage. À l’époque, M. Frikha était proche, très proche, de l’ancien président Moncef Marzouki. Ce dernier l’aimait au point de préférer les carlingues de Syphax à son propre avion présidentiel et à ceux de la compagnie nationale Tunisair.
Constatant que ce dernier est en perte de popularité et sans grandes prérogatives, Mohamed Frikha s’est approché des islamistes d’Ennahdha à qui il a rendu de gros services, et probablement allongé beaucoup de chèques. Par on ne sait quel miracle, aussi, il a pu acquérir l’ancien avion de Sakher Materi, qu’il a mis à disposition de ses amis islamistes d’Ennahdha, notamment son président Rached Ghannouchi.
Mais comme il n’y a pas de miracles, et qu’il y a explication à tout, on connaîtra sur le tard les bienfaiteurs de Mohamed Frikha. Le ministre du Transport qui lui a accordé l’autorisation de Syphax, Salem Miladi, a été catapulté DG de la compagnie aérienne. Du népotisme et du conflit d’intérêts ? La justice n’a jamais abordé la question. Le ministre des Finances Slim Besbes qui en 2012 gérait ses dossiers, a été catapulté administrateur de Syphax. Du népotisme et du conflit d’intérêts ? La justice n’a jamais abordé la question.
Aux élections de 2014, Mohamed Frikha s’est encore davantage approché d’Ennahdha. Bien qu’il n’ait jamais été encarté au parti islamiste, il est devenu par on ne sait quel miracle son député pour le mandat 2014-2019. Période coïncidant avec la chute libre de la compagnie aérienne et ses multiples scandales.
On aurait pu croire que M. Frikha s’est éloigné de la politique, puisqu’il s’est abstenu de se présenter aux législatives de 2019. Pas vraiment quand on sait qu’il a eu pour avocat, en 2023, Naoufel Saïed, frère de l’actuel président, pour le défendre à la suite de son avant-dernière arrestation, en rapport avec les voyages organisés de présumés terroristes vers Daech. Une arrestation de quelques jours et il doit certainement sa libération à M. Saïed. De l’opportunisme ? La suspicion y est en tout cas.
Après Moncef Marozuki, II s’est approché du président Kaïs Saïed qui s’est déplacé en personne au siège de son entreprise Telnet lors de l’envoi du premier satellite tunisien.
Succès et échecs en affaires
Mohamed Frikha n’est pas qu’un opportuniste politique. Loin s’en faut. Il est d’abord et avant tout un chef d’entreprise. Est-il un chef d’entreprise brillant ou médiocre ? « Le bonhomme n’a rien d’idiot comme certains cherchent à le dessiner, il est très intelligent et très compétent », témoigne de lui Fadhel Abdelkefi dans une déclaration à Business News en 2015, lorsqu’il était président de la Bourse.
Dans le milieu des affaires, le Sfaxien est surtout tout d’abord connu pour être le fondateur de Telnet, un des fleurons du secteur technologique en Tunisie à qui le pays doit l’envoi de son premier satellite. Créée à partir de zéro en 1994, cotée en bourse depuis 2011, la valorisation de Telnet est de quelque 78,85 millions de dinars pour un chiffre d’affaires 2022 de 56,863 millions de dinars et un résultat net de plus de huit millions de dinars.
Le même Mohamed Frikha a créé Syphax Airlines, mais celle-ci ne cesse de voler d’un échec à un autre depuis sa création en 2011, juste après la révolution. La société a tellement de difficultés financières qu’elle a été mise sous administration judiciaire. Elle a des créanciers de toutes parts, notamment auprès d’institutions publiques.
Et c’est à partir de ce point précis que les détracteurs de Mohamed Frikha ont choisi d’attaquer. Pour eux, l’homme d’affaires est un corrompu voleur de l’État et il se doit de lui rembourser ses dus. Et, d’après nos informations, c’est pour cela qu’il a été arrêté cette semaine.
On aurait pu dire que la justice fait son travail, que personne n’est au-dessus de la loi et que les corrompus doivent payer. Sauf que voilà, Mohamed Frikha ne peut pas être traité de corrompu dans son dossier de Syphax, comme des millions de chefs d’entreprise de par le monde, il est juste en difficulté financière. Partout dans le monde, y compris en Tunisie, les législateurs prévoient ce cas de difficultés financières des entreprises et ont une batterie de solutions pour les affronter. Le cas de Syphax n’est, en rien, différent de toute autre entreprise en difficulté dans le monde. Elle est sous administration judiciaire et le processus (forcément long et complexe) suit son cours. Puisque l’arrestation de Mohamed Frikha est en rapport avec les difficultés financières de Syphax, et au vu du timing coïncidant avec l’arrestation et les poursuites d’autres chefs d’entreprises et à deux mois de la fin de la mission de la commission de conciliation, cette arrestation devient plus que suspecte.
Outre les problèmes financiers de Syphax, Mohamed Frikha doit également répondre du fait de la participation de sa compagnie aérienne dans l’envoi de présumés terroristes vers les zones de conflit de Daech. L’intéressé se défend en déclarant qu’une compagnie aérienne n’a pas la vocation de vérifier les objectifs de voyage de ses passagers et qu’il n’a absolument pas de lien avec l’organisation de voyages des terroristes. Sa défense tient la route et son avocat Naoufel Saïed a, sans aucun doute, usé de l’argumentaire. Y a-t-il une quelconque preuve de l’implication de Mohamed Frikha avec une quelconque entité terroriste pour l’envoi de Tunisiens vers Daech ? Pas que l’on sache. Et on doute fort qu’il y en ait, sinon, il n’aurait jamais été libéré dans cette affaire.
Un fait : Mohamed Frikha n’est pas en prison aujourd’hui pour les voyages organisés des supposés Daechiens tunisiens, il est en prison pour les difficultés financières de Syphax.
Or, Syphax n’est ni la première ni la dernière entreprise à connaître des difficultés financières.
Traiter Mohamed Frikha de voleur ou de corrompu est faux et injuste. Mohamed Frikha est un chef d’entreprise comme les autres. Il a ses succès, Telnet est la meilleure preuve, et l’État est le premier à en bénéficier avec ses lourds impôts (25% sur le bénéfice et 10% sur les dividendes), et il a aussi ses échecs et Syphax est la meilleure preuve. En tout état de cause, être le chef d’une entreprise en difficulté ne mérite pas le passage par la case prison. Autrement, on devrait incarcérer la moitié des chefs d’entreprise.
Bon à rappeler, Syphax n’est pas l’unique compagnie aérienne en déficit, c’est le cas aujourd’hui de centaines de compagnies de par le monde, y compris la compagnie nationale Tunisair.
Raouf Ben Hédi
Un GRAND BRAVO pour l'auteur de cet article qui s'est déchiré les neurones pour laver, innocenter, et falsifier les réalités. Pour lui il s'agit d'une affaire en difficulté loin des soupçons de terrorisme, de l'abus de pouvoir, de dépassement de la législation en vigueur, de la corruption, des conflits d'intérêts, et surtout du détournement de l'argent publique.
Un plus GRAND BRAVO pour le patron de Syphax qui se prend pour un génie et qu'à ce titre il est en droit d'abuser des lois et des finances publiques.
Mais l'HISTOIRE RETIENDRA POUR LES ANES PARLANTS, ET LE PEUPLE SANS MEMOIRE QUE :
1- L'entreprise a fait appel à l'épargne publique par son introduction en bourse depuis sa première année de création et avant de commencer son acticité alors que la législation prévoit trois ans d'exercices bénéficiaires avant toute introduction.
2- Les actionnaires se sont vu leurs portefeuilles réduit presque à zéro dans l'indifférence totale des autorités du marché financier ou du ministère des finances et ce malgré toute les malversations du promoteur. On se souviens bien des nominations des responsables pro secte à la tète de ses instances à l'époque.
3- L'entreprise a bénéficié de son statut proche de la secte du Diable pour concurrencer le transporteur national et bénéficier de certains services payants à titre gratuit.
4- L'entreprise n'a pas payer ses salariés, les caisses de prévoyance sociale, l'Impôt, les fournisseurs dans un silence complice des autorités de l'époque sous la conduite des frérots du Diable ET CE MALGRE LA SITUATION FINANCIERE AISEE DU PROMOTEUR.
5- L'entreprise s'approvisionne gratuitement en kérosène à hauteur de vingt milliards chez une entreprise nationale sous la tutelle d'un ministère de transport Nahdhaoui et des responsables tous désignés par la secte du Diable.
6- L' Entreprise se permet le privilège d'acquérir l'avion privé de Sakr Elmatri malgré toutes ses difficultés financières, ses impayés, et de le mettre à la disposition du gourou de la secte du Diable. COMMENT A-T-ELLE FINANCE CET INVESTISSEMENT LOURD ALORS QU'ELLE EST THEORIQUEMENT EN CESSATION DE PAYEMENT ?
7- Imaginons un peu si dans ce Bled, un bus d'une association sportive appartenant à la première ligue Tunisienne de Football transportait des marchandises de contrebande de plus d'une tonne et évalué à 231 milles Dinars . Imaginons alors ce que transportaient ces deux avions de la secte du Diable sachant qu'à l'époque ils contrôlaient la quasi majorité des sécuritaires.
8- L'entreprise a participé au un pont aérien pour transporter une jeunesse désabusée vers les foyers de tension, dont la majorité ne reviendront jamais. C'est un crime odieux envers nos frères Syriens mais aussi envers notre jeunesse désabusée.
9- Le promoteur se félicite d'être innocenté dans cette affaire par un avocat frère du président sous prétexte qu'il n'a pas à contrôler les passagers dont certains sont mineurs ne disposant meme pas de pièces d'identités. C'est comme ci on donne à un louagiste une grande valise qu'il doit remettre quotidiennement à un barbu sur les hauteurs du Mont chaambi. Après le louagiste vous dit « de quoi je me mêle je fais simplement mon travail c'est aux autorités de versifier et faire ce qu'ils ont à faire.Guellou Naoufel Saied l'a innocenté dans cette affaire.
10- Dernièrement on apprend que le même avion est utilisé dans un autre foyer de tension à savoir le Nigeria et sa merde de boko haram pour transporter des jeunes vers le moyen orient et Israël selon certaines mauvaises langues. L'entreprise Tunisienne emploi aussi des étrangers en infraction avec la règlementation Tunisienne.
Encore BRAVO L'AUTEUR, JAMAIS JAMAIS on ne nous a pris pour des idiots comme vous l'avez fait. Et comme d'habitude et pour ne pas perdre la tete et sombrer dans le chaos DANSONS LE STAMBALI avec les anes parlants sur un rythme de Ta3r bou fells.
la police se présente chez lui à sfax. il n'est pas là. on le cherche partout.
finalement, il est arrèté à Mahres au volant d'une voiture qui n'est pas à lui ...
méthode de voyou .
Soit on arrête et en met en prison les gens pour des faits réels et grave tel que Raouf les a cités dans l'article soit ils sont innocents et il faut laisser les gens tranquilles et poursuivre ceux qui ont vraiment volés!!!
Si il n'a rien fait, qu'il le prouve à la justice, c'est tout, ce n'est pas plus compliqué que ça...
A mon avis, avant tout secours aux sanctions pénales dans ces types de dossiers qui traduisent la qualité de relation hommes d'affaires et l'état, il faudrait trouver des solutions à l'amiable et ceci dans l'intérêt de tout le monde .
Emprisonner un chef d'entreprise avant de proposer toutes les solutions "" disons pacifiques "" aura des répercussions sur l'activité de ou des entreprises que gère l'homme d'affaires et en conséquence sur ses employés .
Quant à Mr Frikha, je lui conseille de payer ses dettes Syphax et aller s'installer au maroc ou l'Inde. Il réalisera des miracles là-bas
au fait, elle est où dans le classement de shenghai cette polytecnique. je ne la lois pas !!
Honte à vous.
En consultant le jugement rendu par le tribunal de première instance de Sfax 2 dans l'affaire 41, en rapport avec l'approbation du plan de sauvetage de Syphax, la dette de la SNPD a été déclarée et inscrite parmi les dettes de Syphax et dont le règlement a été rééchelonné dans le cadre du plan de sauvetage.
Les impacts économiques de la crise sanitaire de la Covid-19 ont poussé le tribunal de première instance de Sfax 2 de reporter les échéances des premiers termes échus.
Donc se sont les difficultés financières, qui ont retardé le paiement de la créance de la SNPD.
La SNPD a des problèmes de recouvrement avec syphax et les autres compagnies aériennes locales, nationales et privées, et étrangères.
Bien entendu, Mohamed Frikha est un homme d'affaires qui a ses succès et ses échecs comme tout le monde. Et biensûr, il doit payer ses dettes... comme tout le monde. Néanmoins, quand je lis les commentaires insultants sur les réseaux sociaux provenant la plupart de gens qui ont un amour pour les propos de "café du commerce", je comprends pourquoi notre cher pays va avoir du mal à décoller pour l'instant. Nous avons les dirigeants que l'on mérite...
Voilà pourquoi la Tunisie peine avec ces regionalistes qui ont déjà obtenu un osselet à ronger de la part de nahdha avec les recrutements anarchiques dans la fonction publique à Tunis, et que cela soit surtout dans la capitale Tunis afin de renier et dénigrer le sud pourtant devenu meilleur et ayant les meilleures commodités.