Comme d’habitude, il y a plus de fausses informations et de manipulations que d’informations fiables et vérifiées sur les réseaux sociaux. Dernières intox en date, l’accusation faite aux concessionnaires automobiles d’être derrière le rejet d’une proposition d’article de loi autorisant les Tunisiens à importer des véhicules d’occasion. Voici ce qu’il en est réellement.
Le conspirationnisme a de beaux jours devant lui en Tunisie. À chaque fois qu’il y a quelque chose qui déplait, on crie au complot et on accuse des parties (parfois anonymes) machiavéliques d’être derrière. C’est ce qui s’est passé ces deux derniers jours avec l’histoire de l’importation de voitures d’occasion.
49 députés ont déposé une proposition d’article dans la Loi de finances 2025 visant à permettre aux Tunisiens d’importer, une fois dans leur vie, un véhicule d’occasion âgé de moins de sept ans. Cette proposition, cependant, a été rejetée par une majorité de 70 députés, déclenchant une vague d’indignation sur les réseaux sociaux, notamment sur des pages réputées proches du pouvoir.
Des appels à la dissolution de l’Assemblée ont émergé, accompagnés d’accusations dirigées contre les concessionnaires automobiles tunisiens, supposés responsables du rejet de cet article. Des commentaires virulents, tels que : « Les lobbys et les mafieux des importateurs de voitures sont derrière le refus de l’article permettant aux Tunisiens d’acheter une voiture à bas prix », « La mafia des voitures infiltre l’Assemblée et dicte aux députés ce qu’ils doivent faire », ou encore « Le lobby des voitures, ennemi du peuple et plus fort que l’État », ont envahi les réseaux sociaux au cours des dernières 48 heures. Certains ont même évoqué l'incapacité de l’État à combattre ces prétendus lobbys malgré la guerre menée contre eux par le président Kaïs Saïed.
Une décision sans lien avec les concessionnaires
Cependant, il est crucial de préciser que le rejet de cet article n’a rien à voir avec les concessionnaires automobiles, contrairement à ce qu’affirment ces internautes. Bien qu’ils soient regroupés au sein d’un syndicat, les concessionnaires n’ont exercé aucune pression sur les députés, comme l’a confirmé l’un d’eux à Business News. Il dément catégoriquement que le syndicat ou un membre du syndicat est entré en contact avec un quelconque député pour l’influer. « C’est une affaire entre les députés et les responsables du ministère des Finances qui, heureusement, ont encore la tête sur les épaules et ne courent pas derrière le populisme et le buzz », nous dit-il.
Plusieurs députés ont tenté d’expliquer les raisons du rejet, mais leurs arguments ont été noyés dans le tumulte des critiques en ligne. « L’article est contraire à l’article 49 de la loi du budget et à l’article 69 de la Constitution. Autoriser l’importation de voitures d’occasion entraînerait un coût supplémentaire d’environ deux milliards de dinars, alors que le budget accuse déjà un déficit de neuf milliards de dinars », a souligné l’un des députés.
Un enjeu économique majeur
Le marché tunisien a besoin chaque année de quelque 80.000 véhicules, dont une partie n’est pas importée par les concessionnaires officiels. Pour chaque voiture importée, l’État perçoit des taxes, des frais de douane et des droits de consommation représentant en moyenne 25.000 dinars par véhicule, certaines taxes pouvant atteindre 200 % du prix du véhicule, soit des centaines de milliers de dinars de revenu pour l’État. Si les particuliers étaient autorisés à importer eux-mêmes leurs véhicules, l’État perdrait une importante source de revenus estimée à deux milliards de dinars.
Par ailleurs, les concessionnaires tunisiens représentent des marques internationales qui importent des pièces destinées aux usines locales, contribuant ainsi au développement d’une industrie nationale de pièces détachées. Ce secteur génère chaque année des milliards de dollars ou d’euros, bien au-delà des coûts d’importation des véhicules.
Impact sur l’emploi et l’environnement
Il est également essentiel de rappeler que les concessionnaires automobiles emploient des milliers de Tunisiens. Une concurrence déloyale par l’importation directe de véhicules d’occasion menacerait ces emplois et fragiliserait un écosystème économique vital.
Enfin, autoriser l’importation de véhicules d’occasion ferait courir à la Tunisie le risque de devenir une « poubelle de l’Europe ». Le parc automobile deviendrait obsolète, énergivore et fortement polluant, avec des conséquences néfastes sur l’environnement.
Une décision sans influence des lobbys
Pour toutes ces raisons, les députés ont rejeté cette proposition. Il est donc clair que cette décision n’est aucunement liée à une quelconque pression exercée par les concessionnaires automobiles tunisiens, qui ne peuvent être assimilés ni à des lobbys ni à des mafias.
Raouf Ben Hédi
Une décision sans lien avec les concessionnaires :
Je ne peux m'empêcher de souligner que, lorsque votre journal dépend économiquement des concessionnaires, le silence devient la seule réponse possible face à ce type de décision.
Un enjeu économique majeur :
L'automobile est un outil économique indispensable, notamment pour les PME, auxquelles on prive ici un accès essentiel.
Impact sur l'emploi et l'environnement :
Les véhicules importés de moins de 7 ans respectent au moins les normes Euro 5b. Cela représente un progrès considérable par rapport aux véhicules anciens (Peugeot 106, Clio, 205, etc.) qui circulent actuellement.
Une décision sans influence des lobbys :
Vos partenariats publicitaires, notamment sur les marques telles que BN, témoignent d'une influence évidente dans ce type de décision.e
Oui les concessionnaires peuvent faire leur argent en intelligence il y a des moyens de le fzire tout comme il y a des moyen d importer des voitures de 7 ans sans que cela impact le budget de l etat en passant par les TRE . Les TRE prennent les risques d accidents de non ventes ... et l etat touche ses taxes et dire qu il y a un risque de poubelle c faux les voityres se recyclent a 100% de la fonderie de piece en metaux aluminium, il n y a rien de plus rentable qu une voiture a la casse . C est de la matiere premiere quasi gratuite .
Je ne vais pas dire comment peuvent faire les concessionnaires pour vendre leur voitures car il y a des moyens tout en autorisant les menage a acheter des voitures de 7 ans de toute facon ces menages ne seront jamais des acheteurs de voitures neuves .
L ideal c de construire ou monter les voitures en Tunisie comme wallys mais pour cela io faut que le ministre des transport face des partenariat avec les autres pays d afriques
quant au couts supplementaires causés par cet article de loi c'est plutot un manque à gagner de taxes faciles sur le dos du citoyen, avec 25000 dt en moyenne par voiture, l'etat gagne de loin plus que le fabriquant de voiture incroyable, c'est le prix d'une belle petite citadine en europe hallucinant !
l'importation de voiture d'occasion une fois dans la vie va normalement raviver le marché des pieces de rechange et petits ateliers de reparation à l'inverse des voitures neuves "de qualité" qui normalement vous fera oublier le mecanicien un certain nombre d'années pas vrai? pas la peine de parler du nombre d'emploi ya pas de comparaison, mais je dirais quant meme que les quelques centaines de commerciaux des concessionnaires ne vont pas perdre leurs boulots les tunisiens acheterent suremement une deuxieme, troisième... voiture dans leurs vies.