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L’impasse budgétaire serait-elle pour bientôt ?
11/06/2024 | 11:54
3 min
L’impasse budgétaire serait-elle pour bientôt ?

 

Il conviendrait de l’admettre. Chaque mois qui passe est un pari gagné pour le gouvernement dans sa gestion des finances publiques. Un pari gagné sur ceux qui, chaque mois, prédisait le défaut de paiement. Faudra-t-il s’y faire à cette ritournelle ?


Déjà, on prédit des difficultés budgétaires au second semestre de cette année 2024. Il est vrai que le gouvernement sera confronté à des échéances de paiement encore lourdes. Exemple : d’ici à la fin de l’année, il devra s’acquitter de 17,6 milliards de dette sur un total annuel estimé à 24,7 milliards de dinars. Les tensions budgétaires apparaîtront au début du second semestre 2024, prédit-on. La saison estivale correspond à un creux des recettes fiscales alors que les plus importantes échéances de dette interviennent au cours de cette même période. Soit.

Sauf que, à pareille période l’année dernière, la situation budgétaire était pratiquement similaire. Cela n’a pas empêché le gouvernement de boucler son budget. Pourquoi n’en serait-il pas autrement cette année aussi ?

 

Cela se pourrait compte tenu du fait que pour boucler son budget 2023 le gouvernement a dû emprunter plus que ce qui était prévu. Il est fort possible que le phénomène se reproduise cette année. Toutefois, une interrogation s’impose : est-ce que l’option de faire appel au marché financier intérieur pour financer le déficit budget comme ce fut le cas l’année dernière serait encore possible ?  Probablement. A moins que la Banque centrale de Tunisie (BCT) ne mette le holà en resserrant la vis de sa politique de refinancement sur le marché monétaire. Depuis quelques temps, la BCT a sensiblement réduit ses interventions sur le marché monétaire. Le montant de ses appels d’offres affiche actuellement 4,7 milliards de dinars contre 8,3 milliards de dinars une année auparavant. En ce début de juin 2024, le volume global de refinancement de la BCT atteint 14,3 milliards de dinars contre un montant de 15,8 milliards à pareil moment en 2023. Toutefois, on peut y voir aussi une manière de reculer pour mieux sauter. Autrement dit, l’autorité monétaire n’anticiperait-elle pas les besoins de financement du gouvernement pour les satisfaire, le cas échéant ? Particulièrement ses échéances de dette extérieure ? Les réserves en devises du pays atteignent actuellement 106 jours d’importations contre 91 jours l’année dernière.

En tout cas, cette option ne sera pas sans impact majeur sur l’investissement. En effet, un recours exclusif au marché intérieur risque d’accentuer davantage l’effet d’éviction du secteur privé dans sa quête de financement alors qu’il représente actuellement le seul vecteur de la croissance, celle-là qui pourrait sortir le pays de l’ornière de la crise économique et sociale et de la spirale de l’endettement. Selon les estimations de la Banque mondiale (BM), l’investissement n’évoluerait qu’au rythme de 5,6% en 2024 après l’hécatombe de 2023 (-10,7%). Le Fonds monétaire international (FMI) verse dans le même sens prévoyant une stagnation du taux d’investissement à 12,2% du PIB en 2024 par rapport à 2023 alors qu’ailleurs, ce taux tourne autour d’une moyenne de 25%.

 

Le gouvernement ne gagnerait-il pas à rechercher d’autres sources de financement que l’emprunt et surtout l’emprunt intérieur ? Accroître les ressources propres sans augmenter la pression fiscale n’est-il plus possible ? Voire. Car des réservoirs de ressources existent. Ils pourraient au moins atténuer cette frénésie de l’endettement. L’option de cession des biens confisqués a-t-elle été suffisamment explorée ? Voire. En 2020, on recensait près de 2 700  actifs saisis. Cependant, on ne sait pas combien d’actifs ont été cédés alors qu’on en connait le montant global: 1,5 milliard de dinars environ. Une évaluation de ce qui reste comme actifs saisis et leurs éventuelles cessions allégeraient forcément les besoins d’emprunt de l’État. Lors de sa publication en 2014, une étude de la BM intitulée « Tunisie : la révolution inachevée » avait fait grand bruit estimant que la famille Ben Ali-Trabelsi accaparait 25% des revenus du secteur privé. Il convient de considérer la valeur des actifs sous-jacents à cette estimation : considérable. N’est-il pas temps d’envisager sérieusement leur destinée. En d’autres termes, de les céder avant qu’ils ne valent plus rien et qu’ils deviennent à leur tour une charge financière supplémentaire pour l’État ?

 

 Houcine Ben Achour

11/06/2024 | 11:54
3 min
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Commentaires
Nephentes
Un amateurisme tragique
a posté le 12-06-2024 à 13:40
En 2004 le montant de la dette nationale brute de la Tunisie par rapport au produit intérieur brut (PIB) était de 34,7ù. En 2024 ce montant dépasse les 70%. Tout se résume en ce chiffre

L'impact de cet endettement public est fondamental sur les capacités de croissance du pays a court et moyen terme. Le problème est structurel.

La mise en place de budgets « soutenables » c'est à die équilibrés est cruciale parce que le pays ne supportera pas le rythme prévisionnel de remboursement de la dette extérieure pour les 10 prochaines années.

Concernant la Tunisie il existe un facteur rationnel prévisible opératif qui échappe a la compréhension de Mr Saed et qui constitue de ce fait un risque mortel pour ce pays : Il existe une limite maximale à l'endettement public au-delà duquel l'?tat tunisien ferait faillite au cours des 10 prochaines années.

Cette limite se structure autour des paramètres suivants

- une hausse du ratio de dette publique pourrait conduire à une réduction de la croissance du fait d'un effet d'éviction des investissements productifs ) et de l'inefficacité avérée de l'etat tunisien dans l'utilisation des ressources.

' Le taux de croissance et la charge d'intérêt de la dette sont deux dynamiques antagonistes en Tunisie ; cette tension permanente peut conduire au défaut de paiement ou à imposer une « taxe inflationniste » ruineuse qui conduirait à un ralentissement de la croissance.

- En Tunisie, le déficit budgétaire, et donc l'augmentation de la dette, sont en grande partie endogènes. Il est la conséquence d'une mauvaise gouverance

- En Tunisie le taux d'intérêt actuel est irréaliste et toxique, alors que le
taux d'intérêt naturel réaliste dépend du sentiment des prêteurs ' faisant de la charge de la dette une variable endogène

Ainsi les pertes de recettes fiscales et la hausse des intérêts dues à l'augmentation des primes de risque et à la dégradation de la notation par les agences ont un impact décisif, ce que se refuse a admettre l'équipe présidentielle

le financier
article de drogué a l argent facile
a posté le 12-06-2024 à 07:37
Quand je lis cet article, je me dis vraiment que pays a 200 ans de retard sur la finance et l economie . Pourtant tout est deja ecrit etudié , bon c vrai en anglais , mais faite un effort .
Le probleme de la Tunisie sont ses depenses , la cigale ne veut pas reduire ses depenses et pourtant que c est la est la solution. Chercher des financement supplementaire pour récompenser des fonctionnaires en surnombre et peu productif n aidera jamais le pays . De + la cause de l inflation tunisienne vient de la un budjet en déficit de plusieurs milliard depuis plusieurs l annnee ( leverage de milton friedman) . Il ne faut plus subventionner la nourriture essence et par contre payer les particuliers qui investissent dans le solaire au cout moindre que l achat de gaz .... il y a au moins 300 mesures a mettre en oeuvre
Tunisien malheureux
vive la révolution
a posté le 12-06-2024 à 02:45
Avis d'un tunisien qui n'est ni expert ni super diplômé ni rien'?'
Je vis dans ce pays depuis quelques décennies, je me donne le droit d'un peux le connaitre, ce pays ravagé par un cancer qui est la corruption et l'incompétence.
Dans un pays où tout est sous-estimé, même toi qui lis ces mots ton pays te sous-estime, dans ce pays de l'hyper hypocrisie ou le SMIG est de 460 dinars (137'?'), que peut-on faire avec ce SMIG qui est officiel et bien déclaré, a part être un citoyen abusé par le système qui doit trouver un système D pour pouvoir survivre et non pas vivre, par ce système régalien dont l'impunité et l'opportunisme sont infinie, ce système qui est très puissant qui est un état très puissant qui doit vivre au dépens de ses sujets à tout prix jusqu'à leur simuler la faim pour un peuple d'ignorant, ceux qui prétende connaitre la Tunisie, le peuple Tunisien est majoritairement ignorant et je pèse mes mots, ignorant malheureusement par obligation pas par choix parce que la majorité de ce peuple passe la majorité de sa journée essayer de trouver de quoi vivre ou de contourner le système pour mieux gagner ça vie pour les plus chanceux. Personnellement j'estime qu'au moins il faut 100TND par jour pour pouvoir vivre dignement en Tunisie parce que la vie est surtaxée par cet état voyou dont tout est fondé sur la corruption et l'incompétence. Cela ne date ni d'aujourd'hui ni d'hier, dans notre Tunisie post indépendance ça a été toujours comme ça donc pour pouvoir y remédier il faut bien se regarder dans un miroir, faire une auto critique une analyse approfondie, bien sûr pas par les pseudos experts qui se montre dans les médias qui disent que la fin du monde est très proche (pour la Tunisie), il n'y a jamais eu de révolution en Tunisie, quand le moment viendra ça sera un vrai Tsunami qui vas tout emporter pour donner naissance à un vrai pays qui pense en premier lieux à son citoyen qui a le droit de vivre et non survivre, d'ailleurs l'élection de l'actuel président est le résultat d'une décadence sans précédent dans la classe politique ou les soi-disant « élites » qui ne valent pas un sous qui vivent dans un autre monde, outre la Tunisie de monsieur tout le monde.
Le principe est simple, il faut commencer par une parité entre citoyen, la première est fiscale. Dans un pays qui se respecte quand on a une égalité fiscale réelle on peut avancer mais si un non déclaré (comme quelque vendeur de mraweb par exemple ou beaucoup d'autre métiers) qui gagne beaucoup plus qu'un employé au SMIG et qui ne déclare rien il y en a qui vont avoir un sentiment d'injustice.
Personnellement je n'y croit plus, j'attends le Tsunami qui vas effacer cet état de corruption, une vrai révolution, notre huile d'olive en version super luxe se vend à plus de 8000km à 36d/litre (transport et taxe comprise) (Terra Delyssa Premium Extra Virgin Olive Oil, First Cold Press, Award Winner, 1 L - Walmart.ca) et chez nous le litre est à 25d chez le vendeur lambda, 5,4% d'un SMIG mensuelle(1,4 journée de travail), le Kg de viande bovine est à 8,6% d'un SMIG mensuelle ( 2,24 journée de travail), le Kg de l'escalope de dinde est à 3,4% d'un SMIG mensuelle( 0,9 journée de travail) sur une base de 26jours/mois (travailler comme un esclave 6j/7).
Vive Ma Tunisie d'après
https://rb.gy/w1e73n
Rationnel
Solution: accélération des projets d'énergie solaires et d'hydrogène
a posté le 11-06-2024 à 15:12
Le principal obstacle devant la Tunisie est l'auto-limitation.
B. Chiboub a annoncé de nouveaux projets d'énergie solaires de 1700MW. Donc un investissement de 1700 millions de dollars sous le nouveau programme de 'Bring Your Site PV'.
L'annonce traduite de l'anglais:
'Résultat du premier tour de 1 700 MW
Le Ministère en charge de l'énergie a reçu aujourd'hui des offres pour le premier tour du projet 'Bring Your Site PV' d'une capacité de 120 MWc et deux sites de Hicha et Khobna pour environ 330 MWc. Comme d'habitude, ce fut une compétition réussie avec un meilleur tarif de 3,3c/kWh.
...
Au prochain tour pour l'éolien en octobre 2024 et d'ici la fin de l'année pour les projets photovoltaïques.'

3.3c/kwH (100 millimes le kWh, soit le 1/5 du coût du gaz naturel). A ce coût du kWh le kilo d'hydrogène vert peut coûter aussi bas que: $1.12 le kilo, le litre d'eau dessalinee coûte moins cher que celle traitee par la Sonede (Reference: Seawater electrolysis: a hydrogen revolution or technological dud? Here are the numbers). La Tunisie vient de conclure des accords pour la production de l'hydrogène vert pour 600 milles tonnes, le pays a la capacité d'exporter plusieurs millions de tonnes avec le pipeline transmed Enrico Mattei (15% de la capacite) donc si on veut que ces projet se réalisent le pays aura besoin d'une capacité d'énergie solaire de plusieurs milliers de GW. Pour produire en 2030 ces projets doivent commencer dans quelques mois puisque ces projets ont une période de réalisations de 4 ans ou plus.

Avec tous ces investissement la Tunisie aura suffisamment d'entrée de devises étrangères pour couvrir les besoins du service de la dette externe, pour la dette interne, plusieurs solutions sont disponibles. La BCT peut acheter cette dette, comme c'est le cas du Japon (la banque centrale détient 70% de la dette publique), l'union européenne (ECB détient 47% de la dette publique, 6,5 T euros sur une total de 13,8T, T est pour trillion), la Fed a détenu jusqu'à 40% de la dette publique.

Vladimir Guez
PV oui, H2 non
a posté le à 16:23
L'H2 vert est une chimere. Les expérimentations en conditions réelles en Chine et au Portugual sont extrêmement décevantes. Du fait de l'intermittence de l'énergie , les rendements de l'électrolyse (déjà très faible en condition ideale) sont catastrophiques .

Le groupe Total n'a pas conclu des accords , mais des momerendums. Ca veut juste dire qu'il vont se pencher sur la question. Pas qu'ils vont investir.
elfribo
easy!
a posté le 11-06-2024 à 13:36
Pour sortir du marasme qui frappe le pays, et resoudre toutes les impasses budgetaires, Kais Saied , en application du fameux decret 54 , va accuser son Ministre des Finances de complot contre la surete de l'etat et le foutre en prison a vie.
Dorenavant on est habitué a ce genre de scenario.