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L'huile d'olive devient un produit de luxe pour le Tunisien
26/10/2017 | 19:59
4 min
L'huile d'olive devient un produit de luxe pour le Tunisien

Considérée comme un secteur stratégique pour l’économie tunisienne, la production d’huile d’olive enregistrera pour l’année 2017-2018, un record. « Les quantités produites permettront au pays de se maintenir à la deuxième place mondiale en termes de volume de production, après l’Espagne ».

Cette situation très favorable n’a cependant pas fait fléchir les prix, contrairement à ce que déclarait le ministre de l’Agriculture, Samir Taïeb, le 5 septembre sur Mosaïque FM. Le taux de change Euro-Dinar en serait-t-il la cause ?

 

En plus de l’augmentation vertigineuse des prix des fruits et légumes, relevée ces derniers mois par les médias, le Tunisien se retrouve aujourd’hui à payer 14 dinars le litre d’huile d’olive, soit 4,7 euros. Un prix qui paraîtra « normal » pour un Européen est « exorbitant » pour le consommateur tunisien. En 2014,  le litre d’huile d’olive coutait seulement 6 dinars.

Interrogé par la TAP sur cette hausse des prix, le directeur général de l’Office national de l’huile (ONH), Chokri Bayoudh, a expliqué que le prix affiché à la vente est référé à la production de la saison écoulée (2016-2017), qui est jugée faible. Il a ajouté que le prix de vente sur le marché local est lié au volume de production nationale et internationale. La thèse selon laquelle le prix serait impacté par le taux de change se révèle, donc, être en partie vraie.

« Pour la saison 2017-2018, le prix diminuera étant donnée la bonne production et la forte offre qui en découlera. Nous surveillons continuellement les prix et nous interviendrons à travers l’ONH si cela se révèle être nécessaire, pour faire que le prix reste à un niveau acceptable pour le Tunisien » a déclaré, le 5 septembre 2017, le ministre de l’Agriculture, Samir Taïeb. Il a ajouté que la consommation interne du pays n’était pas très importante en comparaison avec les quantités exportées en dehors des frontières.

 

En cette fin octobre 2017, une autre déclaration de M. Taïeb, lors de laquelle il avait assuré sur la Radio Culturelle que le peuple tunisien n’utilise pas beaucoup l’huile d’olive dans son alimentation quotidienne, a déclenché un tôlé sur les réseaux sociaux. Et pour cause ! Etant l’un des premiers producteurs « d’or jaune » dans le monde, le « peuple tunisien » croit en consommer beaucoup. Il n’en est rien. En effet, selon le Conseil Oléicole International (COI), les Tunisiens ne consommeraient que 1% de la production mondiale. Le pays se place ainsi, loin derrière l’Italie et l’Espagne qui en consomment, à elles deux, près de 45% de la production mondiale. Loin derrière les Européens, les Tunisiens consomment le quart de ce que consomment les Syriens et la moitié de la consommation marocaine.  Samir Taïeb, n’avait donc pas tout à fait tort.

 

En vue de la récolte record à venir, de 300 mille tonnes, les autorités tunisiennes font savoir aujourd’hui, qu’elles envisagent d’en exporter 220 mille tonnes (80%), dont le 1/8 serait conditionné. Une aubaine pour l’Etat tunisien qui réalisera, à opération conclue, une recette de plus de 1.500MD. Les autorités font également savoir que cette importante source de revenus que représente l’huile d’olive bénéficiera, pour les 5 prochaines années, d’un plan de renforcement et, ainsi, 1 million d’oliviers seront plantés annuellement.

Question qualité, l’huile d’olive tunisienne se défend tout aussi bien ! Ces dernières années les producteurs se sont de plus en plus déplacés vers les salons internationaux pour faire connaitre leurs produits. Le 27 avril 2017, l’huile d’olive extra vierge « Olivko », originaire de Dougga dans la région de Béja, a remporté la Médaille d’Or du plus grand concours au monde, en la matière, organisé à New York aux Etats Unis. En 2017, une huile originaire de la même région, dénommée «Triomphe de Tuccabor», avait également remporté la médaille d’or au « London Olive Oil 2017 ». Une série de victoires donc, qui arrivent peu de temps après une campagne de grande envergure qui avait été organisée en Italie pour discréditer la qualité de « l’or jaune » tunisien et que nous avions vivement dénoncée à l’époque. La revanche est un plat à base d’huile d’olive tunisienne, diront les taquins !

 

La sortie, ces dernières années, des producteurs tunisiens vers les manifestations internationales a permis à la Tunisie d’accéder à de nouveaux marchés prometteurs, à savoir les marchés russe, indien, japonais, africain et américain. Le travail fait en matière de conditionnement, de packaging et de recherches des meilleures variétés locales telles que le « Chatoui » est en train de porter ses fruits.

 

Aujourd’hui, un baril de pétrole contient 159 litres et coûte 58 dollars. Le même baril rempli d’huile d’olive extra vierge vaudrait 636 dollars sur le marché international. En 2020, la Tunisie aura dépassé les 100 millions de plants d’oliviers, une source de richesses renouvelables à l’infini qui reste encore malgré tout, peu exploitée. Au-delà des retombées financières, « l’or jaune », dont les vertus pour la santé sont innombrables, est en train de céder la place à des substituts peu salutaires dans les plats des Tunisiens et tout ça, pour une question de coût.

 

26/10/2017 | 19:59
4 min
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Commentaires (9)

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J.trad
| 31-10-2017 10:14
Voilà qui pousse à la méditation ,les Tunisiens consomment beaucoup de (dihan)je ne sait pas si graisse et douhn ,ont le même effet ,j'ai bien peur que (dohn)c'est tout simplement un médicament ,et que par conséquent il ne faut en as buser ,c'est peut être trésor nocif pour le tissus lymphatique ,et donc l'huile d'olive doit partir à petite portion pour l'humanité entière ,c'est un problème de mesure , équation (qualité /quantité)

Nasser
| 28-10-2017 22:28
Je vis en Espagne et je paye 3 euros le litre d'huile d'olive espagnole, soit l'équivalent d'un peu moins de 9 dt.
C inadmissible qu'en Tunisie après une récolte exceptionnelle le tunisien se retrouve encore lésé en payant 14 dt le litre d'huile d'olive.

sami
| 28-10-2017 10:57
exportons l'huile d'olive et importons les cigarettes les liqueurs et les antibiotiques
de merde

je dis la vérité
| 27-10-2017 20:50
100 millions d'oliviers, d'ici 2020?

Croyez-moi, que le territoire tunisien du nord au sud, s'il était habité par des asiatiques, serait le plus riche de tous les pays méditerrannéens. Hélas, ses habitants ont peu de volonté. Hélas encore!

Le pays regorge de potentialités, meilleures que le pétrole fossile.
La richesse de la Tunisie est dans son agriculture et la capacité des ses hommes(services).
Nous pourrions planter d'ici deux décennies, quelques 100 millions d'oliviers et le revenu par habitant, en pieds d'oliviers, serait de
200 000 000 /10 000 000 SOIT vingt oliviers par habitant, ceci étant une moyenne.C'est peu....

Soit une moyenne, bon an, mal, de 100 litres d'huile d'olive de bonne qualité et biologique.
Le phosphate, le pétrole, les minerais, ce n'est rien devant les ressources renouvelables et les services.

Nous avons un pays ensoleillé, bien ensoleillé même. Où est l'investissement dans l'énergie solaire? Une énergie, que l'on exporterait vers l'Europe, qui serait un jour à cour de pétrole.
Nos gouvernements naviguent à vue et n'on aucune vision pour l'avenir de ce pays.
On vit avec le "mektoub".

Les asiatiques, se sont réveillés et travaillés et mis sous leurs bottes, les USA et tout l'Occident.
La Chine de Mao-tsé-toung, un milliard à l'époque, par leur travail, la faim avait disparue. Un bol de riz était assuré pour chaque bouche.Mao, avait fait un pari et l'avait gagné, grâce à la discipline congéntitale des ces milliards d'âmes, obeissantes et galvaniseés.

Voyez les résultats aujourd'hui.l'Amérique est à genoux devant la puissance de la Chine.
Hé, le Monde arabe, réveille-toi ! Tu a trop dormi!

La véritable richesse d'une nation, c'est le labeur et rien de plus.

Tounsi blid
| 27-10-2017 19:07
l' huile d'olive Tunisienne s'exporte trés bien car elle est meilleure que l'espagnole ou que l'italienne !(question d'ensoleillement :déja les romains le savaient bien !...) .
ce sont les marques françaises qui se régalent en important de grosses quantités pas cher - idem les centrales d'achat de la grande distribution pour la couper avec l' huile locale !( les tricheurs sic )
le THON Albacore ET Le thon rouge péché artisanalement par les pécheurs tunisiens
vous m' en direz des nouvelles !
( un bon steak de thon gros comme les deux mains avec des épices oh putain qu'est ce que c'est bon ! )
Et puis le bon pain arabe ! avec la marca et la slata mechouia- du Boga et la mer et ses embrains !)
AHHH !!! vive tabarka et ses environs !....
QUANT AUX TUNISIENS IL FAUT QU' IL SACHE QU' AVEC LE " FOOD POWER " l' Etat tunisien échange un tonne de blé de grande qualité contre trois ou quatres tonnes de blé à poules Américain pour subvenir aux besoins alimentaires de la population !...

Adel
| 27-10-2017 17:34
Parmi les rares notions dans je me souviens de mon cours de philo au bac, la notion de "Al ghorba fi assina3a" (je ne saurai pas traduire ça) : ils s'agit des ouvriers sur des chaines de production qui ne pourront jamais acheter ce qu'ils sont en train de produire. type ouvrier sur une chaine porsche.

Là on assiste à "El ghorba fi al filahah" nous sommes grand producteur d'huile et nous ne pouvons plus en consommer! au point que notre ministre à oublié que c'est la base de notre régime méditerranéen!

Si on n'en consomme pas ce n'est pas parceque ce n'est pas dans notre tradition, mais c'est parceque on est devenu plus pauvre que nos ancêtres!

takilas
| 27-10-2017 16:10
Surtout que troïka à presque disparu de la circulation, puisque les compétents font avec ces inconvénients,pénitents et médiocres, et sont en train de couvrir les multiples et diverses lacunes qui surviennent de leur part.
Mais qu'est- ce qu'on peut refaire avec cette catastrophe tombée du ciel ? Sauf de patienter et d'espérer grâce à Dieu des jours meilleurs.

Maxula
| 27-10-2017 15:57
Tant que notre inestimable ministre de l'agriculture restera inébranlable dans ses certitudes de nanti qui n'imagine même pas que l'huile d'olive puisse être un produit de consommation courante chez le Tunisien lambda...
Et d'ailleurs, n'aurait-il pas raison de penser ainsi...depuis qu'il est devenu ministre et refuse de descendre de sa tour d'ivoire...?
Maxula.
Maxula.

Carthage Libre
| 27-10-2017 11:11
Et depuis fin 2011 on a vu apparaître une Mafia Islamiste ; c'est eux qui spéculent sur l'huile d'olive, la viande, les autres produits et maintenant les légumes. Il faut le savoir. J'en connais des spéculateurs sans scrupules. Et c'est des islamistes pur et dur.