
Il fût un temps, il y a dix ans, où nous espérions renaitre, réformer et bâtir un pays nouveau avec des règles nouvelles. Emportés par un vent d’enthousiasme révolutionnaire nous pensions rendre la Tunisie magnifique. Nous pensions arrêter d’être des demi-sujets de sa majesté le pouvoir pour devenir des citoyens à part entière. Le plus pessimiste d’entre nous n’aurait jamais pu prévoir que dix ans plus tard, notre souhait sera aussi basique que celui de vivre, tout simplement.
Le dernier bilan du ministère de la Santé fait état de la détection de 5251 nouveaux cas d’infection et de 106 décès en seulement 24 heures. Cette comptabilité quotidienne morbide a participé à banaliser une catastrophe. Mais il faut savoir que jamais, de toute son existence, la Tunisie n’a vécu une telle hécatombe, même pas en temps de guerre, même pas durant la colonisation. Le premier cas de Coronavirus a été détecté en Tunisie le 2 mars 2020, en 16 mois nous avons perdu 14.843 Tunisiens. Oui, faites le calcul, une moyenne de 927 Tunisiens sont morts chaque mois, près d’une trentaine par jour…
Je n’évoquerai pas ici les défaillances des autorités de ce pays dans la gestion de la catastrophe sanitaire. D’abord, il faudrait bien plus qu’une simple chronique pour répertorier toutes les négligences, toutes les erreurs et toutes les incompétences réunies autour de ce dossier. Mais surtout parce que critiquer implique, quelque part, l’existence d’un espoir même infime de redressement. Cela implique que la partie critiquée fera à l’avenir attention à telle ou telle défaillance et travaillera à la réparer. Mais il n’en est rien en Tunisie. Ceux qui nous gouvernent ressentent sûrement, à des intensités différentes, cette douleur de voir des Tunisiens mourir par dizaines chaque jour, mais au mieux, ils ne peuvent que compatir à notre douleur collective car ils n’ont pas les capacités pour faire face ou même pour commencer à trouver des solutions. On pourrait presque ne pas leur en vouloir, car ils ne peuvent donner ce qu’ils n’ont pas, à savoir la compétence. Nous savons tous comment et par quel moyen ils sont arrivés là où ils sont, aucun d’entre eux ne semble dérangé par le fait que l’Histoire se rappellera de leurs noms comme étant ceux qui ont gouverné pendant que des milliers de Tunisiens sont morts. Ceux d’entre eux, qui semblent attachés à l’Histoire à longueur de discours, verront leurs noms associés à la pire catastrophe meurtrière que la Tunisie ait vécu depuis son existence. Mais pour prendre la pleine mesure de l’incompétence qui règne en souveraine dans notre pays, je reprendrai les propos d’un médecin tunisien réputé qui disait que la Tunisie peut être étudiée comme un cas d’école pour connaitre les dégâts que peut faire le Coronavirus dans un pays qui le laisserait « agir » librement.
Mais il n’y a pas que le Coronavirus qui tue en Tunisie, ça aurait été trop facile. Une femme à Sfax a été sauvagement tuée, elle et son fils de 13 ans, par son ex-mari. Cela pourrait passer pour un coup de folie, comme il en existe partout dans le monde. Mais ce qu’il faut savoir c’est que les proches de l’ancien couple et des membres de la famille de la défunte ont évoqué plusieurs plaintes déposées par la défunte Fatma contre son ex-mari pour des faits de violence. Son ex-mari, médecin et propre sur lui, est toujours parvenu à s’en sortir grâce au laxisme des autorités et à un héritage culturel bien trop lourd. Au final, il l’a tuée, elle et leur fils, et reste aujourd’hui en cavale. A Boumhel, un homme a crevé les yeux de sa femme devant leurs enfants parce qu’elle a osé demander le divorce. Les faits de violence contre les femmes sont innombrables dans notre pays, et les cas de meurtre ou d’agression sont presque quotidiens. En 2019 et 2020, 65 mille plaintes pour violence conjugale ont été enregistrées par les services du ministère de l’Intérieur. Donc, nous devons supposer qu’il existe au moins le double de femmes qui subissent la violence sans jamais oser franchir le pas d’un poste de police. Sur les 65.000 plaintes, la justice n’a traité 3941 affaires. Alors devant cette énième défaillance des autorités de ce pays, la violence conjugale tue aveuglément, brutalement, et avec la complicité de l’Etat et de toutes ses institutions. La perspective d’un confinement sanitaire, dont certains analysent l’efficacité scientifique et d’autres spéculent sur son impact économique, est vue par des centaines de femmes comme une terreur profonde, car leur bourreau sera enfermé à leurs côtés.
Rappelons-nous, Tunisiens décimés par la mort et la pauvreté, que nous avons quand même des droits. S’il nous fallait un jour demander des comptes à ceux qui nous gouvernent, évoquons l’article 22 de la constitution : Le droit à la vie est sacré, il ne peut lui être porté atteinte que dans des cas extrêmes fixés par la loi. Nous avons le droit de vivre, c’est la constitution qui le dit, pour l’instant…
Par voie de conséquence la Tunisie se voit doublement pénalisée et de perdre en la même toute crédibilité envers les banques mondiales, la population tunisienne, sauf les traîtres et les soudoyés par cette même nahdha et plusieurs autres nations étrangères,
Il en va de soi que la violence de nahdha s'accentue de jour en jour surtout que leurs duperies et leur arnaques sont devenues évidentes au grand jour.
Malheur à tout leurs traîtres protecteurs qui ont trouvé un os à ronger de leur part et qui continuent de chercher des alibis et des circonstance atténuantes à ces heurtsvde malheur.
Pour une fois Achouri bravo.
Pourquoi vous n'en parlez pas dans vos articles c peut être pas une femme tunisienne ?