Dans une intervention téléphonique sur la chaîne Nessma TV, dans la soirée du 16 janvier, Montassar Materi, secrétaire général de l’union nationale des syndicats des forces de sécurité, a expliqué que si les politiques craignent aujourd’hui une dominance sécuritaire selon leur évaluation du discours du porte-parole du l’UNSFS, les forces de sécurité, de leur côté, craignent une dominance politique sur l’Institution sécuritaire. Il a ajouté que cela est à même de remettre en fonction l’ancienne machine sécuritaire de Ben Ali et que toute l’Institution sera gérée selon des agendas politiques.

Montassar Materi a précisé, en outre, que les forces de sécurité n’accepteront jamais de céder à des pressions politiques et qu’elles se réservent le droit de tracer la politique sécuritaire. Et d’ajouter que si les forces de sécurité manifestent aujourd’hui leur soutien à Lotfi Ben Jeddou au poste de ministre de l’Intérieur, n’est pas pour « la beauté de ses yeux », mais pour préserver l’intérêt général du pays.

Noureddine Benticha, membre du parti Nidaa Tounes a déclaré, dans une intervention dans le même cadre, que la campagne menée par les forces de sécurité pour soutenir le ministre de l’Intérieur, Lotfi Ben Jeddou pour sa reconduction dans le gouvernement de Mehdi Jomâa, est déplacée, sachant que tous les partis politiques, en dehors d’Ennahdha, appellent à un gouvernement formé uniquement de nouvelles personnes.

Le membre de Nidaa Tounes s’est étonné de ce qu’il a qualifié de « lobbying » qui s’est formé afin de défendre et soutenir Lotfi Ben Jeddou, en supposant que le pays ne dispose pas d’autres compétences en la matière qui seraient capables d’occuper le poste en question.