
Par Sofiene Ben Hamida
L’Histoire nous apprend que, sauf accident, rien n’est fortuit ou improvisé en politique. En démocratie, l’Histoire nous apprend que si la justice n’est pas impartiale et indépendante, elle n’est plus équitable et devient un simple instrument du pouvoir.
Ils ont tout essayé pour banaliser l’affaire du jeune supporter Omar Laâbidi, mort parce qu’il a été pourchassé, à la sortie du stade, par un groupe de policiers jusqu’à ce qu’il tombe dans un canal alors qu’il ne savait pas nager. Ils ont fait trainer l’affaire pendant plus de six ans, mais les Tunisiens ont patienté et n’ont rien oublié. Pendant toutes ces années alors que beaucoup de Tunisiens se retrouvent en prison pour un mot, un regard désobligeant, un presque rien, les policiers soupçonnés de tuer le jeune Omar Laâbidi n’ont pas été arrêtés ne serait-ce une seule journée. Ils ont reporté l’affaire une multitude de fois pour choisir finalement de prononcer le verdict, une fois assurés de la fin de la saison sportive.
Le verdict a-t-il été équitable ? C’est un verdict édulcoré qui condamne les policiers à une peine avec sursis. C’est un verdict choquant parce qu’il ne rend pas justice. Il n’est pas équitable et pas du tout proportionnel à la gravité du drame qui, plus de six ans après, secoue encore l’ensemble de la société tunisienne. Mais ce qui est encore plus choquant, c’est quand un tribunal censé être impartial, commence à faire des petits calculs pour allonger les délais dans le but de faire tomber les tensions et les émotions, ou ménage des suspects parce qu’ils appartiennent à des corps de métiers privilégiés, ou bien encore choisit le moment pour prononcer son verdict avec le minimum de réactions hostiles. Le jeune Omar Laâbidi ne savait pas nager. Il en est mort d’une mort, somme toute, honorable. D’autres, par contre, ont appris à nager en eaux troubles. Ils seront maudits pour cela le restant de leurs vies.
Abdellatif Mekki, dirigeant islamiste, ancien ministre de la Santé au temps de la Troïka et candidat à la prochaine élection présidentielle a été entendu par le juge d’instruction dans l’affaire du décès de feu Jilani Dabboussi en prison. Même si on considère qu’il assume une part de responsabilité politique dans le drame qui a conduit à la mort du prisonnier Jilani Dabboussi, son implication judiciaire nécessite qu’il bénéficie d’un procès équitable. En attendant, le juge d’instruction, tout en le laissant en liberté provisoire, l’a interdit de voyager, de communiquer à travers les médias ou les réseaux sociaux et de quitter la délégation administrative où il réside. Jamais, de mémoire d’homme, la magistrature tunisienne n’a pris des telles mesures coercitives. Le plus étonnant, c’est que ces mesures sont prises à quelques heures du début officiel du processus électoral et touchent un candidat qui se trouve dans l’incapacité de défendre ses chances, de se déplacer ou de communiquer avec les citoyens de son pays. C’est à se demander pour qui roule la justice pour prendre ce genre de décisions alambiquées.
L’ancien député Yadh Elloumi a été arrêté suite à une plainte de l’Isie, encore elle, l’accusant de payer des parrainages au profit du candidat Nabil Karoui lors de l’élection présidentielle de 2019. Avouons qu’elle est trop voyante cette arrestation à la veille du déclenchement du processus électoral et à un moment où le président de la République, candidat plus que probable à sa propre succession, avait fait allusion au risque de dénaturer la campagne électorale par l’argent. Avouons que cette arrestation sert à merveille les desseins de l’instance des élections. Qu’elle est belle la transparence et la justice de mon pays ! Sonia Dahmani martèlerait du fond de sa cellule : Heyla Lebled !
Deux anciens membres de l’instance dite indépendante pour les élections, Zaki Rahmouni et Sami Ben Slama ont écopé de lourdes peines de prison pour avoir critiqué le fonctionnement de l’Isie, contesté certaines de ses décisions et fustigé le comportement de son président. Les deux verdicts ont été prononcés à quelques heures du début du processus électoral comme si la justice est devenue aux ordres de l’Isie Il est très improbable, voire impossible, d’imaginer que ce deux verdicts ont été prononcés d’une manière concomitante et à ce moment précis du processus électoral, par pure hasard et d’une manière totalement fortuite.




Pourquoi ?
Parce qu'ils étaient tous, là, à profiter de l'open bar et à se remplir les poches avec l'argent sale et de celui qui était détourné des caisses du peuple.
Sus aux traitres et aux ripoux.
Aux fers la racaille !!!!
Allez, aux suivants ...

