
Le militant de gauche Ezzeddine Hazgui, et père du détenu politique Jaouhar Ben Mbarek, a publié une vidéo, lundi 15 avril 2024, pour dénoncer la décision du juge d’instruction de clôturer l’instruction dans l’affaire dite de complot contre la sûreté de l’État. Il a, dans son message, condamné l’injustice subie par son fils ainsi que les autres détenus dans cette affaire.
“J’accuse le juge d’instruction lui-même. Il a séquestré mon fils pendant un an et deux mois. Il l’a auditionné pendant trois minutes, après un an et deux mois, il lui colle une série d’accusations. Je ne connais pas votre nom, mais je le saurais et je vous poursuivrai en justice, ainsi que tous ceux qui ont commandité l’emprisonnement de mon fils. Mon fils est injustement séquestré, ainsi que ses camarades, sur ordre de Kaïs Saïed, que j'ai déjà poursuivi et que je vais encore poursuivre en justice”, indique Ezzeddine Hazgui indigné.
Il ajoute en s’adressant en Kaïs Saïed, “vous n’allez pas vous échapper. L’emprisonnement de mon fils et de ses camarades ne fera pas de vous un président de la République. Vous n’êtes plus président de la République depuis le 25-Juillet. Votre légitimité a pris fin depuis. Il n’y aura pas de présidentielle, parce que cette élection ne sera pas légitime, parce que tu n’es pas légitimes et tes juges ne sont pas légitimes, tout comme ceux qui travaillent pour toi. La prison n’achèvera pas Jaouhar… Jaouhar est libre, c’est toi qui est prisonnier, ainsi que tous ceux qui ont participé à son incarcération".
Rappelons que l'avocate et membre du comité de défense dans l’affaire de complot contre la sûreté de l’État, Haifa Chebbi a affirmé aujourd'hui que le juge d’instruction a décidé de clôturer l’instruction et de transmettre l’affaire à la chambre criminelle près le tribunal de première instance de Tunis.
Dans une déclaration accordée le 15 avril 2024 à Business News, Haifa Chebbi a indiqué que le juge d’instruction avait convoqué les détenus afin de les auditionner. Seul, Kamel Letaif s’y est conformé. Khayam Turki, Ridha Belhaj, Ghazi Chaouachi, Jaouhar Ben Mbarek, Issam Chebbi et Abdelhamid Jelassi, détenus depuis février 2023, ont décidé de boycotter l’audition.
S.H



