
L'administration Trump a annoncé, jeudi 22 mai 2025, qu'elle retirait le droit d'accueillir des étudiants étrangers à la prestigieuse université privée Harvard, privée d'un moyen de rayonnement important l'institution contre laquelle le gouvernement américain a lancé une vaste offensive.
« La certification du programme SEVIS (Student and Exchange Visitor) de l'université Harvard est révoquée avec effet immédiat », a écrit la ministre de la Sécurité intérieure Kristi Noem dans une lettre envoyée à l'université. Ce programme est le principal système par lequel les étudiants étrangers sont autorisés à étudier aux Etats-Unis.
Cette décision survient après une série d’attaques de Trump contre Harvard. Le gouvernement américain avait coupé le 13 mai 2025, 450 millions de dollars supplémentaires en subventions à la prestigieuse université au lendemain d'un appel au dialogue de sa direction.
Grand soutien d'Israël, Donald Trump accuse d'antisémitisme Harvard et d'autres universités américaines de renom comme Columbia, pour avoir laissé prospérer sur leurs campus les mouvements étudiants contre les bombardements meurtriers dans la bande de Gaza.
Harvard, l'université la plus ancienne des Etats-Unis et l'une des mieux classées au monde, s'est particulièrement attirée les foudres du président républicain en attaquant en justice le gel par son gouvernement de deux milliards de dollars de subventions fédérales, décidé après que l'institution de renom a refusé de se plier à une série d'exigences de Donald Trump.
Le 13 mai, le groupe de travail sur l'antisémitisme de l'administration Trump a annoncé que huit agences fédérales américaines avaient « résilié environ 450 millions de dollars en subventions (supplémentaires) à Harvard », en accusant notamment l'université « d'avoir échoué dans sa lutte contre l'intimidation antisémite » sur son campus.
Le directeur de l'université, Alan M. Garber avait affirmé avoir pris des mesures pour s'assurer que les étudiants et le personnel juifs ou israéliens ne se sentent ni exclus, ni intimidés sur le campus, tout en soutenant que des mesures du gouvernement fédéral « sapent et menacent la liberté académique ».
« Harvard ne renoncera pas à ses principes de fondamentaux, protégés par les lois, juste par crainte de représailles sans fondements du gouvernement fédéral », écrit dans cette lettre M. Garber.
Donald Trump a dernièrement dépeint Harvard en « institution antisémite d'extrême gauche », « foutoir progressiste » et « menace pour la démocratie ». Dans sa lettre, M. Garber a dit « réfuter » cette thèse affirmant que « Harvard n'est ni républicaine, ni démocrate, ni le bras de quelque parti politique ou mouvement que ce soit et ne le sera jamais ».
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