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La prison : on y entre arbitrairement, on en sort stratégiquement
Latif Ikhlas
21/02/2025 | 1
min
La prison : on y entre arbitrairement, on en sort stratégiquement
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Ils sortent. Après des mois d’emprisonnement, de détérioration physique et psychologique, ils retrouvent l’air libre. Ils ont survécu à l’épreuve de la prison, mais à quel prix ? Qui leur rendra leur santé perdue ? Qui réparera les dommages causés à leurs familles ? Qui compensera les pertes subies ? Personne.

Ceux qui espèrent, un semblant de mea culpa ou une reconnaissance du tort infligé peuvent toujours attendre. Ces libérations ne sont ni une faveur ni un acte de clémence. Elles ne sont pas le fruit d’une soudaine illumination du pouvoir ni d’un sursaut de conscience. Il s’agit simplement du retour à un droit élémentaire, confisqué à travers des lois répressives et d’un appareil judiciaire aux ordres.

Mais alors, pourquoi maintenant ?

 

Un hasard ? Vraiment ?

Il y a ceux qui veulent croire à un geste d’apaisement. Un pouvoir qui se rendrait compte qu’il est allé trop loin. Une ouverture soudaine. Un désir de réconciliation. Il faut dire que le régime s’est mis à dos toutes les familles politiques et la société civile en menant une approche de confrontation totale. Cette stratégie du seul contre tous ne peut, au final, que fragiliser et isoler le pouvoir. Pas très intelligente l’approche.

Ces libérations interviennent dans un contexte interne et international complexe. Et c’est pour cette raison que les observateurs se sont mis à analyser les différents scénarii qui auraient pu les motiver.

 

Il y a les signaux internes. Certains alliés du régime, (non pas les désaxés dont les arrestations et les emprisonnements leur procurent un sentiment de jouissance) commencent à appeler au dialogue, à une union nationale pour faire face aux secousses dans le monde. Ils réclament aussi la révision du décret 54 liberticide dans un souci d’apaisement. C’est que, ce qui s’est passé en Syrie ou encore l’avènement de l’ère Trump.2 en a secoué plus d’un. Il vaudrait donc mieux dissiper les divisions internes pour pouvoir faire bloc contre les menaces externes. Ce n’est pas par amour soudain pour la liberté, mais par calcul.

Il y a aussi un sentiment de désespoir qui s’installe chez la population et qui commence à s’exprimer à travers des actions de colère. La rue n’est pas aussi calme qu’on le laisse entendre. Les gens n’y arrivent plus et ça bouillonne sérieusement. Si les masses n’en ont cure des arrestations de politiciens et de l’état des libertés, elles sont toutefois sensibles à la dégradation de la situation sociale et économique. Elles sont réactives aux promesses longtemps tenues et non réalisées. Elles le ressentent dans leur vie quotidienne.

À cette colère sous-jacente de la population, s’ajoute celle des élites conscientes des dommages sur l’économie et du recul sur les libertés. La combinaison et la convergence des deux peut s’avérer à moyen terme fortement explosive.

 

Ces libérations surviennent également après une multiplication de rapports internationaux dénonçant la répression des opposants, des journalistes et des activistes. Des pressions qui, bien que discrètes, se font sentir. Elles interviennent au moment où la Tunisie s’apprête à être scrutée par le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU. Coïncidence ? Pas sûr. Rien ne se fait sans raison et les raisons sont multiples.

 

Le décret 54, jusqu’à quand ?

Pour beaucoup, la libération du journaliste Mohamed Boughalleb sonne comme la fin symbolique du décret 54, ce texte qui sert d’arme de destruction judiciaire contre les opposants, les journalistes et tous les anonymes qui expriment un avis qui dérange. Son usage massif pour faire taire les voix critiques en a fait un outil de répression assumé. Son abrogation ou sa modification n’est plus une simple hypothèse. C’est une nécessité que même le cercle du pouvoir ne peut plus ignorer.

Trois personnes ont été libérées, mais pendant ce temps, des dizaines d’autres prisonniers d’opinion restent derrière les barreaux. Des familles continuent d’attendre, espérant que la prochaine vague de libérations les inclura. Mais pourquoi en serait-il autrement ?

 

Une bouffée d’air, mais pas une liberté

Ces libérations ne doivent pas faire illusion. Il est difficile de conclure à un tournant ou à un changement de cap. Le régime tunisien fonctionne sur le flou, l’incohérence et la répression par à-coups. Aujourd’hui, on libère quelques figures connues, demain on ne sait pas ce qui pourrait advenir.

L’objectif ? Maintenir la peur, entretenir l’incertitude, faire croire qu’il y a une porte de sortie alors que la prison reste bien en place.

Mais dans un pays où le désespoir ronge chaque jour un peu plus la société, même une petite bouffée d’air peut sembler un soulagement. À défaut d’autre chose, un semblant de liberté, aussi fragile soit-il, peut donner l’illusion d’un répit.

Jusqu’à la prochaine vague d’injustice.

Latif Ikhlas
21/02/2025 | 1
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Commentaires
Dr. Jamel Tazarki
La Tunisie est victime de la pensée des restrictions des possibilités , ceci dans tous les domaines!
a posté le 22-02-2025 à 10:37
A) La Tunisie est victime de la pensée des restrictions des possibilités , ceci dans tous les domaines:
- Je cite l'Article de Business News TN du 18/02/2025 concernant l'homme d'affaires Mr. Maher Chaâbane, d'une façon objective: "l'un des dossiers les plus lourds le concernant est celui relatif à l l'acquisition, qualifiée de frauduleuse, d'un bien confisqué à Hammamet. Selon l'Unité nationale de recherche sur les crimes financiers complexes d'El Gorjani, Maher Chaâbane a acheté cette propriété pour 4 millions de dinars avant de la revendre, moins de deux ans plus tard, pour plus de 24 millions de dinars. Trois experts judiciaires, ayant évalué le bien à seulement 4 millions de dinars, ont été interdits de quitter le territoire."
-->
- à partir de cette citation, on ne peut pas tirer l'implication (conclusion) que Mr. Maher Chaâbane a triché et qu'il est corrompu. Certes, il est possible que la valeur de cette propriété dépasse les 4 Millions de dinars. Mais il n'y avait personne qui voulait payer plus que Mr. Chaâbane. Puis 4 millions de dinars, c'est déjà un gros "morceau"
- Le fait que Mr. Chaâbane a pu revendre le terrain à 24 Millions de dinars, ceci n'implique pas de même qu'il a triché.
- Fazit: on ne peut pas inculper Mr. Maher Chaâbane de corruption à partir de la citation ci-dessus. En effet il n'est pas exclu que Mr. Maher Chaâbane a triché, mais il n'y a pas de preuves évidentes pour cela. De même, il n'est pas aussi exclu que Mr. Maher Chaâbane n'a pas triché. En effet, il n'y a rien qui pourrait contre-dire cette hypothèse --> c'est ce que j'appelle la pensée des restrictions des possibilités....
-->
ça me fait penser à l'emprisonnement injuste et absurde de Mr. Ayachi Zammel et Madame Siwar Bargaoui victimes d'un système judiciaire se basant sur la pensée des restrictions des possibilités dans ses jugements. Il est temps d'introduire des mathématiciens capables de la pensée logico-mathématique dans nos tribunaux. C'est horrible de voir la pensée restrictive des possibilités de la majorité de nos hauts fonctionnaires et de nos politiciens.
--> je cite: "l'aberration de demander des parrainages non numérisés et non soumis à l'obligation d'une signature légalisée et donc facilement contestables à postériori [. . .] [de ces faits], chaque personne peut revenir sur son parrainage pour des raisons politiques ou pour faire chanter le concerné", voir le lien web***
-->
à partir de ce fait, on ne peut pas conclure que Mr. Ayachi Zammel et Madame Siwar Bargaoui ont falsifié les parrainages. C'est absurde et inintelligent et injuste d'emprisonner Mr. Ayachi Zammel et Madame Siwar Bargaoui pour des années --> la faute est plutôt à une loi électorale et à une constitution pleines d'erreurs de pensée et de contradiction.

Dr. Jamel Tazarki, Mathématicien Résident à l'étranger

C'est dans l'intensité, la régularité et le renouvellement du débat socio-politique / -économique que se forge le gouvernement du peuple. La bonne santé de notre jeune démocratie tunisienne se mesure à ses contre-pouvoirs. Voilà pourquoi l'indépendance des médias, de la justice, l'activité syndicale et la qualité du débat parlementaire concernent tous les Tunisiens.
Apropos
La réalité
a posté le à 13:51
Est que l ' ambiance générale rst à L'AVENANT tout rst est à l' avenant
Restrictions des possibilités c" est les décisions AL'?ATOIRES non basées sur le bon sens et la rationalité
Pourquoi ? Parce que c est une société patriarcale , serviles au patriarche docile ,
COMPLAISANTE par contrainte, par profit ignorance .. Ce modèle d' apparente plus au modèle tribal qu a autre chose de sensé
Il y a un grave problème d" éducation et d' éclairage ..


.
Dr. Jamel Tazarki
L'existence précède l'essence!
a posté le 22-02-2025 à 10:23
B) l'existence précède l'essence:
- d'après Sartre l'existence précède l'essence à l'exemple de la Tragédie d'Hamlet de Shakespeare (Sartre s'est inspiré plutôt de la tragédie d'Hamlet de Shakespeare)

- Shakespeare voulait démontrer par la tragédie d'Hamlet que le caractère d'une personne n'est pas donné de naissance. En effet Hamlet n'est pas fou de naissance, sa folie s'est produite en interaction avec son environnement social (le milieu où il vivait). Ce que Sartre a résumé par "l'existence précède l'essence" et ce que Pascal a décrit dans ses pensées par la thèse (je dis bien thèse et non pas hypothèse) que nous ne sommes rien d'autre que les habitudes que nous apprenons en société et en famille par imitation. En ce sens, le bébé à sa naissance n'a pas encore de caractère.

- La décision d'être corrompu ou non n'est pas délibérée ou consciente/souveraine --> devenir corrompu est un processus dont la base est le milieu socio-politique.
- ça commence déjà avec les cours particuliers: pour avoir de bonnes notes, il faudrait les acheter implicitement à travers les cours particuliers
- pour avoir un boulot, il faut souvent payer un pot-de-vin. D'ailleurs beaucoup de chômeurs sont dans l'obligation de le faire: plutôt sacrifier un pot-de-vin de 2000 dinars que de rester toute sa vie en chômage.
- Un Président de la République qui est logé, nourrit, ayant des cuisiniers, des chauffeurs, des voitures, un château pour y vivre, etc., etc., etc. gratuitement et qui touche 17000 dinars le mois est aussi une forme de corruption.
- etc., etc., etc.
-->
Et ainsi quand on grandi dans un pareil environnement socio-politique de corruption, on finit par devenir corrompu par imitation. Cette habitude (coutume) d'être confronté quotidiennement à la corruption devient en fin de compte notre nature.

- Les idées de corruption qui traversent la tête d'un corrompu se passent comme si le corrompu est l'auteur de ses idées de tricher. Mais en réalité, si vous y réfléchissez bien, ce n'est pas le soi-disant corrompu qui est à l'origine de ses idées. Non, ses idées sont conditionnées par l'environnement socio-économique, -judiciaire, -législatif et -politique. Les idées de corruption ont traversé l'esprit du soi-disant corrompu qui les a saisies comme si elles venaient de lui. --> L'idée de tricher ne vient pas exactement de la personne qui triche. C'est plutôt l'idée de tricher qui traverse la tête du corrompu et le pousse à tricher --> Et cette idée prend son origine dans notre environnement socio-politique, éthique, moral et judiciaire. Les enfants apprennent par imitation.

-->
Fazit: il faudrait améliorer d'abord l'environnement socio-économique, -judicaire, législatif et politique afin d'améliorer le comportement éthique du Tunisien. Or KS a la main mise sur tous ces domaines, il les bricole comme il lui convient en se prenant pour un être parfait dont les textes et les pensées sont irremplaçables / irréprochables. Alors que sa loi électorale et sa constitution sont pleines d'erreurs de pensées, de contradictions et même de quelques absurdités.

Liberté pour Mr. Zammel victime d'une loi électorale et d'une constitution avec beaucoup d'erreurs de pensées et de contradictions. C'est une injustice envers la Tunisie et tous les Tunisiens que KS nous impose sa loi électorale et sa constitution écrites en solo'?'.

Liberté Pour Madame Sonia Dahmani et pour tous les victimes de la limitation de la liberté d'expression.

Dr. Jamel Tazarki, Mathématicien Résident à l'étranger
Dr. Jamel Tazarki
La dictature du "ON"!
a posté le 22-02-2025 à 10:22
C) la dictature du "ON"
- Le Tunisien est victime du "ON", et ainsi tout perd son vrai sens par la dictature et le despotisme du "ON" qui agresse notre intelligence et règne sur notre comportement d'une façon anonyme: Le Tunisien approuve l'amendement de la loi sur les chèques car On l'approuve sans même se demander pourquoi --> Il y a une pression sociale et une uniformisation de l'opinion des Tunisiens, et ceux qui osent avoir des idées personnelles sont généralement traités de traître à la patrie et de comploteurs à l'image de Madame Sonia Dahmani ou encore Madame Abir Moussi --> Elles sont emprisonnées car elle se sont libérées un tout petit peu (un epsilon) de la dictature du "ON" --> le Tunisien est en servitude involontaire du "ON" par peur de l'emprisonnement abusif et non justifié et ainsi nous disons ce que le "ON" nous dicte de dire.

C'est pareil avec l'emprisonnement de Mr. Ayachi Zammel et Madame Siwar Bargaoui. On les a condamné à 35 ans de prison (entre-temps beaucoup moins) car "ON" est persuadé qu'ils sont coupables même sans preuve convaincante. Par contre l'intelligente juge qui est d'opinion contraire que celle du "ON" et qui a ainsi libéré Mr. Zammel par évidence de son innocence, elle a été discriminée par le "ON" et elle en a subi les conséquences. Mais qui est ce "ON"? --> la réponse devrait être évidente.
-->
De ce fait, le Tunisien n'est plus lui-même, Le "ON" l'a déchargé de son être. Or on a pensé, qu'avec l'arrivée de KS, que l'on allait découvrir enfin les pensées des lumières qu'a connues l'Europe au temps de Kant que je cite "L'état de minorité est l'incapacité de se servir de son entendement sans la conduite d'un autre. On est soi-même responsable de cet état de minorité quand la cause tient non pas à une insuffisance de l'entendement mais à une insuffisance de la résolution et du courage de s'en servir sans la conduite d'un autre. Sapere aude ! [Ose savoir !] Aie le courage de te servir de ton propre entendement! Voilà la devise de l'Aufklärung"
-->
Alors qu'aujourd'hui le "ON" nous impose ce que nous devons lire, parler, manger et penser, sans aucune chance d'échapper à sa dictature. Nous n'avons que le choix de nous fondre dans la masse et d'admettre les idées imposées par le "ON" sans les mettre en question, sinon nous risquons trop. Et qui est ce "ON"? La réponse devrait être évidente'?'


Dr. Jamel Tazarki, Mathématicien Résident à l'étranger
Chelbi
Merci pour l'article
a posté le 21-02-2025 à 22:01
Mais voilà une excellente analyse qui garde les pieds sur terre et non pas s'enrober dans la naïveté et les lectures superficielles. Merci pour ce texte!

Cette merdocrature n'est pas un système raisonnable qui calcule le pour et le contre de ses actes. C'est un modèle tyrannique ou une créature se comporte comme un Dieu sur terre. Jamais un Dieu se trompe, ment, triche, ou meme déçoit? Bien sûr que non. Le role d'un Dieu c'est de rentrer le monde soit dans l'enfer soit dans le paradis. En d'autres mots, soit tu lui es obéissant et fidèle alors on te rentre au paradis (hors la prison) soit tu lui es defiant et oppressant, alors c'est l'enfer (la prison).

Boughalleb, par exemple, n'a pas été amnistié pour regagner sa liberté. Il vient tout juste de finir sa peine dans l'enfer. Alors ou est cette clémence de ce 'faux Dieu'?'?

Rien à mendier quand il s'agit de sa liberté car elle s'arrache.

Soyons fermes avec cette merdocrature et ne lui donnons aucune chance de repentir. C'est trop tard pour ca. Juste gardons l'addition. On s'en servira un jour!
Citoyen_H
LA PRISON,
a posté le 21-02-2025 à 21:18
on y entre quand on est coupable et on y sort, une fois la peine accomplie, à moins de bénéficier d'une remise de peine ou d'une grâce présidentielle.
C'est simple, comme bonjour.




Tgm
@citoyen h
a posté le à 04:40
C triste de penser ainsi...
Tu fais de la peine..
Fares
Des second mandats très Rock and Roll
a posté le 21-02-2025 à 20:43
Celui de Trum et celui de Chesmou. Deux bagarreurs qui ne cessent de se faire des ennemis chaque jour qui passe. On verra bien comment ils vont finir tous les deux.
Lucky Luke
Excellente analyse
a posté le 21-02-2025 à 20:19
Les tunisiens ne doivent pas se réjouir de miettes, comme les palestiniens ne devraient pas se réjouir d'un cessez-le-feu éphémère qui tombera à l'eau dès la première occasion qui se présentera. Ou pas.

Sans un retour total à la légitimité et l'abrogation de ces lois anticonstitutionnelles par une haute instance, une cour constitutionnelle en bonne et due forme, et en garantissant l'entière indépendance de la justice et des juges, en offrant et rémunération respectueuse et protection physique, les tunisiens restent encore et toujours prisonniers des caprices de leurs geôliers et de leurs sautes d'humeur.

Malheureusement, ce régime ne reculera que devant la pression de la rue. Inutile de vous dire, qu'il sera alors bien trop tard ! Le régime de Ben Ali, qui s'en sortait économiquement parlant beaucoup mieux que celui-ci, peut en témoigner.

Sohnoune
Une diversion mesquine de la part de son altesse
a posté le 21-02-2025 à 18:51
Le jour des protestations et de la grève générale. Ce régime ne respecte pas les libertés individuelles et c'est très grave.
Riri
'? pleuré ce pays'?'
a posté le 21-02-2025 à 18:10
Ceux qui depuis 100 ans étouffe ce pays et les droits légitime à la dignité et la liberté avec une justice indépendantes'?' finissent tous à la poubelle de notre histoire.

Rien de neuf

Juste du temps et des vies perdus .. encore et encore