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Chroniques
La dictature ou la vie !
05/07/2016 | 17:00
4 min

Rien qu’avec un statut Facebook, Walid Sfar a jeté un pavé dans la mare ce matin et a enflammé les réseaux sociaux. Avec un post autour de la « dictature républicaine » le porte-parole d’AfekTounes a mis le doigt là où ça fait le plus mal en ouvrant grand la porte à un sujet, tabou et épineux mais dans lequel nombreux adorent s’engouffrer.

Quelle solution miracle pour sortir de la crise aujourd’hui ? Dans son post le dirigeant Afek annonce la couleur. Mots phares : dictature, Romains et Gladiateurs, rien que ça ! Des mots qui font peur mais que le dirigeant Afek justifie par une volonté de vouloir « bousculer » et « ne pas passer inaperçu ». Force est de reconnaître que son message est passé comme une lettre à la poste et qu’un vrai débat a été créé autour de cette question.

Selon lui, « notre plus grande priorité en Tunisie est de rétablir la force de la loi et sauver ce qui reste de l'Etat ». Pour ça, il préconise d’instaurer « la dictature républicaine » et l’idée plait, à voir la vague de commentaires et de réactions qu’elle suscite sur les réseaux sociaux.

 

Discussion très animée autour de deux questions : sauver ce qui reste de l’Etat nécessite-t-il forcément le retour de la dictature ? Sommes-nous enfin prêts pour une vraie et réelle démocratie ?

 

Hormis ceux qui ont cru à un poisson d’avril tardif (ils sont nombreux et on les comprend), plusieurs ont été indignés et inquiets même de voir une telle idée soufflée par le porte-parole d’un parti au pouvoir.  D’autres en revanche ont estimé la proposition courageuse et répondant exactement aux impératifs de la période actuelle. En guise de réponses, voici quelques uns des commentaires qui ont fusé sur la toile : «  l'idée est exceptionnelle et nécessaire », «  la foule confond l'ordre, la justice et la liberté avec leurs expériences douloureuses et pénibles de la tyrannie passée. Mais surtout ils confondent le chaos l'anarchie et la loi de la jungle avec la démocratie et l'émancipation », « je suis sidéré de voir des gens qui se proclament éclairés, mais apparemment très peu démocrates, soutenir ce non sens AU 21EME SIECLE ! »…Même si ce genre de statut, déguisé derrière une bonne dose de caricature, peut étonner, il cache derrière une idée bien réelle, et de surcroit, largement répandue : celle d’un relatif retour à une dictature « nécessaire, modérée peut-être, mais salutaire ».

 

Si chaque argument se comprend, d’un certain point de vue, et peut s’entendre, il est tout de même étonnant de voir à quel point les gens ont la mémoire courte. En 5 ans de « transition démocratique », on a rapidement estimé que la démocratie n’avait pas suffisamment porté ses fruits et on a décidé de l’abandonner pour revenir au point de départ.

 

« La loi est notre rempart face à l'arbitraire, cet arbitraire qui mine nos institutions » écrit Walid Sfar pour calmer les ardeurs de ceux qui ont tiré sur lui à boulets rouges. Et on les comprend ! L’idée étant une application de la loi. Une application ferme, rigoureuse et fidèle au texte. Une application en toute circonstance. Mais faut-il employer les grands moyens pour y arriver ?

 

La question se pose, dans un contexte de crise économique et sociale alarmantes. Alors que les Tunisiens se rendent à peine compte de la gravité de la situation et de l’important rôle qu’ils pourront jouer pour sauver les meubles. Alors que les fonctionnaires auront droit à 3 jours de repos pour se reposer de leur farniente quotidien et enchaineront avec deux mois de séance unique jusqu’à la rentrée. Alors que la préoccupation du moment, en cette période de l’aïd, demeure consommer encore et encore, mais ne rien produire du tout en contrepartie.

Faut-il une nouvelle dictature, ou même un soupçon, pour donner un bon coup de pied dans la fourmilière ? Certains pourraient être tentés de le croire. Mais ce serait un raccourci trop facile.

 

Alors que les dirigeants actuels devraient prendre toutes leurs responsabilités dans la situation actuelle, plus que délicate, certains préfèrent la fuite en avant. Onrejette toute la responsabilité sur le peuple et on affirme, sans la moindre gêne, que tout pourra se résoudre à travers un bon coup de dictature…

 

Que ferait le pays d’un homme d’Etat fort et ferme si ses institutions sont fragilisées et loin d’être fonctionnelles ? Au lieu de donner l’exemple de l’excellence, du travail bien fait, de l’implication et du respect des lois, les gouvernants actuels préfèrent, encore et toujours, la facilité.

 

05/07/2016 | 17:00
4 min
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Commentaires (24)

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EL OUAFY avec Y
| 07-07-2016 20:04
Un commentaire non crédible par le temps en a découvrir que notre chère président que une majorité écrasante a regretté son départ qu'il n'est pas dictateur mais avec certains qui méritaient et surtout ceux qui ont tendance de semer le désordre et la haine entre les frères .

EL OUAFY avec Y à la fin
| 07-07-2016 18:01
Laisse notre Président tranquille il est très aimé par le peuple car il est en train de régulariser la situation dans tous les domaines comme il n'avait pas vendu Kadakak à l'otan c'est Kaddafi qui est le responsable de son déracinement .

Abel Chater
| 07-07-2016 15:47
Bien que le dictateur déchu Ben Ali ait destitué son prédécesseur le défunt dictateur déchu Bourguiba, alors que les caisses de l'état étaient vides et le pays en banqueroute, personne n'a utilisé le charbon pour rédiger son pessimisme.
Bien que le dictateur déchu Ben Ali ait vendu toutes les richesses du pays aux privés, sous l'intitulation de la "privatisation" et qu'il ait encaissé un argent fou en devises, il a laissé la Tunisie en chaos, en flammes, en grèves, en révolte populaire généralisée, en insécurité de la jungle, en immobilité constitutionnelle, mais encore endettée de plus de 20 milliards de dinars à la fin de 2010.
C'était le beau temps et les beaux jours nous disent les "Azlems", qui roulaient dans les voitures noires de l'état, avec plein de «bons d'essence» et plein de rideaux pour cacher leurs gueules de sangsues du peuple.
La Troïka trouva un pays en décombres, qu'elle dut restaurer comme les artistes restaurent un site archéologique peuplé de serpents et de scorpions. La Troïka travaillait jours et nuits sous les morsures des sabotages et des intrigues des «Azlems» de l'ancien régime. Elle a réussi en moins de deux à trois ans seulement, à rétablir la paix et l'espoir au sein d'une population complètement désorientée. Des dizaines de milliers ont retrouvé du travail et la confiance en l'état et en ses institutions est à présent à un niveau qui ne peut être comparé qu'aux pays les plus avancés de ce monde. La Tunisie a quitté le tiers-monde et a quitté la dictature et le despotisme cultivés dans les pays arabes. Malgré tout, il y a encore ceux qui rêvent de leurs privilèges personnels et régionalistes perdus avec la destitution des deux dictateurs déchus Bourguiba et Ben Ali.
Je n'ai jamais vu la Tunisie veiller les jours de Ramadan en toute sécurité jusqu'à trois heures du matin. A 5 H du matin de la veille de l'Aïd, Tunis et banlieues étaient pleines de monde et de voiture, comme si on était à midi. Les Tunisiens ont pris leur rupture du jeûne au bord de la mer. Ils ont joui d'un luxe et d'une paix jamais vus ni vécus auparavant. Les magasins vidés, les boutiques en plein sourire et toute la Tunisie heureuse bouge comme je ne l'ai jamais vécue. La nuit de l'Aïd, nous n'avons pu prendre des plats à la Marsa, qu'avec l'aide de deux serveurs qui nous ont réservé une table
De quelle crise et de quelle misère parlez-vous Messieurs-Dames les Hiboux lugubres?
Cessez de parler dans le vide. Dites-nous au juste où vous voyez la misère de la Tunisie, qui était meilleure chez les deux dictateurs déchus Bourguiba et Ben Ali.
Cessez ce langage abstrait de perroquets et parlez objectivement. Cessez ce baratin de «saleté des rues», de «désordre», de «travaillez plus» et de «islamistes» dans un pays musulman situé dans un climat chaud de l'Afrique. Allez voir la saleté des Italiens, le désordre dans leurs rues et leur fainéantise juste devant nos nez de l'autre côté de la méditerranée et faites la comparaison avec ce pays qui n'a jamais été occupé de toute son histoire, avec notre Tunisie qui se trouve encore sous protectorat français en collaboration avec les deux dictateurs déchus Bourguiba et Ben Ali.
Les Français ont laissé la Tunisie vide d'habitations et d'infrastructures. Qui a bâti toute cette nouvelle Tunisie à la pelle et à la pioche, pierre par pierre, jusqu'à ne plus trouver de terrains à bâtir?
La France, l'Allemagne, l'Angleterre et tous ces pays industrialisés laissent bâtir leurs pays par les étrangers, contre le prix d'une voiture automobile. Malgré tout, ils ne parlent jamais d'eux et prétendent avoir bâti leurs pays tout seuls.
Nous les Tunisiens, nous bâtissons notre pays à 100% de main d''uvre tunisienne, contre des tomates et des piments rouges. Malgré tout, ils prétendent que nous sommes un peuple de fainéants et que tout ce qu'on vit chez nous, n'est que grâce à eux. Ces sangsues de la Tunisie qui nous offrent un prêt d'argent, pour qu'on leur achète leurs propres voitures automobiles, dernier choix.
Tunisiens ! Attention à leurs mensonges et à leur arrogance bidon. Je vous jure qu'il n'y a pas bons travailleurs et bon vivants comme les Tunisiens. Eux, les grands fainéants de ce monde, ils sirotent leurs bières et laissent les machines travailler pour eux. Nous les Tunisiens, nous travaillons avec notre corps, notre âme et notre foi. La différence est énorme. Au lieu que ça soit nous qui nous nous moquons d'eux, ce sont eux qui profitent de l'énorme différence de prix entre la voiture automobile et la tonne de nos tomates, pour nous mentir ce que bon leur semble.
Vive la Tunisie. Vive les Tunisiens arabes et musulmans.

JOHN WAYNE
| 07-07-2016 15:08
Comme ma série « Islam, sionisme, et colonialisme » l'a illustré, l'Islam est étroitement lié à la naissance du sionisme et au colonialisme en général.
Les périodes de recolonisation comme celle que vie le peuple Tunisien qui bénéficie d'une ère de liberté et de dignité entrecoupée de visites de John McCain et de George Soros, ne doivent donc pas faire exception.
La Tunisie a plongé dans le fanatisme, la superstition, et le fatalisme comme il en était durant la période du Protectorat.
La Tunisie a son nouveau Bey, son Résident General qui se trouve être américain, et ses courtisans qui oscillent entre l'ambassade des Etats Unis, le Palais de Carthage, et Washington.
Il eut un temps ou le destin de la Tunisie et des Tunisiens se tramait à Paris.
Les personnalités Tunisiennes de l'indépendance se présentaient donc pour des audiences à Paris avec le Garde des Sceaux ou autre administration coloniale Française.
Aujourd'hui le destin de la Tunisie se joue politiquement à Washington et économiquement à Doha.
Les Tunisiens ont démontré à l'histoire et au monde que recoloniser un peuple est possible par une propagande et des interventions financières visant des Tunisiens ayant tendance à être corrompus.
L'arme de la trahison est une arme à double tranchant toutefois.
BCE a certes vendu Kadhafi à l'OTAN, mais il se retrouve confronté à DAECH et a son armée qui procède ces jours-ci à de véritables incursions militaires.
L'avenir de la Tunisie est sombre car sur ce pays détruit par un peuple idiot, plane le spectre de martyrs morts en héros et surtout ayant refusé de se rendre, comme le Colonel Kadhafi dont la mort dans la souffrance devrait être vengée de façon prodigieuse.
Les Tunisiens ne doivent pas prier l'Aïd mais quémander humblement de Dieu un pardon dans un contexte ou la Tunisie devrait elle aussi plonger dans une violence interminable d'ici la fin de l'année.

LONGUE VIE AU COLONEL KADHAFI !

JOHN WAYNE

lazhar
| 07-07-2016 12:59
regardez les élections démocratiques et la démocratie monarchique en Angleterre.
eh bien le peuple britannique s'est trompé , que dire des tunisiens qui comptent 10% de dévoués et avertis pour la démocratie et 90% de la population presque d'analphabètes , croient aux moulins à vent et aux trésors d'ali baba.
ouf ça sent la guigne, il faut commencer à travailler point barre démocratie ou dictature.
salut bon entendeur.

Jilani
| 07-07-2016 11:30
BCE a emprunté le même chemin de benali, s'entourer par des **** et gouverner le pays avec des méthodes archaïques sans respect de la constitution. Après avoir mis toute ce désordre et trahi le peuple, on dit pourquoi les tunisiens ne travaillent pas. Ces gouvernants ont besoins de serviteurs qui consomment du chinois et turcs et non de travailleurs. Ce type qui parle de dictature ne possède aucune connaissance de l'histoire et démocratie.

El GHOUL
| 07-07-2016 11:20
Il faut se souvenir que les dictateurs éclairés faisaient partis du siècle dernier. Entendre un jeune homme parler de dictature républicaine en se référant au passé très lointain, c'est navrant.
Au lieu, de proposer:
- un référendum pour l'amendement de la loi électorale à 2 tours
- la dissolution du parlement
- tenir des élections parlementaires.
De cette manière, nous aurons 2 blocs avec leurs satellites. Mais, le parti majoritaire conduira le gouvernement.
La proposition actuelle de BCE, ne fait qu'empirer la situation dèjà avec 4 Partis, le gouvernement peine a exercé que dire avec une multitude de partis.

EL OUAFY avec Y à la fin
| 07-07-2016 01:22
Le manque des critère suivants: la mentalite et de conscience morales, l'auto-discipline, le travail, l'humilite, l'altruisme, le respect des lois, le respect des autres et du président, l'interet superieur de la nation et l'amour de la patrie .donc Faut mieux une dictature qui garantira une démocratie .
Tout cella était un moment donné précisément durant la règne de SIDNA l'ancien président Ben Ali que je le remercier beaucoup pour la belle vie qu'il avait offrir à la société civile sans distinction comme il a facilité aux nobles SAHALIENS l'atmosphère pour une investissement dans les grands marchés publiques et les différentes prestations .
Faut mieux revérifier les avantages de se système s'il faut procéder à des éventuels retouches et la réconciliation envers ces investisseurs est une priorité absolue .

Lectrice
| 06-07-2016 22:07
Le probleme est et restera un probleme de mentalite et de conscience. Cela recouvre pele-mele le sens des obligations morales, l'auto-discipline, le travail, l'humilite, l'altruisme, le respect des lois, le respect des autres, l'interet superieur de la nation et l'amour qu'on lui porte. Ce sont des valeurs que l'on devrait tous avoir en soi. L'exemple doit aussi venir des gouvernants, hors ceux- ci ne nous apportent que des deceptions, ils sont toujours aussi corrompus et arrivistes, ils ne pensent qu'a servir leurs interets personnels, on dirait que ca ne changera jamais en Tunisie.

Bon Aid a tous et a l'equipe de BN.

Fehri
| 06-07-2016 19:38
C'est trop stupid qu'il ne vaut meme pas en parler: dictature temporaire!