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La CPG se consume à petit feu
08/05/2015 | 19:59
4 min
La CPG se consume à petit feu

La crise vécue actuellement par la compagnie des Phosphates de Gafsa (CPG) n’est pas un secret. Elle n’est aussi pas née d’hier. Depuis le 5 mai, les portes de la Compagnie nationale ont été déclarées closes, les réserves de phosphates sont au plus bas et la production est à l’arrêt total.

 

La crise de la CPG vient de connaître un nouveau tournant cette semaine avec l’annonce, mardi 5 mai, de la suspension immédiate de toutes les opérations financières de la compagnie. Un communiqué émanant de la section régionale de Tunis des mines du nord (UGTT), a justifié cette décision extrême par « l’absence de revenus due à l’arrêt de production dans toutes les unités de la CPG », ainsi que « l’indifférence totale des responsables ». Mais si le syndicat appelle le gouvernement à sortir de son silence et à « agir d’urgence » afin qu’un climat social saint soit, de nouveau, instauré, il faut savoir que cette situation n’est pas née d’hier.

 

En effet, depuis la révolution de 2011, la situation de la compagnie n’a pas cessé de se dégrader. Des marchés ont été perdus, notamment à l’international, et la productivité a baissé de 39%. Derrière cette crise, une effervescence de mouvements de protestation, de grèves et de sit-in animés par la centrale syndicale. La Compagnie de Phosphate de Gafsa a été, en réalité, l’une des compagnies nationales les plus touchées par les grèves. Les sites de Metlaoui, Redeyef, Oum Laârayes et Medhilla ont connu une multiplication de protestations organisées par de jeunes chômeurs de la région, bloquant les circuits de transport et d’approvisionnement en eau courante.  

 

En 2015, la production de phosphate à Gafsa a enregistré un recul pour le moins inquiétant. Selon les statistiques préliminaires élaborées par la direction du suivi et du contrôle de l’exploitation de la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG), la production a été estimée à 604.000 tonnes, contre 983.000 tonnes un an plus tôt.  De l’autre côté, le nombre d’employés de l’entreprise a triplé en quelques années. De 8.000, employés en 2010, la CPG est passée à 30.000 en 2014, alors qu’elle était en pleine crise.

Dans ce secteur vital qui est celui des phosphates, la CPG emploie plus 2.500 emplois directs et quelques 4.900 emplois indirects. La compagnie contribue à 3% du PIB national et à 10% du volume des exportations du secteur des phosphates, selon la CONECT. Par ailleurs, la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie a appelé au « sens de responsabilité de l’UGTT pour mettre fin aux  surenchères et revendications excessives » et a lancé un message au gouvernement Essid afin de
 « prendre les mesures urgentes et immédiates pour sauver la CPG  pilier  de notre économie nationale ».

 

Toutes les parties s’accordent sur le fait que le dossier de la CPG soit pour le moins compliqué. Avec ce dernier blocage, « l’affaire a pris un tournant dangereux », a affirmé le ministre de l'Industrie, de l'Energie et des Mines Zakaria Hamed, soulignant que les problématiques posées remontent à plus d'une décennie. « Cet arrêt de la production ne peut se poursuivre, dit-il, précisant que le gouvernement doit accorder une extrême importance à cette question ».

Un conseil ministériel se tiendra prochainement à ce sujet, annonce le ministre, mais prendra-t-il les mesures réellement drastiques qui s’imposent aujourd’hui ?

 

 En réalité, le dossier de la CGT traîne depuis des années. Les différents gouvernements postrévolutionnaires qui se sont succédé depuis 2011 n’ont pas réussi à prendre les mesures nécessaires pour sauver la compagnie nationale au bord du gouffre. Manque de légitimité électorale ou ministres en postes pour une très courte période, l’affaire de la CPG a été cette patate chaude que les différents gouvernements se sont passés pendant des années. Cette « mollesse » a été pointée du doigt par les politiques. Ahmed Seddik, dirigeant du Front populaire, principal parti d’opposition, a imputé la responsabilité de l’arrêt de l’activité de la CPG à « l’action de bandes organisées » qui auraient, selon lui, tout intérêt à ce que la compagnie nationale soit cédée à des étrangers. « Le gouvernement Essid est également pointé du doigt », a-t-il précisé dans une déclaration à Shems Fm hier.

De leur côté, les syndicats se défendent de toute volonté de sabotage et affirment que leur action ne viserait à « protéger » la compagnie et à « préserver le leadership de la Tunisie dans la production du phosphate ».

 

Force est de reconnaitre que la compagnie est prise en otage par le syndicat depuis 4 ans. Attisés par les syndicats, les riverains multiplient les mouvements de colère dans ce berceau de la révolte de 2008. 

Certes les mouvements de protestation ne sont pas l’unique raison de la crise que connait la CPG aujourd’hui, mais ils en sont la raison principale aujourd’hui.  Le pouvoir actuel, issu d’élections démocratiques, dispose de toute la légitimité nécessaire pour prendre le taureau par les cornes et décider d’un changement qui s’impose à une situation plus qu’urgente. D’ailleurs, le président de la République Béji Caïd Essebsi annoncera ce soir qu’une solution radicale concernant la crise du bassin minier sera effective  d’ici une semaine à 10 jours environ.  Cette solution pourra-t-elle désamorcer la crise ?

08/05/2015 | 19:59
4 min
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Commentaires (10) Commenter
Pourquoi la CPG?
Léon
| 10-05-2015 15:03
Pourquoi voulez-vous que la CPG déroge à la règle? Ce n'est pas la CPG qui se consume à petit feu mais toute la Tunisie.
Avec dans les premières loges des victimes, le peuple qui par sa trahison s'est coupé la main droite par la main gauche.
Très drôle de voir ce que les mauvais sentiments tels la haines, le régionalisme, la prétention, peuvent nuire à leurs propres porteurs. Ces derniers ont beau les présenter sous des nobles bannières (Dignité, justice, liberté), cela ne trompe personne. Et certainement pas Dieu qui lit directement dans vos sales coeurs.
Votre exaltation éphémère de gueux écervelés et manipulés par des sionistes bien plus intelligents que vous, a donné lieu à un désastre durable. La nature a horreur du vide, et ceux qui vous ont manipulé par votre haine et votre régionalisme, vous dominent et vous soumettent aujourd'hui. Tant mieux pour eux et tant pis pour vous.
Quant à Ben Ali, il est l'invité de la terre de Dieu qui l'a éloigné et protégé des haineux que vous êtes. Il a pitié de vous et se morfond sur le pays qu'il a construit, pierre après pierre, sacrifiant sa vie à édifier un pays libre.
Vous avez détruit le travail de ceux qui, pendant plus de cinq décennies, et avec très peu ou prou de réserves en
sous-sol, on t fait de la Tunisie le pays le plus riche et le plus libre du monde arabe qui regorge d'énergies fossiles.
Alors c'est encore l'occasion pour moi de vous rappeler tout le mal que je pense des traîtres que vous êtes et de vous dire avec fierté:
VIVE BEN ALI.
Léon.
VERSET 112 de la SOURATE des ABEILLES.
Pecher par Exces de Verite!
Kairouan
| 09-05-2015 16:19

@BN,

Peut etre devriez-vous rajouter entre autres regles de moderation:
"Quand le commentaire nous touche en plein dans le mille, on censure"!

Sinon, pourriez-vous, SVP, me sortir la regle deja existente qui vous a 'interdit' de publier le mien? Merci d'avance.

Ah! Si vous ne pouvez repondre a aucune de mes deux requetes, j'espere que ma reflexion, postee vers 14h, servira a BN interieurement! Aussi, aucune utilite de publier le present message.
Avec mes remerciements, et surtout ne censurer jamais ***!

BN: Votre commentaire est en ligne.Merci de le vérifier.
la suspicion de privatisation plane sur le dossier du phosphate
griguer
| 09-05-2015 14:13
le pétrole provoque des guerres entre nations ça c'est sure
le phosphate provoque des guerres civiles c'est possible .
la droite et l'extrême droite majoritaires au parlement .
une coalition de droite et d'extrême droite gouverne .
les émiratis, led qataris et les investisseurs tunisiens veulent la privatisation pour acheter la CPG .
les investisseurs à la conquête du phosphate qui est actuellement entre les mains de l'état mais l'état est fragilisé et affaibli .
il y a du lobbying dans ce dossier .
manipulation de l'opinion public et surtout des habitants des départements concernés .
pour quand la décentralisation !
pour quand un conseil élu dans chaque département tunisien !
pourquoi le phosphate produit au département de gafsa n'est pas traité à gafsa ?
pour quoi le phosphate est traité dans les villes côtières comme sfax et gabes pour détruire la mer les plages .
il faut traité le phosphate sur place a gafsa touer/ nefta pour créer des postes d'emploi
il faut que sfax et gabes deviennent touristiques et commerciales : des hôtels , des ports de plaisance , des ports de commerce .
phosphate doit être extrait produit et traité dans les départements de l'ouest de la tunisie. pour créer des postes d'emploi
Info et Intox
Kairouan
| 09-05-2015 13:51

@Tounsi wa noss

Ceci n'est pas le premier ni le dernier article bourre de desinformation qu'on va lire sur BN.
La meme chose peut etre dite pour des photos truquees utilisees de temps en temps par BN, ou autres medias, pour alimenter la polemique ou faire du sensationnel (la derniere en date: la "photo" du drapeau record Tunisien, deploye le 2 Mai dernier a Ong 'Jmael, sur lequel on voit marcher des promneurs - alors que l'armee et la gendarmerie etaient la (!!), une intox rendue possible par Photoshop et largement relayee par manipulation ou manque de professionalisme de la part des Medias, y compris BN).

Le journalisme, comme d'autres formes d'expression, s'est libere en Tunisie en 2011 pour se trouver de plein pied en concurence feroce avec les reseaux sociaux et la densite et la rapidite de leur communication; une communication faite a la fois d'info et d'intox. Ceci presente un grand challenge pour tous les secteurs de l'information.
Cetains journalistes vont travailler durement pour se distinguer de quelconques ou vulgaires facebookers (meme si pas toutes les pages facebook font dans le "cheap'), et d'autres (journalistes) s'amuseront a surfer sur le manque de deantologie qui peut caracteriser cette communication sociale de masse et ses "informations" qui ne font pas long feu, comparables en cela aux 'Fast Moving Consumer Goods' ...

La liberte d'expression, belle, fragile, et dangereuse comme une flamme, est des fois confondue et prise par certains Journalistes (confus) pour une bougie.
Certes cette liberte represente aussi un support pour leur communication et ecrits, mais ce sont le professionalisme, les efforts de recherche, le souci de verite et la deantologie des journalistes qui - comme des matieres premieres - determinent la qualite et la durabilite de la bougie. Plus ces facteurs sont solides, plus pure sera la cire (une communication/journalisme debarassee d'intox), et plus lumineuse (veridique) - par consequent - sera la flamme de la liberte d'expression.

A BN, et a d'autres medias, de savoir preserver - non seulement consommer - cette belle flamme de liberte par la qualite de leur journalisme.
Le pétrole cause des guerres et le PHOSPHATE?
DHEJ
| 09-05-2015 12:23
La Chine a-t-elle piétiné sur le territoire français en remportant des contrats grâce aux TRABELSIS alors comment l'éjecter ou

Comment faire tomber LE GOUVERNEMENT???


Une guerre farouche et les intermédiaires agrées par la CPG et ceux du CGT ont-ils aiguisés leurs armes???


Mais personne ne parle de la "TIFERT" qui engage l'INDE aussi, des relations extérieures

Chères au dormant de Carthage le PÈRE D'ESSID!!!
HABITANTS DU BMG = PRÉCURSEURS
3ABROUD
| 09-05-2015 10:49
* Mars 1937: insurrection des mineurs à Metlaoui (salaires, conditions de travail, colonisation,...), les policiers ont frappé fort (charnier) ;
* Avril 1938: insurrection à Tunis (parlement), idem ;
* Début 2008: Redeyef monte (chômage, conditions de vie,...) et affronte la répression ;
* Fin 2010-début 2011: la Tunisie monte, idem.
Grace à leur esprit combatif, les habitants du Bassin Minier de Gafsa (BMG) arrivent à :
* se débarrasser de la CGT et la remplacer par l'UGTT ;
* mener un combat nationaliste contribuant à la libération de la Tunisie ;
* nationaliser les mines de phosphates en faisant pression sur les gouvernements, contrairement au secteur de l'énergie resté aux mains des gouvernements successifs et régi, jusqu'à maintenant, par une législation coloniale. De surcroît, la Constitution de la Deuxième République n'a pas arrêté la signature des derniers contrats signés par le gouvernement des technocrates.

Redde Caesari quae sunt Caesaris, et quae sunt Dei Deo. Ainsi, les parlementaires en visite dans le BMG seraient nationalistes.
Loie
Unautrecitoyen
| 09-05-2015 00:56
Pour ceux qu'ils le savent pas au gouvernement : ils existent une loie qui permet à l'état de mettre sous les drapeaux (militaires) les employés d'une société nationale qui menaceraient les intérêts stratégiques de la nation. Toute grève serait alors assimiler à une désertion et punie sévèrement par les tribunaux militaires.
Quant à l'UGTT son sort peut être trés bien réglée par un référendum sur l'utilité de cette organisation d'un autre âge et qui n'apportera aucune solution aux problèmes économiques du pays.
Un article quelconque
Tounsi wa noss
| 08-05-2015 21:40
Svp, faites du pro et arrêter d'avancer aux lecteurs des chiffres erronés! !!! Pour preuve, l'effectif de la CPG est trop en deçà de la réalité. ...
ARMEE GERE LA CPG.
jaghmoun
| 08-05-2015 21:31
La solution radicale est de céder la
Compagnie de phosphate a l'armée qui
L'exploite,la gère, la protège, et
Empêche toute incursion dans la compagnie.
Tout le revenu bénéfice revient a l'armée
Qui construit une nouvelle caserne dans
Le gouvernerat de Gafsa,a savoir qu'il y a
Menace accrue de terrorisme dans la zone.
L'État signe une convention avec ministère
De la défense dans le sens.
L'armée aura le droit de la sécurité du
Site,garde les ouvriers déjà présents et
Dégage les parasites qui bloquent l'usine
Et font tord aux intérêts de tous,
Population,familles,ouvriers,dirigeants
Au l'État et le pays.
Ce que fait sortir l'armée comme bénéfice
Sera retrancher du budget alloué.
Et pourtant Synda TAJINE a répété le mot "compagnie nationale" 4 fois!
DHEJ
| 08-05-2015 21:24
En répétant le mot "compagnie nationale", S.T n'a aucune réflexion sur la sémantique de l'appellation!


Une compagnie nationale est placée sous l'autorité du ministère public ou du PROCUREUR GENERAL et non les guignols du gouvernement!

Les fonctionnaires de cette compagnie nationale sont des fonctionnaires publics sous la coupe du CODE PENAL dont le fameux article 96,

Et pour ceux qui arretent la travail, ils se trouvent aussi sous la coupe des articles 136 et 137 du C.P sur l'atteinte à la liberté du travail...

Et pour appliquer ses lois, le PROCUREUR GENERAL doit requérir les forces de l'ordre, chose faite avant sous ZABA lors de la rébellion des barbares de REDEYEF...

Pour attiser le feu, il faut des préparatifs dont REPUBLICANISER le fameux Hajji et AMROUSSIA...