
Notre cher président ne manque pas une occasion pour insulter ses opposants. Il s’ingénie même à nous sortir à chaque fois une nouvelle expression douteuse pour les qualifier. Le gosier présidentiel en a déversé des choses depuis qu’il s’est lancé dans son aventure hégémonique. Diablotins, microbes, rats d’égouts, traitres, vendus, corrompus, détritus, hyènes, affameurs du peuple, comploteurs des coins obscurs…
On en oublie forcément, tellement il a bercé nos organes auditifs de sa sempiternelle ritournelle. Le président est en guerre totale contre tous, hormis peut-être les 11% qui détiennent la « véritude » et l’authentique « sachoir ». Ceux-là sont les honnêtes, à la probité immaculée. Ceux-là seulement sont adoubés. Le reste des Tunisiens, des malandrins qu’il voue aux gémonies. Il voit des complots partout et il s’est convaincu que ce sont les méchants qui font grimper les prix des produits de base et les retirent du marché pour lui nuire et appauvrir son peuple. On aura beau expliquer de long en large les tenants et les aboutissants de la situation, rien n’y fait, le président reste imperméable aux faits non-alternatifs. Il s’installe dans une espèce de biais de confirmation poussé à l’extrême à en frôler le risible. La tête de la ministre du Commerce est tombée du fait de cette obsession et une nouvelle tête l’a remplacée. Gageons qu’elle ne fera pas long feu au vu de la conjoncture économique.
Donc, nous avons une nouvelle ministre qui a prêté serment face à un président qui lui a débité son discours en plein visage. Il a été bien évidemment question de la fixette autour des spéculateurs et lobbies monopoleurs, mais le chef en a aussi profité pour lancer des punchlines hasardeuses à l’encontre de ses opposants. À croire que ça lui donnerait des urticaires de ne pas leur taper dessus à chaque entrevue et quel qu’en soit le sujet. Il pourrait être en présence d’un collectif d’élevage d’escargots, il en profiterait quand même pour faire dans l’insulte politique.
Cette fois, nouveauté, il les compare aux Aws et Khazraj, deux tribus arabes de Médine qui étaient ennemies. Ces tribus avaient été unifiées par le prophète Mohamed qui avait mis fin à leur guerre ancestrale. La référence est vraiment inappropriée pour ceux qui ont une petite connaissance de l’Histoire. Kaïs Saïed n’apprécie pas et ne comprend pas que les ennemis d’hier se soient alliés aujourd’hui contre lui. Il s’aventure donc dans cette histoire de Aws et Khazraj faisant d’eux les vilains. Il omet qu’ils étaient surnommés Al-Ansar pour avoir accueilli les Émigrés. Il se pose sans s’en rendre compte en « prophète » qui a échoué à unifier sous sa bannière les tribus en guerre et qui les a, au contraire, braquées contre lui.
Un président démocrate ne devrait pas agir de la sorte. Il n’a pas à attaquer ses opposants à tout bout de champ. Il se doit d’être rassembleur. Pour notre grand dam, nous avons écopé d’un chef qui ne fait que diviser et qu’attiser les haines. Il a défoncé et déplacé toutes les fenêtres de ce bon vieux Overton. Il a rendu acceptable l’inacceptable. Il a contribué à enraciner la pratique du lynchage et de la violence politique chez la population. Il a « démocratisé » les pratiques antidémocratiques.
Le président n’est pas content parce que les oppositions se rassemblent samedi pour contester sa légitimité. La date est symbolique. C’est le 14-Janvier, douze ans qu’une marée humaine a hurlé de toutes ses tripes des « dégage » à un régime despotique en fin de règne. Le président a essayé de gommer cette date. Il a tenté de falsifier la mémoire collective en fonction de sa propre vision. Il a endossé l’uniforme d’une Police de la pensée qui efface et modifie à sa guise l’Histoire pour faire primer son propre récit. Mais personne, quelle que soit son hégémonie, ne peut confisquer aux Tunisiens le droit de restaurer leur Histoire.



Le facho est en campagne électorale !!
Il s'affole parce qu'il sent,et il est informé ,de la énième débâcle !!
Allez je reprends ma "retraite ".
C'est juste parce que, je ne comprends pas ,pourquoi les intervenants et les journalistes ne comprennent pas son manège, que je suis intervenue.
Mais détrompez-vous, tout le monde sait que Kaisollah est en campagne électorale depuis 2019. Il a fait encore mieux, il organise des élections de temps àautre, parcequ'il ne sait faire que ça. Il achève, épaulé par sa Mafia, le travail de destruction que Ghannouchi, épaulé par sa secte, a commencé en 2011.
Bourguiba, Zaba, marzouki, bcs étaient rassembleurs.
Même les meurtriers ont leurs nostalgiques ici je vous rappelle
Le scénario devrait-il rester le même avec des acteurs différents ?
"Le changement dans la continuité".