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Kaïs Saïed veut créer une omelette sans casser des œufs
07/04/2023 | 11:44
4 min
Kaïs Saïed veut créer une omelette sans casser des œufs

 

Maintenant que la carte du FMI est écartée, que compte faire le gouvernement pour combler son déficit et où va-t-il trouver de l’argent pour honorer ses dettes et payer ses importations ? Le président a la réponse : les Tunisiens doivent compter sur eux-mêmes. Qu’est-ce que cela veut dire concrètement ? Éléments de réponse.

 

Après plus d’un an et demi de travail acharné, les efforts du gouvernement pour obtenir un prêt de 1,9 milliard de dollars du FMI sont tombés à l’eau. Le président de la République n’en veut pas. Les experts économiques ont beau dire que c’est inévitable, les partenaires étrangers ont beau alerter que la Tunisie risque l’effondrement économique, Kaïs Saïed est droit dans ses bottes, il refuse les directives venant de l’étranger. D’après lui, les Tunisiens ont suffisamment de ressources pour faire face aux besoins. Ils doivent donc compter sur eux-mêmes. Comment cela ? Il ne le dit pas. Comment obtenir des devises ? Les étrangers n’ont qu’à restituer l’argent des Tunisiens dérobé qu’ils ont dans leurs banques.

Le président a des idées fixes et il s’en tient. Il discrédite son gouvernement, il balaie d’un revers les avertissements étrangers et il oppose un extraordinaire mépris aux critiques intérieures.

Il étale au grand jour son ignorance de deux points essentiels : le FMI n’a jamais frappé à la porte de la Tunisie pour lui donner un crédit. Le FMI ne cherche pas à imposer quoi que ce soit à la Tunisie. Si la Tunisie veut de l’aide du FMI, elle se doit de proposer elle-même des solutions rationnelles pour sortir du bourbier dans lequel elle s’est mise toute seule.  Le FMI dit exactement la même chose que Kaïs Saïed, il faut que les Tunisiens comptent sur eux-mêmes.

 

Concrètement, pour que les Tunisiens comptent sur eux-mêmes, ils doivent combler d’abord et avant tout le déficit budgétaire de l’État.

Pour cela, il faut entamer une série de réformes structurelles douloureuses. C’est exactement ce qu’a imaginé sa cheffe du gouvernement Najla Bouden et c’est ce dossier de réformes qu’elle a présenté au FMI.

En refusant de recourir au FMI, Kaïs Saïed ne fait que jeter le plan de Mme Bouden à la poubelle sans proposer d’alternative sérieuse.

Il continue à croire aux chimères des milliards dérobés et de l’argent à l’étranger et refuse de se laisser convaincre du contraire.

Il refuse de réduire le train de vie de l’État avec le sureffectif de son administration et ses entreprises déficitaires et archaïques.

Il refuse de réduire la compensation dont bénéficient tous les citoyens, riches comme pauvres et même les touristes.

 

Comme l’a dit Faten Kallel dans sa chronique hebdomadaire, le président de la République manque de cohérence. D’un côté, il a les pleins pouvoirs et envoie son gouvernement au FMI pour souscrire un crédit. De l’autre, il dit ne pas vouloir assumer le plan de réformes proposé par ce même gouvernement et le présente comme s’il était dicté de l’étranger.

D’un côté, il invite les Tunisiens à compter sur eux-mêmes, de l’autre il refuse de réduire ses propres dépenses.

D’un côté, il admet que ses entreprises sont mal gérées et déficitaires, de l’autre il refuse catégoriquement de les privatiser.

Ce que n’ose pas dire Kaïs Saïed, c’est qu’il est en train d’inviter les Tunisiens à lui assurer son grand train de vie et sa mauvaise gestion.

 

Un jour ou l’autre, ce grand train de vie de l’État doit cesser. Il faut vraiment entamer les réformes structurelles nécessaires. Il faut vraiment privatiser les entreprises publiques, au moins en partie. Ce jour-là est arrivé, si l’on suit les analyses des experts les plus chevronnés et les avertissements des partenaires étrangers.

Kaïs Saïed a le chic de distribuer les certificats de patriotisme. Le patriotisme exige d’éviter à la Tunisie l’effondrement économique imminent. Pour cela, il faut suivre les recommandations des experts et le programme de son propre gouvernement.  Celui-là même déposé au FMI.

 

Nizar Bahloul

07/04/2023 | 11:44
4 min
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Commentaires
Juan
don't cry for me argentina .....
a posté le 10-04-2023 à 13:34
argentina vivait au dessus des ses moyens en ... empruntant !!!
ils ont mème, lié le peso au dollar, 1 pour 1 ...
résultat: 2 fois en défaut.
avis aux casseurs d'oeufs ...
FALLAG
Bonjour Mr. @Leon!
a posté le 10-04-2023 à 12:52
Cela valait vraiment la peine de lire vos longs commentaires. Un grand merci pour votre effort Mr. @leon. Je ne suis pas Ben Aliste mais j'ai beaucoup de respect pour votre position politique et je me réjouis que nous fassions en sorte qu'il y ait plus de diversité en Tunisie sans nous déverser de la haine et de l'aversion.

Rabbi Itauel Fi 3omrik !

Merci à @Business News!
Karin Ottiger
Faire une omelette sans casses les oeufs
a posté le 09-04-2023 à 20:12
Il me semble que le président Kaïs a déjà cassé beaucoup d '?ufs mais il sais que on peut faire 1 omelettes sans l huil.
C est p'us economique.
KAMEL
FMI et ...
a posté le 09-04-2023 à 19:20
Vous êtes loin d'être un analyste, votre parti pris est indéniable. En un mot vous êtes un larbin comme il y en a eu beaucoup durant ces dix dernières années.
Nephentes
Lire et relire le commentaire de @Léon
a posté le 09-04-2023 à 07:29
Je ne suis pas du tout du bord de @Léon que je considère comme un benaliste raté (il est trop érudit pour être un véritable benaliste)

Néanmoins la republication ci-dessous d'un de ses meilleurs commentaires est salutaire; il détaille le cas de la faillite de l'Argentine de manière très instructive pour nous

indirectement et après coup on s'aperçoit en effet de la gravité de la situation dans laquelle nous sommes plongés mais aussi du total manque de vision de Mr Saed et son équipe
Sonia
@Nephentes
a posté le à 11:43
La Tunisie est victime d'un "sort" semblable que celui de l'Argentine, il suffit de lire et bien analyser l'Article suivant:

Business News TN ne laisse pas passer le lien web, par contre vous pourriez chercher l'Article sur Google comme suit:

"Business News TN En l'honneur de Frédéric Oudéa, Kamel Néji réunit le tout-Tunis à la résidence de France"

bonne journée

Forza
Saied veut le beurre et l'argent du beurre (2)
a posté le 08-04-2023 à 14:10
Quel est dans ces conditions le devoir de l'opposition et de la société civile ? Il faut reconnaitre que Saied profite de l'aide des corps armes et il augmente chaque jour son pouvoir, tout en ne reconnaissant pas le putsch et sa constitution, il faut oeuvrer au moins à obliger Saied de respecter sa propre constitution en installant une cour constitutionnelle meme en sachant qu'il nommera des Beni oui-oui comme membres mais c'est mieux que le vide et il faut le pousser à accepter le calendrier électoral et les élections présidentielles de 2024. Ceci est nécessaire pour réduire l'instabilité politique et pour donner un meilleur sentiment aux investisseurs locaux et étrangers.
Une fois Saied est parti (et un jour il partira) il faut revenir à la constitution légitime de 2014, organiser des élections libres, reformer la constitution pour installer une démocratie purement parlementaire avec cour constitutionnelle pour barrer la route à des futurs despotes et entamer les réformes avec les bonnes priorités: investissements dans l'éducation, la formation professionnelle, la recherche scientifique, la santé, l'eau, les zones industrielles. Avec une démocratie et un gouvernement competent, il est possible de changer la donne en quelques années.
Forza
Saied veut le beurre et l'argent du beurre (1)
a posté le 08-04-2023 à 13:50
Il veut avoir l'argent sans donner aucun engagement de faire des réformes, hors sans réformes, les institutions internationales, les pays-frères et amis ainsi que les investisseurs privés craignent une perte totale de leur argent.
La Tunisie a un problème de revenus et un problème de dépenses. Pour les revenues et après la révolution, le pays a perdu a travers les grèves et les blocages des routes et du chemin de fere presque entièrement la filière des phosphates et une grande partie de la filière des hydrocarbures. Sur les 12 ans surement plus que 20 milliards de dinars pour la seule filiale de phosphate avec une augmentation des charges à travers les sociétés de jardinage. L'instabilité politique a réduit davantage la croissance et l'assiette possible des impôts et enfin les actes terroristes de 2015 ont donné un coup dur au tourisme. Côté dépenses, le pays a fait les mauvais choix, il a investi massivement dans la "sécurité" et on a vu les budgets du MI et de la défense quasiment exploser à cause des nouveaux recrutements, l'achat d'équipement et l'augmentation spectaculaire des salaires et des privilèges surtout des employees du MI. La troïka et en particulier Ennahdha a une responsabilité majeure dans ce désastre. La Troika avait tout le peuple derrière elle pour reformer l'état et en particulier le MI mais elle a choisi de leur faire des cadeaux, ceux qui ont combattu la révolution sont devenus les grands profiteurs de cette même révolution. '?a me rappelle la politique du Chamberlain lors de son voyage à Munich en 1938.
Cheour
Précison
a posté le 08-04-2023 à 13:08
Faire une omelette et non créer rectifier svp
takilas
Kais Saied et le peuple tunisien veulent enlever le sang pourri de nahdha et les traduire légalement devant la justice, don n'essayez pas leur apporter des circonstances atténuantes !?
a posté le 08-04-2023 à 10:51
Qui ne se sont pas rassasiés des milliers de milliards qu'ils ont confisqué au peuple , qu'elle audace de ces sans scrupules c.toi.
Djodjo
Takilas
a posté le à 12:12
Décidément, pour toi qui a un quotien intellectuel négatif, kais est un génie mais pourquoi tu mêles le peuple, parle en ton nom, celui de kais à la rigueur mais pas au nom du peuple entier.


Nephentes
Un psychopathe manipulé
a posté le 08-04-2023 à 10:37
Il faut a nouveau souligner que Kars Saed est un inconscient schizophrène c est à dire un cas pathologique à l ego surdimensionné qui se sent investi d une mission divine
Les requins et autres malfrats qui nous font office de sécuritaires l ont très très bien compris

Le résultat de ce jeu de dupes est parfaitement visible et se déploie sur le dos des tunisiens lambda
Comme d habitude
Léon
Rappel (0)
a posté le 08-04-2023 à 10:27
Je tiens absolument à rappeler aux tunisiens ce commentaire de 2019 en 7 envois, qui fut lui même un rappel d'un envoi précédent en 2014. C'était sous la période Essebsi, pour prévenir ses ministres, tous d'une vacuité exemplaire, lorsqu'il était encore temps de prendre les mesures nécessaires et non pas "vendre" le pays pour tromper les tunisiens, en leur faisant croire que leur mode de vie est resté le même qu'en 2010. Tout cela pour parfaire les desseins atlantistes visant à appauvrir une Tunisie qui grimpait très loin à leur gout, du temps de Ben Ali.
C'est à ce moment-là qu'il fallait écouter Léon, et que la mesure qu'a pris courageusement KS, ces derniers jours envers le FMI, devait être prise. Aujourd'hui, et même si cela dénote de son courage devant le refus de mettre sous tutelle notre Pays, une telle mesure doit être suivie de beaucoup de diplomatie car elle frôle la témérité; les peuples étant fortement impatients et souvent très peu patriotes:
***
Sur ce, je me permets d'envoyer à nouveau le contenu complet de mes interventions car, malheureusement, BN ne garde plus toutes les traces de nos envois depuis quelques années. Dommage!
Sonia
@Léon
a posté le à 14:13
Je vous propose de lire ce lien web afin de comprendre pourquoi la Tunisie est tombée dans l'impasse socio-économique, car ce soir là (voir le lien web) le monde politique, les syndicalistes et l'oligarchie n'ont jamais était si proches et si unifiés pour... J'attends votre feedback:


***
Sonia
@Leon
a posté le à 14:54
Business News TN a enlevé le lien web, par contre vous pourriez chercher l'Article sur Google comme suit:

"Business News TN En l'honneur de Frédéric Oudéa, Kamel Néji réunit le tout-Tunis à la résidence de France"

Léon
Argentina (1)
a posté le 08-04-2023 à 10:27
J'ai mis de longues années avant de réaliser que la notion d'état faisait énormément défaut à nos ministres post-révolutionnaires, à un point tel qu'il m'est arrivé à plusieurs reprises de les prendre pour des traitres. Ceci est faux, ils sont tout simplement à côté de la plaque. En effet, ils n'ont aucune conscience du danger souverain et continuent à enfoncer le pays en dépit de leurs hauts diplômes; ce qui, malheureusement, abouti au même résultat que la trahison, à savoir la catastrophe et le protectorat.
Prendre conscience de son ignorance est la première voie d'accès à la sagesse. Je leur dédie donc, comme cas d'école, cette première leçon d'Histoire Monétaire et Financière d'un pays jadis souverain, et qui avait remis ses destinées à la banque mondiale et au FMI.
Je parle de l'Argentine. Ce pays qui vibre dans les coeurs des tunisiens de mon âge comme vibre encore la barre de Témime contre la Pologne, en 78 à Rosario.

La chute aux enfers de ce pays scientifiquement très développé et qui n'a rien à envier au états unis, est due au problème de "la dette éternelle". Il sombra totalement à partir des années 80, bien que ce mal avait débuté deux siècles auparavant (c-a-d depuis son indépendance). La dette extérieure argentine a été une source d'appauvrissement et de corruption, et à l'origine des pires scandales.
Dès le premier emprunt contracté par Rivadavia en 1824 auprès de la banque anglaise « Barring Brothers », la dette a servi à enrichir des financiers argentins, à contrôler les finances, et à vider le pays de ses richesses. Cette dette extérieure a de tout temps été liée aux milieux d'affaires, avec la complicité de presque tous les gouvernements, depuis Mitre et Quintana à la fin du XIXème, jusqu'aux très récents Carlos Menem et De la Rua.
La politique de l'endettement a engendré en Argentine des générations de technocrates et de fonctionnaires, plus disposés à servir les banques et les compagnies internationales, qu'à défendre les intérêts du peuple et de leur pays. Les portraits des dirigeants du système bancaire de l'état, diplômés de Oxford, de Harvard, et des meilleures institutions argentines, du XIX-ème siècle jusqu'aux contemporains de Menem et de De la Rua, ornent encore les galeries officielles de la banque centrale.
Léon
Argentina (2)
a posté le 08-04-2023 à 10:27
Mais ce qui nous intéresse le plus, c'est l'histoire récente, celle qui se situe entre 1975 et 2001, avec ces administrateurs d'une dette odieuse née au milieu des années 70, sous le Gvnt militaire. Les bottes n'ont jamais fait bon ménage avec l'économie, et ce, en dépit de leur patriotisme. Leur gouvernance mène toujours à la catastrophe économique.
Bourguiba n'avait pas tort lorsqu'il confinait les activités des militaires aux seules casernes et ne les appelait qu'aux moments durs que traverse cycliquement le pays.
En Argentine, et bien que la justice avait prouvé les origines odieuses et non souveraines de la dette, la pression de l'establishment a été plus forte, et le politique a fini par céder.
Depuis ses origines, la dette a dicté la politique nationale et aliéné le patrimoine public. En 76, Après la défaite américaine au Vietnam, la crise s'installe en Argentine, et avec la hausse du prix du pétrole, le pétrodollar arrose le monde, et les banques proposent des crédits à 3%. La naissance de la dette du tiers-monde en est issue. En effet, en 81, avec des taux d'intérêts atteignant les 16%, les pays endettés se trouvent logiquement en faillite. L'alliance entre les banques étrangères et les multinationales prend le pouvoir en Argentine.
Après sept années de politique néolibérale, le régime militaire laisse un pays exsangue avec une dette extérieure de 45 milliards de dollars dont la moitié est en réalité une dette privée.
35 milliards dus à des banques étrangères installées en Argentine (City Bank, First Boston, Chase Manhattan, Bank of America, aux banques italienne, française, allemande, espagnole, mais aussi la banque de Rio et la banco Quilmes, Galicia,..). Les multinationales comme Esso, Fiat, IBM, Ford, Mercedes, Swift, Pirelli, et une multitude de groupes locaux argentins, sont à l'origine d'une dette privée démesurée, qu'un haut fonctionnaire du régime militaire (Domingo Cavallo) a fait reprendre par l'état. Devenu super-ministre de l'économie sous les Gvnts de Menem et de De la Rua, il est responsable de l'accroissement permanent de la dette et des pires spoliations subies par le peuple argentin.
Léon
Argentina (3)
a posté le 08-04-2023 à 10:27
La banqueroute qui s'en suivit, fit que le peuple argentin, dont les économies avaient été retenues par les banques en faillite, se rebelle, casseroles à la main pour manifester son droit à la nourriture.
Quant à la dette extérieure, elle est encore plus illégitime et plus odieuse. D'une part, parce qu'il est illégitime de rembourser des banques dans un pays où il y a plus de 25 millions de pauvres et d'indigents; d'autre part, à cause des taux très élevés, dépassant les taux d'usure. Elevés à un tel point, qu'ils rendaient la dette non remboursable. Si le taux avait été "normal", la dette argentine aurait été entièrement recouverte en 1988. L'entourloupe est due au fait que les maisons mères ont prêté de l'argent à leurs filiales. Il s'agissait donc de mouvements internes que l'on a fait passer pour des dettes extérieures.
On achetait des dollars que l'on déposait dans une banque aux états unis, et usant de ce dépôt comme garantie, on obtenait un prêt pour racheter des dollars et ainsi de suite, et ce, grâce à la différence du taux d'intérêt. Du vol de haute voltige! Cela a généré des fortunes à partir du vent; et a appauvri aussi bien les citoyens que le pays. Les plus grands bénéficiaires furent les groupes économiques "traditionnels" (toujours les mêmes).
A la fin de la présidence d'Alfonsin, la dette extérieure frôle les 54 milliards de dollars. Suite à sa démission, et après avoir à son tour trahi ses électeurs, comme je l'expliquerai plus bas, son successeur, le néo-péroniste Carlos Menem, laisse les créanciers déterminer eux-mêmes ce qui leur est dû (étonnant!). Le congrès argentin ne débattra jamais de la dette, ignorant la constitution et les décisions de justice. Dix ans plus tard la dette a atteint 130 milliards de dollars.
Remarquez le parallèle frappant avec ce qui se passe en Tunisie. Ces dettes dites « publiques », n'ont rien de publiques. Elles ne sont pas utilisées pour le "public" c'est à dire pour le peuple. Si elles servent les privés, cela s'appelle, au mieux, une « dette privée ». Ou encore, pour le peuple du pays qui la contracte, une dette odieuse ou illégitime.
Une ancienne directrice du FMI, Karen Lissakers, avait dit: "Si nous appliquons la théorie de la dette odieuse, la dette du tiers-monde n'existerait plus".
En 83, avec le rétablissement du régime "démocratique" sous le radical Raul Alfonsin, la trahison s'est poursuivie. Son discours social démocrate promettait de défendre les droits de l'Homme, combattre la pauvreté, soigner, éduquer et nourrir, par la seule démocratie. Le pauvre homme avait même affirmé qu'il n'obéira ni aux groupes financiers internationaux, ni aux privilégiées locaux. Voeux pieux.
Léon
Argentina (4)
a posté le 08-04-2023 à 10:26
Mais avec un état est en faillite, il fallait choisir: Dénoncer la dette, ou céder à la pression des pouvoirs financiers. Je vous laisse deviner ce qu'a fait Alfonsin. Il a bien sûr cédé, et appelé ses concitoyens à des sacrifices inhumains, allant jusqu'à désigner sa politique économique, d'économie de guerre.
Comme tout homme politique, il n'avait pas de solution miracle. En 85, des richesses publiques transitent vers les banques et les grands groupes, pendant que le peuple se meurt. Auteur d'un double discours, Alfonsin promet de dénoncer la dette, tout en ordonnant au gouverneur de la banque centrale de la légitimer.
Si Alfonsin a « trahi », sa trahison est sans commune mesure avec celle de son successeur, Carlos Menem. Très proche du petit peuple pour avoir été l'élu d'une ville pauvre, jamais un dirigeant n'a autant trahi que lui. Il n'aura même pas attendu quelques jours avant de trahir son peuple en prenant à contrepied ses propres promesses dès les premiers jours ayant suivi son investiture. Son programme sera celui de la minorité libérale et conservatrice. Il a vite compris de quel côté il devait se placer pour assurer ses poches et sa longévité au pouvoir. Certainement pas du côté du peuple dont il n'a cure. Jamais il n'y eut une alliance entre conservateurs et péronistes avant Carlos Menem. Très vite, il s'est fait à la vie de la haute société et a tout de suite fait allégeance à la mondialisation, donc aux pouvoirs financiers qui soumettent l'Argentine depuis des décennies pour ne pas dire des siècles. Comme en Tunisie, le Foot, cette malédiction pour les peuples l'y a beaucoup aidé, puisque son mandat correspond à l'Argentine de Maradona et l'engouement total des argentins pour le foot; Boca Junior n'était pas une équipe mais une religion. Les travailleurs qui, jadis avaient appuyé son investiture, furent même l'objet de répression. De l'anti-impérialisme et de la politique péroniste de non-alignement, promesses qui l'avaient aidé à accéder au pouvoir, il passa à une relation si forte avec les états unis, qu'il ne lui restait plus qu'à embrasser Bouche Père sur la Bush (je veux dire Bush Père sur la bouche). Pour un président d'origine arabe, c'est une double trahison. Il faut dire qu'entre les arabes et la trahison, il y a une longue histoire d'amour.
Son seul et unique programme sera celui de la banque mondiale et du fonds monétaire international. Il faut quand même lui accorder les circonstances atténuantes puisque toute la « junte » syndicaliste l'avait suivi dans sa trahison, car la corruption n'est malheureusement pas moins importante dans ces milieux, et qu'un chef d'état d'origine arabe sait « convaincre » (c'est-à-dire « acheter ») les corrompus potentiels.
Il a désossé et vendu le pays, en privatisant tout, et en particulier les services publics, sous le regard d'un peuple qui n'en revenait pas. Pour ce faire, il a dû acheter magistrats et députés et le Sénat avait fini par voter les « privatisations ».
Léon
Argentina (5)
a posté le 08-04-2023 à 10:26
En privatisant en particulier les sociétés d'exploitation de pétrole et de gaz, le pays perdait non seulement ces sociétés, mais aussi l'argent qui en émanait et qui lui permettait de financer et entretenir les infrastructures. Sans compter la catastrophe sociale qui s'en est suivie avec les licenciements en masse. Les opposants à cette destruction organisée furent intimidés allant jusqu'à subir des coup de feu en pleine rue.
Les complices majeurs de ce massacre d'état furent, comme à l'accoutumée, les médias. Si la trahison n'arrive pas toujours par eux, elle ne se fait malheureusement jamais sans eux. Car les peuples sont dupes et souvent de simples moutons de Panurge.
Une décennie mafieuse où les députés qui ont voté des lois honteuses contre la nation argentine, ne pouvaient plus se réunir sans couverture policière de peur du peuple. Le parallèle en Tunisie est évident quand on sait comment on fait voter par « ordre » nos fameux représentants du peuple qui, en réalité, ne représentent qu'un simulacre de démocratie et qui ne voteront que ce que leurs imposent les atlantistes sous-couvert de leurs dirigeants. Chaque semaine apportait son lot de protestations avec, toutes proportions gardées, des mouvements semblables à ceux des gilets jaunes. A l'instar des ces derniers, excédés par l'ingérence de la politique économique européenne et mondiale dans leur quotidien, les protestataires argentins en veulent à leur bourreau FMI-iste et étasunien. En effet, ces contestations en Argentine font suite à une période économiquement obscure, où le budget de l'état se vote à Washington. Comme le budget de l'état tunisien ne peut être approuvé sans l'aval de nos créanciers, c'est-à-dire l'UE, les états unis, et surtout le FMI.
L'arnaque qui s'en suivit fut des plus extraordinaires et ressemble fortement à ce « maintien » actuel du dinar face à l'euro. En effet, Menem avait décidé qu'un pésos vaudrait un dollar. Une décision imbécile qui allait faire mettre les clés du pays sous la porte et de facto le placer dans un état de soumission et de colonisation. Le pays qui produisait quasiment tout ce qu'il consommait, et qui exportait de la technologie, en était arrivé à importer les produits de première nécessité. Cette mise à niveau du pésos avec le dollar a quand même eu la vertu de baisser considérablement l'inflation. Mais en contrepartie, et vu qu'il n'y a pas de miracle en finances, cela s'est répercuté sur les crédits qui sont devenus plus qu'usuraires puisque les intérêts sont passé à 50% annuel. En cette même période, ils étaient d'environ 6% aux états unis. D'autre part, cela a évidemment ruiné les commerçants et les PME argentines dont les produits n'étaient plus compétitifs face à ceux de provenance étrangère. Tous les commerces et entreprises industrielles ont fini par mettre la clé sous la porte. Explosion des fortunes mal acquises, comme il se passe actuellement chez nous où l'on voit des familles qui vivaient dans la pauvreté s'enrichir sans que l'on sache par qui, ni comment.
Deux Argentines sont nées: Celle des riches et celle des pauvres, contigus, vivant chacun son monde.
Léon
Argentina (6)
a posté le 08-04-2023 à 10:26
Tous les services de l'état furent peu à peu détruit. De l'électricité, jusqu'aux transports, en passant par l'eau potable, et le tout à l'égout, qui sont devenus le luxe de quelques quartiers. Jusqu'à la destruction de l'état lui-même qui ne représentait plus que la technocratie et la corruption. Même les chemins de fer furent abandonnés et les rails désaffectés. Des 36.000 km de voies, il ne restait plus que 8000 km. Sans compter le nombre de travailleurs, passé d'environ 100.000 à 15.000. Aucune conscience de l'état, à l'instar de nos politiciens post-révolutionnaires en Tunisie.
700 millions de dollars furent empruntés à la banque mondiale pour payer les licenciements, et autant pour les intérêts d'emprunts. Pire encore, les travaux inhérents aux anciennes entreprises publiques privatisés étaient subventionnés par l'état. Imaginez que je vous vende la Poste ou les autoroutes et que je continue indirectement à en assurer la maintenance par des subventions. Il est même arrivé que l'heureux acquéreur d'une entreprise publique intente un procès à l'état, et ce, en dépit du fait que la plupart d'entre-eux n'avaient pas honoré leur contrats.
Consommateurs et travailleurs, le peuple entier fut lésé par cette politique. Le chômage est passé à 20% et tous les acquis sociaux sont devenus comme un ancien rêve.
Du statut de pays le plus développé d'Amérique Latine, l'Argentine est passée au statut du pays le plus sous-développé (la Tunisie en Afrique). Des quartiers entiers vivent dans des conditions indignes ne serait-ce pour un chien, sans toit, sans travail, sans produits de première nécessité, et dorment souvent à même le sol.
Après le mandat Menem, le pays a décidé de lutter contre la corruption et le crime organisé (aussi bien au niveau de l'état devenu mafieux que des simples citoyens poussés par la pauvreté), mais sans toucher au système économique et à la Dette extérieure. Cette dernière, fut même érigée en politique financière (un ministère lui est quasiment dédié). Cette tentative, encore une fois morte-née, fut incarnée par le tandem Fernando de La Rua et Carlos Alvarez. Les évènement qui suivront prouvent que l'on peut faire les efforts que l'on veut, en poursuivant la politique du FMI, la situation ne peut qu'empirer.
Le peuple qui ne faisait plus confiance aux néo-péronistes protecteurs, appelait ses nouveaux dirigeants à ne pas « trahir » comme leurs prédécesseurs. Encore un voeux pieux: Baisse des salaires des fonctionnaires, augmentation des impôts: c'est tout ce qu'ils auront. Les nouveaux responsables signèrent même la prolongation des concessions de gaz. Une richesse de 50 milliards de dollars dilapidée et cédée illicitement pour seulement 300 millions de dollars.
La catastrophe sociale qui s'en suivit élimina purement et simplement la classe moyenne, enrichi les riches et appauvri les pauvres. Tunisiens, est-ce que cela ne vous rappelle rien?
Le peuple affamé et appauvri sort dans les rues. De la Rua opte pour le répression et des jeunes chômeurs sont assassinés. Une quasi-famine a élu domicile dans les quartiers pauvres et les gens désabusés n'eurent même plus la force de manifester.
Léon
Argentina (7)
a posté le 08-04-2023 à 10:26
L'Argentine a été présentée au monde entier comme le modèle à suivre, et recevait tous les ans les hommages du FMI. Ce pays qui a fini par tuer de faim ses propres citoyens.
Comprenez maintenant pourquoi Ben Ali n'était vraiment pas le modèle à suivre pour les atlantistes et les néo-colonisateurs. Ses notes, il ne les devait qu'à la réussite financière et à la croissance. Nos Menem, De la Rua, Alvarez envoyés par la CEE, les états unis et le FMI, sont les Jomaa, Chahed, et autres diplômés sans conscience. Ils suivent à la lettre les doléances du FMI et de la banque mondiale. Ils ont été « dressé » durant leurs études dans la promotion de ce système. Initiés à travers des start-up qu'ils montèrent et qu'ils vendirent plus tard, ils croyaient pouvoir réussir en politique en prenant leur pays pour une grosse start-up. Ils n'ont aucune conscience et aucun sens de ce qu'est la responsabilité envers un peuple. En termes de politique leurs méthodes FMI-istes sont la pire des politiques économiques et sociales. Mais çà, il faut être Léon pour le comprendre.
Pour revenir à l'Argentine, et après un quart de siècle, le bilan économique est désastreux: La dette publique et privée est passée de 8 milliards de dollars à 170 milliards de dollars et une somme équivalente a quitté le territoire national. A l'aube de l'an 2000 le pays se trouvait en cessation de payement.
Mais le dernier mot revient toujours au peuple qui dès 2001, a réagit violemment. Ni la dictature de Menem, ni celle de De la Rua, imposées par le FMI, ni le paternalisme insidieux des états unis, n'ont pu retenir ou prévoir la réaction du peuple.
Le modèle libéral s'est achevé en une vraie hécatombe. Le vrai peuple d'Argentine dénonça le FMI qu'il baptisa « International Misery Found ». La pression populaire était tellement forte que la répression n'était plus possible. L'insurrection du 20 décembre 2001 allait, à l'instar du soulèvement du 17 octobre 1945 qui intronisa Péron, ou celui de Cordoba en 69, sonner le glas de ceux qui trahissent leurs peuples à l'avantage de l'ordre mondial. Un soulèvement extraordinaire du peuple appauvri et trahi.
Victoire au Peuple! Victoire à la Justice! Victoire aux opprimés! Face à la violence, le président De la Rua démissionne, et le peuple signe la première Victoire Argentine contre la mondialisation.
Victoire qui a mis au pouvoir le sauveur de la Nation argentine; celui qui a inversé toutes les tendances, aussi bien celles de chiffres (chômage divisé par deux, sécurité sociale rétablie'?') que celles de la souveraineté par la ré-acquisition des sociétés pétrolières et autres bien du peuple argentin. Il s'agit du vrai péroniste de gauche Nestor Kirchner, à qui avait succédé sa femme Cristina Kirchner. Il avait su renégocier la dette, à un point tel qu'il perdit tout crédit international sur le plan financier. Mais sa foi a fait sortir son pays de la crise. Il mourut avant la fin du mandat de sa femme qui lui succéda (étonnant comment la mort profite toujours aux mafieux internationaux!) d'une crise cardiaque. En réalité, il était logique qu'ils gouvernent en tandem.
L'actuel a trouvé un pays en bonne santé. Alors il se permet les écarts « libéraux » qui jadis avaient mené l'Argentine à la catastrophe; un peu comme le font les gouvernant qui ont trouvé les caisses pleines de dinars et de devises le 14 janvier maudit. Le Fonds de Misère Internationale et les pays qui le dirigent se chargeront bien de vous enfoncer.

Léon, Min Joundi Tounis Al Awfiya;
Résistant.

VERSET 112 de la SOURATE des ABEILLES.
Taieb Nouri
Kaies fait une omelette
a posté le 08-04-2023 à 10:20
C'est le problème de kaies,les tonneaux vides font le plus de bruit.
Casse toi pauvre con
Il rêve
a posté le 07-04-2023 à 21:29
kais pense que le FMI est con comme ceux qui l'on élu sans qu'il ait un programme ou une vision. Le FMI s'en fout si la Tunisie s'effondre, si elle n'est pas prête à respecter ses exigences, il n'y aura pas d'argent et kais doit sauver le pays autrement, il est le premier responsable de toute cette crise.
'Gardons un minimum d'honnêteté!
Il est possible d'organiser une consultation sur la réforme de l'enseignement
a posté le 07-04-2023 à 21:20
1ère partie:

Je voudrais discuter l'Article de ce matin "Il est possible d'organiser une consultation sur la réforme de l'enseignement" du lien web suivant:
https://www.businessnews.com.tn/kais-saied--il-est-possible-dorganiser-une-consultation-sur-la-reforme-de-lenseignement,520,128229,3

Introduction:
a) j'ai collecté certains passages de ce commentaire de différentes pages sur le Web, dont certains liens https ne sont pas passés à travers les filtres de Business News TN

John Hattie a fait des recherches sur plus de 800 méta-analyses qui résument plus que 50000 études individuelles. Il a publié sa synthèse dans un livre paru en 2009 : 'Visible Learning'. En tout, 250 millions d'élèves ont été concernés par ces recherches sur la réussite et l'apprentissage.

Je donne d'abord des notices que j'ai prises moi-même lors de ma formation dans le domaine de la pédagogie et psychologie scolaire à l'université de Munich (c'était indispensable afin d'exercer le métier de prof. de mathématiques) --> quelques conclusion d'Hattie:
- 50% des différences de développement scolaire sont dues à des différences inhérentes aux élèves eux-mêmes. Il s'agit d'attitudes de motivation, de connaissances préalables, d'états quotidiens --> Certains élèves ne font pas ce que l'enseignant exige (par ex. préparer les devoirs de maison et participer activement aux cours).
- pourquoi les élèves ne réagissent-ils pas/n'apprennent-ils pas comme le souhaiterait l'enseignant? --> D'après Hattie, si les élèves ne font pas/n'apprennent pas ce que l'enseignant exige, c'est que le cours du prof. n'est pas attractif pour les élèves. Un cours scolaire est une offre/proposition aux élèves qui devrait être attractive pour être acceptée par les élèves. --> Donc, la faute est plutôt à l'enseignant qu'aux élèves --> voir le modèle de Helmke sur le web:
https://de.wikipedia.org/wiki/Angebots-Nutzungs-Modell
--> D'après Hattie les enseignants sont responsables de 30% des différences de développement/apprentissage scolaire, --> 30%, sont vraiment beaucoup.
- Les 20% restants reviennent aux parents (5-10%), les groupes de pairs (5-10%) et l'école (5-10%) --> Le système scolaire n'a que très peu d'influence sur ces 20%. Par contre il faudrait considérer les 80% restant (50% + 30% = 80%.)

Premier fazit: il faut savoir motiver les élèves afin qu'ils participent aux cours scolaires sans frustration et afin d'améliorer les facteurs de réussite. Pour cela il y a plusieurs modèles:
- le modèle d'offre de Helmke https://de.wikipedia.org/wiki/Angebots-Nutzungs-Modell
- Berliner modèle
- Hamburger modèle
- les modèles de Klafki (classiques et modernes)
- les modèles de structure d'une unité de cours: par exemple d'Erwin Uhland & René Müller (ARIVA)
- les modèles de motivation des élèves: Deci & Ryan, Keller, Csikszentmihaliyi & Schiefele, Dresel & Lämmle, etc.
- Les modèles d'éducations éthiques et sociales (Erziehung): voir en particulier Schneewind
- Formations des enseignants : Shulman, Gruber & Stöger, Stierlin, Klafki,
- Classroom Management: en particulier Andreas Helmke
- puis tous les cours de pédagogie et psychologie scolaire

Hattie conclut à la suite de sa méta-analyse que l'enseignement est réussi si seulement les enseignants "voient" l'apprentissage à travers les yeux de leurs élèves (--> changement de perspective) et si les élèves se regardent (se prennent) eux-mêmes comme leurs propres enseignants, d'où la place centrale du feedback dans les processus de l'apprendre et du faire-apprendre.

D'après Hattie, l'indicateur le plus important est celui de l'influence des enseignants sur la réussite de l'apprentissage scolaire. Ils ont une influence de 30% sur cette réussite --> il faudrait donc améliorer la formation des enseignants afin d'optimiser les facteurs pour la réussite de l'enseignement scolaire.

Bonne soirée
'Gardons un minimum d'honnêteté!
L'enseignement secondaire et primaire en Tunisie est même extraordinaire, d'après l'étude empirique de Hattie!
a posté le 07-04-2023 à 21:17
L'enseignement secondaire et primaire en Tunisie est même extraordinaire, d'après l'étude empirique de Hattie, il faut seulement encourager le travail coopératif entre les élèves (les bons aident les faibles et les moyens) et augmenter le nombre des évaluations formatives (augmenter le nombre des tests évaluatifs comme feedback et dont les notes ne content pas) . Je m'explique:
- Hattie développe ses propres considérations sur la supériorité d'un modèle d'enseignant 'activateur', organisateur des activités scolaires (situation d'enseignement dite directive), par rapport à un enseignant 'facilitateur' qui suivrait des méthodes 'constructivistes' et interviendrait rarement pour corriger et diriger l'élève (situation d'enseignement dite non-directive) --> ce qui est positif pour l'enseignement tunisien qui est plutôt directif.

- En soulignant qu'il conviendrait de s'intéresser plutôt aux avancées concrètes des apprentissages plutôt qu'aux réformes et dispositifs structurels qui occupent l'essentiel des politiques éducatives, Hattie soutient des postures communes à la plupart des experts pédagogiques. --> La réussite de l'apprentissage scolaire dépend en particulier de la qualité des cours scolaires et du Classroom Management (en tant qu'offre que l'élève pourrait accepter ou refuser en fonction de leur attractivité) et très peu de l'infrastructure sophistiquée de l'école. --> ce qui est positif pour l'enseignement tunisien à faibles moyens financiers et d'infrastructure, à condition de garantir un meilleur Classroom Management --> voir en particulier les recherches d'Andreas Helmke

- Hattie valide la supériorité de l'enseignement directive (comme celui de la Tunisie) contre les nouvelles théories d'enseignement à la mode qui voudraient faire du professeur un 'coach' ou un tuteur laissant l'élève découvrir tout seul ses savoirs sur le web comme substitut à l'enseignement.

- L'une des conclusions d'Hattie qui serait très intéressante pour la Tunisie avec ses très faibles moyens financiers et d'infrastructure scolaire est que "l'enseignement directive réciproque ayant une évaluation formative [fréquente] a plus d'effet positif sur la réussite de l'apprentissage
a) que la taille de la classe scolaire [le nombre d'écoliers par classe n'a pratiquement pas d'influence sur l'efficacité de l'apprentissage et de la réussite scolaire],
b) que la grandeur de l'école,
c) que l'infrastructure scolaire
d) que les méthodes à base de simulation par le jeu."

Fazit: oui, les petites classes (d=0.21) et l'équipement financier/scolaire (d=0.23) n'ont que très peu d'influence sur la réussite scolaire/apprentissage. --> Nos écoles d'enseignement primaire et secondaire pourraient faire ainsi beaucoup mieux malgré leurs moyens financiers/d'infrastructure très limités. Il faut pour cela entre autre introduire les évaluations formatives en grand nombre et en bonne qualité et améliorer la formation de nos enseignants

Bonne soirée

Bonne journée

PS:
- * Une évaluation formative fait référence à une évaluation à faible enjeu qui ne contribue normalement pas à la note finale d'un élève. Une évaluation formative peut consister à résumer les points principaux d'un cours magistral ou d'un quiz hebdomadaire pour tester la compréhension du contenu examiné. Les commentaires des élèves sur ces évaluations sont utilisés pour améliorer leur apprentissage pendant qu'ils sont encore en train d'apprendre. Ces évaluations sont utilisées pour éclairer l'enseignement en cours et permettre aux instructeurs de personnaliser leur cours pour répondre aux besoins des étudiants --> L'enseignement scolaire tunisien n'encourage pas malheureusement l'évaluation formative dont les notes ne comptent pas lors de passages de classes.
- b) Une évaluation sommative a lieu à un tout autre moment. Pas pendant le processus, mais après. L'évaluation a lieu après la fin d'un cours ou d'une unité et contribue à la note finale
Juan
Herr Doktor Math
a posté le à 11:22
le gros problème: le culte du diplome héritée de la colonisation.
ce qu'il faut : des types comme Bill Gates, Steve Jobs ... qui font des miracles , sans diplomes.
Gardons un minimum d'honnêteté!
@Mr.Bahloul, Je vous propose de mettre le thème "la réforme de l'enseignement scolaire tunisien" à la une et d'ouvrir un débat! En effet, nous sommes fatigués des tirades du FMI et ses humiliations...
a posté le à 11:21
L'essentiel de mes commentaires ci-dessus:
1) Une extrême importance à l'évaluation formative: J'ai enseigné à l'école et à l'université allemande, et j'ai même trop accentué à l'école sur l'évaluation formative en tant que feedback sur la qualité et l'efficacité de mon enseignement (travail) avant de faire un test officiel (qui compte pour le passage de classe), mais de permettre aussi à l'élève de faire un devoir de mathématiques à l'aise et sans peur d'échouer (ce qui donnerait une bonne et réelle évaluation du niveau de l'élève)
2) Une extrême importance au travail en groupe des élèves: En effet une classe scolaire n'est jamais homogène, il y a ceux qui apprennent vite et d'autres qui apprennent moins vite. --> Il faudrait laisser les bons élèves aider les moins bon et ainsi permettre aux élèves de parler en classe (contrairement à la règle que les élèves devraient être silencieux en classe).
3) La motivation des élèves est très importante: certes, il y a les les modèles théorique de motivation des élèves qu'il faudrait prendre au sérieux et les appliquer: Deci & Ryan, Keller, Csikszentmihaliyi & Schiefele, Dresel & Lämmle, etc. --> par contre, d'après mon expérience, il n'y a que les notes aux tests et aux devoirs qui comptent pour le passage de classe qui pourraient motiver le plus les élèves. Dans mes classes scolaires, en Allemagne, j'ai introduit un autre système de motivation qui n'a jamais été prévu par les théories que je viens de citer. Oui, chaque élève qui participe au cours et qui sort 3 fois au tableau afin de corriger des devoirs de maison a un bonus d'un point à un devoir qui compte au passage de classe. Et hop voilà que tous les élèves voudraient participer et sortir au tableau. Même les élèves des classes parallèles venaient me voir et me dire qu'ils voudraient venir à mon cours.
4) Les programmes scolaires en Allemagne ne sont plus formulés sous forme d'apprentissage par coeur du savoir et des connaissances, mais plutôt en liste de compétences dont les prof. doivent assurer la pratique par leurs élèves. --> A l'école tunisienne, on ne m'a jamais appris:
- à comprendre et interpréter des messages et des discours oraux complexes.
- à m'exprimer de façon maîtrisée en s'adressant aux autres (tenir des discours en classe)
- à formuler un avis personnel à propos d'une oeuvre ou d'une situation en visant à faire partager son point de vue.
- Utiliser l'écrit pour penser et pour apprendre.
--> oui, tout cela je l'ai appris en Allemagne en autodidacte.
Par contre il ne faudrait pas que les compétences menacent d'être mal comprises dans une perspective exclusivement pragmatiste qui ne prendrait plus en vue que l'efficience ou l'efficacité dans le traitement et la gestion des situations de la vie professionnelle, économique, sociale, '?' sans faire plus du tout de place à toutes les autres dimensions de culture générale.


Fazit: l'école tunisienne nécessite plutôt une meilleure formation de nos enseignants afin d'offrir des cours qui seraient attractifs pour être acceptés par les élèves: tous nos enseignants de l'enseignement scolaire devrait avoir une très bonne compréhension des modèles suivants:
- le modèle d'offre de Helmke --> Un cours scolaire est une offre/proposition aux élèves qui devrait être attractive pour être acceptée par les élèves
voir le lien Web: ***

bonne journée
A4
Et alors !
a posté le 07-04-2023 à 20:20
Il est même capable de vous vendre de l'eau déshydratée !!
Juan
plutot crane d'oeuf
a posté le 07-04-2023 à 19:21
Kaïs Saïed veut créer une omelette sans casser un crane d'oeuf ....
EL OUAFI
Les conditions du F M I, créer le chaos et des émeutes !
a posté le 07-04-2023 à 19:08
La levée de la compensation du carburant et des produits de base et les répercussions sur la paix sociale.
Les conditions du F M I, créer le chaos et des émeutes ! mettre Kais Saied K O .
Djodjo
kais est déjà KO
a posté le à 10:54
kais fait crédit avec le temps, la chute et le chaos du pays sont inéluctable.

Depuis peu, le compte a rebours a commencé.

Pour le moment, kais tient grâce au fanatisme de ses soutiens et à la lassitude/désespoir de la majorité.
Bacchus
@NB de BN
a posté le 07-04-2023 à 13:31
Monsieur Nizar Bahloul, voici ce que vous avez publié dans votre rubrique le 23/12/2022 à 11heure 02 minute : « Il ne fait plus l'ombre d'un doute que ce gendarme va peser de tout son poids pour déstabiliser un président qui ne convainc plus personne, ni à l'intérieur, ni à l'extérieur. Parions que c'est la deuxième priorité de Joey R Hood dès son arrivée à Tunis dans les prochains jours. ». Monsieur N.B, vous êtes vous posé les questions : Pourquoi les héritiers de l'OSS ont réussi à détrôner Bourguiba et Ben Ali et aurait échoué pour Saïèd ? Y-a-t-il une probabilité si minime soit-elle qu'une puissance concurrente de « l'empire de l'oncle Sam » aurait mis la puce à l'oreille des tunisiens ? Pourquoi les italiens et les français s'affolent et montre qu'ils veulent à tout prix aider la Tunisie ? Monsieur NB, réfléchissez seul à ses questions. Monsieur NB, voici ce qui va se passer si nous n'aurions pas un crédit du FMI : nous serions privés des ustensiles de cuisine made in Turquie qui seront remplacés par ceux de l'AMS made in Tunisie, nous serions privés des tacots de bus de l'agglomération de Paris qui sans nous seraient destinés à la casse, et nous nous contenterons de bus flambants neufs sorties des usines de montages tunisiennes, il n'y aurait plus de café d'enseigne française emballé au Maroc, il n'y aurait plus de rasoirs et crèmes à raser made in Egypte mais made in Tunisie, le textile serait made in Tunisie, il n'y aurait plus que des batteries Nour et Assad, des pneus Amine et SONAP et des filtres tunisiens. Monsieur par sa position stratégique, la faveur de la Tunisie on se la dispute. Les occidentaux ont peur que ça arrive en Tunisie ce qui arriva à Djibouti. Monsieur NB, je parie que dans les prochains mois, une partie de la dette extérieure de la Tunisie sera épongée et que les conditions d'octroi de crédits à la Tunisie seront revues à la baisse. Mr NB, « ça ne fait pas l'ombre d'un doute », Saïèd n'agit pas seul il est entouré de patriotes compétents qui travaillent dans l'ombre.
Amine Hermi
Réponse
a posté le à 09:59
J'approuve
zarrouk
réponse à Bacchus (même avis)
a posté le à 05:22
Merci Bacchus et bravo pour votre commentaire judicieux ...
effectivement , il ne faut plus prendre ' les Enfants du Bon Dieu pour des Canards Sauvages ' , la Loi du FMI, croquemort de l' Afrique Basta
il faut mieux être un Coq peut être stérile , mais pas débile, fini la saison la poule aux Oeufs d' or, le monde a changé, l' orientation de la boussole aussi, vivement le rapprochement avec le BRICS, ... Par ailleurs la Tunisie, de par sa position géostratégique restera ' Au Coeur de la Méditerranée , la Méditerranée du Coeur '.
les USA, malheureusement pour nous ne lâcherons jamais la Tunisie, .. vue son importance dans la région, par Ailleurs la France qui vit une hécatombe en Afrique Subsaharienne, veut maintenir sa position au Maghreb malgré les récents déboires quand à l' Italie, ...tout sauf l' invasion des migrants .
@Bacchus
Vous avez tout dit.
a posté le à 23:43
.
@Bacchus
vous avez tout dit
a posté le à 23:42
.
Mozart
NB et BN sont très prolixes sur Kaïs Saied sans pour autant rappeler que le chef de l'Etat se situe dans la continuité de ses prédécesseurs, tous apeurés face à l'idée de supprimer les subventions depuis les émeutes du pain en 1984
a posté le 07-04-2023 à 13:29
Dans ses propos devant le mausolée Bourguiba à Monastir, Kaïs Saied a évoqué les émeutes du pain de janvier 1984 pour refuser de supprimer ou même de réorienter les subventions aux produits de base de l'alimentation.

Il confirme que, depuis ces émeutes, tous les gouvernements successifs ont eu peur de prendre de telles décisions, forcément impopulaires, et qu'il se situe dans leur sillage.

veritas
vous n'avez rien appris depuis 1986 .
a posté le 07-04-2023 à 12:54
Le FMI a commencer à détruire le pays depuis 1986 et vous en êtes bien content,bravo pour votre partie pris et pour votre traîtrise qui n'a pas de limite continuez à être à la solde de pays étrangère ennemis'?'vous allez tous payer le pris fort même avec vos passeport offert par vos maîtres .
Ali
@Veritas l'inculte
a posté le à 15:21
Si le pays etait bien géré, nul besoin du FMI. Mais tu aimes bien crier au complot comme tout les faibles d'esprit
veritas
Petit minable
a posté le à 10:34
Ceux qui réfute la thèse du complot sont une partie du complot '?'tu doit dire bravo à tes criminels islamistes qui ont mis de l'eau dans le moulin y'a sale royaume .
Ahmed
je pense pas que KS a dit non au FMI
a posté le 07-04-2023 à 12:05
il va de toute évidence éclaircir sa position.
Les choses sont très floues dans sa tête sur ce domaine.