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Kaïs Saïed, un manipulateur qui nous veut du bien
27/09/2019 | 19:59
14 min
Kaïs Saïed, un manipulateur qui nous veut du bien


Le candidat au second tour de la présidentielle 2019, Kaïs Saïed a donné sa première interview en tête à tête à un média tunisien. On y découvre un homme qu’on hésite encore à qualifier d’utopique ou machiavélique, de naïf ou de super-intelligent. Dans un cas comme dans l’autre, on sent l’arnaque à grand nez et cela suscite, au moins, méfiance et inquiétude. Voici ce qui ne va pas chez lui.

 

Il y a quelque chose qui dérange dans cette première interview télévisée donnée à un média national d’un candidat au second tour d’une présidentielle. Alors qu’on est en pleine campagne des législatives et que celle de la présidentielle n’a pas encore commencé, voilà que l’on ouvre l’antenne d’une télévision publique à l’un des candidats et pas à l’autre. Cette même télévision publique qui a l’obligation légale (de par le code électoral et la réglementation de la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle - Haica, gendarme de l’audiovisuel tunisien) de respect du principe de l’égalité des chances. Cette même télévision qui a accueilli, il y a trois semaines, le premier débat télévisé du monde arabe entre les candidats à la présidentielle du 1er tour.

Sachant que le deuxième candidat est encore en prison, pour des raisons fortement controversées et décriées de toutes parts, et que la date du démarrage de la campagne de la présidentielle n’a pas encore été fixée, il y a de quoi s’interroger sur les raisons de cet empressement à convier un présidentiable en pleine campagne législative, avant même l’organisation d’un débat opposant les candidats de ces législatives. Le principe de l’égalité des chances a été superbement bafoué dans cette présidentielle 2019 au premier tour déjà, mais voilà que le manège continue encore avec la complicité d’une télévision publique censée être celle de l’Etat et non du pouvoir en place et encore moins au service de l’un des candidats. Pour se défendre, en anticipant les critiques, la télévision publique dit qu’elle est soucieuse de la question de l’égalité des chances et qu’elle est en train d’œuvrer pour que le candidat Nabil Karoui bénéficie à son tour du même temps de parole. Argument irrecevable quand on sait que le candidat est en prison et que le procureur a déjà refusé qu’il participe à un débat télévisé en direct. Quand bien même il serait autorisé, une personne en détention ne peut jamais bénéficier des mêmes conditions qu’une personne libre.

 

Il y autre chose qui dérange dans cette interview et cela concerne le candidat lui-même et son degré de moralité. Comment un juriste, enseignant en droit peut-il accepter d’aller à la télé publique pour une interview en violation totale de ce principe d’égalité, alors qu’il devrait y avoir un débat opposant les deux finalistes, comme cela se fait dans toutes les démocraties ? Un véritable homme de droit refuserait dès le départ l’entrée dans ce type de combines et de considérations. Aussi, Kaïs Saïed n'est pas professeur comme cela se répète partout - lui-même laisse faire. Il n'a pas validé sa thèse de doctorat et prétend même qu'elle lui a été volée. Par ailleurs, son nom figure même sur la liste des candidats visés par des plaintes pour falsification de parrainages populaires. Comment lui faire alors confiance en tant que président de tous les Tunisiens? 

Kaïs Saïed prétend qu’il n’est en course avec personne et qu’il n’est l’adversaire de personne. Propos totalement aberrants puisque l’élection présidentielle est déjà une course en soi où les adversaires s’entretuent allégoriquement.

A cause de ce problème de forme, et avant même de voir l’interview et d’écouter ce que Kaïs Saïed avait à dire, le scepticisme était de mise. Dans les démocraties qui se respectent, et dans le droit, la forme l’emporte sur le fond.

Sur le fond, nous avons décortiqué,  thème par thème, ce qu’il a dit pour relever les incohérences, la langue de bois et les réponses évasives, à défaut d’avoir trouvé ne serait-ce qu’un seul point fiable, crédible, concret et applicable sur le terrain par un président de la République. 

 

Le programme

A l’entame de l’interview, Kaïs Saïed dit qu’il n’a pas de programme et qu’il est là pour écouter les jeunes et répondre à leurs besoins. Une première dans le monde politique où l’on a un candidat qui se présente sans programme, sous prétexte qu’il ne veut pas vendre des illusions. Un peu comme quelqu’un qui prend sa voiture sans savoir quelle route prendre et où va mener la route qu’il aura prise. 

 

Les jeunes

Kaïs Saïed dit qu’il écoute les jeunes. Quels jeunes ? Ceux des quartiers chics ou défavorisés ? Les diplômés qui n’ont pas suffisamment de connaissances et de savoir pour trouver un emploi ou ceux qui ont quitté tôt les bancs de l’école ? Mettre pêle-mêle le mot générique "jeunes" pour un présidentiable est, au mieux, de la démagogie et, au pire, de la manipulation éhontée.

 

L’identité

Le problème du Tunisien n’est pas identitaire, mais socio-économique. Ceci est peut-être vrai, mais il se trouve que, depuis 2011, c’est ce problème identitaire qui occupe l’espace public et non le problème économique. S’il est vrai que la révolution tunisienne a été déclenchée par un problème économique, il est tout aussi vrai que l’on n’a fait que parler de démocratie, de libertés, de transition et d’identité depuis.  

 

Ses rapports avec les islamistes

Il a superbement ignoré la question. Il dit qu’il n’est ni de droite, ni de gauche, ni islamiste, ni laïc. Des termes qui n’ont aucun sens. En dépit de la relance du journaliste qui a bien souligné l’entourage du candidat composé d’islamistes et de proches des ligues de protection de la révolution, Kaïs Saïed a indiqué qu’il n’a demandé l’aide de personne et que ces gens là, une véritable mosaïque (on aurait plutôt dit patchwork), ne font que soutenir son projet. Un projet dont on ne sait absolument rien ! Il le résume en l’essor de la Tunisie indépendamment de toute appartenance politique. C’est ce qu’on appelle de la pure démagogie.

 

Respect de la constitution

Dans ses multiples déclarations, Kaïs Saïed déclare vouloir respecter la constitution à la lettre. Or dans de multiples déclarations également, il tourne le dos à cette constitution en niant ses droits à la femme (quand il s’agit d’égalité de l’héritage) ou encore quand il parle de mode de gouvernance, de parlements locaux et régionaux dont les membres sont choisis par tirage au sort, avec des mandats révocables.

Quant il s’agit de cour constitutionnelle, il propose une composition différente de celle inscrite dans cette même constitution qu’il dit vouloir respecter.

 

Les réseaux sociaux

Il se désolidarise totalement des pages Facebook qui dénigrent ses adversaires. Il dit qu’il n’a pas de page Facebook et qu’il n’utilise internet que pour ses recherches à travers Google. Il affirme aussi qu’il n’a jamais demandé à ce qu’on développe des pages Facebook en son nom et dit ignorer totalement qui est derrière tous ces profils et toutes ces pages de soutien à sa candidature. Il se trouve cependant qu’on l’a bien vu avec (au moins une fois, photos à l’appui) le patron d’une société spécialisée dans l’administration de pages de réseaux sociaux et spécialement des pages orientées vers les jeunes.

 

Relations avec les médias

Kaïs Saïed dit avoir évité les médias par moralité, vu que son adversaire est en prison. Il se trouve cependant que la campagne n’a même pas encore commencé qu’il a déjà donné des interviews à plusieurs journaux, sites web et médias étrangers et, hier, à la télévision publique. Aucun mot, du reste, sur son respect de la liberté d’expression et la liberté de la presse.

 

La campagne électorale

A l’entendre, la campagne aurait commencé avec une boite aux lettres et il s’agit, d’après lui, d’une campagne d’explication et non d’une campagne électorale. Ensuite, des jeunes volontaires (avec leurs propres moyens) ont développé des pages sur les réseaux sociaux et sont allés sur terrain dans les quatre coins du territoire (avec très peu de moyens) pour expliquer son programme.

Deux minutes plus tôt, pourtant, il disait ne rien avoir avec ce qui se passe sur les réseaux sociaux et ignorer totalement qui est derrière les profils de soutien à sa candidature.

Les jeunes auraient collecté pour lui des montants allant de 200 millimes à 8 dinars pour assurer sa campagne. Curieusement, personne n’a rien vu ou entendu de tout cela, ni opposition, ni pouvoirs publics, ni médias.

 

Les libertés

Les questions des libertés ne sont pas prioritaires pour le peuple d’après lui et n’ont jamais été réclamées par le peuple. De quel peuple parle M. Saïed ? Bochra Belhadj Hmida et les milliers de Tunisiens qui ont mis ce sujet sur la table ne figurent-ils parmi le peuple ?

A la question de l’égalité de l’héritage, il se cache derrière la chariâa et le CSP et rappelle que c’est à l’homme d’assurer les dépenses et non à la femme. Partant, il devient juste à ses yeux que l’homme hérite plus que la femme. A aucun moment il n’a pensé rétablir l’équilibre de telle sorte que l’homme hérite autant que la femme et dépense, également, autant que la femme.

Quant à la liberté de conscience et l’homosexualité, il affirme que l’espace public doit préserver un certain équilibre respectant les valeurs de la société. Il va jusqu’à ridiculiser ce type de questions en affirmant que demain, on pourra voir un père à qui un autre homme demandera la main de son fils.

D’après lui, les valeurs universelles doivent prendre en considération les spécificités de chaque société et on ne peut pas appliquer certaines valeurs venues d’ailleurs. Il réitère une nouvelle fois sa devise populiste selon laquelle ces questions ne sont pas celles réclamées par le peuple. Kaïs Saïed tente cependant de rassurer en affirmant qu’il n’y aura absolument aucun retour en arrière en matière de libertés.

 

Mode de gouvernance

Il avoue (enfin !) que son programme de gouvernance locale n’est applicable que si les députés l’approuvent et que la révision de la Constitution ne peut se faire que si le parlement la valide. Il est quand même bon de rappeler que cette question de mode de gouvernance était en permanence présente à ses lèvres en tant que pilier de ce projet qui a mobilisé les jeunes autour de lui.

Pourquoi proposer un projet dont l’application ne dépend pas de lui ? Il précise qu’il n’a pas présenté de programme, mais des outils pour mettre en application des projets présentés par les jeunes. Et si le projet n’est pas approuvé par l’assemblée, ce ne sera pas de sa faute !

 

Indépendance de la justice

En la matière, Kaïs Saïed semble être des plus rassurants. Surtout quand il dit qu’une justice indépendante est meilleure que mille constitutions. Il réitère sa volonté de voir une justice apolitique et indépendante. Il rappelle que quand la politique s’immisce dans les palais de justice, la justice sort de ces palais.

Des propos rassurants, sauf que les promesses des politiques n’engagent que ceux qui les écoutent et la crédibilité de Kaïs Saïed en ce qui concerne sa vision pour la justice est sérieusement ébranlée quand il propose que le Conseil supérieur de la Magistrature soit composé de 2/3 de juges en exercice et de 1/3 de juges retraités. Une proposition à la fois populiste, irréaliste et dangereuse. Elle devient même très inquiétante quand on sait que le candidat est enseignant en droit et en constitution.

Les raisons ? Il ouvre la porte, par sa proposition, à la dictature des juges, alors que le CSM doit être composé obligatoirement par des juges, des avocats, des notaires, des huissiers, etc. Sa proposition, en plus, n’existe nulle part au monde, ne garantit aucunement l’indépendance des juges et se trouve déconnectée de la réalité du terrain.

 

Pension pour les familles des martyrs

Kaïs Saïed dit avoir proposé à ce qu’on donne une pension viagère pour les familles des martyrs parmi les soldats et les forces de l’ordre, afin de préserver leur dignité. Un projet qui lui tient à cœur, sauf que cette pension existe déjà ! Présenter comme projet quelque chose qui existe déjà demeure énigmatique. Soit il sait et il se moque de son auditoire, soit il ne sait pas et il est naïf.

 

Etat d’urgence

La loi de l’état d’urgence a été rédigée dans la précipitation en janvier 1978. Elle est anticonstitutionnelle d’après lui et il faut une loi pour organiser la situation sous état d’urgence. Il montre clairement sa désapprobation de cet état d’urgence et sous-entend qu’il faudrait le suspendre en attendant l’application de la loi. Que faire cependant pour les cas des présumés terroristes revenant des zones de guerre ? Kaïs Saïed répond ici par l’exact contraire de ce qu’il sous-entendait 30 secondes plus tôt, en disant « oui, il faut un état d’urgence, mais il faut aussi une nouvelle loi ». Que retenir ? Chacun retiendra ce qu’il voudra.

 

Projets économiques

Quand on lui pose la question sur la situation économique et son avis sur de grosses affaires comme celles de la BFT ou de Thomas Cook, il répond totalement à côté en s’interrogeant pourquoi on en est là et que l’on est en train de répéter sans cesse depuis 2011 que les caisses sont vides. Il joue bien la diversion (sciemment ou en raison de ses méconnaissances de ces dossiers) en minimisant les problèmes de la Tunisie dont la population de 11 millions est la moitié de celle d’une ville comme le Caire (16 millions) ou d’Istanbul (15 millions). Il ne propose donc aucune solution, il ne fait que relater les problèmes que tout le monde connait déjà.

 

Biens confisqués et argent spolié

En parlant de biens confisqués aux proches de l’ancien président Ben Ali et de l’argent spolié par sa famille et les hommes d’affaires, Kaïs Saïed use du même vocabulaire que Moncef Marzouki et la troïka. Il cite le rapport de feu Abdelfattah Amor et parle de milliards ici et là qu’il envisage d’investir dans les régions défavorisées. Huit ans après la révolution, le présidentiable ne semble toujours pas savoir que cet argent n’existe pas et que l’on ne compte plus les injustices provoquées par ce décret de 2011. En dépit des multiples démentis et du nombre considérable de gouvernements qui sont passés, Kaïs Saïed continue encore à user de ce filon pour donner de l’espoir à son auditoire d’investir des milliards à récupérer chez des hommes d’affaires qui ont affirmé et prouvé ne rien posséder d’illégal. Il parle de trois mille milliards et de chiffres donnés par des instances officielles. On aimerait bien que M. Saïed nous en cite une seule !

 

Relations avec le gouvernement

Il répond à côté en usant de langue de bois à souhait. Il dit vouloir un programme commun pour l’intérêt général de la majorité des Tunisiens, sans partis, sans exclusion et qu’il s’agit d’un intérêt national commun et non d’intérêts partisans. Comment traduire concrètement ces jolis propos sur le terrain inévitablement politique, puisqu’il s’agit de dessiner des stratégies ? Kaïs Saïed ne répondra pas.

 

Relations extérieures

Interrogé sur la Libye, il répond à côté en se cachant derrière la légalité internationale et en proposant de devenir une force de propositions et de réunir les opposants afin que le peuple libyen choisisse lui-même ses gouvernants.

Sur la Syrie, il dit refuser toute ingérence étrangère et adopte une nouvelle vision que les politologues déchiffreront : « nous avons des relations avec l’Etat syrien et non le régime syrien ». Quelle est la différence concrètement dans ce cas particulier ? Allez savoir !

Sur l’Algérie, il use également de langue de bois en parlant de famille unie et de joie quand il voit un Algérien hisser le drapeau tunisien. Il reste dans les généralités et parle même de marché commun maghrébin.

 

Des propos de grand-mère en somme. Sur toutes ces questions, feu Mouammar Gueddafi n’aurait pas trouvé mieux. 

 

Nizar Bahloul 

 

27/09/2019 | 19:59
14 min
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Commentaires (53)

Commenter

Mansour Lahyani
| 30-09-2019 10:07
Il en faudra du courage, à Nizar et à ses lecteurs, pour supporter la bêtise de Sabri et de ses semblables pour la période de cinq ans de ricanements qu'ils nous promettent... "Putain, cinq ans !" disait Chirac ! A nous de goûter au même supplice : j'espère que, au bout de ces cinq années que nous nous apprêtons à supporter stoïquement, les choses connaîtrons une tout autre issue : malgré la parenthèse Kaies Saied, il n'y aucune raison d'être pessimiste, voire... Après tout, Kaies Saied n'est PAS ENCORE Président !!!

Qalb ya baba Qalb Tounes
| 29-09-2019 18:36
Une belle pièce de théâtre. C'est beau à entendre. He has a dream. Who not?
Il va être isolé. Ni Nahdah ni Qalb Tounes ne vont vouloir gouverner avec lui. C'est évident, non?
Je voterais pour Qalb Tounes et KAROUI.
RG a demandé de rassembler les forces. Oui, tous les supporteurs de Tounes vont voter pour Qalb Tounes. Merci pour le conseil!

BRUTUS
| 29-09-2019 18:01
kar-OUI, kar-NON ... issu du mode de la pub ... qui se plante dans son projet de télé pan maghreb ... qui choisit ce nom équivoque de KALB TOUNES !!!
KALB ben KALB ... président ? pwahaha ...

rayma
| 29-09-2019 16:40
Je préfère un candidat pas clean et qui a un programme et qui sait où il va aller et où il va mener le pays sans la moindre hésitation à celui qui se dit ni de droite ni de gauche ni islamiste ni laïc aucun programme en vue et des mots qui n'ont aucun sens et qui va vers le flou le plus total

observator
| 29-09-2019 16:37
D'abord j ai utilisé le conditionnel pour l'élection de Saied. Relisez mon commentaire.

Je préfère un président sans experience politique mais cultivé, propre, honnête, volontaire, juste et respectueux des règles à un magouilleur et corrompu .

Et K. Saied a, et de loin, le meilleur profil , vu la constitution, pour remplir la fonction présidentielle que son concurrent.
Karoui n'a jamais occupé un poste politique au sein de l'?tat non plus.

Les questions économiques sont du ressort du gouvernement donc partis politiques qui arriveraient en tete des législatives.

Les compétences ne se trouvent chez les membres système corrompu parce que tout simplement on ne peut-être à la fois corrompu et compétent (on les a expérimenté 60 ans et le pays est au nord de la catastrophe).

Entre les deux, comme entre boire et conduire, il faut choisir.

observator
| 29-09-2019 16:11
Ceux qui ont ruiné la Tunisie après 2011, ce sont surtout les 36000 grèves sauvages de l'UGTT avec la contre-révolution issue de la dictature Bourguiba Ben Ali.
Le Nidaa 2014-2019 a fini par mettre le pays au bord de la faillite.
Encore Karoui au pouvoir avec Kalb Tounes et c est l explosion.
Au contraire, Ennahda n est pas pour l'abolition du parlement.
Car c est la disparition des partis politiques et Ennahdha en est un.
Donc ce parti n est pour sa propre destruction.
Il faut écouter ce que disent les autres.
Ennahdha tient au cadre institutionnel. C est son intérêt.
Je vous dis ceci :
Sachez que si vous votez pour Karoui vous votez pour la corruption vous votez pour moins de liberté vous votez pousser le pays vers l'abîme.
Mais Karoui a soutenu Ben Ali et n a jamais été un démocrate. Il a soutenu Nidaa et nous avons vu le résultat.
Ceux qui ont fait cette jeune démocratie que vous évoquiez ce dont les forces vives de ce pays, contre le système corrompu dictatorial dont Karoii fait partie.
Aujourd'hui ces forces sont majoritairement avec K.Saied.
Avec K.Saied comme président , nous sommes rassurés sur le respect de la Constitution et le bon fonctionnement de nos institutions. Nos acquis seront préservés.
Le tunisien sera respecté et le palais de Carthage ne sera pas une chasse gardée des membres du systèmes corrompu. Pour les femmes il ne sera pas réservé uniquement aux fausses blondes, la femme rurale y aura sa place comme toutes les femmes.

Le monde bouge , des pays autre fois derrière nous sont aujourd'hui avant-gardistes dans beaucoup de domaines économique sociale technologique.
Et ce système pourri corrompu veut maintenir toute cette jeunesse hors de son époque juste pour que qu une minorité profite.
Votez pour la corruption votez pour les magouilleurs si vous voulez mais j'espère que vous aurez votre conscience tranquille.

Bien à vous



lechef
| 29-09-2019 14:27
@ obsercator

Monsieur l'observateur, vous répliques qu'un mandat de 5 ans pour Kais Saied est court .
Tout d'abord, il faudrait attendre les résultats des élections pour voir le vainqueur, sachant que La victoire se réalise sur le terrain et non par forfait imposé par l'arbitre.
Dans ces conditions même si Kais Saied l'emporte, C'est comme un coureur sui fait une compétition en course et arrivé le premier car il est tout seul .Il est aussi considéré le dernier de la "" classe "".
Donc, attendre les élections et s'il accéder à la magistrature suprême, vous pouvez demander qu'il reste à vie au poste puisque vous jugez sue 5 abs seront insuffisants pour son programme s'il en a déjà un .
Mais, Kais Saied à confirmé qu'il n'a pas un programme a proposer, donc comment vous êtes arrivés à démontrer que 5 ans de mandat est in délai court
Dans tous les cas, Kais Saied ne pourrait rien faire pour les considérations suivantes :
1 - Sans aucune compétence et expérience dans les domaines de l'économie, gestion et finances et même s'il sera entouré par des conseillers compétents, il ne pourrait pas améliorer la situation actuellement précaire car il faudrait au moins avoir quelques connaissances dans les domaines précités pour pouvoir discuter avec ces partenaires .
2 - Les prérogatives limitées d'un Président ne le permettent pas d'interférer avec le gouvernement pour imposer quiconque idées dans ces domaines supposés primordiaux pour l'évolution.de la nation .
3 - Par l'augmentation du nombre de membres de comités populaires en remplacement des 217 membres de l'ARP par 265 soit une majoration de 48 fonctionnaires avec une incidence financière importante , il démontré que le côté économique ne l'intéressé pas beaucoup .
Enfin, il serait difficile pour un assistant durant 30 ans sui manquait d'ambition pour être professeur universitaire après avoir obtenu les pistes de maître assistant puis maitre de conférence, d'occuper et de réussir un poste très délicat à savoir Président de la République.
D'accord, on ne pourrait pas mette en cause le manque d'intégrité de Kais Saied pour la simple mesure qu'il n'a pas occupé des pistes corruptibles, mais supposons qu'il est intégré, est-ce que cette qualité est suffisante pour améliorer notre situation socio-économique, réduire la cherté de la vie, diminuer le taux de chômage
Non, il ne faudrait pas rêver ? Ce n'est pas question de 5 ans , c'est plutôt de compétence.
Dans tous les cas """ El allouch El bedri beyen min grounou "" comme dit le proverbe .

Amine7582
| 29-09-2019 14:24
Bonjour,
J'ai lu votre article et il ne repose sur rien de concret que des spéculations et de la médisance malsaine à une démocratie en devenir. Je pense M. Bahloul que votre article est ciblé et très subjectif. Il ne repose sur aucun fondement que des spéculations. Je suis pour la démocratie et que chacun s'exprime dans la mesure ou le débat est constructif mais la c'est le néant intellectuel.

TATA
| 29-09-2019 13:56
Je vous rappelle que le clan RG est aussi pour l'abolition du parlement. Il suffit de revoir les déclarations de ce clan durant le temps de notre ex-troïka.

De ce fait, il y aurait un grand risque que Carthage représenté par Mr. Saied et la Kasba représentée par une majorité du clan RG aboliraient le parlement....

J'insiste que j'adore Mr. Saied en tant que personne honnête et il a trouvé une place au fond de mon coeur,et j'ai même un refus total de NK. Par contre quand il s'agit de l'avenir de la Tunisie il faut être formel et rationnel.

Nous sommes dans un dilemme:
-choisir une personne probablement corrompue ou un candidat qui a un projet de folie et platonique qu'il risquerait de réaliser si Ennahdha serait majoritaire à la Kasba...
-Choisir entre un régime oligarchique ou un régime destructif de notre jeune démocratie'?'


Mr. Saied me fait penser au livre la république de Platon'?'

Je résume: entre 2011 et 2014 le parti politique Ennahdha avait la Kasba et Carthage et il a ainsi ruiné la Tunisie socio-économique. On ne veut pas refaire cette même expérience où la Kasba et Carthage seraient d'accord pour l'abolition du parlement'?'

Très Cordialement

observator
| 29-09-2019 12:27
Salut ,
Sur les promesses de Kais Saied :
Je pense qu il faut distinguer ce qui relève de ses pouvoirs de qui est sa vision.
Les pouvoirs du président sont bien définies dans la Constitution et tout le monde les connaît.
Son projet de gouvernance par la base fait partie de sa vision et donc pour le mettre en place il faut un projet de loi entre autres et donc son passage et sa validation par l'ARP.
C'est une idée qui prendra du temps et je ne pense pas qu elle sera la première occupation de K.S s'il est élu . Un mandat de cinq ans c est très court.
La politique économique et sociale est essentiellement du domaine du gouvernement donc du vainqueur des législatives et non du président.
Et K. Saied s'est engagé à respecter la Consitution.
Les Hollandais produisent beaucoup plus de tomates que nous à l'hectare parce qu ils sont plus sérieux travaillent mieux et plus et beaucoup moins corrompus que nous.
La Hollande est un pays parmi les plus avancés dans le monde.
En plus, il pleut plus chez eux.
Vous vous adressez à moi comme si j etais membre d'Ennahdha. Vous parlez de 25 milliards d'euros que vous ne justifiez pas.
Je pense que la présence d'Ennahdha au sein du pouvoir a eu le mérite d'aider le pays de ne pas sombrer dans une dictature. C'est mon avis.
Car en face il ya un système pourri jusqu'à l'os et tout ce qu'il veut c'est s'emparer complètement du pouvoir.
Si je soutiens une partie c est parce que je pense que c est parce que j'estime qu'il y va de mon intérêt et celui des tunisiens.
Je ne voterai pas pour quelqu'un qui est inculpé pour corruption car c est une question morale.
Et moi je suis étonné que vous défendiez de bonnes valeurs pour le pays et en même temps vous allez peut-être voter pour le système corrompu.
Vous êtes libre mais il y a une certaine contradiction entre vos idées et la pratique.
Bonne journée