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Chroniques
Kaïs Saïed piétine le tapis rouge
Par Synda Tajine
08/11/2022 | 15:59
4 min
Kaïs Saïed piétine le tapis rouge

 

Etre président tout puissant vous donne toutes les responsabilités. Y compris celles qui ne sont pas liées de près ou de loin à vos fonctions. Surtout celles que vous n’auriez jamais dû fouler.

Hier, l’omniprésident a convoqué sa ministre des Affaires culturelles pour évoquer le sujet épineux…des Journées cinématographiques de Carthage. Tout de suite après, Hayet Ketat donne sa première interview télévisée de ministre – à la Wataniya évidemment – pour s’exprimer sur le sommet de la Francophonie, en cours d’organisation, et les JCC, qui viennent d’être clôturées.

Quarante minutes d’intervention durant lesquelles la ministre sera congratulée, félicitée, remerciée sur le choix de la ville de Djerba pour le sommet de la Francophonie, l’organisation du Sommet, les enjeux etc. et quelques minutes à la fin, pour conclure, sur l’échec qu’ont été les journées cinématographiques de Carthage. Après son entrevue avec le chef de l’Etat, Hayet Ketat annonce qu’une enquête sera ouverte pour délimiter les responsabilités (des différents cafouillages) et que l’événement ne sera désormais plus organisé chaque année mais qu’il redeviendra biennal, comme c’était le cas avant 2014.

 

Derrière cette colère, des démissions à la pelle, un palmarès cafouillé…et un tapis rouge qui a beaucoup fait jaser. Pendant une semaine qu’ont duré les journées, le tapis rouge a vu défiler des personnalités, citoyens et autres Tunisiens et étrangers connus et moins bien connus.

Aux côtés des cinéastes, des femmes et hommes de culture, des comédiens et artistes, des journalistes et professionnels des médias, plusieurs faiseurs d’opinion ou illustres inconnus ont fait leur apparition. La toile et l’opinion publique s’est consacrée à une critique et à un démontage pur et simple de ces apparitions, certaines jugées indésirables, d’autres carrément rageantes ou inappropriées. On avait reproché à cet événement d’avoir donné tribune à des « minorités qui ne devraient pourtant pas s’exhiber sur la place publique, mais rester tapies dans l’ombre ». On avait pointé du doigt « les offenses au bon goût commises, touchant les mœurs et des valeurs de la société traditionnelle, religieuse et  conservatrice». Une société que nombreux rêvent de voir instaurée. Les commentaires sexistes ont rivalisé avec les remarques homophobes. Les décolletés plongeants, robes fendues, genoux découverts, ont fait hérisser le poil des conservateurs. Le mélange des genres, flous et déroutants, a fini par les achever.

 

Vous comprendrez bien pourquoi ce tapis rouge a été le premier point évoqué par la ministre lors de sa première interview où elle affirme avoir voulu l’interdire sans succès. « Il ne devrait pas y avoir de tapis rouge dans tel événement. Ceci est une hérésie ! Moi-même en tant que ministre je n’ai jamais souhaité fouler le tapis rouge » s’est indignée Hayet Ketat affirmant que « ce tapis ne devrait pas être ouvert à n’importe qui ».

« Ce tapis rouge a fait dévier les JCC de leur vocation principale », a souligné, plus d’une fois, l’animatrice. Les mêmes termes ont été utilisés par le communiqué présidentiel publié, très tard dans la même soirée, par Carthage. On y lit, à l’issue d’une réunion entre Kaïs Saïed et Hayet Ketat, plus tôt dans la journée, que le président de la République a soulevé les pratiques ayant entaché ce festival « qui l'ont fait dévier des objectifs qui lui sont fixés ».

Coïncidence ? Evidemment que non chers lecteurs lorsque l’on a une toute petite idée de la manière dont les choses se font au sommet de l’Etat.

 

Depuis qu’il s’est arrogé les pleins pouvoirs, Kaïs Saïed ne sait pas toujours choisir ses combats. Au milieu du marasme ambiant, il choisit de fouler le tapis rouge des JCC – ou plutôt de le piétiner - et d’en faire une de ses priorités.

Sidérant de voir le chef de l’Etat convoquer sa ministre de la Culture et adresser à l’opinion publique sa désapprobation quant à ce que le tapis rouge de cet événement cinématographique a rassemblé. Dans un message sans équivoque, il reprend comme d’habitude les tempêtes de la toile pour en faire ses propres combats pour lui dire, sans aucune subtilité, que le « déballage » du tapis rouge ne devrait plus se reproduire. Qu’on l’ajoute à la liste…

 

 

Par Synda Tajine
08/11/2022 | 15:59
4 min
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Commentaires
Abidi
Réussites
a posté le 09-11-2022 à 16:46
Vous avez raison Mme, tout baigne chez nous on a brillé sur tout les plans reste ce que vous appelez un échec des jcc que 82 % des tunisiens ignore ce que c'est,la population crève de faim,les gens mangent a même les poubelles,les spectateurs ont tout investi,on manque de lait de médicaments de nourriture les prix tuent chaque jour plus de citoyens et vous, vous pleurez les jcc, et bien Mme ceux qui ont dit que la Tunisie n'a pas eu de fils légitime ont bien raison elle n'a fait que des ba.,...........
Fares
Tafih
a posté le 09-11-2022 à 16:07
Un "président" tafih qui ne s'intéresse qu'aux futilités.
Tfouh.
Fares
Fesses bouk
a posté le 09-11-2022 à 15:57
Kaisollah est la défection de fesses bouk et visiblement ce réseau lui sert de conseiller aujourd'hui.

Quel est le dernier film que cet insulte a regardé, film "Errissala" je présume. Hafterichs.
Alya
La vérité doit être ailleurs
a posté le 08-11-2022 à 21:41
Je pense que les choses ne sont pas aussi simples. J ai l impression que les derniers jcc ont posé réellement des problèmes aux principaux concernés à savoir le monde du cinéma tunisien. J ai noté personnellement l absence des plus grands Touati Belkadhi etc... Il y avait probablement de quand problèmes intrinseques
********
Vraiment du n'importe quoi
a posté le 08-11-2022 à 20:02
Une mascarade JCC, aucun goût
Kalek, la liberté d'expression, !!!! Mala hala
Gg
Il faut en finir avec les JCC...
a posté le 08-11-2022 à 18:48
...et censurer "les offenses au bon goût commises, touchant les m'?urs et des valeurs de la société traditionnelle, religieuse et conservatrice", en un mot: il faut supprimer les JCC.
Ainsi les choses seront claires!
Car cette manifestation remonte à une époque ou la Tunisie était ouverte et tolérante, ce n'est plus le cas.
Nephentes
Une déviance mentale catastrophique
a posté le 08-11-2022 à 18:08
Non seulement Mr Saed semble gravement déconnecté c 'est a dire inconscient de la gravité de la situation; mais en plus ses centres d'intérêt dénote de toute évidence une déviance pathologique.

Jamais au grand jamais si ce personnage était doté d'un minimum de sens de la responsabilité et d'équilibre mental il n'aurait publiquement abordé ce sujet en pareilles circonstances, ou la moitié des Tunisiens ne mangent plus a leur faim et ou le nombre de faillites d'entreprises a doublé en moins de trois ans

L'incapacité de Mr Saed a assumer ses responsabilités devient cauchemardesque.
Hassine
Cible
a posté le 08-11-2022 à 17:49
Ya tajine a qui vous écrivez cet article.? Vous ciblez qui? Les gens qui comprennent ces tournures et ces expressions n'ont pas besoins de vos idées injustifiées et vides de bon sens.