
Le président de la République a lancé, depuis quelques jours, ce qu’il a appelé une guerre sans merci contre le monopole et la spéculation pour faire face au manque de plusieurs produits de base dont la farine, la semoule, le pain et l’huile subventionnée. Le dernier épisode de cette guerre s’est déroulé hier à Bab El Khadhra, quand le chef de l’Etat s’est rendu dans une boulangerie où il avait ses habitudes il y a quelques années.
Kaïs Saïed, qui pourtant prône un nouveau mode de gouvernance et la rupture avec ce qui se faisait dans le passé, a choisi un format traditionnel pour mettre en scène son intervention : la visite inopinée. De mémoire d’observateur, pas un problème dans ce pays n’a été résolu grâce à une visite inopinée, exercice par lequel tous les présidents sont passés. Le chef de l’Etat a choisi de se rendre en personne dans une boulangerie pour s’enquérir de sa fourniture en farine et donc de l’existence de pain à vendre. Au-delà de la forme, cette visite a eu un effet inattendu pour les services de la présidence et pour Kaïs Saïed lui-même : il a démontré qu’il ne maitrisait pas le circuit par lequel les boulangeries sont approvisionnées et il a donné matière de moquerie et de « memes » à l’infini pour les internautes tunisiens.
A plusieurs reprises, le président de la République a questionné le propriétaire des lieux sur l’approvisionnement en farine. Il reçut la même réponse à chaque fois : « ce n’est pas suffisant monsieur le président ». Cette réponse a profondément dérangé le président qui s’attendait à autre chose. C’est ce qui explique, d’ailleurs, le fait qu’il ait posé la même question à plusieurs reprises. Puis, il s’est trahi en posant, encore une fois, la même question d’une manière différente : « Malgré ce qui s’est passé ces trois derniers jours, ce n’est toujours pas suffisant ? ».
En fait, le président de la République pensait que les quantités saisies dernièrement par les services de la police et du contrôle économique, notamment en farine, étaient suffisantes pour renflouer le marché et subvenir aux besoins de tous les Tunisiens. C’est là que le président démontre, sans l’ombre d’un doute, sa méconnaissance aussi bien des circuits que de l’ordre de grandeur entre les besoins d’un pays et les quantités saisies chez quelques spéculateurs. A aucun moment le chef de l’Etat n’envisage le problème de l’approvisionnement en produits de base, viscéralement lié à celui de la subvention, dans sa dimension systémique et structurelle. Kaïs Saïed, épaulé par son ministre de l’Intérieur Taoufik Charfeddine, ne prend le problème que par l’ornière sécuritaire en mobilisant les forces de l’ordre. D’ailleurs, le fait même qu’il ait annoncé sa guerre contre la spéculation depuis le ministère de l’Intérieur en dit long sur son appréhension du problème. Il est également évident que tout cela est sous-tendu par sa théorie du complot selon laquelle des forces obscures font tout ce qu’elles peuvent pour lui mettre les bâtons dans les roues et sont prêtes à affamer le peuple pour y parvenir. D’ailleurs, lors de cette visite de la boulangerie, le président s’est trouvé dans l’incapacité de répondre concrètement au boulanger qui se tenait devant lui. Il s’est donc réfugié dans sa zone de confort faite d’ennemis du peuple, de suprématie de la loi et de décret magique qui réglera la question dès qu’il l’aura signé. Comme ce fut le cas par exemple pour la décharge de Agareb, Kaïs Saïed perd ses moyens dès qu’il est confronté à un problème concret et réel. Pire encore, il ne peut y opposer que les deux seuls types de réponse qu’il peut formuler : la matraque des policiers comme ce fut le cas à Agareb, ou la réponse législative selon laquelle il suffit de changer la loi ou de durcir les peines encourues pour mettre un terme au problème.
Un autre moment de cette visite mérite que l’on s’y arrête, celui où le chef de l’Etat évoque le bulletin d’informations de 20h. Il a dit : « Il ne faut pas qu’elles [les quantités fournies en farine, ndlr] soient complètes dans le bulletin d’informations et manquantes en réalité ». C’est un autre spectre qui surgit au détour de cette phrase, qui est celui de l’information du président. Comme ce fut le cas en d’autres occasions, on découvre un président de la République qui est mal informé et qui se heurte à des réalités qu’il ne soupçonnait pas. Le chef de l’Etat pensait réellement que les choses s’amélioraient et que les informations qui lui sont remontées, y compris à travers le journal télévisé, sont toutes vraies et ne souffrent d’aucune mise en cause. La question de l’isolement du président et sa probable désinformation par son entourage refait ainsi surface au détour d’une boulangerie du centre-ville.
Le président de la République, Kaïs Saïed, est sans nul doute sincère dans ses intentions. Il est également certain qu’il confère la plus grande importance à l’approvisionnement alimentaire des Tunisiens ne serait-ce que par la valeur symbolique du pain qu’il a d’ailleurs souligné lors de sa visite. Toutefois, le chef de l’Etat, par méconnaissance et précipitation, s’y prend mal. La campagne nationale de lutte contre la spéculation et le monopole n’aura pour effet que de tendre encore plus le marché en plus de tous les dégâts collatéraux qu’elle va avoir. Cela rappelle les prémices de cette guerre quand Kaïs Saïed avait fait irruption dans une usine de fer ce qui avait chamboulé le marché. Décidément, nous n’apprenons pas des erreurs du passé.
Marouen Achouri


LE BOULANGER FIT SU'IL EST A MOITIE APPROVIDIONNE
LE PR'?SIDENT LUI REPOND PATIENCE LA GUERRE CONTRE LES SP'?CULATEURS AVEC DECRETS VA RESOUDRE VOTREE PROBL'?ME N'AYAIT CRAINTE
Il fut, mais nous fûmes, vous fûtes, au passé simple.
Il fût, mais nous fussions, vous fussiez, à l'imparfait du subjonctif.
BN : Merci d'avoir attiré notre attention
Tbarkallah 3lè Benou Hilèl!
C´est tout à fait normal dans mon pays!
KS est certainement un homme bon, gentil et honnête. Je suis convaincu. Mais, on ne demande pas à un président d'être bon et gentil !! Un président doit être efficace, rassembleur et doté d'un minimum d'intelligence et de clairvoyance. Il doit être guide et leader d'un peuple et surtout savoir choisir son équipe. Malheureusement, être droit et généreux ne suffit pas pour gouverner un '?tat.
Savez-vous au moins, que votre idole n'a pas à rentrer chez un commerçant ?
De quel droit ?
Il n'est pas le service des répressions des fraudes .
Il n'est pas le ministre du commerce.
Ni le service de défense des consommateurs.
Ni un service d'hygiène de l'état !!!
Pas de masque !!
Pas de gants.
Il tripote du pain !!
Et il se balade dans un commerce PRIV'? !!!
Non mais allo !!!
Héthèkè ichjèb rabbi, Mme nazou de la chameliere!
Vous etes du genre de cette Nabila, peut etre ?
Ben dites donc ...
Maintenant, nous pouvons voir d'ou vous prenez vos exemples, vous ...
C'est vraiment un plouc !!
Normalement on ne touche pas un pain ,qui doit être vendu à une autre personne !!!

