À l’approche de l’Aïd el Kebir, l’Organisation tunisienne pour informer le consommateur (Otic) tire la sonnette d’alarme face à la flambée des prix des moutons et de la viande, en dépit d’une baisse annoncée des coûts de production.
Dans un communiqué publié mardi 27 mai 2025, l’Otic exprime une vive inquiétude et dénonce fermement les pratiques spéculatives ainsi que les hausses jugées abusives, notamment chez certains détaillants, qui mettent à rude épreuve le pouvoir d’achat des Tunisiens.
Selon l’organisation, les tensions sur le marché ont atteint un niveau critique : les prix des moutons destinés à l’Aïd, vendus au kilo, dépassent largement le prix de référence fixé à 21,900 dinars, tandis que la viande d’agneau atteint, chez certains commerçants, plus de 55 dinars le kilo — un tarif bien au-delà des capacités de nombreux ménages. Une situation jugée d’autant plus alarmante que les coûts de production des viandes rouges ont récemment reculé, rendant cette inflation injustifiable.
Face à cette dérive, l’Otic formule une série de recommandations concrètes à l’intention des consommateurs, des autorités et des professionnels du secteur.
Elle appelle d’abord les citoyens à faire preuve de vigilance et à éviter les circuits parallèles, souvent non réglementés, en se tournant exclusivement vers les points de vente contrôlés, où le respect du prix de référence pour les moutons de l’Aïd — 21,900 dinars le kilo — est exigé. Cette mesure vise à garantir la transparence des transactions et à protéger les acheteurs contre les abus tarifaires.
L’organisation met également en garde contre les pratiques spéculatives des intermédiaires et des revendeurs qui, en l’absence de régulation stricte, gonflent artificiellement les prix pour en tirer un profit injustifié. Ces comportements sont qualifiés par l’Otic de facteurs aggravants d’un système économique inéquitable, qui fragilise encore davantage un pouvoir d’achat déjà mis à mal.
Dans ce contexte, l’organisation enjoint le ministère du Commerce et du Développement des exportations à intervenir en urgence en fixant un prix plafond pour la viande d’agneau chez les bouchers, suggérant un tarif maximal de 43 dinars le kilo. Ce seuil, estime-t-elle, représente une limite acceptable dans la conjoncture actuelle, marquée à la fois par la baisse des coûts de production et la dégradation du niveau de vie.
Par ailleurs, l’Otic lance un appel à la mobilisation citoyenne à travers une campagne de boycott ciblant les prix jugés excessifs. Elle invite les consommateurs à refuser tout achat d’agneau ou de moutons dont les prix dépassent les seuils de 43 dinars le kilo pour la viande d’agneau et 21,900 dinars le kilo pour les moutons au poids. Présentée comme un levier de pression pacifique mais efficace, cette action collective vise à contraindre les commerçants à revenir à des tarifs plus raisonnables.
Enfin, l’organisation appelle les consommateurs à signaler tout abus ou dépassement via ses canaux officiels de communication. Elle s’engage à traiter ces signalements avec rigueur et à publier régulièrement des rapports afin d’informer l’opinion publique sur l’état réel du marché et les pratiques des différents acteurs économiques.
S.H
