Par Marouen Achouri
On pourra toujours critiquer Hafedh Caïd Essebsi, son attitude, ses décisions ou le fait qu’il ne daigne pas accorder d’interview ou d’être présent sur les plateaux, mais on doit quand même saluer son abnégation et sa détermination à mettre en pièces le parti fondé par son père.
Il a été conseillé en catimini, il a été contacté par plusieurs personnes d’influence pour l’inciter à arrêter de démolir Nidaa Tounes, pour mettre de l’eau dans son vin et ne pas se comporter comme si le parti était sa propriété. Par la suite, il a été critiqué, étrillé sur la place publique aussi bien par les membres du parti qui ont fini par jeter l’éponge que par les médias de la place. Mais rien n’y fit ! Il est resté impassible face aux critiques, déterminé dans sa démarche et complètement sourd à ce qu’on pouvait dire de lui.
Aujourd’hui, cette politique donne beaucoup de fruits au vu des dernières démissions que subit le parti. Entre bureaux régionaux et députés, plusieurs personnes n’y croient plus et estiment être arrivées à une impasse sous la direction du fils du président. D’ailleurs, on attendra avec impatience le commentaire, certainement élégant, de Khaled Chouket, l’un des nouveaux leaders du parti. En tout cas, Hafech Caïd Essebsi aura réussi la performance non négligeable de mettre dans l’opposition un parti qui a gagné les élections et dont l’un des membres est le chef du gouvernement. Il aura aussi réussi la performance de faire créer un bloc parlementaire à l’ARP pour contrer ses plans et pour fournir un soutien fort et affirmé au chef du gouvernement. Il s’agit également d’un bloc parlementaire appelé à se transformer rapidement en projet politique cohérent qui viendra chasser naturellement sur les terres de Nidaa Tounes. Il n’est pas exclu que Nidaa Tounes se retrouve avec un zéro virgule après les élections de 2019.
Le meilleur dans tout ça c’est qu’il n’y aura jamais de remise en question ou de retour sur les choix faits par le président du parti, Hafedh Caïd Essebsi. La déconfiture des élections partielles en Allemagne par exemple, aurait suffi, dans un parti qui se respecte, à tout remettre sur la table et à tout changer dans la gestion, dans la communication et même dans la composition. Chez Nidaa Tounes il n’en est pas question ! C’est les autres qui sont fautifs ! Alors chez eux, « les autres » ça varie entre Ennahdha, les autres partis progressistes ou encore les anciens membres du parti, ça change selon les circonstances.
Toutefois, il y a une constante : personne n’ose critiquer ou même évoquer la responsabilité de Béji Caïd Essebsi dans le marasme actuel. Depuis 2014, les gouvernements ont changé, leurs chefs également, les partis ont changé et la seule constante est Béji Caïd Essebsi. Mais vous n’entendrez jamais un membre de Nidaa Tounes dire que le fondateur du parti s’est gouré en désignant Youssef Chahed par exemple. Il est vrai qu’ils ne sont pas à une incohérence près dans leur parcours chaotique.
En continuant sur cette voie, Hafedh Caïd Essebsi restera seul dans son parti et deviendra un leader de pacotille comme il en existe des dizaines en Tunisie. Le genre de personne qui veut être chef. De quoi ? De qui ? Pourquoi ? sont des questions sans intérêt. Il rejoindra la cohorte de partis qui n’existent qu’à travers un chef qui parle à la télé. Mais même ça il ne le fait pas. Il restera en dernier quand tous les laudateurs et tous ceux qui l’ont convaincu de son mérite auront quitté le navire pour aller faire les parasites ailleurs. Il se retrouvera tout seul, honni, portant le poids de la honte et de la désillusion.
Commentaires (14)
CommenterHCE:cette nullité crasseuse.
Un mohican c'est un mohican, et un HCE...............
@keftagi | 20-09-2018 14:04
Ceci est une insulte aux Braves !!!!!
Vous avez fait une grosse gaffe là en traitant le Gamin de
' Mohican ' et en même temps une insulte à ce peuple de Braves Mohicans .
J'ose espérer que vous allez réparer cette offense par une petite note de votre part , honneteté et déontologie oblige .
Avec Mes respects
c iznogood!!!!!!!!!!!!!!!!
Hafedh KE
Le dernier des Mohicans, sens de l'expression
Le père BCE responsable de cette tragédie politique
HCE fait de la politique par pur hasard génétique, il a une intelligence moyenne, il n'a pas de charisme, il est faible et influençable, le père "aveuglé" par l'amour de son fils, a cru léguer l'héritage (le Parti Nidaa Tounès) à un rejeton qui a dilapidé les "bijoux de famille". HCE n'est pas le seul responsable, son père surtout qui a cru aveuglément en son fils, le patriarche nous a étonné par tant de légèreté et ce manque de tact d'avoir confié son parti à un homme aussi "léger" et inexpérimenté tel que Hafedh.